• Communiqué du Collectif Solidarité Kanaky


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  • Kanaky - Nouvelle-Calédonie.

    Un non à l’indépendance mais un saut dans l’inconnu

     

    Lundi 13 Décembre 2021
     

    Marqué par un boycott massif des indépendantistes kanak, le dernier scrutin d’autodétermination ne résout rien.

    Sa légitimité et le processus de décolonisation sont clairement remis en question.

     

     

    Ce troisième et dernier référendum d’auto­détermination fait flotter sur la Kanaky-Nouvelle-­Calédonie comme un parfum de retour aux années 1980, marquées par un boycott des indépendantistes kanak lors de plusieurs élections.

    Ce dimanche, l’appel à la non-participation lancé par le FLNKS et tout le mouvement indépendantiste a été très largement entendu : l’abstention a été massive, avec seulement 43,9 % de votants, un chiffre à comparer avec la forte mobilisation des deux précédents scrutins : 85,69 % en 2020 et 81 % en 2018.

    Dans certaines communes indépendantistes, comme Canala ou Hienghène, où la communauté kanak est largement majoritaire, moins de 5 % des inscrits sont allés voter.

    Le message politique se voulait clair : cette « consultation référendaire inique décidée unilatéralement par l’État français », selon les mots du FLNKS, est sans valeur.

    Et le résultat sans surprise, avec un score de 96,49 % pour le non à l’indépendance, à comparer là aussi avec 2020 (53,26 % pour le non) et 2018 (56,67 % pour le non).

    3,51 % des votants seulement ont choisi le oui, contre 46,74 % en 2020 et 43,33 % en 2018.

     

    Macron se réjouit

    L’archipel du Pacifique reste dans le giron français, malgré un processus de dé­colonisation enclenché par les accords de Matignon en 1988, et renforcé par ceux de Nouméa en 1998.

    Pour les indépendantistes, la pilule est amère : « Il faut que le ministre Lecornu se rende compte qu’il a fait une bêtise, une grosse erreur », a réagi Gilbert Tyuienon, maire de Canala (UC-FLNKS) et porte-parole du gouvernement à majorité indépendantiste.

    Quant à Roch Wamytan, le président (UC-FLNKS) du Congrès de Nouvelle-Calédonie, il a précisé depuis Paris, où il mène une délégation indépendantiste, que « ce référendum n’est pas le troisième référendum; c’est celui de l’État français, pas le nôtre ».

    Immédiatement, les dirigeants de la droite nationale et locale se sont félicités de la victoire du non : « Demain, le soleil se lèvera sur une Nouvelle-Calédonie française », a déclaré la cheffe de file de la droite anti-­indépendantiste, Sonia Backès (« Les Républicains calédoniens »).

    « Ce soir, nul ne peut contester notre victoire, nul ne peut contester notre appartenance à la nation française », a-­ t-elle renchéri.

    Emmanuel Macron s’est exprimé dans la foulée de l’annonce des résultats, pour se féliciter lui aussi de ce que « la France est plus belle, car la Nouvelle-­Calédonie a décidé d’y rester », tout en pointant un «contexte de forte abstention ».

     

    Le président de la République a également entrouvert une « nouvelle étape » pour « bâtir une réponse aux questions institutionnelles et juridiques ».

    Mais alors que l’archipel s’apprête à faire un saut dans le vide, le comportement et la prise de position du gouvernement vont laisser des traces.

    Car les raisons de cette non-participation des indépendantistes tenaient autant à la crise sanitaire et au deuil kanak qu’à l’attitude de l’État, qui est sorti de sa neutralité en prenant ouvertement position contre l’indépendance.

     

    « L’État n’est plus arbitre »

    C’est d’ailleurs le sens du message porté devant les Nations unies par une délégation du FLNKS, menée par Roch Wamytan, pour dénoncer un « référendum n’ayant aucune légitimité ».

    Pour l’ONU, la Nouvelle-­Calédonie reste classée comme « territoire à décoloniser ».

    Et c’est tout l’enjeu de la période qui s’ouvre, alors que l’État a fait la preuve de sa volonté de revenir sur cet engagement.

     

    Pour Gilbert Tyuienon, « l’État n’est plus arbitre. Il a voulu reprendre la main, alors qu’il aille jusqu’au bout. Je veux qu’on nous dise pourquoi l’État a pris parti, quel intérêt a la France à rester en Nouvelle-Calédonie. »

    Le ministre des Outre-mer, Sébastien Lecornu, a fait part de sa volonté d’ouvrir des discussions pour parler de l’avenir de l’archipel.

    Les accords de Nouméa prévoyaient de nouvelles discussions pour élaborer un nouveau statut après les référendums.

    Mais, entre un camp anti-­indépendantiste qui estime que cette question de l’indépendance est réglée une fois pour toutes et un FLNKS qui refuse de parler avec ce gouvernement et indique qu’il se rendra « à la table des négociations pour discuter de l’indépendance et pas d’autre chose », la situation semble bloquée.

    Et par là même dangereuse.

     

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    Les résultats détaillés du référendum 2021

    France Info Nouvelle-Calédonie 1ère >>>>>

    PDF Résultats 2021 - 2020- 2018 >>>>>


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  • Dimanche 12 Décembre 2021

    Référendum en Nouvelle-Calédonie

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    Pour nous [les indépendantistes], ce n'est pas le troisième référendum.

    Nous considérons qu'en termes de légitimité juridique et politique, il n'y a que deux référendums, 2018 et 2020.

    Celui-là, c'est le référendum de l'État français et de ses soutiens en Nouvelle-Calédonie, pas le nôtre.

    Roch Wamytan,

    président du Congrès de Nouvelle-Calédonie,

    sur Franceinfo

     

     
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    Philippe Poutou :
     
    Après le 96% du non au référendum boycotté par les kanaks, Macron déclare cyniquement que la Nouvelle-Calédonie restera française.
    Or la question n’est pas réglée.
    La lutte légitime pour l’indépendance de la Kanaky contre le colonialisme de l’Etat français continuera.
    Solidarité.
     
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    18h30 - Résultats quasi définitifs :

    (environ 185.000 inscrits) 

    Abstention : 56,10 % des inscrits (environ 105.000 non votants)

    Participation : 43,90 % des inscrits (environ 80.000 votants)

    Nuls et Blancs : 2,99 % des votants

    OUI ..: 03,51 % des exprimés

    NON. : 96,49 % des exprimés

     

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    Une participation de 41,60% à 17 heures,

    en forte baisse

    par rapport aux deux précédents scrutins

    Les indépendantistes avaient annoncé qu'ils ne se rendraient pas aux urnes. 

    France Info >>>>>

    Direct France Info >>>>>

     

    Les résultats en direct :

    Direct France Info 1ère Nouvelle Calédonie >>>>>

     

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    Dimanche 12 Décembre 2021 - 11h00

    185 000 électeurs inscrits,

    dans les 307 bureaux de vote

    58,40% d'abstention

    41,60% de participation

    résultats partiels à 71% du dépouillement :

    95% pour le Non

    5% pour le Oui

     

    Référendum en Nouvelle-Calédonie :

    avec une très forte abstention,

    le Non l'emporte pour la troisième fois

    [RESULTATS PARTIELS]

    Nouvelle Calédonie France Info 1ère >>>>>

     

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    Non à l'indépendance en Nouvelle-Calédonie :

    et maintenant ?

    France Info Nouvelle Calédonie 1ère >>>>> 12 décembre 2021


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  • Enquête

    Où sont passés les 800 millions d’euros

    du plan anti-pesticides ?

    Depuis 2009, près d’un milliard d’euros a été distribué pour faire baisser la consommation de pesticides. Celle-ci a pourtant augmenté de près de 15 %. Enquête sur les raisons d’un échec.

    France Info >>>>>


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  • Brest :

    qui étaient les Résistants brestois du Groupe Elie,

    fusillés au Mont-Valérien

    le 10 décembre 1941 ?

    France 3 Bretagne >>>>>


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  • En 10 ans, 100 000 fermes perdues :

    "On va continuer à être dans ce schéma-là

    encore quelques années", s'alarme la Confédération paysanne

    Selon le dernier recensement agricole, 100 000 fermes ont disparu en dix ans.

    "Une réalité qu'on pointe du doigt depuis des années qui est confirmée" aujourd'hui, souligne ce vendredi sur franceinfo Nicolas Girod, porte-parole national de la Confédération paysanne. 

    France Info >>>>>

     

    Recensement agricole : présentation des résultats en décembre 2021

    Gouv >>>>>

     

    Présentation des premiers résultats du recensement agricole 2020

    Agri Gouv >>>>>

     

    À télécharger Dossier de presse

    Dossier de presse - Recensement agricole 2020 :

    premiers résultats provisoires (PDF, 6.41 Mo)

     

    Recensement agricole 2020

    Surface moyenne des exploitations agricoles en 2020 : 69 hectares en France métropolitaine et 5 hectares dans les DOM

    Agreste >>>>>

    pdf >>>>>


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  • Présidence française.

    L’Europe martiale, version Macron

     

    Vendredi 10 Décembre 2021
     

    La présidence tournante de l’Union européenne sera assurée par Paris du 1er janvier au 30 juin 2022.

    Le chef de l’État a présenté ses priorités jeudi : défense et immigration.

     
     

    Emmanuel Macron a les yeux tournés vers 2022.

    Au 1er janvier, la République française prendra la présidence tournante de l’Union européenne (UE) pour six mois.

    Elle prendra le relais de la Slovénie, avant de le passer, au 1er juillet, à la République tchèque.

    En pleine campagne présidentielle, le chef d’État, qui a déjà restructuré le paysage politique français il y a cinq ans, souhaite entamer une restructuration du paysage européen.

    Il a présenté à la presse, hier en fin d’après-midi, les priorités de sa présidence : « relance, puissance et appartenance ».

     

    Car contrairement au faste avec lequel les présidences tournantes sont présentées, ces dernières ne président pas grand-chose.

    Depuis l’entrée en vigueur du traité de Lisbonne en 2009, la présidence du Conseil européen est assurée par une personne fixe.

    Macron ne pourra pas imprimer sa marque comme avait pu le faire Nicolas Sarkozy en 2008 en gérant la crise financière et la guerre en Géorgie.

    Désormais, les présidences tournantes ne sont plus qu’un exercice technique ; elles servent de médiatrices pour faire avancer des dossiers laissés par les prédécesseurs, en accord avec le Conseil, la Commission et le Parlement.

    En fait, le président accueillera quelques sommets et les ministres présideront les différents conseils des ministres (Agriculture, Transports, etc.), à l’exception de celui des ­Affaires étrangères et de l’Eurogroupe, qui ont un président permanent.

     

    En revanche, cette présidence pourrait servir à Emmanuel Macron à imprimer dans les esprits l’idée de « souveraineté européenne » qu’il défend depuis le discours de la Sorbonne, prononcé en 2017.

     

    Les priorités de la Présidence Française de l’Union européenne (PFUE) énoncées répondent à cette question.

     

    1 Une Europe de la défense… et la fidélité à Washington

    Logiquement, pour affirmer cette souveraineté européenne, Emmanuel Macron a relancé l’idée d’une Europe de la défense.

    Autrefois idée française, cette idée est reprise.

    Un sommet sur le sujet devrait être programmé en marge du Conseil européen des 24 et 25 mars prochains.

     

    Il reste que si l’objectif macronien était, depuis 2017, celui d’une «autonomie européenne », ce terme n’est plus évoqué, car tous les partenaires du bloc ne le suivront pas.

    Nombreux sont ceux, notamment dans les pays de l’Est, qui demeurent attachés à la prédominance de Washington pour assurer la défense européenne.

    Si bien que celle-ci sera adossée à l’Otan.

    En septembre, la présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, elle-même ancienne ministre de la Défense d’Angela Merkel, promettait une « déclaration UE-Otan » d’ici à la fin de l’année.

     

    L’une des tâches de la PFUE sera de faire avancer le dossier de la boussole stratégique européenne, qui identifie les « menaces communes et des objectifs communs » de permettre à l’UE de jouer un rôle diplomatique.

    Une telle vision s’inscrit pleinement dans la logique de blocs mondiaux rivaux en vogue à Washington.

     

    2 Une Europe forteresse… et un sommet pour l’Afrique

    Alors que des milliers d’exilés tentent de franchir la frontière entre la Biélorussie et la Pologne et que l’extrême droite est forte partout en Europe et singulièrement en France, Emmanuel Macron était attendu sur l’immigration.

    Paris l’est d’autant plus sur le sujet qu’il devra faire avancer, à l’occasion de la PFUE, le pacte sur la migration et l’asile.

    Celui-ci prévoit plus de filtrages et surveillance aux frontières du bloc européen, une évolution du règlement de Dublin (qui prévoit que les immigrés clandestins soient renvoyés vers le pays d’entrée dans l’Union) et un règlement pour gérer les situations de crise.

     

    Avec ce pacte, il n’est pas répondu à l’une des demandes principales des associations de défense des migrants : celle de voies d’accès sûres au continent européen, pour éviter les drames en mer.

    Emmanuel Macron a promis une « Europe qui protège ses frontières » et qui évite que « le droit d’asile (…) ne soit dévoyé ». 

    Il annonce vouloir aller plus loin que le pacte sur l’immigration en renforçant l’espace Schengen, pour lequel il faut un « pilotage politique » sur le modèle de l’Eurogroupe pour la zone euro.

    Il faut, ajoute-t-il, une « réunion régulière des ministres en charge de ces questions ».

     

    Pour ne pas apparaître suiveur de l’extrême droite, Emmanuel Macron a proposé, jeudi, que soit mise en place une nouvelle coopération avec l’Afrique

    Une manière d’accompagner les reconduites à la frontière d’une perspective d’aide au développement.

    L’immigration n’est certainement pas la seule préoccupation de Paris à l’heure où, sur le continent africain, la vieille Europe fait face à la montée en puissance de la Chine et de la Russie.

    Un sommet Union européenne-Union africaine est programmé en février.

    Les dirigeants africains, qui n’avaient pas été conviés au dernier sommet France-Afrique en octobre, apprécieront…

     

    3 Une Europe un peu sociale… et un contrôle des déficits

    À la veille de l’élection présidentielle, un gros cadeau a été fait à Emmanuel Macron.

    C’est certainement au cours de la PFUE que deux dossiers qui permettent de lutter un peu contre le dumping social pourraient aboutir.

    Cela lui permettra de s’en attribuer les lauriers et de faire mine que l’Europe n’est pas impuissante dans la mondialisation.

    Le Conseil des ministres de l’Emploi a adopté le texte abusivement surnommé « sur le Smic européen ».

    En fait, il s’agit de réglementer les « salaires minimaux adéquats » dans l’UE en invitant les États à faire couvrir plus des trois quarts de leurs salariés par des conventions collectives.

    Le texte prévoit également des critères communs aux différents États pour fixer les salaires minimaux dans les 21 pays où ils existent.

    Cette directive, poussée plus par les syndicats que Paris, sera « au cœur de notre présidence », a promis ­Emmanuel Macron.

     

    L’autre dossier qu’Emmanuel Macron aimerait faire avancer est celui de la réglementation des géants du numérique, les Gafa, sur lequel tant le Parlement européen que le Conseil ont déjà donné leur accord.

    Les mots d’évasion fiscale ne sont pas prononcés, même s’il annonce que c’est sous la présidence française que sera mise en œuvre la convention de l’Organisation de coopération et développement économiques (OCDE) sur les multinationales, qui fixe un taux plancher d’impôt sur les sociétés.

    Aucune ambition n’est fixée pour faire cesser la concurrence fiscale entre États membres.

     

    Toujours dans le cadre de la lutte antidumping, il dit vouloir promouvoir un dispositif de « taxe carbone aux frontières » pour éviter que les firmes européennes qui se soumettent aux règles qui servent à la lutte contre le réchauffement climatique ne soient lésées par la concurrence internationale.

    « Le mécanisme carbone aux frontières ne doit pas servir de distraction à la nécessité d’une action ambitieuse afin de réduire d’au moins 55 % les émissions de l’UE d’ici 2030 », a rappelé hier Oxfam dans un communiqué.

     

    L’une des principales annonces est celle d’un sommet, les 10 et 11 mars, pour « définir le nouveau modèle de croissance européen », qui mise sur l’innovation et la fin du chômage de masse, à l’heure où les économies européennes sortent de la crise du Covid.

    Cela doit notamment permettre la « construction de filières européennes fortes et intégrées », notamment dans les secteurs clés du numérique, de la santé, de l’espace, afin de « construire la souveraineté technologique de l’Europe ». 

    Cela appelle, selon lui, à une évolution des « règles budgétaires communes » qui ont été « mises entre parenthèses » avec la pandémie.

    Ces nouvelles règles doivent permettre des « investissements » et se marier avec une unification des marchés de capitaux dans une « Europe financière totalement intégrée ».

    Autant dire que les services publics ne sont pas au cœur de la politique de relance.

     

    4 Et toujours un manque : la levée des brevets

    De nombreuses ONG avaient demandé qu’Emmanuel Macron fasse évoluer la position de Bruxelles sur la levée des brevets sur les vaccins et traitements anti-Covid.

    Il n’a pas répondu à leurs attentes.

    Tout juste Emmanuel Macron, dans sa partie consacrée à l’Afrique, a-t-il mis en avant la participation de l’UE aux dispositifs Covax de dons de doses de sérum.

    Il promet un « transfert de technologie » ainsi que le déploiement de «structures de production » de vaccins… mais sans tordre le bras aux laboratoires qui ne délivrent les licences qu’au compte-gouttes.

     

    « Il faut lever les brevets sans tarder sinon ça ne va pas avancer. Si les pays du Sud ne sont pas autonomes, ils ne sont pas près de voir leur population vaccinée », a réagi Michel Limousin, responsable du comité français de la campagne européenne pour la levée des brevets sur les vaccins et traitements anti-Covid.

     

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    Un pas vers une Europe transnationale

    Lors d’un hommage pour l’anniversaire du décès de Valéry Giscard d’Estaing au Parlement européen, le 2 décembre, Emmanuel Macron a fait siennes les propositions du gouvernement allemand.

    Il s’est dit favorable, pour « créer un espace démocratique unique au monde », à la mise en place de « listes transnationales » pour l’élection des députés européens, dans le but d’ « unifier ce dèmos européen ».

    Il souhaite, comme Berlin, « la création d’un droit d’initiative parlementaire pour le Parlement », sur le modèle de ce qui se passe dans les États membres .

    Aujourd’hui, seule la Commission peut présenter un texte.


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  • "Le Sénat à majorité de droite a adopté sans modification cette proposition de loi du chef de file des députés communistes André Chassaigne, votée à l'unanimité en juin par l'Assemblée nationale."

     

    Le Parlement accorde un coup de pouce aux retraites

    des conjoints d'agriculteurs

    La proposition de loi, adoptée jeudi, prévoit une revalorisation pour les retraités actuels et futurs, dont le montant variera en fonction des situations.

    France Info >>>>>

     

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    Revenus. Il y a plus pauvre que le retraité agricole : sa femme

     

    Jeudi 9 Décembre 2021
     

     

    Celles qui ont travaillé à la ferme pendant quarante ans touchent des pensions de misère.

    La loi Chassaigne 2 doit permettre une hausse de 70 à 100 euros par mois pour ces paysannes.

     

    Pour l’occasion, Josiane Landat a ressorti tout son dossier de retraite : quarante-deux années de cotisation qui dessinent sa vie à la ferme, ses semaines de 50 heures et sa pension… 532 euros par mois.

    À ce « petit » compte-là, il faut être précis : « On est à un euro près », lâche-t-elle.

     

    Chez les Landat, l’agriculture, c’est une affaire de famille.

    « Mes parents étaient agriculteurs, mes beaux-parents aussi, tout comme mon mari et moi. Et désormais mes deux fils. J’espère que ça va s’arrêter là. »

    Josiane se serait bien choisi un autre destin : travailler à la maison de retraite ou être ouvrière à l’usine.

    « Je n’en serais pas là aujourd’hui. On s’est tués à la tâche, j’ai le dos en vrac et je finis avec une retraite minable. »

    Installée en 1971, « toute jeune mariée », comme elle le dit, dans la ferme de Beaumont en Périgord transmise par ses beaux-parents, elle s’occupe de la gestion et des vaches laitières.

    « On avait aussi une production de tabac », retrace-t-elle.

     

    « Conjoint participant aux travaux »… sans salaire

    Huit ans après sa fin d’activité, Josiane Landat ne décolère pas.

    « Dès le départ, j’ai voulu m’installer comme co-cheffe d’exploitation avec mon mari. Mais, à l’époque, c’était interdit. »

    S’installer en Gaec (groupement agricole d’exploitation en commun) entre conjoints n’a été autorisé qu’en 2010, à trois ans de sa retraite.

    Elle a donc d’abord été « conjoint participant aux travaux »… sans salaire, et avec les très maigres cotisations qui vont avec.

    Et puis, pendant dix-sept ans, cheffe d’exploitation.

    « Il m’a manqué deux trimestres pour avoir le droit à une carrière complète comme cheffe d’exploitation. Mais ça, je n’en savais rien », enrage-t-elle.

    À eux deux, ils vivent avec 1 422 euros.

    « On se débrouille comme on peut », laisse en suspens la sexagénaire.

    Il y a bien la parcelle « de subsistance », comme le Code rural a baptisé ces surfaces que l’État laisse aux anciens exploitants pour se nourrir.

    Avec son mari, ils y cultivent des noix qu’ils vendent : « Ça nous fait un petit plus : 150 à 200 euros par mois. »

     

    La proposition de loi portant sur la revalorisation des petites retraites agricoles, portée à bout de bras par le député communiste du Puy-de-Dôme André Chassaigne, doit permettre d’augmenter de 70 à 100 euros la pension de Josiane et de 200 000 autres anciennes agricultrices à partir du 1er janvier.

    Elle doit être votée ce jeudi au Sénat, après avoir été adoptée par l’Assemblée nationale, à l’unanimité, le 17 juin.

    « C’est l’aboutissement d’une longue bataille, de beaucoup de travail pour convaincre tout le monde », confie le député.

    « En 2016, sur ma circonscription, je me suis fait bousculer, à la Maison des paysans, par les retraités agricoles. Ils nous ont à nouveau alertés sur leur situation et encore plus sur celle de leur épouse », se souvient André Chassaigne.

    À l’époque, des dossiers de femmes qui ont « trimé toute leur vie, sans aucune reconnaissance », Roger Tréneule, le président de l’Association nationale des retraités agricoles de France (Anraf), en a plein les tiroirs.

    Il faut dire que les 493 000 femmes affiliées au régime des non-salariés agricoles touchent une pension de 632 euros en moyenne par mois. 

    En France, la pension moyenne des femmes s’établit à 1 145 euros.

    Pour celles qui ont accompli toute leur carrière sous le statut de conjoint collaborateur, c’est 570 euros par mois.

    Pour leur mari, chef d’exploitation, c’est un peu plus : 699 euros.

     

    Pour être sûr de remporter ces vraies avancées, le choix a été fait de porter deux propositions de loi : la première, appliquée depuis le 1er novembre, garantit aux seuls chefs d’exploitation une pension à 85 % du Smic.

    La deuxième loi, votée ce 9 décembre, s’occupe des « conjoints collaborateurs ».

     

    Pendant longtemps, « je n’étais rien du tout »

    Ces sous-statuts de conjoints participant aux travaux, puis, à partir de 1999, de conjoints collaborateurs sont « des trappes à misère », poursuit le député, qui propose de limiter ce statut à cinq ans.

    « Pendant longtemps, on a tout simplement ignoré les femmes dans l’agriculture. Elles étaient considérées comme étant sous protection du chef d’exploitation, sans salaire avec des cotisations très basses. Ce sont vraiment des sous-statuts avec des protections minimales. C’est bien simple, les agriculteurs touchent moitié moins que les salariés, et les agricultrices touchent un tiers de moins que l es agriculteurs », explique Roger Tréneule.

     

    Il faut dire que dans les champs le revenu est faible.

    « Quand on tire le diable par la queue, on n’hésite pas à couper là où on peut… et souvent les cotisations, vues comme une charge et pas un salaire différé », reprend André Tissot, à la commission des anciens de la Confédération paysanne.

    Et puis, la profession agricole a longtemps traîné des pieds, son régime d’assurance-vieillesse n’a été créé qu’en 1955.

    « Le syndicat majoritaire a refusé de suivre le Conseil national de la Résistance à l’époque de la création de la Sécu. Soixante ans après, les cotisations sont encore trop vues comme un épouvantail », insiste Roger Tréneule.

     

    Cette bombe à retardement produit encore ses effets sur les paysannes.

    En Haute-­Savoie, Anne-Marie Ducruet, 80 ans, en sait quelque chose.

    Après quarante années de labeur, elle touche depuis bientôt dix-huit ans « 800 euros, parce que (elle) (a) eu quatre enfants. (S)a retraite de base, c’est 600 euros ».

    Pendant longtemps, elle n’a été « rien du tout », comme elle le dit, dans l’exploitation de son mari.

    Elle était une femme, il cotisait pour elle.

    Pourtant, elle travaillait dur, elle y a été jusqu’au cou.

    « Je me suis beaucoup donnée : vous auriez vu mes veaux, ils étaient magnifiques, j’en étais fière, je les ai tous choyés », se souvient-elle.

    Elle a tout appris « des pionnières féministes dans les campagnes qui nous donnaient des formations » :

    « On faisait passer les permis de conduire aux femmes, on s’entraidait. »

    Elle a fini par l’aimer, ce métier qui ne rémunère pas et maltraite souvent ses petites mains. 

    Mais, au départ, elle doit bien l’avouer :

    « J’aimais plus mon mari que le métier », lâche-t-elle délicatement.


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  • Géopolitique.

    Un sommet pour la démocratie…

    ou contre Pékin

     

     

    Joe Biden entend redéfinir la ligne de partage des relations internationales entre démocraties et régimes autoritaires.

    Une façon de coaliser autour de la puissance états-unienne afin de contrer la montée en puissance de la Chine.

     

    Totalement passée inaperçue dans son programme de campagne, voici une proposition de Joe Biden qui prétend rebattre les cartes géopolitiques : un « sommet pour la démocratie » censé déterminer le partage des eaux entre les démocraties et les « régimes autoritaires ».

    La distribution des invitations (111) a des airs de remise de brevet de démocratie de la part de Joe Biden, dont le pays est pourtant classé pour la première fois parmi les « démocraties en recul », selon le rapport annuel de l’organisation intergouvernementale internationale Idea.

     

    La diplomatie américaine a tenté, ces dernières semaines, de gommer la trop évidente arrogance de la démarche.

    La Maison-Blanche n’en est pas moins restée la seule maîtresse des bristols d’invitation, suscitant nombre d’incompréhensions.

    Comment glorifier les vertus de la démocratie contre l’autoritarisme en présence de Rodrigo Duterte et Jair ­Bolsonaro ?

    Mais, comme le note Philip Golub, professeur de relations internationales à l’Université américaine de Paris, « il y a plus important que l’inclusion du Brésil : c’est l’inclusion de Taïwan ».

    Un authentique casus belli pour la Chine, qui n’a jamais abandonné l’idée d’une réintégration de l’île séparatiste dans son giron.

    État de facto depuis 1949, Taïwan n’est toutefois pas reconnu comme tel par les Nations unies en vertu du principe de « Chine unique ».

     

    1 Une tentative de coalition contre la Chine

    Si les États-Unis s’en défendent, il leur est de plus en plus compliqué de masquer la nature de ce sommet : isoler la Chine.

    Le calendrier de l’annonce, en début de cette semaine, par Washington, du « boycott diplomatique » des jeux Olympiques d’hiver de Pékin en 2022 ne doit rien au hasard.

    Depuis sa prise de fonction, Joe Biden a donné une tonalité particulièrement agressive à un virage stratégique opéré par Barack Obama, connu sous le nom de « pivot asiatique ».

    Les élites américaines tirent alors les conséquences des échecs retentissants des guerres de Bush et de l’essor de la Chine.

     

    Grâce à la montée en gamme de son modèle de développement, cette dernière ne se contente plus d’être l’« atelier du monde », comme au début des années 1990.

    Elle a aussi investi massivement dans la modernisation de son armée.

    Ses capacités restent toutefois en deçà de celles des États-Unis.

    Sa force de projection également, puisque Pékin dispose d’une seule base hors de ses frontières, à Djibouti, contre environ 750 dans 80 pays pour les États-Unis.

    Depuis dix ans, la mer de Chine, plutôt que le golfe Persique, est devenue l’épicentre de la politique étrangère des États-Unis.

    Aussitôt arrivé dans le bureau ovale, Joe Biden insiste sur la démocratie et la situation de Taïwan.

     

    Washington a analysé le point faible de la Chine : les alliances.

    L’administration Biden veut renforcer celles que les États-Unis ont nouées.

    Dès le mois de mars, le Quad (dialogue quadrilatéral pour la sécurité) est ranimé après des années de quasi-sommeil.

    Il regroupe, outre les États-Unis, le Japon, l’Inde et l’Australie, trois acteurs majeurs de la zone indo-­Pacifique.

    L’affaire des sous-marins et la livraison, clé en main, de la technologie de propulsion nucléaire à l’Australie par les États-Unis et la Grande-Bretagne « densifient » cette alliance.

    « Les États-Unis ne veulent pas contrer la puissance chinoise par la guerre mais pas la constitution de coalitions, petites ou grandes », analyse Philip Golub.

    Le sommet de la démocratie est envisagé par Joe Biden comme l’une d’entre elles.

    Mais les participants se prêteront-ils à ce jeu stratégique ?

    La France a déjà pris quelques distances avec cette logique d’affrontement.

     

    2 Une nouvelle guerre froide ?

    « Le binôme Chine-États-Unis se trouve au cœur des relations internationales de ce siècle. Nous assistons à une nouvelle rivalité de type bipolaire dans le contexte d’un monde plus complexe qu’il ne l’était à l’époque de la guerre froide. Mais nous n’avons pas deux blocs face à face », estime Philip Golub.

    Nul doute que Washington aimerait que le reste du monde fasse bloc autour de sa tentative de maintenir son leadership mondial.

    De la coupe aux lèvres, il y a, semble-t-il, une distance infranchissable.

     

    Des acteurs « moyens » ont leurs propres intérêts.

    La décision de l’administration Biden de ne pas inviter la Turquie, pourtant deuxième armée de l’Otan, au sommet pour la démocratie illustre une forme d’autonomisation de la diplomatie d’Erdogan, peu appréciée à Washington.

    L’Allemagne, à la diplomatie atlantiste, dépend aussi grandement de la Chine sur le plan économique.

    En Asie du Sud-Est, la « situation est très inconfortable pour les pays de cette région qui ne peuvent prendre parti totalement pour une des deux grandes puissances qui se livrent cette bataille », rappelle l’universitaire.

    Ainsi, le Vietnam, nouvel allié privilégié des États-Unis, n’est pas non plus convié au sommet.

    Si la situation géopolitique mondiale ne correspond pas à un schéma «bloc contre bloc », elle n’en est pas moins porteuse de dangers.

    La Chambre des représentants des États-Unis a adopté, mardi soir, un budget militaire record de 768 milliards de dollars (seuls 70 démocrates s’y sont opposés), tandis que la Chine augmente régulièrement le sien (+ 7 % en 2021), pour investir notamment dans sa flotte.

     

    3 Un renforcement de l’axe Moscou-Pékin

    La Chine et la Russie sont les absentes les plus illustres de ce sommet bidenien.

    La stratégie des États-Unis peut-elle pousser un peu plus Moscou, qui regarde vers l’est depuis les sanctions du fait de la crise ukrainienne de 2013-2014, dans les bras de Pékin ?

    Dans ce jeu à trois, Moscou participe depuis 2019 avec Pékin à des patrouilles, exercices navals réguliers et des survols dans l’océan Pacifique à proximité des côtes japonaise et sud-coréenne.

    « L’importance de telles manœuvres conjointes va bien au-delà de la démonstration de la proximité des positions politiques. C’est un moyen d’augmenter le prix de la confrontation pour l’adversaire.

    Les forces américaines sont dispersées dans le monde entier, tandis que les forces russe et chinoise sont concentrées en Europe et dans l’océan Pacifique.

    Leur avantage naturel est qu’elles sont situées dans des régions qui sont les principaux théâtres du nouveau conflit », analyse le spécialiste des relations sino-russes, Vasily Kashin, dans le quotidien Kommersant.

     

    Dans cette optique, plusieurs alliances multilatérales, à l’initiative des Chinois et des Russes, se dégagent : l’Organisation de coopération de Shanghai, l’Organisation du traité de sécurité collective et une encore informelle, le Crip (Chine, Russie, Iran, Pakistan).

    Une forme d’entente tacite semble aussi s’accélérer au Conseil de sécurité de l’ONU.

    Pour Igor Delanoë, directeur adjoint de l’Observatoire franco-russe, «l’appui de Moscou se fait de manière mesurée et pondérée avec la Chine. Il vise à pousser l’administration américaine à négocier ses différends en Europe et à alléger la pression atlantiste à l’égard de la Russie ».

     

    Mais les deux partenaires connaissent aussi des rivalités.

    En Asie centrale, les investissements économiques consentis par la Chine via les « routes de la soie » ne sont guère appréciés par Moscou.

    Dans l’océan Pacifique, la Russie voit d’un mauvais œil les prétentions de Pékin dans la zone où les différends territoriaux sont nombreux.

    Washington en profitera-t-il ?

    « Il y a un débat au sein et en dehors de l’administration Biden : ne faut-il pas arrimer un peu plus la Russie afin qu’elle soit un peu moins arrimée à la Chine ?

    Faire en sorte que la Russie soit autant à l’ouest qu’à l’est », conclut Philip Golub.


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  • Fiscalité. Le Covid donne la fièvre aux inégalités

    Mercredi 8 Décembre 2021
     

    Jamais l’accaparement des richesses n’a été le fait de si peu de personnes à travers le monde, selon un rapport.

    Une taxation progressive et élargie pourrait résoudre la situation.

     

    La crise, quelle crise ?

    Deux ans après son irruption dans le monde, le Covid donne la fièvre au portefeuille de tous ceux qui appointent dans les catégories riche, très riche et ultra-riche.

    C’est ce que démontre le rapport sur les inégalités mondiales, publié ce mardi.

    Coordonnée par Lucas Chancel, avec les contributions de Thomas Piketty, Emmanuel Saez et Gabriel Zucman, soit l’aile keynésienne et hétérodoxe des économistes, cette somme dresse un constat implacable de la très inégale répartition des richesses, tout en donnant quelques pistes utiles pour ranimer l’idée de justice sociale et fiscale.

     

    Fiscalité. Le Covid donne la fièvre aux inégalités

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Le rapport calcule ainsi que les 10 % les plus riches ont fait main basse, en 2020-2021, sur 52 % du revenu mondial, n’en laissant que 8 % aux 50 % les plus pauvres.

     

    Autrement dit, une personne appartenant aux 10 % les plus aisés peut compter en moyenne sur 87 200 euros de revenus annuels, quand son semblable de la moitié la moins riche de l’humanité ne dispose que de 2 800 euros par an.

    Mais l’étude met surtout en lumière le fait que la détention de patrimoine est encore plus structurante pour discriminer les possédants des laissés-pour-compte.

    Les 10 % les plus riches « possèdent 76 % du patrimoine mondial (550 900 euros par personne en moyenne), quand les 50 % du bas en sont quasiment dépourvus (2 %, soit 2 900 euros) », souligne Lucas Chancel.

     

    Dans ce grand concentré de richesses, le 0,01 % le plus fortuné touche le jackpot, avec 11 % du patrimoine mondial, contre 7 % en 1995.

    Dans cette catégorie, les 500 plus grandes fortunes ont vu leur patrimoine faire boule de neige de + 7 % par an entre 1995 et 2021.

    Pour les 50 plus riches au monde, il faut plutôt parler d’avalanche de biens accaparés, avec + 9 % par an.

    « Cette tendance s’est accélérée pendant l’épidémie de Covid, souligne l’étude . De fait, l’année 2020-2021 a vu la plus forte augmentation enregistrée de la part de richesse aux mains des milliardaires. »

     

    « Les États se sont appauvris »

    Si ces inégalités mondiales se sont à ce point accrues qu’elles sont «proches du niveau qui était le leur au XIXe  siècle, à l’apogée de l’impérialisme occidental », c’est d’abord du fait de l’aggravation de la fracture sociale au sein même de chaque pays.

    À cela, une raison :

    « Ces quarante dernières années, les pays se sont nettement enrichis, mais les États, nettement appauvris. La part de patrimoine détenue par des acteurs publics est proche de zéro ou négative dans les pays riches, ce qui signifie que la totalité de la richesse se trouve aux mains du privé », pointe le rapport.

    Avant d’ajouter :

    « Cette tendance a été amplifiée par la crise du Covid qui a vu les États emprunter l’équivalent de 10 à 20 % du PIB, essentiellement au secteur privé. Leur pauvreté actuelle hypothèque gravement leur capacité à combattre les inégalités à l’avenir, de même qu’à relever les grands défis du XXIe  siècle tels que le changement climatique. »

     

    Pour les économistes de l’Observatoire mondial des inégalités, à l’École d’économie de Paris, ces richesses aux mains de quelques-uns offrent paradoxalement une solution facile à mettre en œuvre pour réimpulser de la justice sociale.

    L’instauration d’une imposition sur le patrimoine, plus large (pas que sur le foncier) et plus progressive qu’aujourd’hui, redonnerait de belles marges de manœuvre à la redistribution comme à l’intervention publique.

    Une petite taxe de 1,2 % sur le patrimoine des 62 millions de personnes détenant plus d’un million de dollars (soit 174 000 milliards de dollars en cumulé) permettrait de récupérer 2,1 % du revenu mondial.

    Contre l’évasion fiscale, ces mêmes économistes préconisent la tenue d’un registre financier international permettant aux autorités fiscales de contrôler la bonne déclaration des actifs et revenus du capital.

    La fin des régimes dérogatoires des expatriés et la taxation minimale de 15 % sur les multinationales sont d’autres outils sur lesquels compter.

    « On y arrivera à un moment, assure Lucas Chancel.  

    Tout simplement car il y a un besoin des États de financer leurs dépenses. »


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