• Migrants :

    ce que l'on sait du naufrage

    qui a fait au moins 27 morts au large de Calais

    Selon le dernier bilan, au moins 27 personnes sont mortes mercredi après-midi dans le naufrage de leur embarcation dans la Manche, le plus meurtrier jamais observé. Cinq personnes soupçonnées d'être les passeurs ont été arrêtées. 

    France Info >>>>>


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  • Reportage France Info  

    Naufrage de migrants dans la Manche :

    "Les morts s'entassent, rien ne bouge",

    déplorent les Calaisiens impuissants

    Calais vit au rythme des tentatives de traversée des migrants. Beaucoup d'habitants expriment leur colère et leur émotion face aux tragédies. Et déplorent la politique menée par la France et le Royaume-Uni.

    France Info >>>>>


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  • Guadeloupe.

    Elie Domota :

    « Le gouvernement doit accepter de négocier »

     

    Jeudi 25 Novembre 2021
     

    Le Collectif contre l’exploitation (LKP) demande la réintégration des personnels non vaccinés suspendus et un plan massif d’embauche pour les jeunes.

    Entretien.

     

    Élie Domota Porte-parole du LKP

    Dix jours après son déclenchement, la grève générale se poursuit en Guadeloupe. Élie ­Domota, leader du mouvement social de 2009, réagit aux propos du premier ministre, qui a évoqué la création d’ « une instance de dialogue ».

     

    Comment se déroule la grève générale en Guadeloupe ?

    Élie Domota

    Les Guadeloupéens sont fortement mobilisés. Chaque jour, ils sont nombreux à se rendre en famille sur les barrages. Cette mobilisation dure depuis le 17 juillet, soit quelques jours après la décision d’Emmanuel Macron de mettre en place le passe sanitaire. Chaque semaine, les organisations syndicales et toutes les organisations parties prenantes ont organisé des meetings et des distributions de tracts. Des cortèges ont réuni des milliers de personnes. Enfin, début novembre, les menaces de suspension des personnels de santé non vaccinés ont été mises à exécution. C’est dans ce contexte que les organisations ont appelé à la grève générale.

     

    Le premier ministre annonce la création d’« une instance de dialogue » sur la vaccination. Cela vous satisfait-il ?

    Élie Domota

    M. Castex est hors-sol. Il propose « une instance de dialogue » pour convaincre et accompagner les récalcitrants à la vaccination. Faut-il comprendre que les ­Guadeloupéens sont des imbéciles qui n’ont rien compris ? Ce que nous voulons, ce sont des véritables négociations sur l’ensemble des revendications.

     

    Le ministre de l’Intérieur demande « l’arrêt des violences » comme préalable à la discussion…

    Élie Domota

    C’est le gouvernement qui est à l’origine de cette situation. C’est sa décision d’ordonner au préfet de ne pas négocier qui génère de l’exaspération et de la violence. Fin août, nous avons déposé notre plateforme de revendications et des préavis de grève dans le secteur médico-social, au CHU, dans les hôpitaux, chez les pompiers, dans les cliniques privées et les administrations. Ces démarches sont restées sans réponse. Même les réunions de conciliation prévues dans le cadre des préavis n’ont pas eu lieu. Le 23 septembre, la situation semblait pouvoir se débloquer. Grâce au directeur de la sécurité civile, un rendez-vous avec le directeur de cabinet du préfet s’est tenu sur l’obligation vaccinale et le passe sanitaire, et l’ensemble des revendications. À l’issue de ce premier entretien, il a été convenu de mettre en place un accord de méthode pour organiser la négociation. Nous avons fait une proposition de calendrier. Cette démarche est restée sans réponse jusqu’au 29 septembre, où le préfet nous a informés par courrier qu’il ne s’inscrivait plus dans ce processus. C’est le seul contact que nous avons eu avec le préfet.

    Bruno Le Maire affirme que le « fonds de solidarité » mis en place pour faire face aux conséquences de l’épidémie a apporté une aide massive aux Antilles…

    Élie Domota

    C’est faux. Ces fonds-là ont été destinés uniquement aux békés (les descendants des colons – NDLR), les gros hôteliers et les grandes entreprises. Le Guadeloupéen qui possède un petit commerce n’a jamais vu la couleur de cette aide. Aujourd’hui, il ne peut toujours pas rouvrir sous couvert que les Guadeloupéens ne sont pas vaccinés. Pourtant, les grandes surfaces détenues par les békés sont ouvertes et accessibles sans passe sanitaire.

    Que demandez-vous ?

    Élie Domota

    Nous ne demandons qu’une seule chose : l’ouverture de négociations sur la base de notre plateforme de revendications. Les points prioritaires que nous souhaitons aborder sont la réintégration des personnels de santé et des professionnels libéraux suspendus, la mise en œuvre d’un plan massif d’embauches et de formation des jeunes : 60 % des moins de 25 ans sont aujourd’hui au chômage et 40 % des Guadeloupéens. Nous demandons aussi la mise en œuvre d’un plan d’amélioration des conditions de vie de la population.

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    La martinique en grève

    La mobilisation s’est étendue à la Martinique.

    Depuis lundi, l’île voisine de la Guadeloupe est à son tour le théâtre d’une grève générale.

    Déclenchée à l’appel de vingt organisations syndicales, elle porte sur des revendications similaires comme le refus de l’obligation vaccinale et du passe sanitaire, la lutte contre le chômage et la pauvreté.

    Dès lundi matin, le trafic routier a été fortement perturbé par des barrages.

    Après avoir appelé, le 23 novembre, à leur levée en raison d’un climat très tendu, l’intersyndicale a finalement décidé, mercredi, de leur intensification.

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    Antilles : situation sous tension en Guadeloupe et en Martinique

    France Info 25/11/2021


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  • Assemblée nationale.

    Que pensent les Français de leurs députés ?

     

    Jeudi 25 Novembre 2021
     

    La Chambre basse a commandé une enquête, la première depuis 1985, sur son image auprès des citoyens.

    Les résultats indiquent qu’elle s’est abîmée…

     

    À quoi servent les députés ?

    À représenter le peuple et voter la loi.

    D’où vient alors que l’Assemblée nationale est en crise ?

    Élus « godillots » devenus « Playmobil » soumis à l’exécutif, gouvernement qui réduit leur temps de parole et considère le Parlement comme une chambre d’enregistrement, abstention qui atteint un niveau record lors des dernières élections législatives, avec seulement 48,70 % de participation, menaces et violences à l’encontre des députés…

    Les signaux d’alarme se multiplient.

    C’est dans ce cadre que l’Assemblée a commandé une enquête, la toute première depuis 1985, destinée à faire la lumière sur la « perception du mandat et du rôle des députés » par les Français.

     

    Réalisée par l’Institut CSA et analysée par la Fondation Jean-Jaurès et la Fondapol, elle a été présentée mardi, dans la somptueuse galerie des Fêtes du Palais Bourbon.

    « Je crois que nous nous endormons sur un volcan », a d’emblée lancé Richard Ferrand, citant les propos du député Alexis de Tocqueville en 1848, quelques jours avant une révolution…

    « Nous savons que la représentation nationale n’a pas le droit à l’endormissement », a poursuivi le président de l’Assemblée, qui estime que « le volcan français dort rarement en effet », et que « dans notre pays un bon politique est d’abord un bon sismologue ».

     

    De la déception au mécontentement

    Que dit l’enquête ?

    À ce jour, 59 % des Français déclarent que l’Assemblée nationale est utile.

    «  Le comparatif par rapport à l’enquête de 1985 est particulièrement douloureux, puisqu’ils étaient 80 % à reconnaître alors l’utilité du rôle de l’Assemblée », souligne Julie Gaillot, qui a coordonné l’enquête pour l’Institut CSA.

    Autre élément révélateur ?

    Le député était « l’élu préféré » de 54 % des Français en 1985.

    Ce n’est plus le cas que pour 35 % d’entre eux.

    Moins d’un tiers des citoyens disent d’ailleurs avoir été en contact avec leur député depuis le début de la mandature actuelle.

    Et seul un Français sur deux dit connaître son député aujourd’hui, contre 62 % en 1985.

    Enfin, 50 % des Français se déclarent satisfaits de leur député, un « chiffre positif » selon Gilles Finchelstein.

     

    Le directeur général de la Fondation Jean-Jaurès s’inquiète cependant des 13 % de Français qui approuvent la violence à l’encontre des parlementaires.

    « Mais l’autre chiffre qui doit nous faire réfléchir, ce sont ces 60 % qui n’approuvent pas la violence, mais disent comprendre le mécontentement qui en est à l’origine », souligne-t-il.

    Un mécontentement en grande partie provoqué par cette déception : les citoyens « ne rejettent pas l’action politique, mais ils en veulent plus, de façon plus utile et au plus près de leurs préoccupations », mesure Dominique Reynié.

    Le directeur général de la Fondapol considère même que, « s’il n’y a pas de refondation par la confiance et la compétence locale, la démocratie représentative passera par-dessus bord ».

     

    Le sort réservé au Parlement par la Macronie a également été pointé du doigt lors des débats qui ont suivi, notamment sur LCP.

    Le communiste André Chassaigne a dénoncé « un travail de casse au niveau de l’activité parlementaire ».

    « Les députés n’ont pas été respectés. Beaucoup de lois ont été votées avec des ordonnances, qui zappent le Parlement », dénonce l’élue LR Annie Genevard.

    Enfin, l’insoumis Bastien Lachaud retient que quatre Français sur dix jugent inutile l’Assemblée.

    « C’est la conclusion logique des dérives de la Ve  République », insiste-t-il, alors que la monarchie présidentielle empoisonne chaque jour un peu plus notre démocratie.


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  • Martinique Guadeloupe 24 novembre 2021

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    France Info Guadeloupe 1 >>>>>

    France Info Martinique 1 >>>>>

     

    Le Portail des Outre-Mer France Info >>>>>

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    Martinique Guadeloupe 24 novembre 2021

    Martinique Guadeloupe 24 novembre 2021

     

     

    Guadeloupe

    Les organisations politiques indépendantistes unies face à la crise sociale

    France Info Guadeloupe 1 >>>>>

     

    Exactions nocturnes : près d'une quarantaine de personnes jugées en comparution immédiate

    France Info Guadeloupe 1 >>>>>

     

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    Martinique

    L'intersyndicale annonce la levée des barrages sur les routes de Martinique

    France Info Martinique 1 >>>>>

    Grève générale en Martinique : les revendications des syndicats présentées aux élus et à l'État

    France Info Martinique 1 >>>>>

    Direct...

    Crise sociale en Guadeloupe : le couvre-feu sera prolongé jusqu'au 28 novembre dans le département, annonce le préfet

    D'importants barrages bloquent les principaux axes routiers de Martinique, après l'appel d'une intersyndicale à la grève générale.

    France Info Martinique 1 >>>>> 23 novembre 2021


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  • Information. L’inquiétante concentration des médias

    Mercredi 24 Novembre 2021
     

    L’ampleur et la brutalité du développement des groupes de presse, ces derniers mois, pose un problème démocratique.

    En France, les grands industriels s’engouffrent dans ce secteur avec l’ambition d’orienter le débat politique à l’heure de la présidentielle.

     

    La situation est inédite et la séquence dangereuse pour la démocratie : en quelques mois, entre fusions et rachats éclair, le paysage médiatique a été transformé, avec une montée croissante de la droite la plus infréquentable, voire de l’extrême droite. Au point que le gouvernement a commandé une mission sur les règles en vigueur, et qu’une commission parlementaire, voulue par le sénateur socialiste David Assouline, travaille sur le sujet.

    1. Ce qui change la donne

    TF1 (groupe Bouygues) et M6 (le groupe allemand Bertelsmann, qui possède aussi RTL) sont sur le point de ne former qu’une seule entité. Reworld concentre la presse magazine. Vincent Bolloré, via Vivendi, a opéré une razzia sur l’empire Lagardère, avec Europe 1, mais aussi avec Paris Match, le Journal du dimanche… Il lorgnerait même le Figaro, selon Mediapart. Quant à la presse quotidienne régionale, elle est désormais aux mains de groupes bancaires (le Crédit mutuel) ou en situation d’hégémonie du groupe Baylet ( la Dépêche du Midi) dans tout le Sud. La France a toujours eu une tradition d’empire éditorial, mais la séquence ouverte, depuis une dizaine d’années, avec l’entrée en force de Patrick Drahi (Altice, Libération, BFMTV, l’Express, RMC), Xavier Niel (Free, le Monde, la presse régionale), ou Daniel Kretinsky ( le Monde, Marianne) pose problème. Le sociologue Ugo Palheta, auteur de la Possibilité du fascisme (la Découverte, 2018), le note : « Cette concentration capitalistique avait déjà été mise en cause dans l’après-guerre, dans l’appel du Conseil national de la Résistance, parce que, précisément, dans l’entre-deux-guerres, la presse à grand tirage avait eu une importance dans la banalisation des idées autoritaires, racistes, antisémites. Il y a donc eu la volonté de libérer les médias des puissances d’argent. » Volonté qui a fait long feu : Robert Hersant, au début des années 1980, possédait à lui tout seul 40 % de la presse quotidienne nationale et 20 % de la presse régionale. La différence, aujourd’hui, note le sénateur PS David Assouline, c’est qu’ « il y a désormais la volonté de contrôler toute la chaîne, de la production à la diffusion, en plus de détenir des titres de presse écrite ou des éditions ». Problème d’autant plus crucial que ces fusions se sont produites « à bas bruit », sans intervention du politique, ou presque, avec des outils de contrôle obsolètes (la loi de 1986 sur les concentrations, le CSA…).

    2. Pourquoi investir dans les médias ?

    Les médias, ce n’est pas cher et ça peut rapporter gros, surtout si on s’abstient de les financer. « Bernard Arnault a acheté le Parisien pour 20 millions d’euros. Qu’est-ce que cette somme, quand on pèse 100 milliards d’euros ? » s’interroge Nicolas Vescovacci, journaliste, membre du collectif Informer n’est pas un délit. « Posséder un média, c’est avoir un moyen d’expression politico-économique qui pèse dans le choix des gouvernements ou des votants », note Jean-François Téaldi, de la commission médias du PCF. Pour Mathias Reymond, d’Acrimed, sur la foi de travaux sociologiques, « on peut remonter à la campagne d’Édouard Balladur en 1994-1995. Son chef de campagne, Nicolas Sarkozy, a alors été invité plus que n’importe qui au JT de TF1 dans cette période. Et, en parallèle, Bouygues a obtenu l’appel d’offres pour la construction du Stade de France, à Saint-Denis, alors que Balladur était premier ministre ». Autre exemple : Xavier Niel. « J’ai l’impression que Niel est dans une vieille logique du secteur des télécoms et de l’informatique, qui veut que posséder les tuyaux de diffusion et le contenu, ça portera ses fruits un jour », souligne le sociologue des médias Jean-Marie Charon. Lorsque l’on possède un groupe qui dépend de la commande publique, se mettre dans la poche les décideurs politiques serait une stratégie gagnante. « Bolloré utilise ses médias pour faire fructifier ses affaires, notamment portuaires, dans les pays africains », souligne Jean-François Téaldi.

    3. Quelles conséquences sur l’information ?

    L’information souffre. On peut le constater sur la presse quotidienne régionale : la mutualisation des moyens par les groupes qui la possèdent retire toute identité aux journaux. Et c’est valable ailleurs. Mathias Reymond se demande : « Pourquoi les journalistes travaillent-ils vite ? Pourquoi leurs sujets sont courts ? Parce qu’il y a d es séquences de publicité, des concurrents qui vont traiter du même sujet au même moment et qu’il faut les prendre de vitesse. Parce qu’il y a un système de financement capitaliste des grands groupes qui possèdent des médias, avec une pression sur les journalistes. » À Canal Plus, Bolloré a mis fin à l’émission Spécial Investigation, soit quarante enquêtes par an, la moitié de la production en France. En guise d’information, il a instauré des plateaux sur CNews, beaucoup moins chers que le reportage. Jean-Marie Charon s’agace au sujet de Bolloré : « Il n’apporte rien, ni en presse écrite, ni en télévision, où l’exemple de Canal Plus est parlant. Il participe au contraire de l’effondrement des rédactions dans lesquelles il investit », comme à Europe 1 cet été, ou à I-Télé en 2016. Dans les rédactions, de restrictions budgétaires en mutualisations, les effectifs fondent, fonctionnent sur la précarité. L’intérêt de ces hommes d’affaires n’est décidément pas l’information.

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    Le service public comme rempart

    L’extrême droite n’aime ni Radio France, ni France Télévisions, et souhaite leur mort. Marine Le Pen et Éric Zemmour ont été très clairs sur le sujet. Et s’ils peuvent se permettre de crier tout haut leur haine de nos services publics, c’est que ceux-ci sont fragilisés par les baisses substantielles de budget depuis Sarkozy, puis sous Hollande et sous Macron. Et par le débat sur la redevance : alors qu’elle est adossée à la taxe d’habitation, qui va disparaître, la droite extrême – et Valérie Pécresse – en profite pour demander son abandon. Or le service public audiovisuel, par sa créativité et son essence, est l’un des meilleurs remparts contre ces idées nauséabondes. On peut et on doit être critique envers lui. Mais, comme la SNCF, l’école ou la santé, il fait partie de notre bien commun.


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  • Peut-on être considéré comme "riche"

    si on dispose d'une résidence principale à Paris

    estimée à 1,3 million d'euros ?

    Un ménage qui détient un tel patrimoine immobilier fait partie des 3% des foyers les plus riches du pays.

    Un chiffre qui contredit les propos d'Eric Zemmour, interrogé lundi sur franceinfo au sujet de l'impôt sur la fortune immobilière (IFI).

    France Info >>>>>


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  • La mortalité infantile augmente en France

    22 Novembre 2021

    https://factsory.org/2021/mortalite-infantile-augmente-en-france/


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  • Venezuela.

    Après leur victoire,

    les chavistes tendent la main à l’opposition

    Mardi 23 Novembre 2021
     

    Le Parti socialiste unifié du Venezuela emporte 20 des 23 régions en jeu, mais appelle les élus de l’opposition à faire un pas vers la réconciliation.

     

    Guatire, Caracas (Venezuela), envoyée spéciale.

     

    Bien avant l’annonce des résultats, la fierté était palpable.

    Malgré le caractère régional et local des élections de dimanche, les 29es en vingt-deux ans de révolution bolivarienne, les Vénézuéliens avaient conscience du caractère historique de ce scrutin pour la réconciliation nationale.

    En dépit des ingérences étrangères, un blocus et des sanctions qui frappent durement, le pays avait également la souveraineté au cœur.

    Au lycée Andres-Bello de Caracas, Elena, 64 ans, pointe le doigt en l’air : « Nous sommes un pays fort, valeureux, en avant ! Nous montrerons au monde que nous avançons pour la paix et que ce n’est pas le gouvernement qui décide mais, nous, le peuple ! » explique cette retraitée, qui fustige le jeu des « contre-révolutionnaires » avant d’être tirée par le bras par sa petite-fille.

     

    Le PSUV en position de force pour évoquer l’avenir

    Pour la première fois depuis 2017, l’ensemble de l’opposition revenait dans le jeu électoral, rompant ainsi avec la stratégie insurrectionnelle.

    Las, profondément divisée, la droite, qui a travaillé à sa reconstruction avant la présidentielle de 2024, emporte seulement 3 des 23 États (Cojedes, l’île de Nueva Esparta et la région pétrolifère et peuplée de Zulia), soit un de moins qu’aux dernières régionales.

    Une victoire écrasante pour le Parti socialiste unifié du Venezuela (PSUV) au pouvoir, en position de force pour évoquer l’avenir.

    « Je réitère mon appel aux candidats élus de l’opposition à avancer dans le dialogue politique et la réunification nationale. Je vous tends la main, pour travailler ensemble, avec bonne volonté et foi, et construire la nouvelle prospérité du peuple », a lancé le président Nicolas Maduro aux représentants de la Table de l’unité démocratique (MUD).

    Avec 41,80 %, la participation est supérieure à celle des dernières législatives de 2020 (31 %), boycottées par une partie des conservateurs, mais en deçà des régionales de 2017 (61,03 %).

     

    Un scrutin qui s’est déroulé dans un climat apaisé

    Autre force du pouvoir pour la suite : le climat apaisé qui a régné durant tout le scrutin.

    « Tenir des élections de cette nature est un défi. Lors des dernières législatives, un entrepôt où étaient stockées des machines de vote avait été incendié. Plusieurs années de travail sont parties en fumée mais, aujourd’hui, nos machines sont de technologie 100 % vénézuélienne », insiste Rebecca Ramos, responsable du Conseil national électoral de l’État de Miranda (Nord).

    Cette fois, « l’opération République » confiait aux forces armées la protection des bureaux et la sauvegarde du matériel électoral.

     

    À Guatire, les électeurs pointent eux aussi la nécessité de tourner la page de la polarisation et de la crise.

    Venu en famille au bureau de vote, Douglas discute avec des amis dans la cour de l’école maternelle.

    Il espère que le « vainqueur, quel qu’il soit, améliore la vie des pauvres ».

    Partisan de la droite, Luis n’a jamais cessé de voter et se réjouit de voir son camp en finir avec « un cycle (d’abstention – NDLR) qui n’a pas fonctionné ».

    En fin d’après-midi, l’opposant historique Henrique Capriles, qui déplorait le manque d’unité de la droite, jetait toutefois le doute sur la probité du scrutin en exhortant les autorités à clôturer les bureaux tenus, selon la loi, de fermer seulement lorsque aucun électeur ne s’y présente plus.

    De retour pour une mission d’observation pour la première fois depuis quinze ans, l’Union européenne rendra son rapport mardi.

    Le Venezuela n’a pas attendu pour voir dans ces élections un approfondissement de la démocratie et évoquer un retour au dialogue. 


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  • Félix Flémin : « La Guadeloupe n'accepte plus le mépris »

     

    Mardi 23 Novembre 2021
     

    Depuis une semaine, la grève générale et la révolte se sont ajoutées aux manifestations qui durent depuis quatre mois.

    Un nouvel épisode qui illustre les maux béants de l’archipel.

    Entretien avec Félix Flémin, secrétaire général du Parti communiste guadeloupéen.

     

    Parti du refus de l’obligation vaccinale, le mouvement de contestation en Guadeloupe s’est étendu très rapidement : aux manifestations ont succédé une grève générale, puis des nuits d’émeute.

    Une véritable révolte qui n’est pas sans rappeler les multiples épisodes similaires de l’histoire de l’archipel, dont la dernière en date en 2009.

    Félix Flémin, secrétaire général du Parti communiste guadeloupéen, en expose les raisons et le contexte.

     

     

    La grève générale qui a débuté le 15 novembre et le mouvement de contestation émaillé de violences sont souvent présentés comme « antivaccin ». Quelle est la réalité sur place ?

     

    Félix Flémin

    Cette semaine de mobilisations fait suite à deux mois de manifestations et de revendications sans aucun retour. Le gouvernement est resté sourd aux demandes de l’intersyndicale du LKP, notamment de ne pas contraindre à l’obligation vaccinale des personnels soignants, de la restauration, des pompiers, et de prendre en compte la réalité et le contexte de la Guadeloupe.

    La colère a grandi sur des propos méprisants : les Guadeloupéens ont été traités d’alcooliques, de superstitieux, et même de vaudous.

    Ce mépris a émané de ministres comme Olivier Véran et Sébastien Lecornu, avec des propos qui n’avaient pas vocation à apaiser et comprendre mais à contraindre.

    La Guadeloupe ne l’accepte plus.

     

    Il n’est pas anodin que le point de départ concerne la question de la santé, un sujet sensible en Guadeloupe ?

    Félix Flémin

    Oui, il faut comprendre le contexte.

    La Guadeloupe est durement touchée, avec près de 1 000 morts du Covid.

    Mais c’est aussi lié à d’autres facteurs : l’état de délabrement du CHU, sous-équipé, qui ne compte que 35 lits de réanimation.

    Ensuite, d’une absence depuis des années de politique sanitaire : exemple avec le diabète, une comorbidité très importante ici.

    Il existe une loi de 2007 sur le taux de sucre dans les aliments : elle n’est toujours pas appliquée, faute de décrets, car l’industrie agroalimentaire s’y refuse.

    Et quand Emmanuel Macron vient en Guadeloupe jouer les épidémiologistes et dit qu’il n’y a pas de lien entre chlordécone et cancer, c’est une parole de mépris.

    On comprend qu’il y ait une forte défiance vis-à-vis de la parole publique.

     

    La Guadeloupe connaît une résurgence régulière de manifestations et de révoltes. Quel en est le terreau politique et social ?

    Félix Flémin

    Il est toujours le même : 40 à 45 % des Guadeloupéens vivent en dessous du seuil de pauvreté – pourtant plus bas qu’en métropole – 61 % des moins de 25 ans sont au chômage.

    Voilà la réalité d’un pays maintenu dans une économie de rente, sans aucun développement économique réel, et qui subit une double exploitation capitaliste et coloniale.

    C’est ce qui explique la permanence de ces combats.

     

    Y a-t-il un lien avec le mouvement de contestation de 2009, symbolisé par le LKP ?

    Félix Flémin

    Le processus est différent mais les revendications perdurent, par exemple pour la vie chère qui n’a pas cessé malgré les engagements de l’État.

    De même que la question de l’eau, déjà posée en 2009.

    Rien n’a été fait, il n’y a toujours pas de véritable service public de l’eau.

    C’est cela, la réalité du peuple guadeloupéen : on peut envoyer autant de GIGN qu’on veut, la question de fond, c’est le mépris colonial, la relation de la France avec la Guadeloupe.

     

    Le gouvernement a reçu, ce lundi, sous l’égide de Jean Castex, des élus guadeloupéens. Quelles réponses attendez-vous de l’État ?

    Félix Flémin

    On constate d’abord que c’est la mobilisation qui a contraint le gouvernement à accepter le dialogue.

    Sur le fond, nous considérons que ce n’est pas en convoquant les Guadeloupéens à Paris que nous réglerons les problèmes.

    Encore une fois, cela renvoie au colonialisme.

    Quand il y a des problèmes à Marseille, Macron y va.

    Nous avons besoin de véritables négociations : surseoir d’abord à l’obligation vaccinale, répondre au besoin de l’accès aux soins, rétablir les salariés suspendus, élaborer un plan d’urgence, notamment pour la jeunesse.

    Que le gouvernement vienne discuter avec les Guadeloupéens, l’intersyndicale, les organisations politiques.

    Nous, le PCG, sommes porteurs de propositions politiques de fond, d’une souveraineté partagée.

    Les munitions ne seront jamais une réponse à la situation de la Guadeloupe.


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