• Réforme de l’assurance chômage : syndicats et gauche vent debout après les annonces de Gabriel Attal

    Réforme de l’assurance chômage :

    syndicats et gauche vent debout

    après les annonces de Gabriel Attal

     

    Le premier ministre a annoncé, sur TF1 mercredi 27 mars, une réforme de l’assurance chômage d’ici l’été pour une entrée en vigueur à l’automne afin de tirer de nouveau les droits des privés d’emploi vers le bas.

    Un choix « en dehors de toute rationalité économique » qui impactera tous les salariés, dénoncent les syndicats et la gauche.

     

    Au nom de « l’incitation à la reprise d’emploi » et sous couvert d’économie pour faire face au déficit, le premier ministre Gabriel Attal s’en est à nouveau pris aux chômeurs, mercredi 27 mars, sur TF1.

    Une nouvelle réforme est dans les cartons pour l’été, et même si l’hôte de Matignon promet de laisser toute sa place au « dialogue sociale » les mesures privilégiées par l’exécutif sont déjà sur la table.

    Le gouvernement entend jouer à la fois jouer sur le nombre de mois nécessaires à l’ouverture des droits, la durée d’indemnisation et éventuellement le montant de celle-ci, cette dernière option n’ayant cependant « pas la préférence » de Gabriel Attal.

    « Aujourd’hui, vous pouvez être indemnisé jusqu’à dix-huit mois, a-t-il lancé sur TF1. Une des pistes, c’est de réduire cette durée de plusieurs mois, mais pas en dessous de douze », a-t-il lancé. 

    Des dispositions aussitôt condamnées par les syndicats et la gauche.

     

    Un projet « en dehors de toute rationalité économique »

    « L’obsession du gouvernement pour les privés d’emploi vire au trouble obsessionnel », a dénoncé la secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, sur franceinfo, jeudi matin.

    « Cela s’inscrit en dehors de toute rationalité économique, aucune étude ne démontre qu’en tirant les droits des privés d’emploi vers le bas on crée de l’emploi.

    Au contraire, on force à accepter n’importe quel emploi et on tire les salaires vers le bas puisque du coup les entreprises n’ont pas besoin d’améliorer les conditions de travail ou d’augmenter les salaires pour pouvoir recruter.

    C’est pour cela que ces annonces sont un problème pour l’ensemble des salariés, pas seulement les privés d’emploi », poursuit la syndicaliste.

     

    « C’est vraiment une considération populiste, c’est le gouvernement du coin du bar, c’est absolument scandaleux », a également fustigé sur la même radio le président du syndicat des cadres CFE-CGC.

    « Que veut Gabriel Attal ?, interroge François Hommeril. 

    Il veut qu’un technicien supérieur de 52 ans, au chômage, accepte n’importe quel emploi, la plonge ou le gardiennage d’un parking. (…)

    Il veut afficher des chiffres qui n’ont aucun lien avec la réalité vécue.

    C’est un discours particulièrement effrayant, qui est de dire aux chômeurs qu’ils sont des parasites de la société. »

     

    « En deux ans, les demandeurs d’emploi ont perdu 50 % de leur durée d’indemnisation avec les trois réformes », rappelle également Michel Beaugas, secrétaire confédéral Force Ouvrière qui plaide comme les autres syndicats pour l’augmentation des salaires.

    « En augmentant les salaires de l’ensemble des salariés, avec de meilleures conditions de travail, les demandeurs d’emploi retrouveraient de l’emploi, puisque les conditions seraient correctes, et il y aurait des revenus nécessaires. »

    La tonalité est la même du côté de la CFDT. « Considérer que le régime d’assurance chômage est un élément d’ajustement budgétaire est une profonde erreur », avait déjà taclé la secrétaire générale du syndicat, Marylise Léon, sur Public Sénat, en amont des annonces du premier ministre, l’invitant à plutôt « regarder du côté des impôts », pour « un meilleur partage des efforts ».

     

    « Pour le CAC 40 c’est open bar »

    À gauche, les réactions indignées n’ont pas tardé non plus.

    « Le premier Ministre commente l’échec de sa politique.

    Le déficit ?

    Ils l’ont eux-mêmes creusé depuis 2017 par des cadeaux aux grandes fortunes et aux actionnaires.

    Pour le CAC 40 c’est open bar ! 100 milliards de dividendes en 2023 »,

    a aussitôt fustigé sur X (ex-Twitter) le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.

    Alors que le premier ministre a lancé « qu’on me dise quoi faire » à propos de la taxation des entreprises,

    « il demande des propositions ? Moi j’en ai », a répliqué le député communiste du Nord, citant la reprise en main des « 200 milliards d’euros d’aides publiques aux entreprises aujourd’hui distribuées sans critère », le rétablissement de l’ISF et la création d’un « fonds européen pour les services publics ».

    « Comment se porte l’assurance chômage ? Pas mal.

    Elle va dégager 20 milliards d’euros d’excédent sur 3 ans en dépit de la ponction de 16 milliards par l’État. Et le gouvernement va à nouveau amputer l’indemnisation des chômeurs par pur choix idéologique », a, de son côté, dénoncé le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

     


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