• Karambolage (Arte) : L'internationale

    de 2'10 à 9'45

    Arte Vidéo >>>>> environ 11 minutes 20 secondes...

     

    Wikipédia >>>>>


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  • Exterminez toutes ces brutes

    de Raoul Peck

     

    (Vidéo 4 épisodes)

    Arte >>>>>

    Dans une puissante méditation en images, Raoul Peck montre comment, du génocide des Indiens d'Amérique à la Shoah, l'impérialisme, le colonialisme et le suprémacisme blanc constituent un impensé toujours agissant dans l'histoire de l'Occident.

    "Civilisation, colonisation, extermination" : trois mots qui, selon Raoul Peck, "résument toute l'histoire de l'humanité". Celui-ci revient sur l’origine coloniale des États-Unis d’Amérique pour montrer comment la notion inventée de race s'est institutionnalisée, puis incarnée dans la volonté nazie d'exterminer les Juifs d'Europe. Le même esprit prédateur et meurtrier a présidé au pillage de ce que l'on nommera un temps "tiers-monde".

    Déshumanisation
    Avec ce voyage non chronologique dans le temps, raconté par sa propre voix, à laquelle il mêle celles des trois auteurs amis qui l'ont inspiré (l'Américaine Roxanne Dunbar-Ortiz, le Suédois Sven Lindqvist et Michel-Rolph Trouillot, haïtien comme lui), Raoul Peck revisite de manière radicale l’histoire de l'Occident à l'aune du suprémacisme blanc. Tissant avec une grande liberté de bouleversantes archives photo et vidéo avec ses propres images familiales, des extraits de sa filmographie mais aussi des séquences de fiction (incarnées notamment par l’acteur américain Josh Hartnett) ou encore d'animation, il fait apparaître un fil rouge occulté de prédation, de massacre et de racisme dont il analyse la récurrence, l'opposant aux valeurs humanistes et démocratiques dont l'Europe et les États-Unis se réclament. "Exterminez toutes ces brutes", phrase prononcée par un personnage du récit de Joseph Conrad Au cœur des ténèbres, et que Sven Lindqvist a choisie comme titre d'un essai, résume selon Raoul Peck ce qui relie dans un même mouvement historique l'esclavage, le génocide des Indiens d'Amérique, le colonialisme et la Shoah : déshumaniser l'autre pour le déposséder et l'anéantir. De l'Europe à l’Amérique, de l'Asie à l’Afrique, du XVIe siècle aux tribuns xénophobes de notre présent, il déconstruit ainsi la fabrication et les silences d'une histoire écrite par les vainqueurs pour confronter chacun de nous aux impensés de sa propre vision du passé.

    Réalisation :

    • Raoul Peck

    Pays :

    • France

    • Etats-Unis

    Année :

    • 2021


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  • L’unification du syndicalisme de lutte trotte dans la tête de certains responsables syndicaux

    L’unification de la FSU, de Solidaires et de la CGT n’est pas pour demain. Mais ces derniers mois, la question s’est invitée dans des débats et prises de position. Ici dans le congrès d’une fédération, là dans celui d’une organisation nationale interprofessionnelle. Cette semaine à Metz, c’est au tour de la FSU de la mettre à l’ordre du jour de son congrès et de lui faire franchir une étape.

    Rapports de force >>>>>


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  • Élections, piège à cons ...

    « Elections, piège à cons », c’était un des slogans de Mai 68, et plus de 50 ans plus tard, ce slogan continue à interpeller. En effet, face au caractère foncièrement insatisfaisant de l’offre politique, face aux éternels deuxièmes tours avec Marine Le Pen et au rituel impératif de « faire barrage au RN », et vu ce qu’il advient de leurs promesses électorales une fois que les candidats sont élus, on se pose la question : « est-ce que ça vaut vraiment la peine de voter ? »

     

    Entre les lignes , entre les mots >>>>>


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  • La transmission de la mémoire

    des camps de concentration

    jugée prioritaire par les Français

     

    Mercredi 26 Janvier 2022

    Jean-Jacques Régibier - L'Humanité >>>>>

     

    Une enquête Ipsos portant sur le camp de concentration du Struthof en Alsace, révèle que, pour une immense majorité de Français, transmettre aux jeunes générations la mémoire de ce qui s’est passé dans les camps de la mort nazis est un enjeu central pour ne pas reproduire les crimes du passé.

    Décryptage de cette enquête.

     
     
     
     

    Ouvert en mai 1941 sur ordre de Himmler,

    le camp de Natzweiler-Struthof

    situé dans le Bas-Rhin, a été le seul camp de concentration de l’Allemagne nazie en territoire français.

    Une majorité des détenus qui y ont été acheminés, venait au départ d’URSS et de Pologne, parmi eux des prisonniers de guerre, puis au fur et à mesure, de toute l’Europe.

    Il s’agissait pour la plupart de résistants belges, norvégiens, luxembourgeois et français. Les prisonniers d’origine juive, venus surtout de Hongrie et de Pologne, ont représenté 11 % des détenus du Struthof.

     

    Pendant toute la durée de la guerre, le camp a été un lieu d’exécutions massives et de crimes de guerre.

    Les gardiens, hommes et femmes, n’étaient pas tous des SS.

    Sur les 2 200 qui ont tenu le camp en 1941 et 1945, 800 appartenaient à la Wehrmacht, l’armée régulière du troisième Reich.

    Sur les 52 000 déportés au Struthof durant cette période, 17 000 à 18 000 y sont morts, exécutés, gazés, ou morts d’épuisement ou des mauvais traitements.

     

    Moins de 10 témoins qui vivent encore

    On voit aujourd’hui encore sur le site parfaitement conservé, avec ses baraquements et son enceinte de fils de fer barbelés, la chambre à gaz, la potence destinée aux exécutions, et le four crématoire utilisé pour faire disparaître les cadavres, tels que la patrouille de la troisième division d’infanterie américaine les découvrira le 25 novembre 1944, dans un camp qui venait d’être vidé de ses occupants.

    La plupart des détenus avaient été acheminés vers le camp de concentration de Dachau, mais beaucoup, devant l’avancée des troupes alliées, avaient déjà été exécutés par les SS dès le mois de septembre 1944.

    En trois jours, du 31 août au 2 septembre, 92 femmes et 300 hommes, essentiellement des résistants français, ont ainsi été assassinés au Struthof, exécutés d’une balle dans la nuque puis incinérés dans le four crématoire.

     

    « Les témoins de ce qui s’est passé ici sont moins de dix à vivre encore.

    Le rôle d’un lieu comme le Struthof va prendre de plus en plus d’importance.

    Il faut anticiper ce rôle »,

    explique Guillaume d’Andlau, le directeur du Centre européen du résistant déporté-Struthof.

    C’est ce que confirme l’enquête commandée à IPSOS par l’Office des anciens combattants et victimes de guerre (1).

     

    Aucune rupture générationnelle

    Il n’existait jusque-là aucun indicateur pour évaluer l’importance de la transmission de la mémoire des camps, ni quelles sont les modalités de cette transmission et le rôle que jouent, dans ce contexte, les lieux de mémoire comme le Struthof.

    « Ce qui nous a surpris c’est l’importance que les Français accordent à la transmission de la mémoire des camps, avec une grande homogénéité des réponses, quelle que soit la catégorie de population, les régions d’origine, l’âge, les catégories socioprofessionnelles ou le niveau d’études. Il y a vraiment un plébiscite sur cette question », constate Guillaume d’Andlau.

     

    Selon l’enquête IPSOS en effet, 93 % des personnes interrogées jugent que le sujet de la transmission de la mémoire des déportés aux jeunes générations est un sujet central, et parmi eux, 43 % qui le jugent prioritaire.

    Cette exigence vaut aussi bien pour les plus jeunes – 90 % pour les moins de 35 ans – que pour les personnes plus âgées – 95 % pour les 60 ans et plus.

    On ne constate donc aucune rupture générationnelle dans ce désir de maintenir vivante la mémoire des camps.

     

     Cela confirme que des sites comme celui du Struthof ont une vraie utilité.

     

    Même consensus si l’on prend en compte le niveau d’études des personnes interrogées : 92 % de ceux qui possèdent un diplôme supérieur au baccalauréat et 91 % de ceux qui ont un diplôme inférieur au bac, jugent centrale cette transmission de la mémoire.

    On pourrait penser que cette exigence est plus forte pour les habitants de la région où est implanté le Struthof, qui sont censés mieux connaître le site, mais c’est en réalité l’inverse : si 43 % des Français font de la transmission une question « prioritaire », ils ne sont que 37 % dans le Grand Est et 36 % en Alsace.

     

    Pour assurer la transmission

    À la question de savoir pour quelles raisons il est important de transmettre la mémoire des déportés aux jeunes générations, les Français estiment majoritairement (57 %) qu’il s’agit avant tout de ne pas reproduire les erreurs du passé.

    Toutes les catégories sociales sont d’accord sur ce point.

     

    Vient ensuite le souhait « d’honorer les combattants et les victimes » (40 %).

    Les autres raisons (mieux comprendre le passé, aider à mieux vivre ensemble, construire une mémoire nationale ou européenne commune) sont jugées plus secondaires.

     

    Pour assurer cette transmission, les personnes interrogées privilégient deux moyens principaux : la visite des sites des anciens camps de concentration et d’extermination nazis (51 %), et les témoignages des anciens déportés (37 %).

    Le visionnage de documentaires ou la visite des musées est jugé moins importante (respectivement 26 et 23 %), et encore moins importante, les réseaux sociaux (13 %) ou les films de fiction (11 %).

     

    « Savoir que la découverte du site apparaît comme l’outil principal de transmission de la mémoire a pour nous une grande importance parce que cela confirme que des sites comme celui du Struthof ont une vraie utilité », explique le directeur du Centre qui voit dans ces chiffres une confirmation de l’impact des politiques menées depuis 20 ans par les sites de mémoire, mais aussi par l’Éducation nationale et les collectivités pour soutenir et financer les déplacements, notamment ceux des jeunes.

     

    Au Struthof,

    la moitié des 200 000 visiteurs annuels sont des scolaires

    Si le témoignage des rescapés des camps de la mort apparaît également crucial, il l’est moins pour les plus jeunes qui ont eu moins accès à ces rencontres directes en raison de la disparition progressive des témoins.

    « Le témoignage audiovisuel restera, mais ça n’a pas le même impact que de rencontrer dans une salle de classe une personne qui par son cœur et par ses émotions peut parler de ce qu’il a vécu », note Guillaume d’Andlau qui souligne, en général, le rôle crucial de l’Éducation nationale.

     

    Au Struthof, si l’on prend comme année de référence 2019 (depuis, les chiffres sont perturbés par les périodes de fermeture dues au Covid), la moitié des 200 000 visiteurs étaient des scolaires.

    « Ce qui me frappe pour les jeunes c’est la confrontation avec le four crématoire par exemple. On a des jeunes qui ont vu des centaines de morts à la télévision, des choses horribles, mais qui là sont confrontés aux signes tangibles, assez émotionnels, d’une réalité. C’est ce qui fait l’importance d’un site comme celui-ci et comme d’autres ».

     

    Passer du papier glacé du livre ou de l’écran de télévision cinéma à cette réalité, c’est particulièrement important pour les scolaires et pour les classes d’âge où, pour certains, c’est la confrontation avec la mort dans ce qu’elle a de plus visible » observe le directeur du Struthof.

    Pour lui, cette découverte des camps de la mort revêt une importance toute particulière dans un contexte du retour des thèses négationnistes.

    « Un lieu comme le Struthof est un moyen de faire comprendre ces dérives. C’est une étape. Dans une région qui est pas mal marquée par le retour de tags antisémites et racistes, il faut qu’on comprenne bien que le Struthof n’est pas simplement une page d’histoire », insiste-t-il.

     

    (1) Enquête réalisée en ligne, du 19 au 29 novembre 2021, auprès de 1.027 personnes constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 18 ans et plus, et de deux suréchantillons de la population du Grand Est et des deux départements alsaciens.
     
     

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  • Arte : Deux documentaires ...

    Les Marches de la mort

    Arte >>>>>

    Les résistants de Mathausen

    Arte >>>>>


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  • Plus d'un million de livres d'occasion :

    un trésor de lecture dans un entrepôt de l'Essonne

     

    L’enseigne RecycLivre s’est spécialisée dans la vente de livres d’occasion en France.

    https://www.recyclivre.com/

    Une alternative au marché du neuf, qui met en avant l’écologie et la solidarité. 

    David Lorrain, fondateur de RecycLivre, répond aux questions de l'Humanité

     

    Comment est née  RecycLivre ? 

    DAVID LORRAIN

    L'idée de recycler est venue tout simplement j'habitais dans un appartement à Paris qui n'était pas très grand.

    J'ai cherché une solution pour pouvoir donner mes livres facilement, quelqu'un qui vienne les chercher à domicile, et je n'en ai pas trouvé.

    Je n'ai pas eu envie, évidemment, de jeter mes livres à la poubelle.

    Et donc, je me suis dit que si j’avais ce problème, peut-être que d’autres rencontraient le même.

    C’est ainsi qu'est né le premier service de collecte gratuite de livres à domicile.

    Soit les personnes nous contactent, car elles ont des livres à donner, et donc nous venons les collecter gratuitement, soit elles cherchent à les vendre, et dans ce cas nous avons une application de rachat qui s’appelle RecycLivre achète

     

    Pourquoi est-il important de donner une seconde vie aux livres ? 

    DAVID LORRAIN

    Comme tous les autres objets qui peuvent être réutilisés, il faut éviter d’en produire des nouveaux.

    Chez RecycLivre, nous faisons notre bilan carbone de manière régulière, et on a montré que produire un livre neuf, génère à peu près 800 grammes de CO2, contre 400 grammes pour un livre d’occasion via RecycLivre.

    Il faut également savoir que produire un livre neuf nécessite l’équivalent d’une baignoire remplie d’eau. 

     

    De plus, il y a un aspect économique.

    Les prix sur notre site Internet commencent à partir de 4 euros et la moyenne est à peu près à 7 euros, sachant qu'un livre neuf, c'est en moyenne 14 euros.

    Régulièrement, nous avons des clients qui nous disent, par exemple : “avec ma petite retraite, merci d'exister grâce à vous, je peux acheter trois livres alors que sinon je devrais me contenter d'un seul”. 

     

    Qu'est-ce que la période du Covid a changé pour vous ? 

    DAVID LORRAIN

    Depuis le Covid, nos ventes s’accélèrent et de nouveaux clients nous ont découvert.

    Un an après, ces clients sont toujours là.

    Je pense que les gens ont pris le temps de s’interroger, et se sont questionnés sur leurs modes de consommation.

    Certains ont découvert qu'il y avait des alternatives au neuf, des alternatives françaises aussi, qui payent leurs impôts en France, et qui font les choses correctement pour l’homme et la planète. 

     


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  • Révélations sur les grands donateurs

    de la campagne d’Éric Zemmour

     

    Grâce à des documents internes de la campagne d’Éric Zemmour, Mediapart a pu identifier 35 de ses grands donateurs.

    Parmi eux, Chantal Bolloré, la sœur du milliardaire Vincent Bolloré, qui siège au conseil d’administration du groupe.

    Premier volet de notre série sur les soutiens du candidat.

     

    Sébastien Bourdon, Ariane Lavrilleux et Marine Turchi

    20 janvier 2022 - Médiapart >>>>>

     
     
     

    Un meeting à plus de 500 000 euros au parc des expositions de Villepinte, des déplacements aux quatre coins de la France, un QG de campagne dans le huppé VIIIarrondissement de Paris, à deux pas des Champs-Élysées.

    Comment Éric Zemmour finance-t-il sa campagne avec un parti créé seulement le mois dernier ? 

     

    S’il l’on en croit l’équipe du candidat d’extrême droite, un tiers des ressources proviendrait des adhérents à son mouvement Reconquête!.

     

    Avec une moyenne de « 700 à 800 adhésions par jour », le parti aurait réussi à recruter, à trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, « 80 000 adhérents ». Soit une manne d’au moins 2,4 millions d’euros, avec des adhésions de base à 30 euros.

     

    À cela s’ajoutent les dons récoltés par les « Amis d’Éric Zemmour », qui ont obtenu leur agrément d’association de financement politique le 31 mai.

     

    « On est à environ 6 millions d’euros » de dons, assure à Mediapart Julien Madar, responsable des financements de la campagne, sans apporter aucune preuve écrite à ses estimations.

    Selon lui, « plus de 25 000 personnes » auraient donné, et 75 % des dons ne dépasseraient pas 150 euros.

    Des chiffres qui démontrent l’« adhésion populaire » au profit d’Éric Zemmour, selon cet ancien banquier d’affaires passé chez Rothschild.

     

    Le 10 décembre dernier, la radio Europe 1 – propriété de Vincent Bolloré – s’enthousiasmait du « jackpot » de « plus de 2 millions d’euros » qu’aurait amassé l’équipe d’Éric Zemmour.

    Sa cagnotte aurait donc gagné 4 millions d’euros supplémentaires en un mois.

    Un montant colossal, si l'on compare aux sommes collectées par ses concurrents.

    Jean-Luc Mélenchon, par exemple, n’avait réuni au 31 décembre qu’un million d’euros de dons et Yannick Jadot 200 000 euros, selon La Lettre A.

    En 2017, Emmanuel Macron avait recueilli, à un mois du premier tour, 9 millions d’euros de dons. 

     

    Ces chiffres ont-ils été artificiellement gonflés pour construire l’image d’un candidat crédible et proche du peuple ?

    Selon nos informations, Éric Zemmour a en tout cas très tôt misé sur de grands donateurs, issus des milieux d’affaires, pour financer sa campagne.

    Grâce à une série de témoignages et de documents internes – dont la liste des 1 000 invités VIP au meeting de Villepinte –, Mediapart a pu retracer les dîners de levées de fonds organisés dès le mois de mai, et identifier 35 des grands donateurs.

    Ils ont donné entre 1 000 et 7 500 euros à l’association de financement du candidat ou à Reconquête! (le montant des dons est plafonné à 4 600 euros pour la campagne d’un candidat et à 7 500 euros par an pour un parti – qui peut lui-même prêter des fonds au candidat).

    Plusieurs ont prêté entre 100 000 et 200 000 euros. 

     

    Ces documents offrent un aperçu inédit des coulisses de la campagne d’Éric Zemmour et éclairent la sociologie de ses premiers cercles.

    Savoir qui soutient et finance ce nouveau candidat et son parti tout neuf relève de l’intérêt démocratique et général.

     
     

    De grands donateurs issus des milieux financiers et d’affaires

    Les grands donateurs que nous avons identifiés sont cadres dans des banques, fonds d’investissement, hedge funds.

    Certains sont des Français expatriés à l’étranger (Royaume-Uni, Suisse, Hong Kong, Maroc).

    On trouve pêle-mêle

    un investisseur dans le secteur des technologies qui a auparavant travaillé une dizaine d’années au sein du groupe Bolloré ;

    le directeur d’une entreprise américaine de services financiers, qui faisait partie de l'équipe dirigeante de la section LR (Les Républicains) au Royaume-Uni ;

    le directeur exécutif d’une banque d’investissement internationale ;

    le patron d’une entreprise parisienne spécialisée dans l’optimisation de la visibilité en ligne de points de vente ;

    un responsable de la conformité d’une banque d’investissement à Genève ;

    le PDG d’une des premières sociétés d’intermédiation financière ;

    un consultant finance expatrié et membre de la Fondation Napoléon à Paris.

     

    Parmi les gros contributeurs également, de nombreux cadres évoluant dans des cabinets de conseil, des groupes industriels ou dans le secteur immobilier.

    Ont ainsi mis la main à la poche

    un manager « senior » au sein du géant pharmaceutique américain Johnson & Johnson,

    un responsable marketing et développement commercial dans le secteur des télécommunications,

    un entrepreneur dans le domaine des télécoms et dirigeant d’une société de conseil,

    plusieurs promoteurs immobiliers.

    Figure enfin un certain nombre d’avocats d’affaires ou fiscalistes, en poste dans de grands cabinets français ou internationaux. 

     

    Dans cet univers très masculin, un nom attire l’attention :

    celui de Chantal Bolloré, la sœur du milliardaire Vincent Bolloré ayant bâti un empire médiatique réactionnaire allant de l’audiovisuel à l’édition et employait, jusqu’en septembre, Éric Zemmour sur sa chaîne CNews.

    Jointe par Mediapart, Chantal Bolloré, qui siège au conseil d’administration du groupe familial, ne se souvient pas avec précision du montant de son virement.

    « Je pense que c’est 1 000 euros », indique-t-elle, avant de mettre fin à l’interview, expliquant qu’elle ne « tien[t] pas à en parler ».

    « C’est un soutien comme des centaines d’autres », réagit Julien Madar, précisant qu’il s’agit d’un « don personnel » et que Vincent Bolloré n’a quant à lui pas donné.

     

    Comment fonctionne la « machine » à dons Zemmour ?

    Le pôle « financements » travaille sous la houlette de Julien Madar, directeur général de Checkmyguest (qui propose à la location à Paris près de 800 appartements haut de gamme).

    Lors de la dernière campagne présidentielle, cet entrepreneur et investisseur de 32 ans était apparu parmi les invités d'un dîner de soutiens d’En Marche!, aux côtés de personnages de premier plan comme des cadres du cabinet de conseil McKinsey.

    « J’avais un peu travaillé sur le financement des start-up, c’était vraiment une pure consultation », minimise-t-il.

    Aujourd’hui, il pilote les levées de fonds de la campagne Zemmour.

    En septembre, lorsque son nom avait été révélé par Radio France, il avait juré à Mediapart qu’il avait seulement, à la demande de Sarah Knafo, mis à disposition des Amis d’Éric Zemmour une boîte aux lettres – à l’adresse de sa société – pour « dépanner » l’association.

    « À l’époque, mon rôle n’était pas public et n’avait pas vocation à l’être. Mon engagement n’avait aucun lien avec ma société », justifie-t-il aujourd’hui à Mediapart.

     

    En parallèle, des petites mains s’activent pour collecter des dons, en mettant à profit les réseaux de chacun.

    Comme Tom Didi, jeune juriste et entrepreneur, qui se présente comme membre des Amis d’Éric Zemmour et de Reconquête!.

    Cet électron libre affirme donner un coup de main « à temps partiel » en parallèle de ses activités professionnelles.

    « Je fais mon travail dans l’ombre. Je récolte les parrainages et les financements que je peux récolter. Je ne m’affiche pas, le travail est mieux fait lorsqu’on est dans l’ombre », raconte-t-il, sans vouloir divulguer de chiffres.

     

    En avril, il a écrit à Éric Zemmour sur son adresse courriel professionnelle au Figaro« un échange d’idées, intellectuel » –, puis « de fil en aiguille », « par plusieurs intermédiaires », il s’est investi.

    « C’est la première fois que je m’engage politiquement », assure-t-il.

    Il a fait un don, avant de démarcher parmi ses contacts : « Je connais des gens qui ont de l’argent, j’essaye de savoir un peu plus leurs idées et si ça matche, je leur demande s’ils voudraient faire un don pour la campagne, je dis que c’est défiscalisé – des arguments qui peuvent amener à donner. Puis ces personnes peuvent elles-mêmes en solliciter d’autres. »

     

    Sur la liste des invités « VIP » de Villepinte figurent également des « poissons pilotes », qui ne contribuent pas financièrement eux-mêmes, mais mettent à profit leur carnet d’adresses.

    Comme Patrick, à la tête d’une société spécialisée dans le conseil en levée de fonds.

    Contacté par Mediapart, il requiert expressément l’anonymat pour raconter le coup de main donné à la campagne.

    « J’ai des clients de gauche, de droite, je ne souhaite pas apparaître. Je ne suis pas le militant qui va aller coller des affiches et voit Zemmour comme un dieu vivant. Mon job consiste à présenter des gens à des gens. J’ai des amis qui aiment Zemmour, je les présente », dit-il, assurant avoir aussi prêté main-forte à « une boîte macroniste ».

    Issu d’une famille de pieds-noirs, fils d’un militant du RPR, petit-fils de « gardiens d’immeuble HLM à Vitry-sur-Seine », il se reconnaît dans « l’histoire personnelle et familiale » d’Éric Zemmour.

    « Il a eu un vécu similaire. Et en tant que pieds-noirs, on soutient des pieds-noirs. »

     

    Des dîners de levées de fonds dès le mois de mai

    Selon nos informations, entre mai et novembre 2021, une série de dîners de levées de fonds ont été organisés, à Paris mais aussi à l’étranger (Londres, Genève).

    Jérémie Jeausserand, avocat fiscaliste parisien, a été à l’initiative de trois de ces soirées mondaines.

    Contacté par Mediapart, il n’a pas souhaité répondre, invoquant sa « vie privée »

    Julien Madar nous a, de son côté, indiqué que son soutien était « public ».

    Le 9 novembre, autre levée de fonds : deux invités figurant sur la liste « VIP » de Villepinte, Valérie et Olivier de Panafieu, ont convié à leur domicile parisien trente personnes, autour d’Éric Zemmour.

    Selon nos informations, parmi les convives, le célèbre couple d’écrivains voyageurs Alexandre et Sonia Poussin, qui se réjouissent à travers leurs livres et documentaires en Afrique (Africa Trek, et Madatrek) de « l’extraordinaire diversité du monde » et prônent « la compréhension de la différence », considérant le racisme « comme un fléau qui entache l’humanité ».

     

    À ce même dîner étaient invités des cadres dirigeants de Vinci et Chanel, deux associés d’un grand cabinet d’avocats d’affaires parisien, ou encore l’ex-chanteur du groupe culte des années 1980 Partenaire Particulier, Pierre Beraud-Sudreau.

    Reconverti en consultant immobilier, celui-ci figure parmi les donateurs, selon nos éléments.

    Questionnés, Alexandre Poussin et Pierre Beraud-Sudreau nous ont indiqué qu’ils ne répondraient pas, estimant que cela relevait de leur vie privée. 

     

    Leur hôte, Valérie de Panafieu, avait soutenu sur Facebook le « Printemps français », émanation radicale de « La Manif pour tous », en 2013.

    Sollicitée par courriel, elle n’a pas donné suite.

    Son mari, Olivier de Panafieu, est un ancien de HEC à la tête du bureau parisien du cabinet Roland Berger, géant européen du conseil en stratégie. 

    Dans un portrait qui lui était consacré en 2020, le magazine Challenges rapportait ces propos qu’il aurait tenus, d’après des témoins, au cours d’une période de jeux de pouvoir au sein du groupe allemand : « Je suis Pétain ! Il faut assurer la continuité. »

     

    Des mots qu’il « conteste formellement avoir prononcés », fait-il valoir à Mediapart via son avocat, Olivier Baratelli, en dénonçant un « amalgame aussi grossier et détestable ».

    Pour le reste, il reconnaît avoir, « à titre personnel », « particip[é] à divers événements de la vie démocratique pour différents partis, dont des dîners de levées de fonds ».

    Tout en précisant n’avoir « aucune responsabilité officielle de près ou de loin » dans l’état-major de campagne d’Éric Zemmour – « ni chez aucun autre candidat ».

    Il n’en dira pas plus : « Je ne souhaite pas commenter mon droit individuel et strictement personnel, ni celui de mon épouse, à m’intéresser à la vie civique et démocratique de mon pays » .

     

    Cadre d’un groupe industriel dans le secteur des équipements médicaux, ancien de HEC et résidant à Neuilly, Gilles de Beauvais était présent à ce dîner.

    C’est « par amis interposés » que sa femme et lui ont été mis en contact avec des membres de l’équipe Zemmour, explique-t-il à Mediapart.

    Électeur de François Fillon en 2017, il a été « étonné » de croiser ce soir-là « globalement des profils cadres sup’, historiquement dans une mouvance LR-Filloniste ».

    « Autour d’un verre », il a pu échanger « de façon rapide, à bâtons rompus, avec Éric Zemmour », puis a fait avec son épouse un « don familial » qui les place parmi les gros donateurs.

    Il raconte avoir été séduit par « la façon dont Éric Zemmour parle de la France et de l’avenir », « sa constance, sa liberté de ton, sa franchise ».

    Dans la foulée, il a été invité à Villepinte, « un beau meeting, très pro, de grande qualité ».

     

    Ces soirées mondaines n’avaient pas seulement un « aspect financier », assure Julien Madar.

    Éric Zemmour y a participé « pour rencontrer des entrepreneurs, des industriels, des commerçants, des artisans, des avocats, des gens de la finance » et « remonter des problématiques sectorielles » afin d’alimenter son programme présidentiel.

     

    Parmi les contributeurs financiers, certains sont historiquement proches des milieux d’extrême droite.

    Comme Xavier Caïtucoli, ex-PDG de Direct Énergie, qui a octroyé un prêt.

    Ce polytechnicien, ancien cadre local et candidat du MNR de Bruno Mégret en région PACA, apparaît dans deux structures héritières du Grece (Groupement de recherche et d’études pour la civilisation européenne), un courant intellectuel d’extrême droite : la fondation Polémia (dont il fut en 2002 l’un des cofondateurs aux côtés de Jean-Yves Le Gallou) et l’Institut Iliade, où il a été invité à un colloque en 2021.

    Contacté par Mediapart, il n’a pas donné suite.

     

    D’anciens soutiens de l’UMP

    D’autres grands donateurs sont plutôt d’anciens soutiens des campagnes RPR, UMP ou LR.

    « Sociologiquement, ce sont des gens de droite qui ont voté Fillon ou Macron en 2017 puis ont été déçus du macronisme, notamment sur les questions régaliennes – sécurité, immigration, identité de la France », explique Julien Madar.

    Mais le « dénominateur commun », selon lui, « c’est qu’ils ont voté Sarkozy en 2007 ».

     

    C’est le cas de Didier Wisselmann, qui fut le directeur de cabinet adjoint de Christian Estrosi et le chef de cabinet de Laurent Wauquiez lorsqu’ils étaient ministres de Nicolas Sarkozy.

    Cet ancien sous-préfet de 57 ans, ex-chef du service économique de l’ambassade de France en Israël, est aujourd’hui directeur « audit, risque, éthique et compliance » chez Renault et membre du comité de direction corporate du groupe.

    Il connaît l’ex-journaliste du Figaro depuis plus de dix ans, s’est rendu au meeting de Villepinte et a fait un don important.

    Contacté, il a confirmé nos informations, mais a refusé de détailler les raisons de son engagement dans l’article.

     

    Avant de soutenir politiquement et financièrement Zemmour, Daniel Papeix était lui aussi un sympathisant de l’UMP puis LR, mais également l’un de ses donateurs, indique-t-il à Mediapart.

    Il y a deux ans, il a quitté le parti, qu’il juge girouette.

    Avant l’été, apprenant par Jacques Bompard, le maire (extrême droite) d’Orange – « qui s’est occupé du fan club de Zemmour à un moment » – que l’éditorialiste du Figaro allait se présenter, il lui a écrit au journal.

    « Il m’a répondu une belle lettre, charmante. J’ai demandé à avoir une responsabilité, au début, on n’était pas légion… » 

    Depuis le mois d’août, il « travaille vraiment à fond » au service du candidat.

    Il est devenu délégué départemental de Reconquête! en Haute-Vienne, était présent au meeting de Villepinte et a lui-même fait un don.

     

    Avantages fiscaux

    « Déçu » lui aussi « par Chirac et Sarko », et filloniste convaincu, Guy Martinolle a contribué dès le mois de septembre.

    Cet ancien gérant d’un hedge fund, âgé de 70 ans et expatrié depuis 2005 en Suisse puis au Maroc, raconte être un habitué des grandes donations (« aux Orphelins de la police, à la Maison de la gendarmerie, aux pompiers »), qui lui permettent de ne pas payer d’impôt sur la fortune immobilière (l’IFI, l’ancien ISF) – les dons étant déductibles.

    Sollicité pour deux dîners de levées de fonds, à Paris et à Genève, il a décliné les invitations, mais a envoyé « un chèque de 5 000 euros aux Amis d’Éric Zemmour » pour qu’il « puisse porter son message ».

    Il estime que l’ancien éditorialiste « ne sera certainement pas élu, et probablement pas au deuxième tour », mais que « les sujets qu’il met sur la table méritent de l’être »

     

    Le candidat ne lui est pas inconnu, il l’a rencontré au Brésil il y a quelques années, « par un ami commun » et ils étaient allés « voir un match de football ensemble ».

    Il dit avoir été « bluffé par sa connaissance de l’histoire ».

    Mais son soutien financier ne signifie pas qu’il « partage 100 % de ses idées », insiste-t-il.

    À l’automne, il a même eu « des états d’âme » en voyant les « quatre semaines catastrophiques » du candidat « sur la forme » :

    « Il a fait un démarrage de campagne assez calamiteux après le lancement, il s’est laissé enfermer dans les polémiques, il en a rajouté lui-même. Il ne prenait pas assez de hauteur, il n’était pas assez pédagogue. »

    Comme d’autres donateurs interviewés, il n’est pas certain de glisser un bulletin Zemmour au premier tour et n’exclut pas de « voter utile », c’est-à-dire pour la meilleure candidate à droite de l’échiquier politique, afin de faire barrage à Emmanuel Macron.

     

    Signe que le soutien à Éric Zemmour reste difficile à assumer, de nombreux donateurs contactés nous ont demandé de ne pas faire figurer leur nom dans l’article.

    L’un d’eux a par exemple requis l’anonymat pour nous expliquer longuement les raisons de son engagement, expliquant ne pas souhaiter « s’engager publiquement », notamment par rapport à son employeur.

    Certains racontent que l’affichage de leur soutien au candidat d’extrême droite a été mal perçu par leur entourage.

    « Beaucoup de mes copains sont dans le CAC 40, sont blindés et votent Macron, relate ainsi Guy Martinolle.

    Quand je dis que j’ai aidé au départ la campagne d’Éric Zemmour, j’aurais signé avec Goebbels ou Hitler, c’était la même chose… Mais ils ne prennent pas le temps d’aller dans le fond des dossiers », estime-t-il.

     

    Sébastien Bourdon, Ariane Lavrilleux et Marine Turchi


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  • Présidentielle 2022 :

    y a-t-il de plus en plus d’immigrés en France ?

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    L’immigration augmente en France. L’origine des immigrés change peu à peu. Mais nous sommes loin du « raz-de-marée » annoncé par certains.

    Le Monde >>>>>


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  •  "Sans l'autorité d'un seul,
    il y aurait la lumière,
    il y aurait la vérité,
    il y aurait la justice.
    L'autorité d'un seul,
    c'est un crime."
     
    Louise Michel.
     
     
    Accueil  - Ensemble Finistère !
     
     
    Louise Michel
    est décédée
    le 9 janvier 1905
     
    L'Histoire de Louise Michel
    par Mathilde LARRERE
    Twitter >>>>>
     
    « Que ces gens-là le sachent,
    ils sont incapables de tirer parti de rien
    sans les travailleurs :
    mangeront-ils la terre
    si personne ne la fait produire ? »
     
     
    Dimanche 09 Janvier 2022  Les Actualités Politiques]
     

     
     
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