• Révolution Permanente ...

    « La police tue » :

    levée de boucliers réactionnaire

    après les propos de Mélenchon

    Suite au contrôle de police meurtrier qui a tué une jeune femme de 21 ans, Jean-Luc Mélenchon a rappelé l’évidence : la police tue. Une sortie qui a immédiatement suscité attaques de toute la classe politique de droite, du gouvernement jusqu’à Marine Le Pen, pour protéger l’image de l’institution policière. Cette campagne réactionnaire vise en définitive ceux qui dénoncent les meurtres policiers, il s’agit de la dénoncer avec force.

    Révolution Permanente >>>>>


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  • Chronique d'une machination à Montpellier.

    Pourquoi Muriel Ressiguier est la seule députée sortante du groupe parlementaire la France Insoumise a ne pas avoir été reconduite?

    DE L’ÉVICTION D’UNE DÉPUTÉE

    A L’ÉTRANGE VISAGE DE LA FRANCE INSOUMISE.

    Blog Frank Tenaille >>>>> juin 2022


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  • Germes

     

    Publié le Mardi 7 Juin 2022
     

    Par Sébastien Crépel - Éditorial

     

    Non, l’événement électoral du week-end n’est pas (seulement) l’élimination de Manuel Valls dans la 5e circonscription des Français de l’étranger.

    Le crash somme toute prévisible de la candidature à la législative de l’impopulaire ancien premier ministre, recyclé sous l’étiquette présidentielle, cache un mal bien plus profond qui ronge la majorité sortante.

    Partout, chez les électeurs qui votaient par anticipation la semaine passée, les candidats d’Emmanuel Macron enregistrent de lourdes pertes en scores, et même en voix, dans un contexte de participation pourtant en hausse.

    Plus de 15 000 voix se sont évaporées entre 2017 et 2022 pour les tenants de la majorité sortante.

     

    Plus la peine de cacher le malaise.

    Les mines sont renfrognées et les fronts plissés.

    Cette fois, ce n’est pas un sondage, mais une première secousse d’importance, d’autant qu’elle frappe au cœur un électorat à l’aise dans la mondialisation, a priori acquis à Emmanuel Macron.

    En pourcentages, ce n’est pas un recul, c’est une déroute :

    – 27 points dans les 6e et 10e circonscriptions,

    – 21 dans la 1re,

    – 19 dans la 3e et la 7e,

    – 16 dans la 11e…

    La majorité présidentielle régresse dans dix circonscriptions sur onze.

    Mention spéciale pour la 5e, avec un repli de 35 points : belle performance, Manuel Valls.

    Même en y ajoutant – soyons beaux joueurs – le résultat du «dissident » sortant, le déficit est encore de dix points.

    Bien sûr, on nous dira que tout cela sera effacé au second tour, que les candidats du parti présidentiel devraient retrouver sans difficultés leurs sièges.

    On verra.

     

    Pour l’heure, s’il y a un perdant au premier tour – sans compter LR, battu partout –,

    c’est qu’il y a aussi un gagnant, ou plutôt une gagnante, la Nupes.

     

    Sa qualification face aux représentants du macronisme dans tous les seconds tours sauf un, avec près de 30 % des suffrages en moyenne, dont deux circonscriptions où elle passe en tête, est déjà une sacrée victoire.

    En 2017, la gauche n’était présente que dans cinq seconds tours, le candidat qualifié ayant parfois rassemblé à peine 10 % des voix au premier.

    Les graines de l’union germent déjà.

    Et la récolte s’annonce prometteuse.


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  • L’union des gauches

    rebat les cartes politiques de la Bretagne

     

    L’union populaire conclue à Paris autour de La France insoumise bouscule non seulement les plans de la majorité présidentielle pour conserver ses nombreux députés bretons, mais également la gauche, dont socialistes et écologistes se disputaient jusque-là le leadership.

     

    Mathilde Goanec - Mediapart >>>>>

    5 juin 2022

     

     

    Cinq ans après le raz-de-marée macroniste en Bretagne, la région voit son échiquier politique à nouveau chamboulé par l’accord conclu à gauche pour les élections législatives.

    La Nouvelle Union populaire, écologique et sociale (Nupes) présente 15 candidates et candidats issus des rangs de La France insoumise dans les 27 circonscriptions bretonnes, un territoire pourtant plutôt hostile, lors des élections intermédiaires, au très jacobin Jean-Luc Mélenchon.

     

    La séquence actuelle pourrait donc bien être le deuxième acte de la clarification engagée en 2017.

    Un grand nombre d’élu·es socialistes – dans le sillage de l’ancien ministre et maire de Lorient Jean-Yves Le Drian – avaient à l’époque endossé sans trop de problème le projet politique d’Emmanuel Macron.

    Beaucoup rempilent d’ailleurs cette année, sous les couleurs du mouvement présidentiel renommé « Ensemble », toujours plus loin du cap centriste fixé alors.

    Les autres, restés fidèles au socialisme, ont vu surgir à la faveur de la présidentielle de 2022 un second pôle d’attraction, constitué cette fois autour de La France insoumise (LFI), autour duquel se sont également ralliés les écologistes bretons, malgré leurs envies de conquête.

    Les Verts aussi ont dû apprendre à se faire tout petits dans la distribution des places, malgré un score historique aux dernières élections régionales.

    « La Bretagne fait partie des régions où les écolos ont été maltraités, remarque Claire Desmares-Poirrier, conseillère régionale Europe Écologie-Les Verts (EELV), candidate à la députation ayant dû s’incliner dans la première circonscription d’Ille-et-Vilaine au profit de l’Insoumis Frédéric Mathieu.

    Mais c’était le contexte de la négociation. Nous sommes lucides : cette situation est la conséquence de notre score à la présidentielle, une élection très incarnée qui n’a pas été favorable à l’écologie politique. »

     

    « Quand on est hégémonique, on est gourmand, et LFI n’a pas dérogé pas à la règle, confirme Marylise Lebranchu, ancienne députée du Finistère puis ministre socialiste.

    Mon parti a joué ce jeu-là pendant longtemps... La responsabilité de la qualité de l’accord est partagée d’ailleurs, car si nous avions démarré plus tôt, nous aurions pu réfléchir département par département pour trouver des solutions plus conformes aux implantations locales. » 

     

    L’accord conclu à Paris n’a en effet pas convaincu tout le monde en Bretagne, notamment au Parti socialiste, même si on est loin d’une « dynamique de dissidence organisée », comme en Occitanie ou en région Paca (Provence-Alpes-Côtes d’Azur).

    Il n’empêche que dans les Côtes-d’Armor, Loïc Raoult, proche du PS, a maintenu sa candidature face au choix de la Nupes de soutenir l’Insoumise Marion Gorgiard.

    Deux poids lourds du Parti socialiste costarmoricain ont fait de même dans les circonscriptions de Guingamp et Lannion.

    À Brest, le socialiste Réza Salami, avec le soutien du maire de la principale ville du Finistère, concourt également face à l’un des Insoumis les plus en vue de la région, Pierre-Yves Cadalen.

     

    Mais malgré quelques bourrasques dissidentes, le vent a bel et bien tourné :

    « Ces législatives actent la fin de l’hégémonie du PS sur la gauche bretonne, analyse le politiste Romain Pasquier, directeur de recherche au CNRS.

    Aux municipales et aux régionales, le Parti socialiste avait déjà été fortement concurrencé par les écologistes bretons.

    À la présidentielle, le coup de boutoir est venu des Insoumis. »

     

    À tel point que l’actuel président du conseil régional, Loïc Chesnais-Girard, dauphin et successeur de l’ancien « patron » des socialistes bretons Jean-Yves Le Drian, s’est presque muré dans le silence pour ces législatives, renonçant à peser sur les troupes. Hostile à l’accord Nupes, il a « suspendu » son adhésion au Parti socialiste, selon son service communication.

     

    « Une gauche plus gauchiste retrouve son lit et un centre qui tire vers la droite se consolide. Un autre rapport de force s’installe en Bretagne, poursuit Romain Pasquier.

    Est-ce qu’il correspond à l’électorat breton ? Je ne suis pas sûr. »

    Décrivant la région comme l’un des berceaux de la « deuxième gauche à la mode Rocard », longtemps teintée de catholicisme, le chercheur s’interroge sur l’influence de ces nouveaux militants et militantes d’une gauche plus « orthodoxe ».

     

    « Comme son habitat, l’électorat breton est très dispersé, et plus on s’éloigne des centres, plus on se rapproche des anciens bastions socialistes, communistes ou carrément acquis à la droite.

    Imposer là des candidats insoumis me paraît non seulement risqué mais mortifère », cingle le politiste, qui croit peu à une victoire de la Nupes en Bretagne, mais plutôt à une répétition du grand chelem macroniste de 2017.

     

    Jean-Luc Mélenchon, tout à son succès électoral, aurait-il été trop gourmand dans cet Ouest lointain qu’il connaît mal, malmène parfois, notamment sur son histoire linguistique ?

    « Deux fois de suite, la Bretagne a placé Mélenchon au second tour de l’élection présidentielle, répond Pierre-Yves Cadalen, à Brest. 

    Donc penser que la région ne serait, et pour toujours, que socialiste ou macroniste, c’est une grosse erreur. »

     

    C’est une anomalie que La France insoumise soit si faible en Bretagne.

    Claire Desmares-Poirrier, élue régionale EELV

     

    Le candidat à la députation réfute également l’idée d’un déficit de notoriété du personnel insoumis local, vantant des parcours en phase avec les enjeux contemporains :

    « Dans le Finistère, notre candidate Nathalie Sarrabezolles est connue pour ses engagements dans les manifestations féministes ;

    la conseillère municipale Yolande Bouin à Douarnenez a participé à la Convention citoyenne pour le climat.

    Le Trégunois Youenn Le Flao est identifié dans les luttes syndicales,

    le Brestois Pierre Smolarz va s’installer en maraîchage, un sujet au cœur du projet agricole pour le futur de la Bretagne. »

     

    Pas de quoi pour autant jouer les fiers-à-bras ou les revanchards.

    « Il est clair que dans cette campagne, l’enjeu national est tout à fait compris et pèse, concède Pierre-Yves Cadalen.

    L’élan, c’est celui de la possibilité d’un autre gouvernement face à Macron, comme une dernière carte de gauche à jouer.

    Pour nombre d’électeurs confrontés à la précarité ou à la crainte d’une retraite à 65 ans, il y a un retour du réel dans cette élection. »

     

    Le pari d’attribuer des circonscriptions à LFI là où le mouvement est peu implanté, afin de mesurer « l’impact national » sur une « dynamique régionale », reste « un peu risqué » pour Claire Desmares-Poirrier, qui ne renie pas pour autant la légitimité du mouvement de Jean-Luc Mélenchon sur le territoire :

    « C’est une anomalie que La France insoumise soit si faible en Bretagne. Parce qu’elle parle à des gens qui ne se retrouvent pas chez les écologistes ou les socialistes, qui ne votent pas ou plus.

    Nous avons aussi besoin de la capacité de mobilisation de LFI et de son projet politique. »

     

    Mais alors que dans d’autres régions de France en campagne, la simple mention du leader insoumis suffit pour emporter l’adhésion, quel que soit le ou la candidate locale, la figure de Jean-Luc Mélenchon peut faire office ici de repoussoir.

    « Mélenchon premier ministre, ça ne fait pas rêver tout le monde sur les marchés, confie Loïc Cautret, figure des socialistes costarmoricains. Mais l’union, oui. » 

    À l’occasion des départementales en 2021, le département des Côtes-d’Armor avait déjà, grâce à cette dynamique d’alliance entre le PS, EELV et les communistes, rebasculé à gauche.

    Sans que La France insoumise ne participe alors à l’attelage électoral...


    Plus profondément, et au-delà des accords d’appareils pour ces législatives, se pose la question de la ligne politique à gauche pour la Bretagne, modérée dans ses choix politiques, mais terre de contestation avérée, du combat antinucléaire de Plogoff à celui contre les algues vertes, en passant par la révolte des Bonnets rouges.

    « La radicalité apparente du programme de la Nupes n’effraie pas les électeurs, croit Loïc Cautret.

    En 1981, avec Mitterrand, nous étions allés beaucoup plus loin que ça dans la remise en cause du système !

    À force de parler de nous comme de “la gauche de gouvernement”, nous avons simplement oublié qu’il fallait d’abord être un gouvernement de gauche… »

     

    Un ancien élu breton confirme et raconte ce socialisme breton des années 1980 « totalement en osmose » avec le développement économique de la région.

    Maintenant que la Bretagne s’est transformée en l’une des régions les plus riches de France, tous les deux seraient pareillement secoués « par les tempêtes » : pollution, remise en cause du modèle agroalimentaire, pouvoir d’achat, prix de l'immobiliser, précarité énergétique… 

    « Le PS est rattrapé par ces enjeux et doit solder ses comptes.

    Pourquoi être du côté de la Nupes cette fois-ci ? Parce que nous comprenons que le monde change. »

    « Oui, il y a un enjeu de clarification politique dans cette élection, y compris sur le projet politique qu’il faut porter pour la Bretagne, juge Pierre-Yves Cadalen.

    Avec la Nupes, nous avons abouti à un programme cohérent qui a tout mis sur la table, y compris nos désaccords. C’est déjà une victoire. »

     

    Différends politiques et la langue en épine dans le pied

    Les points d’achoppement de La France insoumise avec ses partenaires socialistes et écologistes locaux restent cependant nombreux et de taille : l’Europe, le fédéralisme, la décentralisation, mais aussi la défense des spécificités régionales.

    La Nupes a par exemple écarté le projet de la création d’un « statut de résident », thème mis sur la table par le parti régionaliste UDB (Union démocratique bretonne), pourtant au cœur du débat public breton ces dernières années.

     

    « Tout le monde a eu peur d’une approche régionaliste mais ce n’est pas juste un sujet pour les Corses ou les Bretons, plaide Marylise Lebranchu, simplement un moyen, dans les zones en tension comme le littoral, de permettre aux travailleurs de trouver un logement abordable.

    Je vis à Plougasnou, dans le Finistère. Les gens qui travaillent dans l’usine de ma commune ne peuvent pas se loger. On trouve ça normal ? »

     

    Heurtée, déçue, toute la gauche bretonne n’est d’ailleurs pas venue.

    L’UDB, malgré son soutien au « pôle écologiste » à l’occasion de la présidentielle, n’a guère goûté cette « recomposition autour de Mélenchon », bâtie depuis Paris, explique l’élu régional Nil Caoussin.

    « La position sur les langues régionales, sur les écoles Diwan que LFI refuse de différencier des autres écoles privées, les positions internationales... Nous avons de sérieux désaccords. » 

    Malgré les dénégations d’un Pierre-Yves Cadalen, qui assure du soutien de son mouvement à l’enseignement bilingue, « dans le cadre d’un système éducatif public à reconstruire », et à la possibilité, « dans le cadre du débat parlementaire, de discuter de l’enseignement en immersion », les plaies restent profondes.

    L’UDB a donc proposé 21 candidatures autonomes à l’occasion de ces législatives, alors même que le parti s’était associé avec succès à EELV pour les dernières régionales, relançant une certaine dynamique électorale.

    « Si LFI avait voté pour la loi Molac sur les langues régionales l’an passé, si nous avions eu une discussion sur le statut de résident, l’histoire aurait pu être différente, regrette Nil Caoussin.

    En un sens, nous sommes en marge aujourd’hui. »

     

    La majorité présidentielle, composée de La République en marche (LREM), du MoDem et d’Horizons, forte de ses 26 député·es sortant·es, espère tirer profit de ces désajustements.

    D’autant qu’à sa droite, le parti Les Républicains ne peut espérer renverser la table, vu son score de la présidentielle, et que le Rassemblement national, malgré sa persistante progression scrutin après scrutin en Bretagne, manque encore cruellement d’ancrage régional.

     

    Mais l’effet de surprise s’est étiolé.

    Les figures locales de la Macronie (Jean-Yves le Drian, Richard Ferrand, qui se représente dans la 6e circonscription du Finistère) se sont parfois abîmées dans l’exercice du pouvoir ou les affaires.

    « Ce que l’on connaissait de la Bretagne modérée, incarnée par le PS puis par LREM, cette recherche de consensus depuis le Célib [la structure qui a orchestré le développement économique de la Bretagne – ndlr] qui emportait tout sur son passage, je n’y crois plus du tout, insiste Loïc Cautret.

    Il y a des rééquilibrages politiques majeurs à venir. » 

     

    Vague contre vague ou une vague après l'autre, en fonction des courants bretons.

     

    Mathilde Goanec


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  • "L'Union Populaire

    est à la fois une méthode, un objectif et un chemin"

    Jean-Luc Mélenchon 30 mai 2022

    Discours de Jean-Luc Mélenchon lors du lancement du Parlement de la Nouvelle Union Populaire Écologique et Sociale, le lundi 30 Mai 2022.


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  • Mathilde Panot (Lfi, UP, NUPES):

    « Nous avons besoin de majorités populaires »

     

    L’invité du lundi.

    Chaque semaine, l’Humanité ouvre ses colonnes à un responsable de l’un des partis qui composent la Nupes.

    Aujourd’hui, Mathilde Panot, présidente sortante du groupe des députés FI, table, en cas de victoire en juin, sur la « reparlementarisation » du régime, appuyée par des mobilisations.

     

     

     

    L’accord basé sur un programme de gouvernement signé par les formations de gauche est un gage de victoire et de recomposition politique en profondeur, selon l’insoumise Mathilde Panot.

    Une telle majorité, estime-t-elle, changerait la nature du régime, redonnant le premier rôle au Parlement, y compris de par les nuances qui subsistent entre les composantes de la Nupes.

     

    Vous comptez « reparlementariser » la Ve République. Comment envisagez-vous cette bataille ?

     

    Le résultat de la présidentielle nous a donné une responsabilité particulière. Les urnes ont tranché en faveur d’un programme de rupture, et c’est sur cette base que nous avons entamé des négociations avec les autres forces politiques. Elles ont abouti à un programme de gouvernement comptant 650 mesures. Les désaccords qui subsistent entre nous sont renvoyés vers l’Assemblée nationale, en assumant de mettre de la VIe République dans la Ve.

    Si nous l’emportons et que Jean-Luc Mélenchon devient premier ministre, à la tête d’un gouvernement représentatif de la Nupes, notre régime ressemblera davantage à un régime parlementaire.

    Bien entendu, la Nupes, ce n’est pas que cela.

    Son parlement se réunit pour la première fois ce lundi, et il rassemble des personnalités artistiques, syndicales, politiques et intellectuelles qui forment ensemble cette Nouvelle Union populaire.

     

    Quel doit être son rôle à vos yeux ?

    Pendant la campagne, il participera à des actions dans les circonscriptions. Nous voulons une campagne nationale. Il y aura des tribunes, des actions communes dans des domaines divers tels que les hôpitaux en danger ou des actions de grève comme à la RATP…

    Ensuite, il sera appelé à prendre des décisions.

    Si nous sommes au gouvernement après les législatives, le pays restera malgré tout divisé en trois blocs : extrême droite, extrême marché, bloc populaire.

    Nous n’échapperons pas à cette logique, et pour chacun des débats que nous mènerons, nous allons devoir construire des majorités populaires. Nous devrons donc nous appuyer sur des mouvements très forts. En 1936, les conquêtes sociales ne se sont pas réalisées uniquement parce que le Front populaire avait ­remporté les élections. Elles sont aussi le résultat de deux mois de grèves immenses. Construire des majorités, ça passe par des campagnes autour de grandes idées. Nous avons besoin d’une mobilisation forte de la société, et le parlement de la Nupes y aidera.

     

    Si vous êtes majoritaire, vous aurez face à vous Emmanuel Macron, prêt à utiliser tous les pouvoirs que lui donne la Constitution, ainsi que tous ses soutiens dans les milieux économiques et financiers. Comment comptez-vous faire face ?

    On vit un moment historique : deux heures après la réélection d’Emmanuel Macron, les sondages mesuraient déjà que 68 % des Français souhaitaient une cohabitation.

    Il est vrai que Macron et le monde de la finance ne se laisseront pas faire facilement pour autant si nous sommes majoritaires. Si le président de la République empêchait le gouvernement de faire ce pour quoi il a été élu, ­l’Assemblée nationale trancherait. Le premier ministre peut organiser des débats au titre de l’article 50-1, ce qui permet de faire voter les députés et de donner une légitimité au gouvernement pour avancer.

    Le référendum d’initiative citoyenne qui est dans notre programme sera également un outil. Il nous faudra de toute façon être inventif. Dans tous les cas, à partir du moment où nous disposerions d’une ­majorité, il serait compliqué pour le président de la République de dérouler son propre programme.

     

    Comment envisagez-vous cet « intergroupe » entre les différents députés de la Nupes ?

    Il s’agira de réunions régulières entre les différents présidents de groupe qui permettront d’examiner les textes à l’ordre du jour du gouvernement, mais aussi d’élaborer des propositions de loi. Il servira également à conduire des discussions politiques, car nous avons encore des points de désaccord. Nous en débattrons, car l’intergroupe n’est en rien une dilution des forces politiques. Au contraire, si nous assumons la reparlementarisation du régime, alors il faut assumer des désaccords entre les composantes de notre rassemblement, quitte à les trancher par le vote au sein de l’Hémicycle. C’est une autre façon de redonner ses lettres de noblesse à ­l’Assemblée nationale.

     

    Ces « nuances » entre forces de gauche ne risquent-elles pas de revenir au premier plan passé la campagne ?

    Le Parti socialiste tourne la page des années François Hollande. Il est d’accord pour abroger la loi El Khomri. C’est presque un nouveau Parti socialiste aujourd’hui.

    L’ensemble des forces de gauche s’accorde sur la désobéissance aux traités européens. C’est une clarification importante et une victoire idéologique très forte. Est-ce que tout est réglé pour autant ? Non.

    Mais nous avons ­accéléré une recomposition politique qui aurait eu lieu dans tous les cas. Elle se prolongera donc au-delà des ­législatives.

    Avec le PCF, c’est le plus facile. Durant cinq ans, nous avons travaillé ensemble à l’Assemblée nationale sur de nombreux sujets. Le travail commun d’intergroupe se fait déjà en réalité, et il continuera.

     

    Les candidatures dissidentes vous inquiètent-elles ?

    Il n’en existe pas tant que ça. Et il faut les mettre en ­balance avec la portée historique de ce que l’on est en train de construire. Jamais aucun accord n’a porté sur 100 % des circonscriptions. Même en 1936 il ne s’agissait que d’accords partiels. Localement, cela peut parfois compromettre la victoire. Mais l’accord national est plutôt respecté, ce qui nous conforte dans l’idée que nous pouvons gagner.

    Le niveau de l’abstention sera, lui, en revanche déterminant.

     

    Que redoutez-vous en cas de défaite le 19 juin ?

    Si nous n’y arrivons pas, de nouveaux épisodes de colère, comme celui des gilets jaunes, risquent d’éclater.

    Entre les 10 millions de personnes sous le seuil de pauvreté, les 12 millions qui ont froid chez elles, les 7 millions de ­privés d’emploi et l’augmentation des prix, les ingrédients sont réunis pour une explosion.

    Nous, nous jouerons notre rôle d’opposants, de proposants. Mais la dynamique de la présidentielle n’est pas terminée, et il est encore possible de tout changer dans le pays. C’est ce qui va motiver les gens à retourner aux urnes.


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  • Analyse de Révolution Permanente

    NUPES

    Programme de la NUPES :

    derrière les "33 nuances",

    le PS et EELV fixent leurs lignes rouges pro-patronales

    La NUPES a rendu public jeudi dernier un « programme partagé » de 650 mesures. Si celui-ci se refuse évidemment à toute incursion dans la propriété privée du grand patronat, il est marqué par 33 « nuances », révélatrices de désaccords fondamentaux sur des sujets centraux comme les violences policières ou la nationalisation des banques et des lignes rouges imposées par le PS et EELV.

    Révolution Permanente >>>>>


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  • Ça ne va pas.

    Ça ne va toujours pas.

     

    Affaire Abad : Macron ne croit toujours pas les femmes

    Par Pierre Jacquemain - Regards

     

    Ça ne va pas. Ça ne va toujours pas.

    Les jours passent, se suivent et se ressemblent.

    Les hommes sortent de l’ombre.

    Ils se voient en haut de l’affiche.

    Qu’importe le bagage.

    Qu’importe les trahisons.

    En Macronie, le symbole politique pèse plus lourd que n’importe quelle accusation.

    Souvenez-vous.

    Le poids écologique d’un Nicolas Hulot était plus fort que toutes les accusations de violences sexuelles dont il était l’objet.

    Le coup politique, la prise à droite d’un Gérald Darmanin, était infiniment plus opportune que ne l’étaient les déclarations et autres dénonciations pour harcèlement sexuel et abus de pouvoir dont il était l’objet.

    Ministre de l’Intérieur.

    Même scénario aujourd’hui avec Damien Abad.

    Tout le monde savait, nous dit-on.

    Parce qu’en Macronie l’opportunisme vaut plus que n’importe quelle révolution.

    Qu’importe si #MeToo est passée par là, Macron règle le problème « d’homme à homme ».

     

    Ça ne va pas. Ça ne va toujours pas.

    La nouvelle première ministre, Elisabeth Borne, avait pourtant une occasion de marquer sa différence.

    On y a presque cru hier quand elle déclarait, face caméra, ne pas être informée des accusations faites à l’endroit de son ministre des Solidarités, de l’Autonomie et des Personnes handicapées.

    « Il ne peut y avoir d’impunité »,

    a-t-elle répondu aux journalistes avant d’ajouter :

    « L’affaire a été classée sans suite. Je peux vous assurer que s’il y a de nouveaux éléments, si la justice est à nouveau saisie. On tirera toutes les conséquences ».

    Une position qui tranchait de celle de ses prédécesseurs, Philippe et Castex.

    On s’attendait à une mise à l’écart.

    Tout laisse à penser que la première ministre était disposée à agir vite.

    Et en même temps, tout laisse à croire que le président de la République l’en a empêchée.

     

    Ça ne va pas. Ça ne va toujours pas.

    Les femmes victimes de harcèlement, de violences sexuelles et de viol ne supportent plus de voir leurs agresseurs toujours plus présents dans les médias et dans les plus hautes fonctions de l’État.

    Ça leur est insupportable.

    Ça nous est insupportable.

    On les entend.

    On les comprend.

    Et surtout, on les croit.

    Mais que valent nos croyances face au déni de nos dirigeants ?

    Une révolution est passée par là mais elle semble ne jamais les voir touchés.

    Pire.

    En macronie, on fait justice soi-même.

    Pour défendre Jérome Peyrat,

    feu le candidat "Ensemble ! Majorité Présidentielle" pour les législatives

    qui avait été condamné pour violences conjugales,

    le patron du parti présidentiel, Stanislas Guérini avait sorti l’artillerie lourde :

    « C’est un honnête homme », avait-il déclaré au micro de France Info.

    Du lourd, disais-je !

    Pire, en macronie, un ministre de l’Intérieur garant de notre sécurité et un ministre de la justice garant de nos droits, n’ont pas de commentaire à faire sur cette affaire Abad – comme ils l’ont assuré hier.

    Ah bon ?

    Et garantir le droit des victimes ?

    Les protéger ?

    Leur assurer que la justice est à leur disposition ?

    Non. Rien.

    Sans commentaire.

     

    Ça ne va pas. Ça ne va toujours pas.

    En France, seule une femme sur 10 victimes d’agression sexuelle ou de viol décide de franchir le seuil du commissariat et de la gendarmerie.

    Et quand elles parlent 80% de leurs plaintes sont classées sans suite.

    Et c’est pourtant bien en s’en remettant à la justice que le gouvernement balaie l’affaire Abad d’un revers de main.

    « Seule la justice a le pouvoir ou le devoir de trancher », assure la nouvelle porte-parole du gouvernement, Olivia Grégoire.

    Peu importe la parole des femmes.

    La détresse qui est la leur.

    La violence qui s’abat sur elle.

    Peu importe l’exemplarité.

    Et finalement peu importe le signal envoyé aux petites filles à qui Elisabeth Borne a pourtant dédié sa nomination.

     

    Parce que le message envoyé

    est aussi glaçant que révoltant :

    mesdames,

    soyez tranquilles,

    rien ne change,

    on ne vous écoute pas.

     

    Pierre Jacquemain

    Regards

    23 mai 2022


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  • Combien de députés peut espérer la Nouvelle union populaire :

    la carte des circonscriptions gagnables

    Basta >>>>>


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  • Le Programme de la NUPES

    Législatives : la Nouvelle Union populaire écologique et sociale présente son programme commun avec 650 mesures

    Parmi les mesures phares détaillées par les responsables politiques de la Nupes : l'augmentation du smic à 1 500 euros et la réduction de 65% des émissions de gaz à effet de serre d'ici 2030.

    France Info >>>>>


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