• Éric Coquerel :

    « J’incarne une rupture avec le néolibéralisme »

     

    Publié le Jeudi 30 Juin 2022 Naïm Sakhi  - L'Humanité >>>>> 

     

    Parlement

    Candidat de la Nupes pour la présidence de la commission des Finances, le député Éric Coquerel est la cible d’attaques allant de la Macronie au RN.

    L’insoumis tempère sur ses prérogatives, s’il venait à être élu ce jeudi.


     
     

    Jamais depuis 2008 et la règle selon laquelle ce siège revient à un membre de l’opposition, l’élection du président de la commission des Finances de l’Assemblée n’aura suscité autant d’intérêt.

    Ce jeudi, ils ­seront trois sur la ligne de départ :

    Véronique Louwagie, « Les Républicains » (LR),

    Jean-Philippe Tanguy, Rassemblement national (RN),

    et Éric Coquerel pour la Nupes.

    Comme de coutume, la majorité relative macronienne devrait s’abstenir.

    À moins d’une alliance de circonstance entre l’extrême droite et LR, l’insoumis devrait l’emporter ce jeudi.

     

    Vous êtes la cible d’attaques venant des bancs de la Macronie au RN en passant par LR. Pourquoi votre candidature inquiète-t-elle autant ?

    Parce qu’elle incarne une opposition en rupture avec le néolibéralisme.

    Ces dernières décennies, les majorités et oppositions qui se sont succédé ont souvent eu tendance à esquiver l’affrontement idéologique, souscrivant tous à la politique de l’offre.

    Avec la Nupes, c’est le retour d’une gauche qui assume la remise en cause du système économique.

    Mon élection ne serait qu’un retour à la vision originelle de la présidence de la commission des Finances, c’est-à-dire qu’elle échoit à l’opposition parce qu’elle constitue un contre-pouvoir.

    C’est cela qu’expriment ces peurs, ces attaques, parfois complètement déraisonnables.

     

    Le candidat du RN, Jean-Philippe Tanguy, vous taxe de « pirate ». Le député LR Philippe Gosselin affirme « qu’on ne peut laisser la présidence de la commission des Finances à un candidat antisystème qui ne souhaite pas de la Ve République ». Que répondez-vous ?

    Ces attaques ne sont pas de même nature.

    Les propos de Jean-Philippe Tanguy, membre d’un parti dont le doyen faisait encore il y a deux jours l’apologie de l’Algérie française, ne me touchent pas.

    Nous n’avons aucune leçon à recevoir du RN sur les principes républicains.

    Du côté des LR, ou d’une partie de la Macronie, je leur réponds que j’assume.

    Oui, c’est vrai, nous proposons un autre système économique et social, comme la gauche l’a longtemps fait.

    D’ailleurs, avec Philippe Gosselin, nous avons pu tous deux nous retrouver, durant les débats sur les passes sanitaire et vaccinal, autour des principes de défense des libertés.

     

    Que comptez-vous faire comme président ? Du contrôle fiscal comme le dit Éric Woerth ?

    Non, mon rôle ne sera pas de faire du contrôle fiscal.

    En revanche, je pourrais être amené à impulser des commissions d’enquête, des missions parlementaires, des auditions sur des sujets comme l’évasion fiscale.

    La commission des Finances intervient dans l’élaboration des lois de finances, mais aussi de contrôle de l’exécution des budgets.

    Mes prérogatives seront là, au service de l’intérêt général.

    Lever le secret fiscal pour en révéler le contenu dans la presse à des fins politiciennes n’est pas ma conception de la vie parlementaire.

    Et non, je ne ferai pas d’obstruction, tout simplement parce que le président de la commission n’en a pas la possibilité à lui seul.

    Néanmoins, nous ne pouvons pas faire comme si rien ne s’était passé aux législatives.

    L’Assemblée nationale ne sera plus aux ordres de l’Élysée et les oppositions, quelles qu’elles soient, auront plus de pouvoir.

    Je ferai en sorte que l’Assemblée soit respectée, dans le cadre d’un vrai débat démocratique.

    Il est clair que je ne serai pas un président dans la compromission avec la majorité.

    La commission des Finances peut être un lieu d’affrontements politiques, mais avec des débats relativement lisses et surtout constructifs.

     

    Le ministre du Budget, Gabriel Attal, assure que le gouvernement est «prêt à regarder toutes les mesures » venant des oppositions, si elles ne se soldent pas par des hausses d’impôts et de la dette supplémentaire. Souscrivez-vous à cette logique ?

    Ils disent oui à des propositions si elles ne remettent pas en cause la politique macroniste en fin de compte.

    C’est-à-dire la baisse de la dépense publique pour respecter les 3 % de déficit en 2027, sans augmenter les impôts, traduisez ceux des plus riches.

    Il est clair que la Nupes fera des propositions différentes.

    Nous pensons au contraire qu’il faut en finir avec les cadeaux fiscaux pour les grosses fortunes et que la question des déficits publics ne doit pas être l’alpha et l’oméga de la vie politique française.

    Nous plaidons au contraire pour une relance par la consommation populaire.

     

    Le RN estime que la présidence lui revient. Des LR pourraient-ils se joindre au RN pour vous barrer la route ? Pourquoi doit-elle revenir à la Nupes ?

    Tout simplement parce que la gauche compte 150 députés contre 89 pour le RN.

    C’est un constat, nous sommes la principale opposition.

    Nous verrons bien durant le vote, mais je ne crois pas que les députés LR fassent la courte échelle à l’extrême droite.

    Ils peuvent avoir des mots durs contre la gauche, mais sont pour la plupart encore moins courtois avec le RN.

     

    Vous avez été désigné comme candidat unique de la Nupes. Une investiture que visait également la socialiste Valérie Rabault. Pourquoi votre profil s’est-il imposé ?

    Il est vrai que, dans les postes en jeu, cette présidence était la plus politique.

    La FI estimait qu’elle devait revenir à la principale force de notre rassemblement.

    La commission des Finances nécessite de l’expérience.

    J’en étais membre durant la précédente mandature.

    Mon nom est venu naturellement.

    J’ai un appétit pour les questions budgétaires et d’ailleurs, rendez-vous compte, même Éric Woerth m’attribue le fait d’être un commissaire sérieux !

     

    Vous auriez alors un rôle central à l’Assemblée nationale, d’autant plus avec une majorité relative et fragile de la Macronie. Dans ce contexte, estimez-vous indispensable que la première ministre, Élisabeth Borne, se soumette à un vote de confiance ?

    Oui, par respect pour la démocratie.

    J’entends que la Constitution ne l’y oblige pas.

    Mais, dans l’esprit, il serait impensable que la première ministre ne demande pas la confiance aux députés.

    Si c’est le cas, nous déposerons une motion de censure pour connaître la position de l’ensemble des élus vis-à-vis du gouvernement.

    Plus qu’un acte d’arrogance, ce serait un signe d’inquiétude, de peur de ne pas avoir de majorité dans l’Hémicycle.

    Et pour cause, les macronistes tiennent un discours assez paradoxal : ils assurent reconnaître le nouveau poids de l’Assemblée nationale, mais ils ne renoncent pas à leur projet, pourtant défait par les Français.

    Sans vote de confiance, quelle légitimité démocratique aura-t-elle ?


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  • Déclaration Communiqué

    NUPES

    Assemblée Nationale

    29 juin 2022

     

    Et voilà la suite :
    après avoir voté pour l’extrême-droite
    à la vice-présidence de l’Assemblée Nationale,
    LREM fait bulletin commun avec le LR Éric Ciotti pour la questure.
    Un accord LREM/LR/RN a donc été conclu.
    La seule opposition à l’Assemblée Nationale, c’est la NUPES.
     

     

    Hier le RN se retire du second tour
    pour accorder une majorité absolue à LREM pour la présidence. Aujourd’hui le RN voit ses deux candidats à la vice-présidence élus
    dès le premier tour grâce à LREM.
    Et LREM va choisir Ciotti contre Nupes pour la questure.
    Éclairant.
     

     

     


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  • Le groupe socialiste 2022 à l'Assemblée Nationale

     

    Sur le compte twitter de Mélanie Thomin >>>>>

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  • LFI : du pari à la mutation ?

    L’épisode d’effervescence politique que connaît actuellement la France et ses trois principales forces politiques – le centre-droit incarné par Emmanuel Macron et ses alliés, le Rassemblement national (RN) et l’alliance de gauche autour de la Nouvelle union populaire écologique et sociale (Nupes) – interroge non seulement les modalités de la participation politique, à l’aune d’une abstention toujours plus importante, mais aussi la position qu’occupent ces trois forces.

     


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  • Soutien

    Racisme, mépris de classe… la macronie, la droite et l’extrême-droite à l’offensive contre Rachel Keke

    Depuis son élection en tant que députée, Rachel Keke, figure de la grève des femmes de chambre de l’Ibis Batignolles, est la cible d’attaques de la droite et de l’extrême-droite. Des attaques qui traduisent tout le mépris de classe et le racisme de la classe dominante.

    Révolution Permanente >>>>>


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  • Assemblée Nationale
    Séquence émotion...
     
    Surprise pour le jeune député de Polynésie,
    Tematai Le Gayic :
    sa mère a décidé de faire le déplacement depuis Tahiti
    pour assister à sa première séance,
    cet après-midi,
    avec l’élection de la présidence de l’Assemblée Nationale
     

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  • Révolution permanente ...

    Où va la NUPES ?

    Comme Roussel, Jadot prêt à participer à un gouvernement d’union nationale avec Macron

    Après Roussel (PCF), Jadot (EELV) a ouvert la voie ce vendredi à la participation à un gouvernement d'union nationale pour dépasser le « blocage institutionnel » sous réserve d'un programme satisfaisant. Si pour l’heure, ni Bayou ni Rousseau ne se sont exprimés, l'accord avec une telle option illustre des divergences qui pourraient s'aiguiser au sein de la NUPES.

    Révolution Permanente >>>>>


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  • Aurélie Trouvé

    « Notre stratégie,

    c’est d’articuler les luttes dans la rue et à l’Assemblée nationale »

    Où va la NUPES ?

    La nouvelle députée de Seine-Saint-Denis Aurélie Trouvé

    est l’invitée de #LaMidinale.

    Regards >>>>> Vidéo + article


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  • Anasse Kazib  : réflexions...

    Salut les gens je vous fait un petit [thread]

    « abstention record »

    avec pas mal de retour de terrain,

    de discussions avec des collègues,

    ami(e)s, jeunes de mon quartier.

    Les médias parlent peu de l’abstention

    et des conséquences pour la suite. 

    Fil à dérouler sur Twitter accès libre >>>>>


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  • Mouvement révolutionnaire

    Appel : « Pour la création d’une nouvelle organisation révolutionnaire »

    Cet appel a été adopté à l'issue d'une Conférence nationale qui a réuni 104 délégué·e·s désignés par plus de 300 militant·e·s de la plupart des régions du pays. Parmi eux, des animateurs et animatrices d’importantes luttes et mobilisations des dernières années : agents du nettoyage d'Onet, cheminot·e·s, agents RATP, raffineurs de Grandpuits, ouvrier·e·s de l’industrie aéronautique, de l’agroalimentaire, de l’éducation, de la santé, étudiant·e·s et lycéen·ne·s.

    jeudi 9 juin

    Révolution Permanente >>>>>

     

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