• Germes

    Germes

     

    Publié le Mardi 7 Juin 2022
     

    Par Sébastien Crépel - Éditorial

     

    Non, l’événement électoral du week-end n’est pas (seulement) l’élimination de Manuel Valls dans la 5e circonscription des Français de l’étranger.

    Le crash somme toute prévisible de la candidature à la législative de l’impopulaire ancien premier ministre, recyclé sous l’étiquette présidentielle, cache un mal bien plus profond qui ronge la majorité sortante.

    Partout, chez les électeurs qui votaient par anticipation la semaine passée, les candidats d’Emmanuel Macron enregistrent de lourdes pertes en scores, et même en voix, dans un contexte de participation pourtant en hausse.

    Plus de 15 000 voix se sont évaporées entre 2017 et 2022 pour les tenants de la majorité sortante.

     

    Plus la peine de cacher le malaise.

    Les mines sont renfrognées et les fronts plissés.

    Cette fois, ce n’est pas un sondage, mais une première secousse d’importance, d’autant qu’elle frappe au cœur un électorat à l’aise dans la mondialisation, a priori acquis à Emmanuel Macron.

    En pourcentages, ce n’est pas un recul, c’est une déroute :

    – 27 points dans les 6e et 10e circonscriptions,

    – 21 dans la 1re,

    – 19 dans la 3e et la 7e,

    – 16 dans la 11e…

    La majorité présidentielle régresse dans dix circonscriptions sur onze.

    Mention spéciale pour la 5e, avec un repli de 35 points : belle performance, Manuel Valls.

    Même en y ajoutant – soyons beaux joueurs – le résultat du «dissident » sortant, le déficit est encore de dix points.

    Bien sûr, on nous dira que tout cela sera effacé au second tour, que les candidats du parti présidentiel devraient retrouver sans difficultés leurs sièges.

    On verra.

     

    Pour l’heure, s’il y a un perdant au premier tour – sans compter LR, battu partout –,

    c’est qu’il y a aussi un gagnant, ou plutôt une gagnante, la Nupes.

     

    Sa qualification face aux représentants du macronisme dans tous les seconds tours sauf un, avec près de 30 % des suffrages en moyenne, dont deux circonscriptions où elle passe en tête, est déjà une sacrée victoire.

    En 2017, la gauche n’était présente que dans cinq seconds tours, le candidat qualifié ayant parfois rassemblé à peine 10 % des voix au premier.

    Les graines de l’union germent déjà.

    Et la récolte s’annonce prometteuse.


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