• Ne rien céder !

     

    Régler le débat par des convocations policières : voilà le nouveau credo d’un pouvoir pris dans sa fuite libérale autoritaire.

    Après les poursuites judiciaires contre des militants syndicaux comme Jean-Paul Delescaut, le harcèlement continu contre Rima Hassan, les interdictions de réunions publiques, c’est désormais la présidente d’un groupe parlementaire, l’insoumise Mathilde Panot, qui doit répondre devant la police d’une accusation d’« apologie du terrorisme ».

     

    Pire, la calomnie, portée par les soutiens inconditionnels du gouvernement d’extrême droite israélien, devient une arme de disqualification massive, voire le motif à des poursuites judiciaires.

    Dénoncer le nettoyage ethnique et le risque plausible de génocide dans la bande de Gaza, rappelé par la Cour internationale de justice, appeler à un cessez-le-feu immédiat et au respect du droit international, ne peut pas être assimilé à un soutien au Hamas ou une preuve d’antisémitisme.

     

    Nous condamnons les horreurs du massacre terroriste commis par le Hamas le 7 octobre, tout comme celles commises par l’armée israélienne à Gaza et en Cisjordanie.

    Notre fraternité humaine est touchée de la même façon.

    Nous ne cesserons d’exiger la libération de tous les otages, comme des prisonniers politiques palestiniens.

     

    Ces intimidations reflètent une politique assumée de répression pour étouffer les colères populaires.

    L’usage d’un dispositif antiterroriste inscrit dans une loi de 2014 porte atteinte, comme nous le redoutions déjà à l’époque, aux droits fondamentaux.

     

    Plus largement, ce gouvernement tente de criminaliser toutes celles et tous ceux qui luttent : syndicalistes menacés dans les luttes sociales, militants écologistes dépeints en écoterroristes, voix de la paix aujourd’hui.

    Il s’agit de fabriquer des exemples et de briser les mouvements de solidarité.

     

    Ce climat suffocant doit cesser.

    La solidarité doit être notre priorité pour défendre nos libertés publiques et les idées de paix et de justice sociale et écologique.

    Personne ne peut, ne doit manquer à l’appel, sous peine que, demain, nous nous retrouvions tous mis à l’index.

    Faisons front au plus vite dans des initiatives communes pour exiger la fin des poursuites contre toutes les militantes et tous les militants.


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  • mercredi 24 avril 2024

     

    Apologie du terrorisme,

    criminalisation de la solidarité et délit d’opinion

    Historienne et politiste

    Après la candidate aux Européennes Rima Hassan, c’est au tour d’une autre personnalité LFI, la députée et présidente de groupe parlementaire Mathilde Panot d’être convoquée par la police dans le cadre d’une enquête pour « apologie du terrorisme ». Nouvelle illustration de l’usage de dispositifs antiterroristes contre l’activité militante, syndicale et politique dans une société désormais scrutée par un activisme de surveillance.

     

    AOC - média >>>>>


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  • 21 avril 1944

    80 ans du droit de vote et de l'éligibilité des femmes :

    "Il y a encore un plafond de verre à franchir",

    estime l'historienne Mathilde Larrère

     

    France Info >>>>>

     

    21 avril 1944 :

    les femmes obtiennent le droit de vote,

    et le suffrage devient universel

     

    Le 21 avril 1944, l’amendement présenté par le communiste Fernand Grenier est ratifié :

    « Les femmes seront électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes. »

     
     
    Les femmes votent pour la première fois
    lors du premier tour des élections municipales le 29 avril 1945.
     

    La Déclaration des droits de la femme et de la citoyenne, publiée en 1791 par Olympe de Gouges affirme que « la femme a le droit de monter sur l’échafaud, elle doit avoir également celui de monter à la tribune ».

    En 1909, après la Ligue française pour le droit des femmes, pionnière dans la lutte pour le suffrage féminin, l’Union française pour le suffrage des femmes est créée. Les revendications se limitent cependant aux élections municipales.

     

    À l’image de plusieurs pays européens, l’après-Première Guerre mondiale aurait pu être le tournant que les femmes étaient en droit d’attendre, mais la France s’y refuse, notamment sous la pression des radicaux-socialistes.

    Le rôle des femmes avait été pourtant décisif à ce qui a été si mal nommé « l’arrière », faisant tourner le pays et les foyers pendant que les hommes étaient sur le front de la guerre.

    En 1916, Maurice Barrès dépose une proposition de loi pour accorder le droit de vote aux veuves et mères de soldats tués à la guerre, au nom du « suffrage des morts ». Le cynisme de la proposition ne nous échappera pas : la femme est une suppléante.

     

    « Trois hirondelles ne font pas le printemps. »

    Aux élections municipales de 1925, une femme est élue sans en avoir vraiment le droit : Joséphine Pencalet, communiste ouvrière des conserveries de Douarnenez, une « Penn sardin » qui a participé à la célèbre grève victorieuse.

    Cette élection est rendue possible parce que les députés s’étaient prononcés favorablement.

    Mais, à la suite de l’opposition des sénateurs, l’annulation de l’élection de Joséphine Pencalet est prononcée.

    Elle en gardera tout au long de sa vie une profonde amertume.

     
     

    Aux élections municipales de Montmartre, en 1935, puis aux législatives de 1936, Louise Weiss, présidente de l’association la Femme nouvelle, se présente pour bousculer l’opinion et organise plusieurs actions militantes notamment en direction des sénateurs. 

    Lors du Front populaire, le gouvernement de Léon Blum, formé en juin 1936, nomme trois femmes sous-secrétaires d’État : Irène Joliot-Curie à la Recherche scientifique, Cécile Brunschvicg, présidente de l’Union française pour le suffrage des femmes, à l’Éducation nationale, et Suzanne Lacore à la Protection de l’enfance.

    Les attentes sont fortes envers Léon Blum, mais la déception l’est tout autant…

    Louise Weiss déclarera : « Trois hirondelles ne font pas le printemps. »

     

    Le militantisme féministe, l’évolution de la place des femmes dans le monde du travail et l’enseignement obligatoire ont bien évidemment été des conditions de possibilité de la crédibilité de la revendication d’un droit de vote des femmes.

    La Seconde Guerre mondiale marque une étape irréversible.

    L’engagement politique des femmes a pris une ampleur qui ne peut plus être ignorée.

     

    Dès 1936, la dirigeante communiste et résistante Danielle Casanova écrivait : « Il n’est plus possible à la femme de se désintéresser des problèmes politiques, économiques et sociaux que notre époque pose avec tant de force (…), la conquête du bonheur est pour la femme liée à son libre épanouissement dans la société, cet épanouissement est une condition nécessaire du développement du progrès social. »

     

    Une injustice réparée par les communistes

     

    André Tollet, syndicaliste résistant, président du Comité parisien de la Libération, écrivait lors du colloque sur les femmes et la Résistance en 1975 : « C’est ainsi que les femmes ont gagné de haute lutte leur droit de vote. Qui aurait pu le leur refuser alors qu’elles avaient défendu la patrie aussi bien et mieux que certains hommes ? C’est un droit qu’elles ne doivent à personne qu’à leur prise de conscience. La Libération, c’est aussi le point de départ d’une participation toujours en progression des femmes à la vie sociale et politique et aujourd’hui nul n’oserait leur contester le droit de s’intéresser aux affaires du pays. »

     

    Ainsi que le relate Fernand Grenier : « C’était ainsi, “la concrétisation du droit de vote des femmes en France prend sa source lors de l’Assemblée constituante provisoire installée à Alger. Les femmes seront électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes”. C’était clair et net. Après une discussion courtoise mais passionnée, l’amendement communiste fut voté par 51 voix contre 16 sur 67 votants. C’est de cette séance du 24 mars 1944 que date en fait le vote des femmes de France. »

     

    L’injustice dénoncée par les communistes est ainsi réparée : le 21 avril 1944, il est déclaré que « les femmes sont électrices et éligibles dans les mêmes conditions que les hommes »

    Il faut attendre les municipales du printemps 1945 pour que les premiers bulletins de femmes soient légitimement placés dans l’urne.

    En 1946, le préambule de la Constitution de la IVe République stipule que « la loi garantit à la femme, dans tous les domaines, des droits égaux à ceux de l’homme ».

    Quatre-vingts ans après, certaines femmes n’ont pas encore accès à ce droit fondamental.

    La crise sanitaire a mis en lumière l’essentialité et la pénibilité du travail des femmes notamment dans les secteurs du soin et du lien.

    Qu’en est-il du droit de vote des femmes dites sans papiers, qui occupent nombre de ces emplois et n’ont pourtant pas la possibilité d’exercer leur souveraineté ?

    La question des nouveaux pouvoirs à conquérir pour celles qui font tenir le pays se pose.

     

    Shirley Wirden

    Responsable de la commission droits des femmes et féminisme du PCF


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  • Le trou...
    Le déficit, la dette, le PiB...
     
    Ceci dit ça fait combien en Milliards d'Euros ?
    Parce que les % ça ne veut plus rien dire...
     
     
    Après quelques recherches...
     
    Recettes de l’État : 1.453,4 milliards d'Euros
    Dépenses de l’État : 1.607,4 milliards d'Euros
    Déficit :.................154,0 milliards d'Euros
    soit 10,6% des recettes...
    Source Insee >>>>> voir tableaux
     
    Déficit 154 milliards d'Euros
    (Recettes - dépenses de l’État...)
    Source : Le Télégramme >>>>>
     
    Le déficit public pour 2023 s’établit à 154,0 Md€,
    soit 5,5 % du produit intérieur brut (PIB)
    Donc
    le PIB est égal à : 2.800 milliards d'euros...
    Source Insee >>>>>
     
    La dette des administrations publiques
    atteint 110,6 % du PIB fin 2023
    Donc la dette publique =3.097 milliards d'Euros...
    Calcul... = 2.800/100*110,6... = 3.096,8...
     
    Confirmation à quelques milliards près (!!!)
    La dette des administrations publiques
    au sens de Maastricht,
    soit la dette brute consolidée en valeur nominale, augmente de 147,6 Md€ en 2023
    pour s’établir à 3 101,2 Md€
    Source Insee >>>>> voir tableau
     

    Le déficit public de la France

    atteint 5,5% du PIB en 2023

    selon l'Insee,

    plus que les 4,9% initialement prévus par le gouvernement

    L'exécutif avait prévenu que le déficit des finances publiques serait "significativement" plus élevé que prévu, notamment à cause du "contexte international". Bruno Le Maire pointe "des recettes fiscales bien moins élevées que prévu".
     
     
     

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  • Nouvelle réforme de l’assurance-chômage :

    « Réduire les droits des chômeurs

    n’a aucun effet sur l’emploi »,

    explique Denis Gravouil, CGT

     

    Membre du bureau confédéral de la CGT, Denis Gravouil analyse la politique menée par le pouvoir macroniste à l’encontre des privés d’emploi, alors que le premier ministre Gabriel Attal, invité du 20 heures de TF1 ce mercredi 27 mars, a annoncé qu’il y aurait « une réforme de l’assurance-chômage cette année ».

     
    L’assurance-chômage se retrouve à nouveau dans le viseur du gouvernement. Une ineptie, pour Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT en charge de la protection sociale.

     

    L’officialisation par l’Insee, mardi, du dérapage des déficits publics en 2023 à 5,5 % du PIB, au lieu des 4,9 % prévus, a relancé la frénésie d’idées de coupe dans les budgets sociaux.

    L’assurance-chômage, qui a déjà subi deux réformes austéritaires, se retrouve dans le viseur du gouvernement.

    Invité du 20 heures de TF1, ce mercredi 27 mars, Gabriel Attal a annoncé qu’il y aurait « une réforme de l’assurance-chômage cette année ».

    Sans trancher sur les contours de celle-ci, il a rappelé que l’un des paramètres était « la durée de l’indemnisation de l’assurance-chômage ».

    Une ineptie, pour Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT en charge de la protection sociale.

     

    Le gouvernement justifie la nécessité d’un nouveau tour de vis sur l’assurance-chômage par le « dérapage » des comptes publics : qu’en pensez-vous ?

    Que le gouvernement n’assume jamais ses responsabilités.

    En quoi les chômeurs ont-ils joué un rôle dans la hausse du déficit que l’exécutif a été incapable de prévoir ?

    C’est la politique économique du gouvernement qui est en échec : les saignées libérales n’ont pas produit leurs effets et voilà qu’ils nous expliquent que nous aurions besoin de nouvelles saignées.

     

    Toutes les études montrent que la réduction des droits des chômeurs, fil rouge de la politique macroniste, n’a aucun effet sur le niveau de l’emploi.

    En revanche, on sait que ces réformes ont favorisé l’appauvrissement des personnes concernées.

    La question du déficit est surtout un prétexte utilisé par le gouvernement pour justifier de nouvelles mesures contre les chômeurs.

     

    Dans l’histoire de la Ve République, aucun chef d’État n’avait autant réformé l’assurance-chômage : quelle est la logique poursuivie ?

    Il s’agit à la fois de réaliser des économies sur le dos de la protection sociale, tout en obligeant les privés d’emploi à accepter des emplois dégradés.

    Dans les États autoritaires, les pouvoirs en place inventent les chiffres.

    Dans les États démocratiques, ils mettent en avant les chiffres qu’ils veulent.

     

    L’exécutif ne cesse de communiquer sur le taux de chômage au sens du Bureau international du travail (BIT) ou sur les inscrits à Pôle emploi comptabilisés dans la catégorie A, c’est-à-dire des gens qui n’exercent aucune activité.

    Mais je rappelle que, sur 6,2 millions de personnes inscrites à France Travail (ancien Pôle emploi), plus de la moitié passent d’un petit boulot à un autre.

    Les catégories B et C (personnes exerçant une activité réduite) sont invisibilisées dans le débat public, or ce sont celles qui ont le plus augmenté depuis les années 1980. 

    D’ailleurs, lorsque les gens quittent la catégorie A, c’est souvent parce qu’ils ont retrouvé un petit boulot, ce qui les fait basculer dans les autres catégories.

    Cette précarité n’est jamais montrée.

     

    Depuis plusieurs semaines, le gouvernement semble cibler spécifiquement les seniors…

    Jusqu’en 2021, les premières victimes des réformes de l’assurance-chômage étaient les travailleurs précaires, et notamment les jeunes qui mettent des années à trouver un emploi stable après leurs études.

    Depuis, on voit que le gouvernement s’en prend à de nouvelles cibles.

    Depuis le 1er février 2023, la durée maximale d’indemnisation a été réduite par décret de 25 % : les plus touchés sont les seniors, qui se retrouvent souvent à Pôle emploi après avoir perdu leur poste en CDI.

     

    Je veux insister sur les effets combinés de la réforme des retraites et de cette baisse de la durée d’indemnisation.

    De nombreux chômeurs âgés de 55 ans et plus vont se retrouver avec 27 mois d’allocations seulement, contre 36 mois dans l’ancien système.

    Ils vont donc perdre neuf mois de chômage, mais ils risquent aussi de se voir priver d’ASS (allocation de solidarité spécifique, destinée aux chômeurs en fin de droits – NDLR), que le gouvernement a promis de supprimer.

     

    Enfin, ils subiront les effets du report de l’âge de départ à la retraite.

    Autrement dit, des milliers de chômeurs âgés d’une soixantaine d’années risquent de se retrouver sans rien, ni emploi ni allocation.

    Il y a là un risque social considérable, qui peut se doubler d’un risque politique dans la perspective des élections de 2027 : on sait à quel point la précarisation peut alimenter le vote d’extrême droite.

     

    Le gouvernement met souvent en avant les difficultés de recrutement pour justifier de nouvelles mesures : crédible, selon vous ?

    Ce raisonnement ne tient pas debout.

    Les offres d’emploi non pourvues s’élèvent à environ 300 000 par an, ce qui signifie que l’immense majorité des offres déposées chaque année trouvent preneur.

    S’il y a des difficultés dans certains secteurs, comme les hôtels-cafés-restaurants, c’est lié aux conditions de rémunération.

     

    Prenons le cas des saisonniers : quand vous proposez à un travailleur de venir bosser au Smic dans une station balnéaire, et qu’il sait qu’il dépensera l’équivalent de son salaire en transport et logement sur place, comment voulez-vous qu’il accepte ?

    Lorsque les restaurateurs parviennent à loger leurs saisonniers, tout le monde sait qu’ils n’ont aucune difficulté à recruter.

    La question des emplois non pourvus sert à nourrir l’idée reçue selon laquelle les chômeurs ne voudraient pas travailler.

     Ce qu’ils veulent, c’est un emploi digne, à la hauteur de leurs qualifications, pour un salaire correct.


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  • Réforme de l’assurance chômage :

    syndicats et gauche vent debout

    après les annonces de Gabriel Attal

     

    Le premier ministre a annoncé, sur TF1 mercredi 27 mars, une réforme de l’assurance chômage d’ici l’été pour une entrée en vigueur à l’automne afin de tirer de nouveau les droits des privés d’emploi vers le bas.

    Un choix « en dehors de toute rationalité économique » qui impactera tous les salariés, dénoncent les syndicats et la gauche.

     

    Au nom de « l’incitation à la reprise d’emploi » et sous couvert d’économie pour faire face au déficit, le premier ministre Gabriel Attal s’en est à nouveau pris aux chômeurs, mercredi 27 mars, sur TF1.

    Une nouvelle réforme est dans les cartons pour l’été, et même si l’hôte de Matignon promet de laisser toute sa place au « dialogue sociale » les mesures privilégiées par l’exécutif sont déjà sur la table.

    Le gouvernement entend jouer à la fois jouer sur le nombre de mois nécessaires à l’ouverture des droits, la durée d’indemnisation et éventuellement le montant de celle-ci, cette dernière option n’ayant cependant « pas la préférence » de Gabriel Attal.

    « Aujourd’hui, vous pouvez être indemnisé jusqu’à dix-huit mois, a-t-il lancé sur TF1. Une des pistes, c’est de réduire cette durée de plusieurs mois, mais pas en dessous de douze », a-t-il lancé. 

    Des dispositions aussitôt condamnées par les syndicats et la gauche.

     

    Un projet « en dehors de toute rationalité économique »

    « L’obsession du gouvernement pour les privés d’emploi vire au trouble obsessionnel », a dénoncé la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, sur franceinfo, jeudi matin.

    « Cela s’inscrit en dehors de toute rationalité économique, aucune étude ne démontre qu’en tirant les droits des privés d’emploi vers le bas on crée de l’emploi.

    Au contraire, on force à accepter n’importe quel emploi et on tire les salaires vers le bas puisque du coup les entreprises n’ont pas besoin d’améliorer les conditions de travail ou d’augmenter les salaires pour pouvoir recruter.

    C’est pour cela que ces annonces sont un problème pour l’ensemble des salariés, pas seulement les privés d’emploi », poursuit la syndicaliste.

     

    « C’est vraiment une considération populiste, c’est le gouvernement du coin du bar, c’est absolument scandaleux », a également fustigé sur la même radio le président du syndicat des cadres CFE-CGC.

    « Que veut Gabriel Attal ?, interroge François Hommeril. 

    Il veut qu’un technicien supérieur de 52 ans, au chômage, accepte n’importe quel emploi, la plonge ou le gardiennage d’un parking. (…)

    Il veut afficher des chiffres qui n’ont aucun lien avec la réalité vécue.

    C’est un discours particulièrement effrayant, qui est de dire aux chômeurs qu’ils sont des parasites de la société. »

     

    « En deux ans, les demandeurs d’emploi ont perdu 50 % de leur durée d’indemnisation avec les trois réformes », rappelle également Michel Beaugas, secrétaire confédéral Force Ouvrière qui plaide comme les autres syndicats pour l’augmentation des salaires.

    « En augmentant les salaires de l’ensemble des salariés, avec de meilleures conditions de travail, les demandeurs d’emploi retrouveraient de l’emploi, puisque les conditions seraient correctes, et il y aurait des revenus nécessaires. »

    La tonalité est la même du côté de la CFDT. « Considérer que le régime d’assurance chômage est un élément d’ajustement budgétaire est une profonde erreur », avait déjà taclé la secrétaire générale du syndicat, Marylise Léon, sur Public Sénat, en amont des annonces du premier ministre, l’invitant à plutôt « regarder du côté des impôts », pour « un meilleur partage des efforts ».

     

    « Pour le CAC 40 c’est open bar »

    À gauche, les réactions indignées n’ont pas tardé non plus.

    « Le premier Ministre commente l’échec de sa politique.

    Le déficit ?

    Ils l’ont eux-mêmes creusé depuis 2017 par des cadeaux aux grandes fortunes et aux actionnaires.

    Pour le CAC 40 c’est open bar ! 100 milliards de dividendes en 2023 »,

    a aussitôt fustigé sur X (ex-Twitter) le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.

    Alors que le premier ministre a lancé « qu’on me dise quoi faire » à propos de la taxation des entreprises,

    « il demande des propositions ? Moi j’en ai », a répliqué le député communiste du Nord, citant la reprise en main des « 200 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises aujourd’hui distribuées sans critère », le rétablissement de l’ISF et la création d’un « fonds européen pour les services publics ».

    « Comment se porte l’assurance chômage ? Pas mal.

    Elle va dégager 20 milliards d’euros d’excédent sur 3 ans en dépit de la ponction de 16 milliards par l’État. Et le gouvernement va à nouveau amputer l’indemnisation des chômeurs par pur choix idéologique », a, de son côté, dénoncé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

     


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  • Austérité :

    Gabriel Attal va s’abattre sur l’assurance-chômage

     

    Avare de mea culpa face au dérapage du déficit public, le premier ministre a expliqué ce mercredi soir, sur TF1, que l’assurance-chômage serait la première sacrifiée sur l’autel de la rigueur budgétaire.

     
     

    Pas de panique.

    Interrogé ce mercredi soir sur TF1 sur le dérapage du déficit public en 2023, Gabriel Attal a bien reconnu que « la situation est sérieuse ».

    Mais il s’est voulu rassurant. La situation est bien en main.

    Et les chômeurs seront les premiers à payer les pots cassés.

     

     

    Au 20 heures, le premier ministre a appliqué la méthode éprouvée de son patron à l’Élysée.

    D’abord : se dédouaner.

    Qu’on se le dise, le pays est bien géré : « L’année dernière, l’État a dépensé ce qui était prévu. On est même un peu en dessous, avec 8 milliards d’euros de moins », fait valoir le locataire de Matignon.

     

    L’enfer, c’est les autres : le Covid, la guerre en Ukraine, les Français qu’il a bien fallu « protéger » de toutes ces calamités, puis le ralentissement économique en 2023 qui nous est tombé dessus et a engendré moins de recettes que prévu.

    « On l’a senti venir. Quelques semaines après ma nomination, on a pris une décision historique, avec 10 milliards de dépenses en moins », fait valoir Gabriel Attal.

     

    Toujours pas de hausse d’impôts

    Le deuxième message suit : les dogmes macroniens sont sacrés.

    Pas de hausse d’impôt : « On a toujours dit qu’on n’augmenterait pas les impôts. »

    Pas de taxation des superprofits à l’heure où les bénéfices du CAC 40 viennent de battre un nouveau record (145 milliards d’euros pour 2023).

    Quant à la taxation des grandes fortunes : « J’attends de voir les propositions des parlementaires, des associations d’élus », botte en touche celui qui compte bien recoller aux 3 % de déficits publics en 2027.

     

    Pour redresser les comptes, l’assurance-chômage sera la bête expiatoire de la rigueur budgétaire.

    Ce n’est pas une surprise : le premier ministre a confirmé qu’il y aurait bien une énième réforme de l’Unédic cette année.

    Pour se justifier, Gabriel Attal est resté fidèle à la feuille de route dessinée par Emmanuel Macron, qui conditionne l’obtention du plein-emploi (un taux de chômage au sens du Bureau international du travail à moins de 5 %) à une nouvelle baisse de droits pour les chômeurs.

     

    Sur la forme, le premier ministre était confronté à un dilemme : comment imposer aux partenaires sociaux (syndicats et patronat), qui cogèrent l’assurance-chômage, d’acter un nouveau tour de vis sans donner l’impression qu’il leur braque un pistolet sur la tempe ?

    Sur TF1, il a donc tenté un périlleux numéro d’équilibriste, se disant très « attaché au dialogue social », tout en indiquant qu’une lettre de cadrage allait très prochainement atterrir sur la table des « partenaires sociaux »

    On imagine la grimace que vont faire ces derniers, alors même qu’ils n’ont toujours pas achevé l’actuelle négociation concernant l’emploi des seniors…

     

    Une réforme après les Jeux olympiques

    On ne sait pas encore ce que contiendra ladite lettre, mais le premier ministre laisse entendre que tous les paramètres devront être sur la table : il faudra à la fois jouer sur la durée d’indemnisation, le nombre de mois nécessaires à l’ouverture des droits et éventuellement le montant de l’indemnisation, cette dernière option n’ayant cependant « pas la préférence » de Gabriel Attal.

    « Aujourd’hui, vous pouvez être indemnisé jusqu’à dix-huit mois, a-t-il lancé sur TF1. Une des pistes, c’est de réduire cette durée de plusieurs mois, mais pas en dessous de douze. »

     

    Ce chiffre maquillé par le premier ministre en concession fait déjà bondir les syndicats.

    « Si c’est bien vers cela qu’on se dirige, c’est un scandale, fulmine Denis Gravouil, membre du bureau confédéral de la CGT.

    La durée d’indemnisation a déjà été réduite par ce gouvernement de 25 % en février 2023.

    Passer de dix-huit mois à un an porterait un nouveau coup terrible à tous ceux qui se font licencier. »

     

    Gabriel Attal a déjà arrêté le calendrier.

    Les organisations syndicales et le patronat devront mener cette nouvelle négociation au pas de charge, pour aboutir d’ici à l’été prochain.

    « Je veux que nous ayons les paramètres de cette réforme à l’été, pour qu’elle puisse entrer en vigueur d’ici à l’automne », assène le premier ministre… tout en rappelant, une nouvelle fois, son intention de laisser « les partenaires sociaux travailler ».

    Ces derniers auront donc toute latitude pour discuter, mais dans un cadre verrouillé à double tour par l’exécutif.

     

    Pour faire passer la pilule, Gabriel Attal ressort son lapin préféré du chapeau des mesures qui ne coûtent rien.

    Non pas la semaine des quatre jours, qui réduit le temps de travail en adoptant les 32 heures par semaine, mais la semaine en quatre jours.

    Ou comment travailler toujours autant, mais avec un jour de moins.

    « Il s’agit de sortir du carcan des 35 heures, donner plus de souplesse à ceux qui le souhaitent », explique celui qui fut jadis de gauche.


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  • Déficit à 5,5% du PIB :

    pourquoi la France n'est pas au bord de la faillite

     

    L’annonce, ce mardi 26 mars, d’un taux de déficit public de 5,5 % du PIB alimente tous les discours catastrophistes et risque de justifier les prochaines mesures austéritaires promises par le gouvernement.

     
    Depuis des jours, le ministre de l’Économie prévient que le déficit sera « significativement » supérieur aux 4,9 % du PIB prévus pour l’année 2023. L'Insee a fini par l'annoncer à 5,5% le 26 mars 2024.

     

    Un jour, un historien s’essayera peut-être à raconter les quinquennats présidentiels à l’aune des réunions de crise de l’Élysée : même si elles n’accouchent pas souvent de décisions fracassantes, ces dernières disent toujours quelque chose de la manière dont le pouvoir met en scène l’actualité. 

    Dans la soirée du mercredi 20 mars, une réunion s’est tenue en urgence dans les salons du Palais.

    Au menu, il n’était pas question de révolte dans les banlieues, ni de pénurie de carburant (les sujets de deux des dernières rencontres), mais du « dérapage » des comptes publics.

    C’est bien la preuve que l’heure est grave !

     

    Les ministres et parlementaires macronistes étaient chargés de proposer des pistes pour réduire nos dépenses de toute urgence, afin de répondre aux mauvais chiffres à venir du déficit.

    Depuis des jours, le ministre de l’Économie nous prévenait que ledit déficit serait « significativement » supérieur aux 4,9 % du PIB prévus pour l’année 2023.

    Dans le même temps, une partie de la presse dramatisait la situation, quitte à nous promettre l’apocalypse : « Rigueur ou chaos, le piège budgétaire se referme », titrait par exemple le quotidien l’Opinion.

     

    L’État français n’a aucun problème à se financer sur les marchés financiers

    Le verdict est tombé ce mardi 26 mars : le déficit public s’élève finalement à 5,5 % du PIB, avec une dette publique à 110,6 %. De quoi relancer la machine à fantasmes.

    « C’est un effondrement de l’autorité de la France en Europe », ose Jean-François Husson, rapporteur du Budget au Sénat (LR).

    Après tout, le patron de son parti, Éric Ciotti, estimait lui-même, il y a quelques jours, que notre pays « empruntait le même chemin que la Grèce ».

     

    En réalité, nous en sommes très loin.

    Déjà, parce que le poids de l’endettement est moins important qu’on le dit, du fait de l’inflation : lorsque les prix augmentent, les recettes fiscales de l’État aussi (c’est le cas, par exemple, de la TVA, assise par définition sur les prix à la consommation).

    Le PIB augmentant, le ratio dette publique/PIB s’allège d’autant.

    « Même si personne n’en parle, le taux de dette sur PIB a baissé en 2023, pour passer de 111,9 % en 2022 à 110,6 % en 2023 », souligne François Geerolf, économiste à l’OFCE.

     

    Ensuite, même si la dette publique a fortement augmenté depuis le Covid, elle reste parfaitement soutenable, ce qui signifie que l’État français n’a aucun problème à se financer sur les marchés financiers.

    Le 21 mars, l’Agence France Trésor (AFT), chargée de placer de la dette tricolore (trouver des acquéreurs sur les marchés) a encore emprunté près de 12,5 milliards d’euros en obligations de moyen terme (titres de dette à rembourser d’ici à 2031), soit le montant espéré par l’AFT.

    Et le tout à des taux d’intérêt très faibles, compris entre 1,5 % et 2,5 %. De nombreux ménages rêveraient de s’endetter dans de telles conditions…

     

    « La France est à des années-lumière de la situation dans laquelle s’était retrouvée la Grèce… »

    Pour juger de la confiance des investisseurs, la meilleure chose à faire est de comparer le taux moyen auquel nous empruntons (2,84 %) avec celui auquel emprunte l’Allemagne, considérée comme le « meilleur élève » de la zone euro en la matière. La comparaison est flatteuse : l’écart est actuellement de 0,48 point seulement et ne semble pas près de s’envoler.

    « Pour le moment, il n’y a pas de tension particulière sur la dette française, confirme Thomas Renault, maître de conférences à Paris-I et spécialiste en finance.

    Les investisseurs disposent toujours de beaucoup de liquidités à placer et les dettes souveraines demeurent des actifs très sûrs : une fois qu’on a acheté des titres français, par exemple, on peut s’en servir comme garanties pour ses opérations. »

    Et de conclure : « Aujourd’hui, la France est à des années-lumière de la situation dans laquelle s’était retrouvée la Grèce… »

     

    Cela n’empêche pas le gouvernement, toujours déterminé à ramener le déficit sous la barre des 3 % du PIB en 2027, de continuer à annoncer des coupes dans les dépenses publiques : 10 milliards d’euros ont déjà été programmés pour cette année, auxquels devraient s’ajouter encore 20 milliards pour 2025.

    Et, sans surprise, ce sont les dépenses sociales (assurance chômage et santé) qui sont désormais dans le collimateur.

     

    « D’une certaine façon, le gouvernement s’apprête à récupérer, sous forme de baisses des dépenses, ce qu’il a octroyé aux entreprises depuis 2017, pointe David Cayla, membre des Économistes atterrés.

    Dans notre dernier livre1 , nous estimons à 37 milliards d’euros les baisses cumulées de l’impôt sur les sociétés, des impôts de production et l’extension du Cice. »

    Autant de ristournes qui ont contribué à creuser le déficit…

     

    1. D. Cayla, P. Légé, C. Ramaux, J. Rigaudiat, H. Sterdyniak, Penser l’alternative. Réponse à quinze questions qui fâchent, Fayard, 2024.

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  • Pourquoi Rodolphe Saadé met-il à pied

    le directeur de la rédaction de la Provence ?

     

    Le PDG de la CMA-CGM s’est ému d’une Une du quotidien, après le passage du président de la République dans une cité de Marseille. Il a provoqué la mise à pied du directeur de la rédaction du journal. Les journalistes se sont réunis en Assemblée générale.

    Caroline Constant
     
     
    Effarés par la séquence, les journalistes de la Tribune, qui appartient aussi à Rodolphe Saadé , devraient aussi se retrouver en AG.
     
     

    L’affaire est hallucinante.

    Le directeur de la rédaction en chef du quotidien régional La Provence, Aurélien Viers, a été mis à pied ce vendredi et est convoqué pour un entretien préalable à licenciement.

    La sanction a été directement ordonnée par Rodolphe Saadé, le propriétaire du titre, agacé par la Une du journal du jeudi 21 mars, au lendemain de l’opération d’Emmanuel Macron contre la drogue à Marseille.

    La Provence a titré : « Il est parti, et nous, on reste… », en choisissant de donner la parole aux habitants de la cité de la Castellane et à leur détresse.

     

    Sans concertation avec la direction

    Dans le camp présidentiel, à Marseille, l’affaire a fait grand bruit.

    Le conseiller régional Christophe Madrolle a relayé son indignation sur X (ex-Twitter) et a surtout passé la Une au ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, selon Le Monde.

    Et l’affaire n’a pas traîné : le jour même, Gabriel D’Harcourt, le directeur général du groupe La Provence et directeur de la publication a été convoqué par Rodolphe Saadé.

     

    Ce matin, un encart, intitulé « à nos lecteurs » barrait la Une du journal. Sans concertation avec la direction, il y est écrit : que « la citation en Une et la photo d’illustration ont pu laisser croire » que La Provence « donnait complaisamment la parole à des trafiquants de drogue décidés à narguer l’ordre public ».

    Aurélien Viers, qui était pourtant en Pologne au moment de ce bouclage, selon la lettre A, risque donc le licenciement.

    Vendredi 22 mars, les salariés de La Provence se sont réunis en Assemblée Générale. Effarés par la séquence, les journalistes de la Tribune, qui appartient aussi à Rodolphe Saadé, devraient aussi se retrouver en AG.

     

    « Je ne réagirai pas bien et je le ferai savoir »

    Rodolphe Saadé a racheté la Provence à l’été 2022, pour la somme de 81 millions d’euros. Avec les investissements, réalisés depuis dans le journal, la facture se monte à 145 millions d’euros. Il a aussi acquis, la semaine dernière, le pôle médias d’Altice, auprès de Patrick Drahi, dont les fleurets sont BFMTV et RMC.

     

    Il monte donc, de façon déterminée, un groupe de presse important.

    Mardi 19 mars, il s’est rendu justement chez Altice pour « rassurer » les équipes.

    Interrogé sur le traitement éventuel des sujets qui concernent son groupe de fret et de logistique CMA CGM, il a indiqué : « Je ne réagirai pas bien et je le ferai savoir ».

    « Il faut que l’information existe, mais il y a la manière et la manière. Je suis particulièrement déçu quand je vois qu’il y a seulement un petit encart dans les journaux quand mon groupe fait quelque chose de bien », a-t-il ajouté.

     

    La députée de la France Insoumise, Sarah Legrain, qui est aussi vice-présidente de la commission des affaires culturelles de l’Assemblée Nationale, s’en est émue jeudi 22 mars devant la ministre de la Culture Rachida Dati, qui lui a répliqué que « la loi garantit l’indépendance au regard du pouvoir économique ».

    Comme l’État est garant du pluralisme des médias, il serait peut-être judicieux de rappeler les règles du jeu aux milliardaires qui mettent la main basse sur les journaux et les chaînes de télévision.

    Même s’ils sont proches du président de la République.


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  • Gaza :

    nouvelle offensive de l’armée israélienne

    contre l’hôpital al-Chifa

     

    L’armée israélienne a annoncé, dans un communiqué publié lundi 18 avril au matin, avoir de nouveau donné l’assaut contre l’hôpital al-Chifa, le plus grand de la bande de Gaza. Comme en novembre dernier, l’établissement est accusé d’abriter des membres du Hamas.

     
     

    L’hôpital al-Chifa de la ville de Gaza, le plus grand de l’enclave palestinienne, est de nouveau la cible d’une opération israélienne.

    L’armée de Benyamin Netanyahou a annoncé dans un communiqué, publié lundi 18 avril au matin, que des soldats « mènent en ce moment une opération ciblée dans la zone de l’hôpital al-Chifa », reposant « sur des informations indiquant l’utilisation de l’hôpital par des terroristes haut gradés du Hamas ».

    Alors que le premier ministre israélien a réaffirmé dimanche, malgré les pressions internationales, sa détermination à conduire une offensive terrestre à Rafah où plus d’un million de Palestiniens se sont réfugiés, le site visé ce lundi dans le Nord de la bande de Gaza abrite « des dizaines de milliers » de personnes, selon le ministère de la Santé du Hamas.

    Il avait déjà fait l’objet d’un assaut le 15 novembre dernier.

     

    Des affrontements dans un site où se trouvent de nombreux civils

    Sur place, des témoins ont confirmé à l’AFP « des opérations aériennes » sur le quartier d’al-Rimal où se trouve l’hôpital, dans lequel seraient tombés des « éclats d’obus ».

    Des habitants de ce quartier central de la ville de Gaza, auxquels l’armée israélienne s’adresse par haut-parleurs en leur demandant de rester chez eux, ont affirmé que « plus de 45 chars et véhicules blindés de transport de troupes israéliens » étaient entrés.

    Certains rapportent « des combats » autour de l’hôpital et assurent que des « drones tirent sur les personnes dans les rues près de l’hôpital ».

     

    Alors que la pression internationale est montée d’un cran face au nombre de victimes palestiniennes (31 645 morts depuis le 7 octobre, selon le dernier décompte du Hamas), l’armée israélienne affirme que « des instructions sur l’importance d’opérer avec prudence, ainsi que des mesures à prendre pour éviter de blesser les patients, les civils, le personnel médical » ont été communiquées.

    Le ministère de la Santé de Gaza rapporte, de son côté, qu’un des bâtiments de l’établissement de soin est en feu « suite à une frappe aérienne » et que l’assaut aurait déjà provoqué des dizaines de morts.

    L’aide humanitaire toujours bloquée

    L’armée israélienne a également diffusé ce qu’elle présente comme un extrait d’un échange téléphonique ayant eu lieu « ces derniers jours » entre l’administration de coordination et de liaison israélienne (CLA) et un responsable du ministère de la Santé à Gaza, au cours duquel son représentant explique être « prêt » à fournir de l’aide si « les activités terroristes » au sein de l’hôpital cessent.

    « Les hôpitaux sont des bâtiments civils dédiés à la santé, qui n’ont rien fait qui contrevienne à leurs tâches comme elles sont définies par le droit international humanitaire », ont répondu dans un communiqué commun le Hamas et ses alliés, démentant ainsi les affirmations israéliennes.

    Sur tout le territoire palestinien, l’aide humanitaire continue, elle, d’arriver au compte-goutte alors que la famine menace.

    « Malgré sa responsabilité en tant que puissance occupante, les pratiques et décisions d’Israël continuent de bloquer et d’empêcher systématiquement et délibérément toute réponse humanitaire internationale significative dans la bande de Gaza », a dénoncé Oxfam, lundi matin.

     

    L’ONG publie un rapport dans lequel elle fait état de protocoles d’inspection de l’aide « injustement inefficaces », qui créent des délais de « vingt jours en moyenne » pour permettre aux camions d’entrer dans le territoire palestinien, des « attaques contre des personnels humanitaires, des structures d’aide et des convois humanitaires », ou encore le blocage « quotidien » de certains équipements qualifiés d’à « double usage » et pourtant indispensables au travail de ses équipes.


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