• En 5 ans de Macronie...

    Hôpital : on vous explique pourquoi un lit sur cinq est fermé dans les établissements publics

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  • Procès des attentats.

    Deux mois d’audience

    et la vérité du 13 Novembre se précise

     

    Vendredi 29 Octobre 2021
     

    La cour d’assises spéciale devrait entendre ce vendredi les dernières dépositions des parties civiles.

    La fin d’une première phase intense et douloureuse du procès, dont nous dressons ici un premier bilan.

     
     

    Voilà près de deux mois que le procès des attentats du 13 Novembre a débuté dans l’enceinte spécialement construite au cœur de l’ancien tribunal historique de Paris.

    Depuis le 8 septembre, parties civiles et accusés, magistrats et avocats, journalistes ou membres de l’association Paris Aide aux victimes affrontent chaque jour le récit de l’horreur de l’attaque terroriste la plus meurtrière jamais commise sur le sol de France. Alors que le procès s’apprête à entamer, à partir du mardi 2 novembre, une nouvelle séquence avec l’examen des personnalités des quatorze accusés présents – six autres sont jugés par défaut –, que retenir de ces huit premières semaines d’audience, en dehors de l’insondable douleur des rescapés et des proches des 131 victimes ?

    Chez les victimes, la justice plutôt que la vengeance

    L’incroyable dignité de ceux venus dire leur souffrance à la barre frappe de prime abord. La violence des traumatismes subis aurait pu autoriser bien des dérapages verbaux, ils ont été quasi absents. Une des explications à cette retenue est sans doute à chercher dans le sentiment qu’ont exprimé de nombreuses parties civiles de ne « pas être les plus à plaindre ». Édith, rescapée du Bataclan, se dit « gênée de témoigner ». Georges Salines, l’ex-président de l’association 13onze15 et père de Lola, décédée dans la salle de concert, l’a résumé simplement cette semaine sur Twitter : « Il y a les survivants qui disent “mais je n’ai pas de blessure physique”; les blessés (…) qui disent “mais je suis vivante”; les endeuillés qui disent “mais je n’y étais pas”. Nous sou ffrons tous, et nous nous sentons tous tout petits face à la souffrance des autres. »

    Pour certains, cette attitude s’accompagne de la douloureuse «  culpabilité du survivant ». « J’ai le sentiment de vivre ma vie au détriment de ceux qui sont restés là-bas, de ne pas être à la hauteur », s’est exprimée ainsi Alix, rescapée du Bataclan, indemne physiquement, mais toujours inapte au travail six ans après. « Chaque jour, je m’efforce de vivre par respect pour ce ux qui ne se sont pas relevés », a témoigné aussi Juliette, 28 ans, survivante de la Belle Équipe, en précisant n’avoir « ni colère, ni haine » et refusant d’ « être animée par la vengeance ».

    Chercher à comprendre et à dialoguer

    Dans la suite du texte d’Antoine Leiris « Vous n’aurez pas ma haine », publié sur Facebook au lendemain des attentats, de nombreuses victimes ont affirmé haut et fort dans le tribunal leur volonté de voir triompher « le droit sur la barbarie », « la liberté sur l’ignorance ». « Les normes, c’est ce qu’on peut opposer à la barbarie. Et c’est comme ça qu’on la vaincra », a plaidé Emmanuel, 34 ans, rescapé du Bataclan, qui, comme juriste, a tenu à « remercier les avocats de la défense ». « J’ai prêté ce serment il y a longtemps, et aujourd’hui, vous représentez la valeur de ce serment. » D’autres ont même poussé leur foi en l’humanité jusqu’à pénétrer – métaphoriquement – le box des accusés. Comme Claude, 63 ans, blessé à la Bonne Bière. « Malgré tout ce que j’ai enduré , je vous considère avant tout comme des êtres humains », a-t-il lancé aux prévenus, leur proposant de « dialoguer », y compris en se rendant dans leur prison s’ils y étaient prêts. « Moi aussi, je pense que certaines des alliances de la France sont scandaleuses. Mais comment avez-vous pu penser que la mort de centaines de gens ici pouvait compenser celles de gens là-bas ? La vengeance, on n’en so rt jamais », a lancé le sexagénaire, au bord des larmes. Lors de son témoignage vendredi 22 octobre, Georges Salines a aussi affirmé vouloir «  ( s’)engager dans des actions de justice restaurative avec les accusés, sans enjeu pénal, médiatique, et sans publicité ». « Je ne pardonne rien, mais j’attends aussi de ce procès qu’il puisse avoir un effet positif », y compris « pour les proches des accusés  », a-t-il expliqué.

    Refuser les amalgames religieux

    « Les premières victimes de votre croisade sont les musulmans eux-mêmes », a tenté d’expliquer aux accusés Hacène Ayad, père d’une victime du Bataclan et « beur de la deuxième génération ». Comme de nombreux témoins, il est « de culture musulmane » et ne tolère pas la revendication religieuse de ces attentats. Sans agressivité, tentant souvent de convaincre, nombreux ont sagement cité des poètes, des penseurs, des textes sacrés pour confronter la raison à ces actes macabres. « Ces monstres » auraient pu être « mes enfants », a réagi Nadia Mondeguer, mère de Lamia, assassinée à la Belle Équipe. Évoquant des « délinquants ultralibéraux », cette mère égyptienne s’est souvenue de son pays où l’on entendait un « Allah Akbar du vivant et pas celui mortifère qui accompagne des gestes assassins ». Là-bas, il lui a été « vital de raconter (s)on histoire en arabe », où on lui a répondu dans la même langue que « ce sont toutes les 130 victimes (1) qui sont des chahid (martyrs) mais ce mot a été confisqué ». « Vous avez cru que cet acte barbare allait nous pétrifier et nous anéantir, mais vous avez eu tort car il nous a galvanisés, il nous a rendus encore plus forts et p lus déterminés que jamais à défendre la liberté, la démocratie et l’envie de vivre ensemble dignement et dans la paix », a revendiqué Hacène Ayad.

    Des zones d’ombre éclairées par le procès

    Qui se souvenait, avant ces audiences, des blessés – physiques et psychologiques – qu’avaient suscités les trois explosions des kamikazes du Stade de France, fatales au seul Manuel Dias ? Qui avait eu vent de l’absence totale de reconnaissance par la hiérarchie militaire de la souffrance des treize gendarmes à cheval qui assuraient la sécurité à l’extérieur de l’enceinte et ont senti « le souffle » des deux premières bombes et vu «  les écrous voler » ? Du traumatisme profond de ces vendeurs d’écharpes d’origine serbe, victimes du troisième kamikaze aux abords du restaurant McDonald’s où ils étaient rassemblés en famille ? De cette troisième explosion intervenue à 21 h 53, plus d’une demi-heure après la première, qui aurait pu faire beaucoup plus de dégâts si François Hollande avait décidé d’interrompre le match France-Allemagne et renvoyé les spectateurs chez eux à la mi-temps… Chaque jour, au fil des audiences, un pan de l’histoire du 13 Novembre a été éclairé, précisé, gravé dans le marbre de la mémoire judiciaire grâce à la description par les enquêteurs des différentes scènes de crime, schémas à l’appui, ou aux récits de chacune des 400 victimes venues témoigner (sur 2 400 parties civiles désormais). « Ce sont les pièces d’un même puzzle qui se complète devant nous », résume l’historien Denis Peschanski, coresponsable du programme de recherche sur le 13 Novembre (lire entretien ci-après).

    Un puzzle qui révèle parfois des éléments nouveaux mais rares, tant l’enquête a été minutieuse, générant un dossier d’instruction fort d’un million de pages. Certains témoignages ont tout de même soulevé des interrogations. Comme celui de Tina, l’une des vendeuses d’écharpes, qui indique avoir croisé Salah Abdeslam près de sa voiture, aux abords du Stade de France, et même avoir discuté avec l’un des futurs kamikazes. Ceux de Jean-Charles, Tom et Helen, qui certifient avoir vu « quatre terroristes » mitrailler la foule dans le Bataclan, au lieu des trois retenus par l’enquête. Celui de Carole, qui a pointé l’attitude étrange et désinvolte d’un agent de sécurité de la salle de spectacle qui s’est d’abord barricadé seul derrière une porte, avant de refuser d’aider ceux qui tentaient de fuir vers les toits… Ces 17 policiers de la BAC 75, primo-intervenants au Bataclan, auxquels on a demandé de se taire par « devoir de réserve ». Seule certitude : aucune arme blanche n’a été retrouvée au Bataclan, ni de blessures constatées qui pourraient confirmer la présence de couteaux. Le président de la cour spéciale, Jean-Louis Périès, a tenu à répondre aux quelques témoins évoquant sans fondement des sévices, comme ayant besoin de rajouter du sauvage à l’horreur pour mieux l’accepter. Avec assurance, corroborant la parole d’experts et d’un policier, le magistrat a calmement rappelé s’attacher «  à la recherche de la preuve », et s’en tenir à des éléments tangibles.

    Des conséquences au-delà du 13 Novembre

    La mauvaise prise en charge, aujourd’hui encore, du stress post-traumatique et de nombreuses blessures intimes ont aussi été dévoilées pour la première fois à la barre. « Notre couple n’a pas survécu à ces attentats et à leurs conséquences », a ainsi raconté Marylin, blessée au Stade de France, faisant écho à l’immense difficulté pour les proches de comprendre le traumatisme des survivants. « Mon employeur m’a licenciée quand il a su que j’étais au Bataclan », a aussi témoigné Sandrine, 48 ans, provoquant la stupéfaction de la salle d’audience. Un cas isolé ? Malheureusement pas : Faustine, Jérome, Sophie ou Anne-Sophie raconteront la même expérience, quand des dizaines (centaines ?) d’autres s’avouent tout bonnement « incapables de travailler », six ans après. S’il n’était pas physiquement sur le banc des accusés, le fonds de garantie, chargé d’indemniser les victimes, a aussi été régulièrement évoqué à la barre, le plus souvent pour fustiger « la froideur » et « l’inhumanité » de ses procédures. Les deux principales associations de victimes, 13onze15 et Life for Paris, ont, elles, été souvent remerciées, ayant réussi à rassembler et soutenir des personnes submergées, souvent seules à la dérive.

    Les accusés entre provocations et retenue

    Bousculant la procédure, le président avait tenu à connaître en amont la « position par rapport aux faits reprochés » des accusés, le 15 septembre. Contre toute attente malgré son mutisme pendant l’instruction, Salah Abdeslam, seul représentant encore vivant des commandos, a pris la parole. Il a même saisi chaque occasion pour rappeler son engagement – « J’ai délaissé toute profession pour devenir un serviteur de l’“État islamique” » –, protester contre ses conditions de détention – « Cela fait six ans que je suis traité comme un chien » –​​​​​​​ ou justifier les attentats –​​​​​​​ « On a visé la France, la population, des civils, (…) parce que les avions français (en Syrie) ne font pas la distinction entre les hommes, les femmes et les enfants ». Après la diffusion de vidéos des terrasses meurtries, le 20 septembre, Abdeslam a aussi appelé au « dialogue », pour « éviter de nouveaux 13 Novembre », une sortie qualifiée de « provocatrice » par le président.

    Si, excepté Abdeslam, les accusés ont en majorité tenté de nier leur responsabilité dans les attaques meurtrières, ils ont gardé une parole prudente, voire respectueuse. Après cinq semaines exclusivement dédiées à l’expression des victimes, les magistrats et avocats demanderont à nouveau aux 14 prévenus de prendre la parole. D’expliquer l’inexplicable. « Je ne comprends pas comment on peut se lever un matin, enfiler une ceinture d’explosifs et faire ça. Et je ne sais pas si on aura des réponses », confiait Grégory, ex-otage dans le Bataclan, le 19 octobre.

     

    (1) Une 131e victime s’est donné la mort deux ans plus tard, le 19 novembre 2017.
     
     

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  • 27 000 lits supprimés depuis 2013

    5 800 lits fermés en 2020 !

    Véran annonce que 1 300 démissions ont été enregistrées au sein de la profession infirmière

    Des moyens pour la santé !

    Casse de l’hôpital public.

    20% des lits d’hôpitaux fermés faute de soignants

    Alors qu'une enquête révèle que 20% des lits d'hôpitaux sont fermés faute de soignants, Olivier Véran nuance le ras-le-bol de la profession. Pourtant, cette situation est causée par la casse de l'hôpital public, dont la crise sanitaire a aggravé les conséquences.

    Révolution Permanente >>>>>

     

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    Lits d'hôpitaux fermés faute de personnel : "Beaucoup de soignants sont laminés, broyés par le système", dénonce un syndicat infirmier

    Alors que selon une étude 20% des lits sont fermés dans les hôpitaux à cause du manque de soignants, le porte-parole d'un syndicat infirmier a estimé sur franceinfo que les personnels font face à "des conditions de travail de plus en plus difficiles".

    France Info >>>>>


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  • Extrême-droite

    Propagande pro-Zemmour sur TPMP :

    « Anasse Kazib n’a pas tort » démontre une chercheuse CNRS

    Suite à la critique de Anasse Kazib dénonçant la "propagande" de TPMP pour Zemmour, la chercheuse au CNRS Claire Sécail, spécialiste des médias, s'est intéressée au temps d'antenne accordé par la chaîne au probable candidat d'extrême-droite.

    Son analyse donne raison au cheminot.

    Révolution Permanente >>>>>


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  • Sur Facebook,

    l’autocensure des utilisateurs les plus modérés en politique

    De multiples études menées par le réseau social montrent que les personnes aux convictions tempérées, de droite comme de gauche, craignent de s’y exprimer sur les sujets politiques, laissant le champ libre aux messages les plus extrêmes.

    Le Monde >>>>>


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  • Plus c'est gros...

    Un million d’offres sur Pôle emploi,

    vraiment ?

    France Info >>>>>


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  • « Mieux vaut que tu ne saches pas » :

    les confortables revenus des dirigeants des coopératives agricoles

    Basta >>>>>


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  • Deuil. Prière pour des obsèques d’un autre genre

    Jeudi 28 Octobre 2021
     

    Dans le Loiret, un groupe de bénévoles lance une coopérative funéraire dans le but d’offrir aux proches des défunts des rites civils et des lieux de recueillement dignes.

     

    Si les coopératives funéraires sont légion outre-Atlantique, elles commencent seulement à éclore dans le paysage hexagonal.

    Dernier exemple en date, dans le Loiret, avec le regroupement Pour une ­alternative funéraire, dont les membres militent pour la création de «maisons des adieux ».

    Des lieux implantés au cœur de la cité, qui permettraient la tenue d’obsèques civiles dans le respect du rapport que chacun entretient avec la mort.

    « Les Français se disent majoritairement en dehors des religions, mais continuent pourtant de passer par l’église pour les obsèques, constate Nathalie Grenon, coordinatrice du projet qui pourrait aboutir dans les prochains mois.

    Seule l’incinération permet une alternative offrant un moment de ­recueillement collectif. Mais les locaux ne sont pas toujours adaptés et nous savons combien un rite funéraire mal préparé peut contrarier le deuil. »

     

    Cette recherche d’un rite funéraire adapté aux volontés du défunt, à celles des proches et des familles, trouve son origine dans un changement sociétal profond, celui du lieu du décès.

    « Il n’y a pas si longtemps, les gens mouraient chez eux, rappelle Nathalie Grenon. La famille, les voisins venaient autour du défunt, ils riaient, ils mangeaient, ils pleuraient. »

    Aujourd’hui, les gens meurent majoritairement à l’hôpital ou en Ehpad et, une fois le décès constaté, tout doit aller très vite.

     

    « Je suis contre la financiarisation de la mort »

    Si une alternative aux grandes entreprises de pompes funèbres est aujourd’hui possible, c’est grâce à la loi de 1993, votée et promulguée à l’initiative de Jean-Pierre Sueur, alors ministre du gouvernement Bérégovoy.

    L’actuel sénateur socialiste du Loiret y proposait de briser le monopole dont bénéficiaient les entreprises désignées par les collectivités locales.

    « On peut exercer toutes les activités funéraires en étant soit une entreprise à caractère privé, soit une société d’économie mixte ou encore une association, comme pour ces coopératives, explique le parlementaire. Il faut naturellement respecter toutes les règles de dignité et les règles liées à la crémation. »

    La loi oblige également les prestataires à déposer des devis types en mairie, afin de permettre aux familles de consulter, dans l’urgence, l’ensemble des offres funéraires.

    « Je suis contre la financiarisation de la mort. Les acteurs du secteur doivent militer pour une meilleure transparence en ce domaine, insiste Jean-Pierre Sueur. En cas de transgression des règles, leur habilitation délivrée par la préfecture doit pouvoir leur être retirée. »

     

    Parallèlement à ce projet de coopérative funéraire, Nathalie et ses compagnons animent des « apéros mortels » sur le modèle des « cafés mortels », nés en Suisse romande, au début des années 2000.

    Le premier a eu lieu le 14 octobre, dans un bistrot populaire d’Orléans.

    Une trentaine de personnes, souvent âgées, parfois veuves, s’y pressaient.

    Parmi les nombreuses interventions, un participant militait pour la création de « cimetières où il fait bon vivre ».

     

    Danser la samba dans un funérarium

    Une autre évoquait les discussions avec ses enfants afin « de partir en paix ».

    Pour la journaliste Sarah Dumont, fondatrice du site Happyend.life et auteure de l’ouvrage de référence Un enterrement comme je veux !  (éditions Eyrolles, 198 pages, 14 euros), cet intérêt pour les rites funéraires ne tient pas du hasard.

    « Avec la perte des valeurs religieuses et une hausse des crémations, aujourd’hui, un tiers des cérémonies sont civiles.

    Du coup, il y a un fort besoin de reprendre le pouvoir, de devenir acteur des obsèques de ses proches, souligne l’auteure qui a également donné naissance à un annuaire des acteurs de confiance du funéraire et du deuil.

    Je connais des gens qui ont dansé la samba dans un funérarium, qui ont chanté. Pour les obsèques d’un enfant, les proches ont décoré la salle avec des objets de sa chambre, une trottinette, des préservatifs qui dépassaient d’une poche… »

    L’important étant, selon elle, que tout le monde s’y retrouve : «N’oublions pas que les funérailles sont faites pour les vivants. »

     

    Selon tous ces acteurs et militants de l’alternative funéraire, le problème de l’information se pose clairement.

    « Il faut rappeler que les proches ont vingt-quatre heures pour prendre une décision, insiste Jean-Pierre Sueur. Il faut qu’ils aient tous les moyens pour prendre la bonne décision. »

     


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  • La peur de l'abstention ou du Boycott...

    La grande intox a commencé...

     

    Présidentielle 2022.

    À gauche, la tentation du vote utile

    Fondation Jean Jaurès >>>>>

     

    Présidentielle 2022 : les électeurs de gauche tentés par un "vote utile" pour Macron, selon une étude

    Pour la directrice de BVA Opinion, cette mécanique est "fondée sur une idée centrale: celle que la gauche ne pourra pas - en l'état actuel des choses - figurer au second tour de cette élection présidentielle".

    France Info >>>>>


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  • Déserts médicaux.

    Le cri d'alarme d'un médecin de campagne

     

    Une nuit de début octobre, Frédérick Stambach a constaté le décès d’un homme qui n’avait pu être pris en charge à cause des insuffisances du système de santé local.

    L’intervention de trop pour ce généraliste en Haute-Vienne qui a adressé à l’Humanité une lettre coup de poing où il appelle à renverser les politiques austéritaires :  

    « Nos gouvernements ont sciemment organisé le chaos sanitaire »

    écrit-il.

     

     

    Médecin généraliste à Ambazac, Frédérick Stambach est ce que l’on peut appeler un praticien aguerri.

    À 39 ans, dont huit à exercer dans cette commune rurale voisine de Limoges, à la jointure de la Haute-Vienne et de la Creuse, le docteur a l’agenda de consultations rempli plus que de raison et le téléphone en surchauffe permanente.

    À ses rares heures perdues, le thérapeute, qui endure chaque jour les conséquences d’un désert médical, se mue en citoyen engagé au chevet de notre système de santé au sein du collectif Ateliers pour la refondation du service public hospitalier (1).

    Aguerri, il pensait l’être.

    Jusqu’à ce soir d’octobre et la constatation inhumaine de ce décès.

    « J’avoue avoir mis plusieurs jours à m’en remettre », glisse-t-il dans le courrier adressé à l’Humanité le 13 octobre.

    « J’ai eu l’impression d’entrevoir notre futur à la campagne car déjà nous n’y arrivons plus et la situation ne va faire que s’aggraver…

    L’angoisse est générale chez les patients et les soignants face à cette situation », souligne-t-il.

    Avant de reprendre :

    « L’élection de l’année prochaine m’a donné envie de lancer ce bien modeste cri d’alerte. Ce gouvernement nous entraîne dans l’abîme sanitaire. »

    Émouvant, son témoignage l’est assurément tant ses constatations rigoureuses prennent aux tripes.

    Nous publions donc son « j’accuse », que lui voit aussi comme « une sorte d’hommage pour ce patient mort seul, alors qu’il aurait dû être à l’hôpital».

     

    (1) Le collectif a publié Soigner - Manifeste pour une reconquête de l’hôpital public et du soin. C & F Éditions.

     

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    J’accuse notre gouvernement et ses prédécesseurs d’être responsables de la destruction de notre système de santé au point que, en 2021, des patients meurent en France faute d’une prise en charge élémentaire.

    Je les accuse d’avoir organisé sciemment le chaos sanitaire à venir et, pire, de l’avoir aggravé en pleine pandémie.

    Le résultat pour nos concitoyens sera de l’angoisse et des milliers de morts inévitables dans les années à venir.

     

     

    Sur mon vaste secteur d’astreinte, correspondant au quart nord-est de la Haute-Vienne, j’ai été amené à réaliser une intervention dans la nuit du 7 au 8 octobre qui condense l’ensemble des dysfonctionnements de notre système de santé.

    Un patient de 62 ans a été retrouvé sans vie à son domicile, se situant à une heure de route de mon cabinet.

    Il faisait depuis plusieurs mois des allers-retours aux urgences, dont le dernier datait d’une semaine.

    Le courrier de sortie, que j’ai pu consulter, montrait que son état clinique comme biologique était très préoccupant et aurait nécessité une hospitalisation.

    Malheureusement, n’ayant aucun lit disponible, mon confrère se voyait contraint de le renvoyer à domicile avec un rendez-vous rapproché.

    On en est là tant que le patient tient debout et, devant l’absence de solution hospitalière, on “temporise”.

    Premier dysfonctionnement structurel.

     

     

    Le patient vit seul, en pleine campagne limousine, dans un désert médical : en quelques années, le nombre de médecins généralistes autour de cette commune est passé de 11 à 2.

    Donc, personne pour assurer la surveillance du patient ou pour négocier une hospitalisation rapide.

    Le patient reste donc sans surveillance, chez lui.

    Deuxième dysfonctionnement structurel.

     

     

    Ce patient démuni décède “brutalement”, le matin, pour n’être découvert que vers 16 heures, par sa famille venue de Paris exceptionnellement ce jour-là.

    L’astreinte commençant à 20 heures, il faudra attendre que je puisse arriver à plus de 22 heures, mobilisant plusieurs heures deux équipes de gendarmerie qui se relaieront, la famille ne pouvant toucher au corps tant que la preuve du décès “naturel” n’a pas été apportée.

    Ainsi, elle devra se contenter d’apercevoir le corps à moitié tombant de son lit pendant plus de six heures.

    Une inhumaine et inutile souffrance supplémentaire.

    Troisième dysfonctionnement structurel.

     

    Cette histoire est comme une fenêtre ouverte sur notre futur.

    Le nombre de généralistes va continuer à diminuer, amenant inexorablement la situation, déjà critique, à s’aggraver.

    Même en pleine ville.

    De plus, les pharmacies étant manifestement jugées trop nombreuses, les dispositions prises par notre gouvernement assurent la fermeture sournoise des officines : environ une pharmacie ferme tous les deux jours.

    Il faut ajouter à cela la baisse constante des capacités hospitalières.

    Ainsi, nous vivrons tous cette situation de plus en plus fréquemment, des personnes mourant seules, des familles abandonnées, faute de prise en charge.

     

    Ils savent, et pourtant ils continuent

     

    L’angoisse est terrible pour les citoyens de ces territoires, comme pour les soignants restants, saturés, qui voient les cabinets fermer les uns après les autres.

    Ils nous demandent souvent :

    “Mais comment va-t-on faire pour se soigner maintenant ?”

    Nous ne savons pas, nous n’avons plus de solution à l’échelle locale.

    La réponse ne peut être que collective, donc politique.

     

     

    Car il ne s’agit pas d’un malentendu, cette situation est le fruit d’une stratégie délibérée, malgré les nombreuses alertes depuis plus de vingt ans.

    Tout est écrit, tout est sur la table, ils savent.

    Et pourtant, ils continuent.

    Il est vrai qu’ils (elles) ne sont jamais concernés par les décisions qu’ils imposent pourtant à leurs concitoyens.

    Imagine-t-on un ancien président sans médecin traitant, ou un ancien ministre de la Santé attendant sur un brancard quarante-huit heures aux urgences ?

    Ou même un de leurs proches ?

    Bien sûr que non, leur carnet d’adresses et leurs moyens financiers les prémunissent de ce genre de mésaventure, qui ne concerne que les “sans-dents”.

     

    La vérité est crue : les plus pauvres, les plus âgés et a fortiori les plus pauvres âgés subiront violemment la destruction de notre système de santé, jusqu’à entraîner leur mort prématurée.

    Il n’y a plus d’excuse pandémique, actuellement la pression liée au Sars-CoV-2 est inexistante sur le territoire métropolitain.

    Lorsqu’on sait que la politique de fermeture de lits a continué en pleine pandémie historique, qu’il y a encore moins de soignants en poste comparé à 2020, on comprend que rien, plus rien, ne pourra les faire sortir de leur trajectoire mortifère.

    Car, il faut le dire, cette politique est une politique de destruction des plus fragiles.

    Est-ce cela, le but inavoué ?

    Est-ce cela, l’objectif du macronisme, dans le droit-fil du sarkozysme, puis du hollandisme ?

    Une sorte de malthusianisme social ?

     

    La question mérite d’être posée,

    tant les politiques suivies sur le plan économique et social sont d’une redoutable cohérence : l’épidémiologie a prouvé depuis longtemps que, plus les conditions socio-économiques se dégradent, en particulier les inégalités de revenus, plus la population est en mauvaise santé dans son ensemble, riches compris.

    Donc, d’un côté, on détruit la santé de la population et, de l’autre, on détruit le système de santé (médical et médico-social à l’agonie), qui pouvait lui venir en aide.

     

     

    Une véritable stratégie de l’angoisse

    De plus, le gouvernement actuel semble prendre plaisir à maintenir dans une angoisse existentielle les plus démunis (retraités, chômeurs) avec des tracasseries administratives supplémentaires, agrémentées de baisses de revenus brutales.

    Pour couronner le tout, la population intègre petit à petit qu’en cas de problème de santé, elle aura le plus grand mal à se faire soigner : il s’agit d’une véritable stratégie de l’angoisse.

    Comment nomme-t-on une politique suivie avec un tel acharnement ?

    Et ceux qui la défendent ?

    Des criminels ?

    Des incapables ?

     

    Nous, soignants, ferons notre part dans le chaos qui vient.

    Mais il est urgent de sortir la santé de considérations budgétaires techniques.

    Il n’y a rien de plus politique que la santé, il faut la connecter avec les grandes questions socio-économiques contemporaines, notamment avec le carcan des traités européens.

    La période électorale qui s’ouvre pourrait être propice à une telle prise de conscience, notamment après la crise du Sars-CoV-2 et la mise en lumière de notre dénuement. 

    Sinon, nous n’aurons plus qu’à contempler les sourires satisfaits de ceux qui poursuivront, bien à l’abri, leurs destructions cinq années supplémentaires.

     

    (Les intertitres sont de la rédaction).

     

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