• La chronique juridique de Christophe Vigneau.

    On ne licencie pas pour blasphème

     

     

    Si les voies de l’art, comme celles de Dieu, sont impénétrables, elles peuvent tout droit mener à un ­licenciement.

    C’est ce qui est en effet arrivé à un salarié, directeur d’un établissement de l’Ordre de Malte accueillant des adultes handicapés.

    Celui-ci, artiste à ses heures perdues, avait publié sur son compte Facebook une photo le montrant nu, agenouillé sur un prie-Dieu dans une église.

    La direction française de l’Ordre de Malte n’avait pas spécialement goûté les œuvres artistiques de son salarié et procédé à son licenciement pour faute grave, le privant ainsi de toute indemnité de rupture.

     

    La cour d’appel de Paris avait jugé le licenciement justifié, considérant que la large diffusion par le salarié d’un tel cliché sur le réseau social Facebook, qui plus est sur sa page d’accueil accessible à tous publics, c’est-à-dire à ses subordonnés, aux membres des familles, aux représentants de l’association, aux résidents eux-mêmes, était inappropriée et excessive.

    Elle en avait conclu à un abus du salarié dans l’exercice de sa liberté d’expression et cela malgré une photographie prise à des fins artistiques hors du temps et du lieu de travail.

    La cour d’appel avait par ailleurs dégagé l’existence d’une « obligation de retenue » inhérente aux fonctions et aux obligations déontologiques du directeur d’un établissement accueillant des adultes atteints de déficience mentale.

     

    Dans un arrêt du 23 juin 2021 (n° 19-21651), la Cour de cassation censure de manière nette la position de la cour d’appel.

    Elle rappelle tout d’abord qu’un motif tiré de la vie personnelle d’un salarié ne peut justifier un licenciement disciplinaire que s’il constitue un manquement de l’intéressé à une obligation découlant de son contrat de travail.

    La cour régulatrice estime ensuite que les motifs retenus par la cour d’appel ne pouvaient constituer un manquement aux obligations contractuelles du salarié.

    En d’autres termes, les fonctions d’encadrement et d’éducateur du salarié ne sauraient intégrer une obligation contractuelle de retenue dans le champ de sa vie privée et limiter dans ce cadre sa liberté d’expression.

     

    Cette décision mérite d’être saluée car elle traduit, malgré les errements des juges du fond, la volonté ferme de la Cour de cassation de réaffirmer la liberté d’expression du salarié et de maintenir la vie privée en dehors de la sphère du contrat de travail.


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  • « La question n’est pas le nombre d’humains sur la planète

    mais leur mode de vie »

    Limiter les naissances pour éviter la surpopulation n’est pas valable selon les études démographiques.

    Ouest-France >>>>>


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  • Passe sanitaire : quelle surveillance redouter ?

    19 août 2021

    Les critiques du passe sanitaire dénoncent unanimement un « danger autoritaire ».

    Assez justement, la CNIL elle-même présente ce danger comme « le risque d’accoutumance et de banalisation de tels dispositifs attentatoires à la vie privée et de glissement, à l’avenir, et potentiellement pour d’autres considérations, vers une société où de tels contrôles deviendraient la norme et non l’exception ».

    Prenons un instant pour détailler ce danger et répondre à la question :

    de quel type de surveillance le passe sanitaire est-il l’expression ?

    La quadrature du net >>>>>

     

    https://www.laquadrature.net/


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  • Comment C8 a-t-elle pu diffuser un film aussi grotesque et dangereux qu'«Unplanned»?

    Je me suis sacrifiée en regardant cette diatribe contre l'avortement, passée sur la chaîne du groupe Canal+ en prime time. C'est pire que ce à quoi je m'attendais.

    Slate >>>>>


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  • Fil ouvert le 15 Août 2021 - Mise à jour 17 Août 2021

    TRIBUNE.

    « La critique de gauche du pass sanitaire

    se perd dans une impasse confusionniste »

    Philippe Marlière

     

    La gauche se trompe lourdement si elle pense qu’en marchant contre le pass sanitaire, elle défend les libertés publiques.

    Elle renforce surtout les forces conspirationnistes et d’extrême droite,

    estime Philippe Marlière,

    professeur de sciences politiques à University College London.

    Nouvel Obs >>>>>


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  • Douarnenez,

    la sardine, les ouvrières et les communistes

     

    Jeudi 12 Août 2021
     

     

     

    Dans le port de Cornouaille, qui, dit-on, abrite les vestiges d’Ys, la mythique cité engloutie, la sardine n’a pas fait la fortune de tous. En témoigne la grande grève des sardinières, en 1924, et les bouleversements qui l’ont suivie.

     

    Il est difficile de ne pas tomber amoureux de Douarnenez, de la lumière sur la baie, des maisons blanches aux volets bleus et de l’île Tristan, face à l’actuel port de plaisance, qui a donné son nom (« Douar an enez », la terre de l’île) à la ville… Ça l’est peut-être encore plus quand on connaît son histoire. Une histoire de sardines, de femmes et de luttes, dont les dernières traces physiques finissent de disparaître même si la mémoire en reste vive.

     

    Le 20 novembre 1924 à Douarnenez, les sardinières en grève.

    Car Douarnenez, c’est la sardine : on l’y pêchait déjà du temps des Gaulois. Sardina pilchardus, de son nom scientifique, a rythmé toute l’histoire de la ville et a été le moteur de son expansion économique et démographique. Non sans à-coups : si au début du XVIII e siècle Douarnenez, avec ses 300 chaloupes, est le premier port de pêche à la sardine, devant Concarneau, en 1789, les cahiers de doléances douarnenistes dénoncent déjà « l’entrée trop facile du poisson étranger dans le royaume », qui cause « aux pêcheries des pertes affreuses et ralentit le courage des marins ».

    ­L’appertisation va révolutionner la vie du port sardinier

    Mais la Révolution peut en cacher une autre, et c’est une invention, mise au point en 1795 par Nicolas Appert, qui va bouleverser la vie du port sardinier : ­l’appertisation – autrement dit, la conserve. Dès le milieu du XIXe siècle, les premières conserveries s’installent à Douarnenez. Elles sont sept en 1868 et vingt-huit douze ans plus tard. Les artisans deviennent des industriels, le petit port de Cornouaille devient le premier centre français de production de sardines en boîtes.

    Dans les ateliers, la demande en main-d’œuvre explose également : alors qu’environ 600 femmes travaillaient dans les ateliers avant le milieu du siècle, dans les années 1870-1880 elles sont déjà 3 000 ouvrières dans les conserveries. Des femmes, quasi exclusivement : les hommes sont à la pêche et la misère, y compris celle des familles de paysans alentour, les oblige à travailler.

    Et comme les petits garçons qui embarquent dès 11, 12 ans, au mépris des lois, les petites filles se retrouvent souvent à l’usine au même âge, portant la coiffe (qui a pour fonction première de retenir leurs cheveux) qui leur vaut le surnom de penn sardin, « tête de sardine ».

     

    La sardine, un dur labeur

    C’est elle qui commande. Or c’est un poisson aussi saisonnier (elle arrive à la fin du printemps) que capricieux. Certaines années c’est l’abondance ; d’autres, on n’en pêche quasiment pas. Mais, quand elle est là, il faut travailler, le jour ou la nuit, parfois 18 heures d’affilée. Il faut étêter, vider, passer à la saumure, sécher, frire, et enfin aligner les sardines dans les boîtes, avant le sertissage.

    Icon QuoteOn se demande comment les malheureuses ouvrières peuvent travailler de si longues heures sans reprendre haleine. » Lucie Colliard, dirigeante du syndicat CGTU

    Dans Une belle grève de femmes, le récit qu’elle a tiré de sa présence à Douarnenez pendant la grande grève de 1924, Lucie Colliard, dirigeante du syndicat CGTU, raconte : « Il faut être debout, toujours debout. La sardine est versée sur les tables ; les femmes la rangent la tête en bas dans des espèces de petits paniers en fil de fer qui seront trempés dans l’huile bouillante. Puis le poisson sera rangé et serré dans les boîtes, qui seront ensuite remplies d’huile et soudées à la machine (…). Il se dégage de cette marée et de cette huile bouillante une odeur complexe qui vous écœure ; on sort de là avec la migraine et on se demande comment les malheureuses ouvrières peuvent travailler de si longues heures sans reprendre haleine. »

    1905, premier mouvement de grève

    Pour quel salaire ? Jusqu’en 1905, les sardinières sont payées « au mille », c’est-à-dire au lot de mille sardines traitées : environ 12 francs par semaine, pour 14 heures de travail par jour, soit… 15 centimes de l’heure. Cette année-là, un premier mouvement de grève permet aux sardinières, qui ont créé leur propre syndicat quelques années auparavant, de gagner d’être payées à l’heure. C’est la première fois qu’une lutte gagne à Douarnenez. L’organisation, les solidarités nées à cette occasion ne resteront pas lettre morte.

    Icon Quote Le succès de la grève des sardinières comptera pour beaucoup dans la genèse et l’évolution d’un conflit de femmes. » Anne-Denes Martin, historienne

    Dans les Ouvrières de la mer, l’ouvrage de référence qu’elle a écrit sur le sujet, l’historienne Anne-Denes Martin (1) commente : « Le succès de la grève des sardinières comptera pour beaucoup dans la genèse et l’évolution d’un conflit de femmes, car les récits des événements seront communiqués à la génération suivante. (…). Vingt ans plus tard, en 1924-1925, ce sont les filles, les nièces des grévistes de 1905 qui prendront la relève. »

     

    La « grande grève » commence le 21 novembre 1924. « On n’arrivait pas, témoigne une ancienne sardinière dans l’ouvrage d’Anne-Denes Martin. Douarnenez a eu beaucoup de misère. Douarnenez a été pauvre. La grève, c’était le besoin. » Les ouvrières sortent des usines, défilent dans les rues comme elles ont appris à le faire en procession, en ces terres imprégnées de catholicisme. Elles exigent « Pemp real a vo » (« Ce sera 25 sous »), soit 1,25 franc de l’heure, au lieu de 0,80 franc qui est alors la règle. Les ouvriers des ferblanteries les suivent. Un comité de grève est élu. 73 % des sardinières sont en grève et, malgré la misère, la ville restera paralysée pendant des semaines.

    La « grande grève » de 1925 

    La mairie aussi soutient le mouvement. Car, depuis 1921, Douarnenez l’industrieuse a un maire communiste – ce qui fait d’elle, avec Saint-Junien (Haute-Vienne), la première municipalité communiste de France. En 1924, il s’appelle Daniel Le Flanchec, qui met la municipalité à disposition des grévistes, défile avec elles, organise la solidarité… et devient ainsi la cible des usiniers. Le 1 er janvier 1925, dans un bar de Douarnenez, des hommes de main recrutés à Paris par les patrons lui tirent dessus. « Le sang ouvrier a coulé à Douarnenez », titre dans sa une l’Humanité. Cette tentative de meurtre achève de rendre la position des usiniers insoutenable : le 6 janvier, ils signent un contrat portant le salaire des sardinières à 1 franc de l’heure.

    Douarnenez, terre « rouge » 

    Mais cet accord représente bien plus : un tournant dans la vie de la cité. Les patrons n’y font plus la loi. Lors des élections de 1925, Le Flanchec est réélu avec, sur sa liste, Joséphine Pencalet, une des « meneuses » de la grève… alors que les femmes ne sont ni électrices ni éligibles ! Son élection sera annulée par le préfet – mais Douarnenez restera une terre « rouge » : le dernier maire communiste, Michel Mazéas, l’a été de 1971 à 1995.

    Peu à peu aussi, selon un mouvement bien connu, les industriels iront chercher une sardine moins chère au Portugal ou au Maroc. Puis les usines suivront. Chancerelle (marque Connétable), l’un des plus anciens, est aujourd’hui le dernier à maintenir une partie de sa production à Douarnenez. Mais l’usine est à présent dans la zone industrielle.

    Sur le port, la plupart des bâtiments des anciennes conserveries ont été détruits. Les rares à avoir survécu abritent qui un bar, qui une librairie – mais aussi le port-musée, témoin fascinant de l’ancienne activité de la ville. Car, comme bien d’autres, Douarnenez mise à présent sur le tourisme – non sans atouts. Mais la célèbre chanson des sardinières et son refrain restent, eux, d’une brûlante actualité : « Saluez, riches heureux / Ces pauvres en haillons / Saluez, ce sont eux / Qui gagnent vos millions. »

    (1) Les Ouvrières de la mer, d’Anne-Denes Martin. L’Harmattan, 1994

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  • Vol d’hypocrites au-dessus du Nicaragua

    Nicaragua, la spirale répressive “décapite” l’opposition », titre Le Monde (17 juin 2021) en évoquant l’arrestation de treize dirigeants « à quatre mois de la présidentielle ».

    Le nom du support est purement anecdotique : qu’ils soient de droite, de gauche, du centre ou même qu’ils professent le « tout en même temps », la quasi totalité des médias, à la manière d’un « parti unique », publient quasiment la même chose pour dénoncer la « criminelle dérive du régime de Daniel Ortega ».

    Une telle unanimité devrait mettre la puce à l’oreille.

    Soit le Nicaragua est effectivement devenu « le Goulag centraméricain » du quotidien espagnol El País (27 juin),

    soit ce surprenant consensus relève d’une abstraction perversement (ou paresseusement) plaquée sur la réalité.

    ...

    jeudi 1er juillet 2021   |   Maurice Lemoine >>>>> suite


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  • Arte : Vietnam

     

    Une série documentaire exceptionnelle

    en 9 numéros d'une heure environ

     

    https://www.arte.tv/fr/videos/057385-001-A/vietnam-1-9/


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  • La Boussole...

    Émancipation collective, démocratie, égalité,

    lutte contre les profits des intérêts privés...

     

    Ludivine Bantigny - 1er Août 2021
     
    Jamais vu ça dans ma TL: division, mépris réciproque, invectives, insultes.
     
    Par-delà les doutes, la sidération ou les certitudes affichées, pas de recette toute faite mais une boussole: émancipation collective, démocratie, égalité, lutte contre les profits des intérêts privés
     
     

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  • L'Internationale

     

    Debout! les damnés de la terre!
    Debout! les forçats de la faim!
    La raison tonne en son cratère,
    C'est l'éruption de la fin.
    Du passé faisons table rase,
    Foule esclave, debout! debout!
    Le monde va changer de base:
    Nous ne sommes rien, soyons tout!
     
     
    C'est la lutte finale
    Groupons-nous, et demain,
    L'Internationale,
    Sera le genre humain.

    C'est la lutte finale
    Groupons-nous, et demain,
    L'Internationale,
    Sera le genre humain.
     
     

    Paroles de Eugène Pottier (1871) 

    Musique de Pierre Degeyter

     

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