• Manuel Bompard

    « Une force d’alternative prête à gouverner demain »

    Figure centrale de la France insoumise, Manuel Bompard revient sur les conditions du rassemblement de la gauche.

    Le nouveau député définit aussi les perspectives et les responsabilités de cette alliance.

    Regards >>>>> 9 Août 2022


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  • LFI : franchir un cap pour gagner

    Clémentine Autain

    Blog >>>>>21 Août 2022


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  • "De La Laïcité... "

    par Nicolas Cadène

     

    Je n’ai pas la tête à ça,

    mais je trouve troublant d’instrumentaliser Jaurès

    en faisant la preuve d’unerméconnaissance de sa pensée :

    la neutralité de Jaurès a peu à voir

    avec celle développée par certains.

    Jaurès serait notamment opposé

    à de nouveaux interdits inutiles.

     

    Fil à dérouler

    Nicolas Cadène >>>>> Twitter


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  • Une contribution stimulante de Michèle Riot-Sarcey publiée il y a un mois


     

    L'urgence : construire une vraie démocratie

     

    Tout est à repenser, de la réparation de la planète à l'élimination des différentes formes de domination.

    Cela nécessite l'implication de tous : pourtant, aucun parti ne s'est engagé à la participation réelle et immédiate de la population.

     

    Difficile d'aller à l'encontre des espoirs d'un grand nombre d'entre nous, mais il me semble plus que nécessaire d'ouvrir une brèche critique dans l'enthousiasme mesuré au soir du second tour des élections législatives .

    Tout d'abord, un constat d'échec accablant dont les effets délétères sont à venir : l'entrée en force de l'extrême-droite à l'Assemblée nationale quand la victoire électorale revient aux abstentionnistes ! Certes, la majorité présidentielle a subi un désaveu. Mais force est de constater que la démocratie électorale se révèle telle qu'en elle-même, non représentative, tous partis confondus.

    La vraie démocratie reste à construire.

    Or la Nupes, par l'intermédiaire de son leader omniprésent, ne s'est aucunement engagée vers la participation réelle et immédiate de la population, en imposant ses candidats sans la moindre consultation des électeurs à la base dans chaque circonscription. L'élection de Rachel Keke ne peut suffire à provoquer un bouleversement.

    La vraie démocratie reste à construire.

     

    PRIORITE AU « PROGRES DE L'ESPRIT HUMAIN »

    La catastrophe écologique, en cours désormais, nous oblige à rempore avec les illusions d'hier.

    Comment imaginer possible une réduction urgente et drastique de la consommation d'énergie sans l'assentiment, puis la collaboration étroite de tous et de chacune ? Comment imaginer réalisable la réorientation de l'économie vers une production, non pas guidée par la technique ou la technologie, mais vers un mieux-être de l'ensemble de l'humanité si la prise en charge directe des individus n'est pas engagée ? Comment mettre un terme aux discriminations, sans l'horizon d'une justice sociale partagée, et mise en œu vre par tous, comme nos précésseurs n'ont cessé d'en réclamer la réalisation ?

    Il ne s'agit plus de surseoir aux tâches incontournables en brandissant un illusoire programme de transition, il s'agit tout simplement de renouveler un processus maintes fois entravé en donnant la priorité au « progrès de l'esprit humain » (Condorcet), au service du vivant comme des plus fragiles et de renoncer à la force des choses dont le primat nous a conduits à la catastrophe présente.

    Le fétichisme de la marchandise au profit d'une minorité de privilégiés est à l'origine, nous le savons, de l'exploitation de l'homme par l'homme, et donc responsable des inégalités sociales come de la disparition de certaines espèces.

    Tout est à repenser, de la réparation de la planète à l'élimination des diffé rentes formes de domination. La tâche est immenseet ne s'accomplira pas à coups de manœuvres parlementaires et de manifestations de rues.

     

    GERER ENSEMBLE LA CHOSE PUBLIQUE

    Rien désormais, on le sait, ne pourra se faire sans l'engagement de tous dans le respect de l'autre. Cette actualité est incontournable et la difficulté ne se résout pas en occupant les places d'un pouvoir au service du libéralisme depuis le XIX°siècle, quelle que soit la couleur politique des dirigeants des différents pays.

    En France, une forme d'union de la gauche a été réalisée dans le cadre électorale, en extériorité de l'immense mobilisaton de citoyens qui depuis plus ieurs années non seulement réclamaient cette unité mais oeuvraient pour associer le plus grand nombre d'habitants de ce pays. Il n'en a rien été. La France Insoumise a imposé son rythme en suivant les directions de son leader.

    Aujourd'hui, rien n'est prévu pour commencer collectivement cette lourde tâche que nous imposent les méfaits des dirigeants du monde entier.

    Après la Syrie, l'Ukraine, la domination des puissants par la guerre destructrice se poursuit tandis que la famine menace ici et là, et que la question sociale se pose dans tous les pays.

    L'engagement pour une nouvelle Constituante ne suffit pas, l'expérience du Chili nous le montre.

    Il est encore tamps de réagir en charchant à organiser des débats, dans les quartiers au plus près de chacun, afin de commencer à apprendre à gérer ensemble la chose publique (res publica), laquelle nous concerne tous.

    Nous pourrions multipler ainsi les universités populaires afin d'égaliser les connaissances en s'autoformant tout en réapprenant à débattre collectivement, à condition de croire à la responsabilité collective.

    En optant dès décembre 2018 pour l'apprentissage de la démocratie réelle, des collectifs de gilets jaunes nous ont montré le chemin.

    Or il ne suffit pas de s'approprier leur chanson fétiche pour laisser croire que nous sommes de leur côté, encore faut-il, comme ils l'ont fait, mettre en œ uvre la démocratie dans tous les lieux communs, en commençant par les mouvements, partis et sundicats...etc

    Le mode de gouvernement démocratique, en effet, ne se définit pas par la force « de convaincre » comme nous l'avons entendu au soir du premier tour mais par l'écoute et le débat en cherchant à faire revivre la tradition de la gestion collective.

    Nous héritons de deux siècles de délégation de pouvoir, c'est pourquoi la tâche est ardue, et sera longue, mais la conjoncture nous commande d'ouvrir les yeux sur la réalité écologique et sociale dont la dégradation est irréversible si chacun d'entre-nous ne prend pas sa part de responsabilité.

    Rien de « révolutionnaire » ne peut se faire co ncrètement par de simples décisions gouvernementales, excepté sous les régimes autoritaires, dont nous ne sommes pas à l'abri, loin s'en faut. Il est temps que les différents « représentants », se réclamant de la tradition populaire, cessent de faire croire que l'occupation des postes du pouvoir d'Etat détiennent les clés de l'avenir. L'histoire a été suffisamment éloquente à ce sujet.

    De l'URSS à la Chine en passant par le Venezuela jusqu'aux mesures de l'après-guerre en Europe, les nationalisations ne sont en rien la garantie d'une gestion démocratique.

    Au XIX°siècle, les ouvriers définissaient la liberté en ces termes : « Le pouvoir d'agir dans tous les domaines ». Reprendre à notre compte cette tradi tion est la nécessité du moment en ouvrant dès maintenant la voie de la vraie démocratie, laquelle, n'en doutons pas, n'advient pas de haut en bas mais s'organise de bas en haut.

    Michèle Riot-Sarcey, historienne

     

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  • Les anti-Nupes tentent de se fédérer

     

    PS Les opposants à l’alliance se sont retrouvés, samedi, dans la Sarthe, autour de Stéphane Le Foll. L’objectif : bâtir une « nouvelle fédération à gauche ».

     

     
     

    C’est la semaine de tous les paradoxes au Parti socialiste.

    Lundi, au moment de défendre la motion de défiance présentée par la Nupes, Olivier Faure interpellait Élisabeth Borne :

    « Si vous souhaitez trouver des points d’accord avec les socialistes, comprenez d’abord que notre raison d’être n’est pas l’abdication devant les forces du capital. »

     

    Le premier secrétaire du PS, en soldat assidu de la Nupes, enchaîne les sorties en rupture avec le discours social-libéral depuis le lancement de l’alliance de gauche.

    Une clarification qui n’est pas sans créer des divisions en interne au PS.

    Après les 80 candidats dissidents aux législatives, pour l’heure toujours suspendus par la direction, les opposants à la Nupes tentent de se fédérer.

    Samedi, ils étaient réunis par Stéphane le Foll, sur ses terres de la Sarthe, à Arnage.

    Une réunion pour « réfléchir à la reconstruction de l’espace politique béant à l’abandon entre la France insoumise (FI) et la Macronie », résume Pierre Pribetich.

    « Nous ne nous reconnaissons pas dans la Nupes », poursuit le membre du bureau national du PS, proche du maire du Mans, qui entend bâtir une « nouvelle fédération de gauche sociale, écologiste et européenne ».

     

    Les élections européennes seront une étape clé

    « La gauche se cherche et on doit lui donner un nouveau chemin, assure Stéphane Le Foll.

    Avec la logique de l’insoumission, on envoie les classes populaires et moyennes vers le RN. »

     

    Pour ces opposants, les limites ne résident pas tant dans l’attitude des députés FI que dans le programme de rupture de la Nupes.

    « On peut promettre le Smic à 1 500 euros, mais ce n’est pas viable économiquement. L’objectif est de changer la vie des gens en prenant en compte les réalités économiques », mesure Pierre Pribetich.

     

    Samedi, dans la Sarthe, étaient présents l’ancien premier secrétaire Jean-Christophe Cambadélis, le président de la région bretonne, Loïg Chesnais-Girard, démissionnaire du PS, et la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy.

    Carole Delga, présidente de la région d’Occitanie, et l’ancien premier ministre Bernard Cazeneuve se sont exprimés en soutien par vidéo.

    François Hollande, qui était excusé, a tenu lui aussi à soutenir ce rassemblement visant à refonder une « gauche de gouvernement ».

    « Au PS, il n’y a plus grand-chose à perdre, il n’y a plus rien », lâche l’ex-président, pourtant principal fossoyeur de sa formation.

     

    Encore à l’état de projet,

    « cette fédération s’adressera aux socialistes, aux radicaux de gauche et aux écologistes chez qui il existe une cassure entre les positions de Sandrine Rousseau et de Yannick Jadot », mesure Pierre Pribetich.

    Et d’ajouter :

    « Le PS et Olivier Faure ont fait le choix d’être les supplétifs de Jean-Luc Mélenchon.

    Cet alignement est une catastrophe pour nos valeurs européennes et les propositions réalistes apportées aux attentes des couches populaires. » ​​​​​​​

     

    Si Stéphane Le Foll assure n’avoir aucune vue sur le congrès du PS, prévu d’ici à la fin de l’année, les élections européennes seront une étape clé.

    « Nous y défendrons le programme du Parti socialiste européen », prévient le membre du bureau national.

    Surtout, tous ont les yeux tournés vers la prochaine présidentielle.

    « C’est à nous de faire souffler à nouveau le vent du progrès »,

    poursuit le Manceau, qui ne semble pas avoir saisi les raisons de l’implosion du PS.


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  • NPA

    Résolution sur la situation politique

    Résolution adoptée par le conseil politique national

    des 2-3 juillet 2022

     

    NPA >>>>>


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  • Assemblée nationale :

    six questions sur la motion de censure de la gauche

    contre le gouvernement Borne

    mise au vote lundi

    Discutée dans l'Hémicycle lundi à partir de 16 heures, elle n'a quasiment aucune chance d'aboutir, faute de soutien des groupes RN et LR. Mais ce texte a d'autres objectifs.

    France Info >>>>>


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  • Clémentine Autain :

    « Nous sommes un mouvement politique,

    pas un tribunal »

     

    La députée FI Clémentine Autain revient sur les affaires Taha Bouhafs et Eric Coquerel qui ont agité son mouvement et sur le nécessaire combat contre les violences faites aux femmes.


     
     

    Depuis les législatives, la France insoumise affronte deux affaires présumées relatives à des faits de violences sexuelles ou sexistes (VSS).

    La députée Clémentine Autain, fortement engagée sur ses questions, revient pour  l’Humanité sur les procédures internes au mouvement, leurs limites et le traitement des VSS en politique par les médias.

     

    Avec le remaniement, Damien Abad n’a pas été reconduit dans ses fonctions, mais Gérald Darmanin est toujours ministre. Quelle est votre réaction ?

    La pression des mouvements féministes et de l’opinion publique a conduit à l’éviction de M. Abad.

    Emmanuel Macron aurait dû d’emblée se séparer d’un ministre accusé de viols avec usage de drogue par plusieurs femmes, en prenant ses responsabilités, dès lors que les faits ont été étayés dans la presse.

    Surtout lorsqu’il prétend que la lutte contre les violences faites aux femmes sera la grande cause du quinquennat !

    La preuve que nous en sommes loin : Gérald Darmanin a été conforté et même promu avec le remaniement.

    Ce qui ressort de l’une des deux plaintes le concernant, c’est qu’il y a bien eu échange d’une relation sexuelle contre un logement social.

    Qu’un ministre de l’Intérieur avec un tel comportement garde la confiance de Macron et Borne laisse un goût amer…

    D’autant plus que nous parlons là du ministère qui est censé assurer la formation des policiers dans la prise en charge des violences sexistes et sexuelles (VSS)…

     

     
     

    Avons-nous avancé dans la prise en charge de ces violences depuis MeToo ?

    Nous avons fait un bond avec MeToo mais je crains que nous soyons maintenant dans le « backlash », le fameux retour de bâton.

    Chaque période d’émancipation des femmes est suivie d’une vague réactionnaire.

    J’ai le sentiment que nous basculons, à l’instant où nous sommes, dans cette phase de réaction.

    L’audience dont a pu bénéficier Eric Zemmour, dont les propos sont d’une misogynie inouïe, en témoigne.

    Son discours prônant le retour en arrière, comme celui de l’ensemble de l’extrême droite, a été banalisé.

    J’entends aussi une petite musique monter qui interroge « est-ce qu’on ne va pas trop loin dans le féminisme ? », « c’est en train de devenir l’inquisition », etc.

     

    J’ajoute que la violence formulée à l’égard de personnalités comme Sandrine Rousseau ou moi, qui essayons de prendre en charge la lutte contre les violences sexuelles, dit quelque chose du moment.

    Je l’ai vécu sur BFM au moment de l’affaire Bouhafs : pendant trente minutes, c’était moi qui étais comme mise en accusation alors que je venais, avec la FI, de prendre la décision d’évincer un homme accusé de violences sexuelles.

    Nous avons l’impression d’être l’objet du procès.

    Non seulement la parole des victimes n’est pas respectée, mais celle des femmes qui prennent en charge ces questions non plus.

    J’appelle les féministes à prendre la pleine mesure de ce que signifie cette charge contre nous.

     

    La lutte contre les violences sexuelles peut-elle être un des terrains de consensus à l’Assemblée avec la majorité ?

    Sous le précédent mandat, on n’y est pas arrivé.

    La loi qui avait été proposée en 2018 était misérable.

    Nous attendons toujours le fameux milliard d’euros pour la lutte contre les VSS.

    Et nous risquons de l’attendre encore puisque la première ministre a évoqué dans son discours la volonté de repasser sous les 3 % de déficit, et donc de réduire la dépense publique.

    S’il s’agit de durcir toujours plus la loi, au risque même d’attenter aux fondements de nos droits et libertés, mais sans augmenter les moyens, ça ne sert à rien puisque la justice ne s’applique pas dans les faits.

     

    Le comité de suivi contre les VSS de la FI a été au centre de l’actualité. Qu’est-ce qui a présidé à sa création et comment fonctionne-t-il ?

    Dans le cadre de la vague MeToo, nous souhaitions prendre nos responsabilités pour lutter contre les violences faites aux femmes au sein de notre mouvement.

    Nous voulons à la fois protéger les victimes, les écouter, empêcher que des hommes violents puissent nuire au sein de la FI mais aussi mettre en conformité nos principes féministes avec nos pratiques.

    La cellule mise en place permet aux femmes de témoigner avec une clause de confidentialité.

    Seules deux personnes ont accès aux témoignages.

    Les femmes sont reçues et écoutées, un rapport est rédigé et remis à une commission éthique qui statue ensuite sur les sanctions éventuelles.

     

    Une des deux femmes qui reçoivent les victimes est la députée Sarah Legrain. Des militantes réclament que cette instance soit indépendante et non pilotée par des cadres du parti. N’y a-t-il pas un risque que ce comité serve à couvrir des affaires ?

    J’entends tout à fait l’argument.

    Nous devons réfléchir à comment améliorer cette prise en charge qui n’est pas parfaite.

    Nous nous situons dans un cadre expérimental, ce comité est quelque chose de nouveau.

    Je rappelle aussi que nous sommes un mouvement politique, pas un tribunal de justice.

    Donc il s’agit de règles internes de fonctionnement.

    Quelle instance qui serait complètement extérieure pourrait dès lors gérer des règles qui régissent notre mouvement ?

    Une entité extérieure peut-elle décider des candidats que nous choisissons de présenter ou non, des militants dont nous acceptons l’adhésion ou non ?

    Cela soulève plusieurs questions.

    Je propose d’ailleurs que nous ayons au sein de la Nupes une grande discussion, à l’automne, pour mutualiser nos réflexions et nos méthodes de lutte contre les VSS au sein de nos partis respectifs.

     

    Taha Bouhafs reproche à la FI de ne pas lui avoir permis de se défendre et de n’avoir aucun accès au dossier d’accusation. Dans un communiqué du 5 juillet, la FI assure qu’il pourra être entendu par le comité de suivi. Mais comment se défendre sans accès au dossier d’accusation ?

    Précisons, à propos du contradictoire, que la personne mise en cause est reçue à chaque fois.

    Cela n’a pas été le cas avec Taha Bouhafs, car il s’est retiré avant d’avoir été reçu.

    Mais cela fait partie de la procédure.

    Pour vous répondre sur le fond, il y a une difficulté, oui.

    Encore une fois, nous ne sommes pas une instance de substitution à la justice.

    En effet, il y a une part d’arbitraire dans la décision qui a été prise le concernant.

    Nous avons choisi d’accorder une crédibilité aux témoignages reçus et d’appliquer un principe de précaution en lui retirant l’investiture.

    C’est la seule décision que nous avons prise.

    Nous assumons ce choix de ne pas accorder notre confiance à un homme accusé de faits de cette nature.

    J’aimerais que l’on prenne en considération le contexte d’une immense impunité en matière d’agressions sexuelles qui tient à la tolérance sociale à l’égard de ces crimes et délits, même si elle en a pris un coup avec la vague MeToo, mais aussi au problème majeur de la preuve qui fait généralement défaut.

     

    Cela ne veut pas dire que nous établissons une vérité.

    Si l’affaire était restée dans la confidentialité, et non portée sur la place publique par les médias (car la FI ne souhaitait pas rendre publique les faits à la demande des plaignantes et pour ne pas exposer Taha Bouhafs publiquement sans qu’il puisse se défendre), la question posée par cette affaire serait très différente.

    Cela n’aurait pas eu l’impact que ça a aujourd’hui sur sa vie, son emploi.

    Je ne mets pas en cause les médias, soyons clairs, qui ont le droit d’enquêter, je dis simplement que la médiatisation fait partie du problème.

    J’entends tout à fait la critique sur l’impossibilité de Taha Bouhafs à se défendre.

     

    Justement, quelles seront les suites à cette affaire ?

    Personnellement, je me bats pour que les femmes qui ont témoigné déposent plainte.

    Mais, nous devons respecter leur rythme.

    C’est vrai que tant qu’elles ne déposent pas plainte, nous sommes devant un os.

    Mais qui fait mieux ?

    Comment faire mieux ?

    On ne peut pas se transformer en tribunaux nous-mêmes, on ne peut pas non plus laisser faire et laisser régner l’impunité au sein du mouvement.

    Nous avons besoin de réfléchir sur nos méthodes, mais on ne peut pas nous faire le reproche d’avoir tenté de dissimuler l’affaire puisqu’au contraire, nous avons pris cette décision de ne pas l’investir, et très rapidement.

     

    Eric Coquerel a lui aussi été accusé de comportements sexistes, un signalement a été déposé par Sophie Tissier au comité de suivi, ainsi qu’une plainte. Qu’est-ce qui diffère du cas Bouhafs ?

    Au départ, il n’y avait aucun signalement à la cellule mais des rumeurs circulaient, depuis longtemps.

    Cela fait des années que j’en entends sur Eric Coquerel, mais je n’ai jamais reçu de témoignages directs d’agression ou de harcèlement sexuel qu’il aurait commis.

    Des journalistes et non des moindres, comme Lénaïg Bredoux de Médiapart, ont longuement enquêté il y a quelques années et n’ont rien sorti, ne trouvant rien.

    Les rumeurs ont persisté. 

    Ensuite, nous avons entendu le témoignage de Sophie Tissier sur BFM, le 3 juillet.

     

    Elle dit explicitement que ce n’est pas une agression sexuelle, et que les faits ne sont pas pénalement répréhensibles.

    Il ne faut pas minimiser ce qu’elle raconte, qui relève du sexisme, et son malaise a dû être réel.

    Il faut l’entendre.

    La cellule a depuis été saisie et il y aura la même procédure pour Eric Coquerel que pour tous les autres, aucun traitement différencié.

    Est-ce que des faits qui relèvent d’une drague insistante avec mains sur les hanches justifient que nous prenions une sanction ?

    Si nous le faisions, je vous assure que de très très nombreux hommes politiques seraient mis au ban !

    Et je doute que nous soyons compris par le plus grand nombre, que nous fassions ainsi avancer la lutte contre les violences faites aux femmes.

     

    Vous soulevez un point important sur la gradation des faits reprochés. Certains réclament la démission d’Eric Coquerel comme d’autres réclamaient celle de Damien Abad. Est-ce qu’on a perdu de vue la proportionnalité de la sanction ?

    Je note d’abord que parmi ceux qui tirent un trait d’égalité entre les deux, on retrouve souvent les mêmes qui nous reprochent d’exporter un « féminisme à l’américaine » qui conduirait à ce qu’un homme ne puisse plus prendre l’ascenseur avec une femme…

    Ensuite, bien sûr, il faut que les sanctions que l’on prend restent proportionnées.

    Les rappels à l’ordre, par exemple, font partie de l’arsenal disciplinaire du mouvement.

     

    Quand on entend Jean-Luc Mélenchon parler de « revanche manipulatoire » à propos des accusations visant d’Eric Coquerel, est-ce qu’il ne tombe pas dans les mêmes travers rhétoriques que les autres partis quand les leurs sont accusés ?

    Attention aux rhétoriques que nous employons dans ce type de cas.

    Les poncifs pour se défendre, on les connaît : « elle est folle », « c’est un complot politique », « elle a changé de version », « comme par hasard ça tombe maintenant… ».

    En l’occurrence toutefois, je veux dire qu’il y a bien eu, chez certains éditorialistes, un choix politique dans le fait de tirer un trait d’égalité entre Damien Abad et Eric Coquerel.

    Sur BFM par exemple, toute la journée le sujet était traité comme tel, comme si une plainte valait une plainte, sans regarder la différence de caractérisation et de gravité des faits.

     

    D’un côté, on a une enquête journalistique qui n’a rien permis de démontrer des faits reprochés à Eric Coquerel.

    De l’autre, concernant Damien Abad, il y a une enquête journalistique solide, des prises de parole publiques de femmes et des faits reprochés d’une gravité inouïe.

    Mettre ces deux histoires sur un pied d’égalité, franchement, c’est aussi injuste qu’inacceptable.

    Et ça dessert la cause des femmes.

     

    Comment un parti peut-il agir en amont, pour prévenir les VSS ?

    Nous devons prendre en charge la formation et la prévention au sein de nos mouvements.

    Il va y avoir par exemple à l’Assemblée nationale une formation à destination de tous les députés.

    Mais encore une fois, ce sont nous, les femmes, qui gérons ça.

    Je veux que tout le monde comprenne bien à quel point c’est chronophage, épuisant, difficile.

    J’aimerais que les hommes, au sein des partis et au-delà, se sentent concernés par ces questions, et ne soient pas simplement dans la délégation aux femmes et dans la morale voire le déchaînement critique ensuite sur ce qui ne va pas dans la façon de procéder.

    C’est notre affaire à toutes et tous.


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  • Le PCF tire un premier bilan

     

    Gauche Tirant les premiers enseignements de la campagne de Fabien Roussel et de la Nupes, le Conseil national du PCF a fixé, le 2 et le 3 juillet, le prochain Congrès de la formation aux 7, 8 et 9 avril 2023.

     

     

    Face aux crises multiples, le PCF veut déjouer l’alternative de l’extrême droite à Emmanuel Macron.

    Le combat de front face au RN et à la majorité présidentielle sera au menu du 39 e Congrès de la formation, qui se déroulera les 7, 8 et 9 avril 2023.

    « Il permettra de mettre à jour notre stratégie, nos statuts, nos objectifs dans la nouvelle situation politique et les moyens pour les atteindre », précise Fabien Roussel dans son rapport introductif, lors du Conseil national du PCF, qui s’est tenu les 2 et 3 juillet.

     

    En mai 2021, la conférence nationale avait décidé d’une candidature à l’élection présidentielle couplée à la construction d’un pacte d’engagement commun aux législatives.

    « Pour l’essentiel, ces objectifs sont remplis », assure le secrétaire national.

    À l’issue de cette double séquence électorale, la candidature communiste à la présidentielle a, selon Fabien Roussel, « permis de renouer des liens avec de nombreux électeurs de gauche et avec des secteurs du monde du travail et du mouvement social ».

    Le groupe GDR et ses 22 députés « mariant communisme, syndicalisme et décolonialisme », s’est lui renforcé.

    Le député du Nord annonce 3 068 nouvelles adhésions au PCF, « une force importante qu’il va falloir entretenir », prévient-il.

     

    « L’abstention frappe d’abord notre classe sociale »

    Par ailleurs, la nouvelle donne politique à l’Assemblée nationale et l’expérience de la Nupes ont été au cœur des travaux.

    Pour Patrice Bessac, maire de Montreuil, « la gauche et les écologistes sont condamnés à travailler à leur union pour offrir aux Français une autre alternative à Macron que celle de l’extrême droite ».

    « Forts de l’espoir suscité par l’union de la gauche..., notre responsabilité à faire grandir une alternative politique porteuse de changements radicaux est plus forte que jamais », assure, de son côté, Fabien Roussel, pour qui la colère profonde dans le pays « s’est fortement exprimée dans les urnes, d’abord en votant majoritairement pour l’extrême droite, mais aussi pour les candidats de la Nupes ».

     

    « L’abstention frappe d’abord notre classe sociale, note l’élue montpelliéraine Clara Gimenez.

    Nous devons trouver les dénominateurs communs pour faire conscience de classe, sans diviser la population entre les jeunes et les vieux, les urbains et les ruraux… »

    Selon Adrien Tiberti, dirigeant du PCF, « sans union, la gauche n’aurait pas pu atteindre le second tour à de nombreux endroits. Pour autant, la Nupes n’a pas permis d’élargir son socle ».

    Il ajoute : « Les catégories sociales de la gauche sont celles ciblées par Terra Nova, à l’époque pour le PS, et ne représentent pas le tiers de l’électorat. »

     

    « C’est dans l’action que les rassemblements doivent se construire »

    Pour donner des suites à la Nupes, Fabien Roussel a, en amont du Conseil national, adressé un courrier à l’ensemble de ses composantes.

    « La Nupes a indéniablement permis de répondre au désir d’union du peuple de gauche. Elle a favorisé le retour du clivage droite-gauche dans les confrontations politiques nationales », se réjouit-il, devant la direction du PCF.

    Cependant, le secrétaire national relève que l’accord électoral « a été difficile à avaler dans beaucoup d’endroits », pour les communistes.

    « Si nous ne gagnons que deux députés, c’est bien parce que nos partenaires ne partageaient pas notre conception de la construction des candidatures et nous ont imposé des circonscriptions difficiles, malgré de solides atouts avec nos candidats », poursuit-il.

    Pour le dirigeant, c’est dorénavant « dans l’action que les rassemblements doivent se construire, partout sur le territoire ».

     

    Dix propositions pour répondre à l’urgence sociale

    « Ce serait une erreur de réduire la Nupes à un simple accord électoral, avertit Émilie Lecroq, conseillère départementale de Seine-Saint-Denis.

    Nous devons faire vivre l’originalité communiste dans ce rassemblement.

     » « Il ne faut plus subir, mais anticiper notre autonomie politique », mesure Pierre Laurent, pour qui «  les quatre forces qui sont dans la Nupes ne doivent pas en sortir ».

    « Sans l’espoir d’alternative à gauche, ce sera un boulevard pour le RN », insiste le sénateur.

     

    Pour ce faire, le Conseil national a adopté une résolution appelant à «élargir les dynamiques de mobilisation pour travailler à un rassemblement majoritaire », dans lequel « l’autonomie de chaque force politique se conjugue à la recherche d’actions communes ».

    Les communistes entendant dès l’été porter dix propositions pour répondre à l’urgence sociale, allant de la hausse des salaires à l’instauration de la retraite à 60 ans, en passant par le prérecrutement de 20 000 personnels d’éducation.

     

    Autant d’enjeux qui seront débattus dans les prochains mois dans le cadre du 39 e Congrès de la formation.

    Dès le 1 er septembre, un site Internet permettra la mise en ligne des contributions.

    Un Conseil national élira les commissions de la transparences et des débats les 17 et 18 septembre.

    La base commune sera présentée les 3 et 4 décembre par le Conseil national.

    Les communistes voteront sur les différents textes proposés les 27, 28 et 29 janvier.

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    Le Conseil national du PCF a fixé, le 2 et le 3 juillet, le prochain Congrès de la formation aux 7, 8 et 9 avril 2023.


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  • Finistère

    Mélanie Thomin, tombeuse et «antithèse» de Richard Ferrand

    La nouvelle élue socialiste de 38 ans a surpris en battant le 19 juin le président sortant de l’Assemblée nationale. Une petite revanche pour les roses qui avaient vu le député du Finistère embarquer leurs camarades dans l’aventure Macron en 2017.
     

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