• Le contraste est saisissant :

    avec – 32,9 %, les Etats-Unis annoncent le plus fort recul trimestriel de leur PIB en rythme annualisé depuis la seconde guerre mondiale,

    mais les géants du numérique dépassent toutes les attentes des analystes dans leurs résultats d’avril à juin comme pour les + 40 % de chiffre d’affaires pour Amazon.

    Les GAFA pèsent désormais 4 900 milliards dollars en Bourse.

    Et l’analyste Dan Ives, de la société d’investissement Wedbush Securities, anticipe déjà qu’Apple va bientôt devenir la première entreprise à dépasser les 2 000 milliards.

    ...

    Malgré la récession et la crise sanitaire,

    les GAFA pèsent désormais 4 900 milliards de dollars

    Alors que la situation économique aux Etats-Unis entre dans le noir, la capitalisation boursière des géants du numérique augmente.

    Le Monde >>>>>


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  • La CGT

    Plan de relance :

    Les enjeux climatiques et sociaux méritent mieux !

     
     
    La CGT s’inscrit dans une dynamique de discussions et de négociations d’un plan de relance permettant la mise en œuvre de mesures à la hauteur des enjeux de la période, afin que la crise sanitaire ne soit pas suivie d’une crise sociale et environnementale majeure.
     

    Or, la rencontre organisée hier sous l’égide du ministère de la Transition Écologique, en présence du ministre de l'Économie, des Finances et de la Relance et de la ministre Travail, de l'Emploi et de l'Insertion, s’est avérée relever plus d’une opération de communication que d’une réunion de travail permettant la définition et la mise en œuvre de mesures concrètes et efficaces.

     

    Soit le gouvernement avance à l’aveugle, sans plan de travail, soit il tente de cacher ses insuffisances via un plan de communication… l’urgence climatique et sociale appelle pourtant à d’autres priorités et considérations !

     

    Cette rencontre, qui réunissait indistinctement des membres de la convention citoyenne sur le climat, les organisations syndicales de salariés et les organisations patronales, n’a été qu’un jeu d’échange pour favoriser, selon les termes de la ministre de la transition écologique «une meilleure compréhension entre les acteurs sur les 146 propositions de la convention »...

     

    La CGT partage nombre des propositions de la convention, nous constatons néanmoins sans surprise la fin de non-recevoir du Président de la République concernant la mise en place d’une taxe sur les dividendes des entreprises, ou l’abaissement du temps de travail.

     

    Nouveau gouvernement, nouvelle méthode, néanmoins rien ne change véritablement. Les engagements financiers annoncés ne donneront lieu à aucun contrôle de l’État sur l’utilisation des aides aux entreprises.

     

    A l’exception notable (mais pas surprenante) du MEDEF, un consensus large a mis en avant la question de la « justice sociale ». Ce thème a été omniprésent tout au long des discussions. Il s’agit maintenant de passer des « belles paroles » à des actes concrets, là encore la CGT sera extrêmement vigilante à ce qui sera mis en place.

     

    La CGT porte des propositions : mise en place de filières industrielles, renforcement de la maîtrise publique des moyens de production, planification, création d’un pôle public financier, investissement dans les infrastructures et le matériel ferroviaire, transition énergétique, refonte de la fiscalité aux entreprises, etc…

     

    Pour nous, les enjeux environnementaux sont liés aux questions sociales économiques. Il y a urgence à mener de front ces enjeux sociétaux et en cela la rencontre d’hier a été décevante.

     

    Montreuil, le 30 juillet 2020


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  • Rouge ViF !

    Peinture de Walter Molino

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  •  

    INFO UD CGT PARIS

    Pétition pour l'arrêt immédiat

    de la procédure disciplinaire engagée par la RATP

    à l’encontre d’Alexandre El Gamal.

     

    Jeudi 22 juillet, le conseil de discipline de la RATP a rendu un avis de révocation à l'encontre d'Alexandre EL GAMAL, conducteur de bus, dirigeant de la CGT RATP et secrétaire du Comité Social et Économique du réseau Bus RATP pour le sud de la région parisienne (4 000 agents).

    Cet avis consultatif doit encore être entériné par la direction générale de l'entreprise dans les prochains jours. Il y a urgence à agir pour lui faire retrouver la raison !

    Cette attaque d'une extrême gravité, porté à l'encontre d'un des principaux dirigeants syndicaux d'une des plus grandes entreprises publiques de France, est pourtant loin d'être un coup de tonnerre dans un ciel serein. Il reflète au contraire l'aggravation de la répression anti-syndicale subie par des dizaines de militants dans tout le pays dans les entreprises privé, comme dans le secteur public.

    Le cas de la RATP est symptomatique. Depuis la grève historique de décembre et janvier dernier contre la casse du système de retraite par répartition, déjà 5 grévistes, tous militants CGT, ont fait l'objet de procédure disciplinaire, pour des seuls faits de grève, ayant toutes aboutis à des sanctions lourdes. Ces militants n'ont échappé à la révocation que grâce à la pression du rapport de force.

    Pour Alexandre EL GAMAL les motifs invoqués par la direction de la RATP pour tenter de justifier sa révocation sont encore plus directement en lien avec l'exercice du droit de grève et des libertés syndicales dans l'entreprise. Sous des prétextes fallacieux, il lui est ainsi reproché d'avoir été le principal organisateur de la grève de décembre/janvier, massivement suivie dans son dépôt de Vitry durant plus de 6 semaines, puis lors du déconfinement, d'avoir maintenu la présence de l'organisation syndicale sur le lieu de travail alors que la direction de la RATP prétendait l'interdire au nom de l'état d'urgence sanitaire.

    Sur ce dernier point, là encore, le cas d'Alexandre EL GAMAL est symptomatique de la volonté patronale de se servir de la crise du COVID-19 pour entraver l'exercice du syndicalisme sur les lieux de travail, à l'heure où sa présence est rendue d'autant plus nécessaire, que dans nombre d'entreprises le patronat n'hésite toujours pas à mettre la vie de ses salariés en danger au nom de la préservation de la productivité économique. La RATP n'échappe pas à la règle, elle qui, au moment où elle tentait d'entraver l'exercice du mandat d'Alexandre EL GAMAL, était mis en demeure par la Direction Régionale du Travail d'Ile-de-France pour avoir mis en danger ses agents durant la crise sanitaire, malgré de nombreuses alertes.

    Enfin, cette attaque contre le syndicalisme de lutte a la RATP doit être également mise dans le contexte de la politique de casse des dernières entreprises publiques du pays, l'ensemble du réseau bus francilien étant promis par le gouvernement à l'ouverture à la concurrence et à la privatisation à l'horizon 2024.

    Ces attaques démultipliées ces derniers mois, dans tout le pays, à l'encontre des syndicalistes n'ont leur place dans aucune entreprise de France, encore moins dans les entreprises publiques où l'État a un devoir d'exemplarité en matière de respect du droit du travail.

    En signant cette pétition, je demande à la direction de la RATP l'arrêt immédiat de la procédure disciplinaire engagée à l'encontre d'Alexandre EL GAMAL, comme de toutes les attaques à l'encontre des militants menacés pour leur engagement dans la défense des intérêts des salariés.

     

    Pétition >>>>>

    Pour signer, cliquer sur http://www.cgt-ratp.fr/arret-immediat-de-la-procedure-disciplinaire-engagee-par-la-ratp-a-lencontre-dalexandre-el-gamal/

    Les premières et premiers signataires :

    Bertrand HAMMACHE Secrétaire Général CGT RATP

    Philippe MARTINEZ Secrétaire Général de la Confédération Générale du Travail

    Fabrice MICHAUX Secrétaire Générale de la Fédération Nationale des Syndicats de transports CGT

    Benoit MARTIN Secrétaire Général UD 75

    Hervé OSSANT Secrétaire Général UD 93

    Cédric QUINTIN Secrétaire Général UD 94

    Fabien ROUSSEL Secrétaire National du Parti Communiste Français et député PCF

    Jean-Luc MÉLENCHON Député et Président du Groupe La France Insoumise

    Nathalie ARTHAUD Porte parole Lutte Ouvrière

    Olivier BESANCENOT Porte parole NPA

    Mathilde PANOT Députée La France Insoumise

    Laurence COHEN Sénatrice PCF du Val de Marne

    Benjamin AMAR Membre de la CE Confédéral CGT

    Pierre DHARREVILLE député PCF des Bouches-du-Rhône

    Stéphane PEU, député PCF de Seine-Saint-Denis

    Elsa FAUCIILON, députée PCF des Haute-Seine

    Alexis CORBIÈRE Député La France Insoumise

    Ludovic TETEVUIDE Secrétaire Général UD 51 CGT

    Jean-Marc CANON Secrétaire Général UFCE CGT

    Natacha POMMET Secrétaire Générale de la Fédération des Services Publics CGT

    Mireille STIVALA Secrétaire Générale de la Fédération de la Santé et de l’Action Sociale CGT

    Ivan CANDÉ GONZÁLEZ Secrétaire Général SNPTAS CGT

    Manu LÉPINE Secrétaire Général FNIC CGT

    Denis LALYS Secrétaire Général de la Fédération des Organismes Sociaux CGT

    Christian FAVIER Président du Conseil Départemental du Val de Marne PCF

    Pierre BELLOCH Maire de VITRY PCF

     

    Pierre GARZON Maire de VILLEJUIF PCF

    Abdel SADI Maire de BOBIGNY PCF

    Patrick DOUET Maire de BONNEUIL SUR MARNE PCF

    Jean Claude KENNEDY Conseiller municipal VITRY PCF

    Lamya KIROUANI Vice Présidente du Conseil Dép. du Val de Marne PCF

    Éric COQUEREL Député La France Insoumise

    André CHASSAIGNE Député PCF

    François RUFFIN Député La France Insoumise

    Valentin SOEN Secrétaire Général de l’UL CGT VITRY

    Baptiste TALBOT CGT Fonction Publique

    Méhadée BERNARD Maire Adjoint IVRY

    Fabien GAY Sénateur PCF

    Clémentine AUTAIN Députée La France Insoumise

    Flore MUNCK Conseillère Départemental PCF

    Ugo BERNALICIS Député La France Insoumise

    Ian BROSSAT, Adjoint à la Maire de Paris PCF

    Hocine TMIMI Conseiller Départemental du Val de Marne

    Caroline FIAT Députée La France Insoumise

    Denis ÖZTORUN Maire Adjoint BONNEUIL SUR MARNE PCF

    Adrien QUATENNENS Député La France Insoumise

    Jacques Baudrier Administrateur IDFM PCF

    Danièle OBONO Députée La France Insoumise

    Pascal SALVODELLI Sénateur du Val de Marne PCF

    Michel LARIVE Député La France Insoumise

    Jean-Paul LECOQ Député PCF de Seine-Maritime

    Bastien LACHAUD Député La France Insoumise

    Fabien GUILLOT BATAILLE Administrateur IDFM PCF

    Philippe BOUYSSOU Maire d’IVRY PCF


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  • [Vendredi 31 juillet 2020
    Les Actualités Politiques]

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  • Réflexion autour de la crise sanitaire

     

    Ce Texte de Laurent Brun

    Secrétaire Général de la fédération CGT des cheminots

    pour aider à la réflexion tombe fort à propos.

     

    En plein « Ségur » de la santé, grotesque mascarade de négociation à l’image de la « concertation » pendant la réforme ferroviaire ou du « grand débat » pendant le pic de mobilisation des gilets jaunes, il est utile de prendre du recul sur notre système sanitaire.

    La pandémie de COVID-19 devrait nous aider à cela…

     

    Si on cherche à mesurer sérieusement la situation, on constate tout d’abord que les médias nous parlent beaucoup des États-Unis et du Brésil mais qu’en réalité, pour l’instant, rapporté à la population, c’est dans les pays d’Europe que le virus a fait le plus de morts.

    (Et je ne compare même pas avec la Chine ou avec Cuba, ce serait trop humiliant pour nous).

    Il n’est pas interdit que les USA et le Brésil nous dépassent, tant la gestion anti scientifique de l’extrême droite est catastrophique, mais cela ne doit pas nous faire oublier la calamité de la gestion dans nos pays européens, ce que tentent manifestement de faire les médias.

     

    Au delà des choix immédiats des gouvernements (confiner ou pas), qui ne semblent finalement n’avoir qu’une importance relative quand on compare le taux de mortalité de la Suède avec l’Italie ou la France, ce qui frappe, c’est une corrélation plus évidente entre mortalité et faiblesse des équipements médicaux.

    L’Allemagne ayant l’un des plus fort taux de lits d’hôpital d’Europe a aussi le plus faible taux de mortalité, et à l’inverse, la Belgique, la Suède, le royaume unis, l’Espagne ayant un nombre de lits d’hôpital faible sont les plus touchés…

    L’Allemagne a près de 40% de capacité hospitalière de plus que la France ou la Belgique !

    La capacité industrielle à produire des tests et des masques, ainsi que la décision de leur gouvernement de les utiliser, ont certainement joué aussi, mais le système de santé est le premier rempart à la mortalité.

     

    Cela éclaire d’un jour différent la décision du Gouvernement français de poursuivre la suppression des lits et la fermeture des hôpitaux.

    Cela doit nous encourager également à soutenir la revendication des syndicats de la santé qui demandent bien sûr des augmentations de salaire, mais aussi du personnel et des lits !

     

    Il faut noter que si l’on compare le taux de lits d’hôpital 2019 avec 2014, la France a perdu 30 lits par 1000 habitants, soit 5% de sa capacité.

    C’est énorme, c’est fulgurant, c’est totalement irresponsable !

    La Belgique en a perdu 40 soit 7%, et c’est encore pire pour le royaume unis (-40/15%) et la Suède (-30/14%).

    Je ne peux m’empêcher de relier cette situation avec la politique d’austérité budgétaire décidée par l’Union européenne, mais plus globalement c’est la gestion néolibérale du service public de la santé, par les coûts et leur réduction, qui est en cause.

     

    Car pour arrêter de supprimer des lits d’hôpital et même en recréer, il faut des moyens financiers.

    Or ces dernières années, la France et l’UE se sont lancées dans une politique de « défiscalisation » des bas salaires.

    Cette politique est directement liée à la mise en concurrence avec les pays à faible coût de main d’œuvre permise par les accords de libre échange, ou encore les directives pays d’origine.

     

    Résultat : pour un salarié gagnant le SMIC et au delà, il n’y a presque plus aucune cotisation sociale de versées à la Sécu !

     

    Sarkozy/Fillon avaient commencé le travail, Hollande/Valls l’ont poursuivi et Macron/Philippe l’ont achevé avec la transformation du CICE et du CITS en exonérations supplémentaires.

     

    Au 1er janvier 2019, les cotisations d’assurance maladie pour les salariés gagnant jusqu’à 2,5 fois (!) le SMIC sont passées de 13 à 7% soit 17,1 milliards de pertes (les syndicats de soignants en revendiquent 15 pour les salaires et les lits !) qui sont directement allés dans les poches des actionnaires sans passer par la case investissement ou création d’emplois.

    Ces exonérations touchent aussi les retraites, le chômage, la famille (5 milliards de plus).

    Un récent rapport de la Cour des Comptes estime à 90 milliards les exonérations de cotisations sociales diverses !

     

    Au passage, il faut noter que les établissements publics ne bénéficient la plupart du temps pas de ces allègements.

    Donc quand ils sont mis en concurrence avec des structures privées (par exemple la SNCF avec une entreprise ferroviaire privée, ou Pôle Emploi avec une entreprise d’insertion privée), ils sont structurellement défavorisés, ce qui profite à la casse du modèle public… tout est lié !

     

    On comprend désormais pourquoi il était possible dans les années 80 d’avoir des hôpitaux de proximité, et pourquoi ça ne l’est plus aujourd’hui et qu’il faut courir de plan d’économie en plan d’économie.

     

    Nous devrions donc avoir 3 priorités après la pandémie de COVID-19 :

     

    1) satisfaire immédiatement les revendications des syndicats de soignants, augmenter les salaires, créer des emplois supplémentaires, ré-ouvrir des lits, recréer des hôpitaux en proximité ;

     

    2) remettre les comptes de la Sécu à l’équilibre en supprimant autant d’exonérations que nécessaire, en priorité pour toutes les sociétés par actions (elles ont versé 200 milliards de dividendes à leurs actionnaires en 2018 donc même la perte totale des 90 milliards d’exonérations ne les feraient pas boiter !)

     

    3) remettre en cause toute la politique de libre échange de l’UE (donc l’UE elle même) qui conduit à une concurrence salariale dont la finalité est d’abaisser les moyens des systèmes de protection sociale des pays industrialisés et de ne pas permettre aux pays émergeants de s’en créer.

     

    Dans tous les cas 

    TOUS EN GRÈVE ET EN MANIFESTATION LE 17 SEPTEMBRE

     

    Laurent BRUN

    Cheminot, syndicaliste CGT


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  • Vendredi, 31 Juillet, 2020

    Élysée. Emmanuel Macron fait main basse sur les préfets

     

    Jules Fresard - L'Humanité >>>>>

     

    En nommant plusieurs anciens conseillers de l’exécutif à ce poste, le gouvernement continue d’étendre son influence dans les collectivités territoriales.

     

    S’inspirant du modèle américain du spoil system, Emmanuel Macron est-il en train de mettre la main sur l’administration ?

    C’est du moins ce que laisse entrevoir la nomination par le chef de l’État de 18 nouveaux préfets, ce mercredi.

    Parmi eux, de nombreux conseillers issus des rangs de la Macronie.

     

    Le spoil system – en français, système de dépouilles – est une tradition politique ancrée aux États-Unis.

    À chaque alternance, l’exécutif est appelé à renouveler l’intégralité de la haute administration, avec l’idée que les fonctionnaires doivent être loyaux au pouvoir politique pour faciliter la mise en place des réformes.

    Une pratique vantée par Emmanuel Macron, en 2017 : « Dans les deux prochains mois du quinquennat, je changerai ou confirmerai l’intégralité des postes de direction dans la fonction publique. »

     

    Les 61 nominations actées pendant le dernier Conseil des ministres laissent présager que le président a accéléré la mise en place d’un tel système.

    18 personnalités ont fait leur entrée ou leur retour dans le corps préfectoral, et 15 autres préfets se sont vus déplacés vers un autre département.

    Il s’agit du plus vaste mouvement de nominations depuis le début de son mandat.

     

    Et force est de constater que l’exécutif a eu à cœur de promouvoir plusieurs collaborateurs de la majorité.

    Ainsi, Jean-Marie Girier, jusqu’alors chef de cabinet de Richard Ferrand à l’Assemblée nationale, se voit propulsé préfet du Territoire de Belfort,

    quand Laurent Hottiaux, conseiller intérieur et sécurité de la présidence depuis 2017, devient préfet des Hauts-de-Seine.

     

    Jupiter n’a pas non plus délaissé les anciens collaborateurs d’Édouard Philippe,

    en nommant Xavier Brunetière, ancien conseiller outre-mer du premier ministre, dans le Gers,

    et Éric Jalon, chargé du pôle intérieur à Matignon, dans l’Essonne.

    La femme d’affaires Salima Saa, nouvelle préfète de Corrèze, constitue quant à elle une nouvelle prise à la droite.

    Elle fut notamment secrétaire nationale des « Républicains » .

     

    Même si la mise en place d’un spoil system à l’américaine (4 000 départs à chaque alternance) semble encore loin, le fait qu’Emmanuel Macron nomme plusieurs collaborateurs à ces postes n’est pas anodin.

    Ces derniers occupent une position clé dans le maillage du territoire, chargés de mettre en œuvre les « politiques gouvernementales de développement et d’aménagement à l’échelle du département ».

    Le président a donc tout intérêt à s’assurer de leur soutien.

    D’autant plus qu’ils auront un rôle majeur à jouer dans la future loi de différenciation territoriale.

     

    Jules Fresard

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  • Vendredi, 31 Juillet, 2020

    Pandémie Vaccins anti-Covid-19,

    la quête du Graal

     

    Des scientifiques mobilisés, des milliards mis sur la table…

    La recherche d’une parade contre le virus fait l’objet d’une course effrénée.

    Mais rien ne dit qu’elle profitera à tous.

     

    C’est une course qui se mène à coups de milliards, et dans laquelle, dit-on, « chaque minute compte ».

     

    La mise au point d’un vaccin contre le Covid-19 fait l’objet d’une mobilisation inédite de la communauté scientifique et de l’industrie pharmaceutique, tendues vers un objectif commun, parfois non dénué d’intérêts mercantiles : fournir à la planète un moyen de se protéger contre la pandémie due au Sars-CoV-2, ce coronavirus face auquel aucun traitement efficace ne se dresse aujourd’hui.

     

    L’enjeu est de taille : le Covid-19 a déjà tué plus de 660 000 personnes dans le monde et en a infecté 16 millions.

    Facteur inquiétant, il poursuit sa progression meurtrière, malgré l’été. «La saison ne semble pas avoir de répercussion sur la transmission du virus », a constaté cette semaine Margaret Harris, porte-parole de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

     

    « Les virus respiratoires sont historiquement saisonniers mais celui-ci se comporte de façon différente. »

    Une raison supplémentaire d’avoir le regard fixé vers les laboratoires de recherche, lancés dans une véritable quête du Graal.

    Quand celle-ci pourrait-elle aboutir ?

    Quelles sont les équipes les plus avancées ?

    Et surtout : saura-t-on dépasser les égoïsmes nationaux pour faire de ce ou ces vaccins des biens publics mondiaux ?

    Décryptage.

     

     

    1 Où en est la recherche pour se protéger du virus ?

     

    Depuis début juillet, elle est entrée dans une phase active, avec le lancement de plusieurs essais cliniques sur l’homme à travers le monde.

    Dans son dernier point sur le sujet, l’OMS a recensé 25 « candidats vaccins » ayant atteint ce stade, contre seulement 11 à la mi-juin, en plus des 139 autres projets en phase « préclinique ».

    « C’est une bonne nouvelle, mais il faut se garder de tout triomphalisme, tempère le chercheur au CNRS Étienne Decroly, spécialiste des virus émergents.

    D’abord, avant les vaccins, il ne faut pas abandonner tout espoir dans la recherche de traitements : plusieurs stratégies sont prometteuses, notamment celles qui tentent de limiter la “tempête immunitaire” créée par le Sars-Cov-2.

    Traitements et vaccins sont complémentaires car de toute façon on ne vaccinera pas tout le monde. »

     

    Le virologue rappelle aussi que seuls les essais de phase 3, pendant lesquels les vaccins sont testés à grande échelle sur l’homme, donnent des réponses solides sur l’intérêt d’un produit et ses effets secondaires.

    « Avant, en phase 1 et 2, on se contente de démontrer que le vaccin n’est pas toxique et qu’il aboutit à la production d’anticorps.

    Mais ces anticorps sont-ils vraiment protecteurs, et pendant combien de temps, on ne le sait pas. »

     

    Pour l’heure, la plupart des essais lancés en sont encore à ces phases 1 et 2.

    Seuls quatre « candidats vaccins » ont atteint la phase 3 : dernière en date, la biotech américaine Moderna a annoncé, lundi, commencer ses tests sur 30 000 volontaires aux États-Unis.

    La moitié recevront une dose de 100 microgrammes, les autres un placebo.

    Pour l’occasion, la firme a obtenu du gouvernement américain un doublement de son investissement dans le projet, porté à près d’un milliard de dollars.

     

    Outre Moderna, deux projets chinois ont aussi démarré des essais à grande échelle :

    celui du laboratoire Sinopharm, qui veut tester son vaccin aux Émirats arabes unis sur 15 000 volontaires,

    et celui du laboratoire Sinovac, qui va injecter son produit à 9 000 professionnels de santé au Brésil, en partenariat avec l’institut de recherche local Butantan.

     

    C’est aussi dans ce pays, ainsi qu’en Afrique du Sud et au Royaume-Uni, que le laboratoire européen AstraZeneca (né de la fusion du suédois Astra et du britannique Zeneca) a démarré une vaste expérimentation, fin juin, en partenariat avec l’université d’Oxford.

    Mais impossible de dire pour l’heure qui coupera la ligne en premier.

     

    2 Un vaccin ou plusieurs vaccins ?

     

    « Il va falloir des vaccins pour le monde entier, l’Europe, l’Asie, l’Afrique, l’Amérique… Et un seul industriel ne pourra pas y arriver.

    Il en faudra quatre, cinq, peut-être six, pour trouver d’abord, produire ensuite, et distribuer enfin » les bons vaccins,

    prévenait Olivier Bogillot, le président de Sanofi France, fin juin, dans le Journal de Saône-et-Loire, en annonçant un investissement de 600 millions d’euros dans la réalisation de deux sites consacrés à l’élaboration de vaccins, l’un à Neuville-sur-Saône, l’autre près de Lyon.

     

    « Plus il y a de candidats vaccins, et surtout plus il y a de types de candidats vaccins, plus on a de chances d’aboutir à quelque chose », confirme Daniel Floret, le vice-président de la commission technique des vaccinations, rattachée à la Haute Autorité de santé (HAS).

    « En clair, c’est une bonne chose de ne pas mettre tous nos œufs dans le même panier et de courir plusieurs lièvres à la fois, car on ne connaît pas ceux qui finiront la course », image le chercheur Étienne Decroly.

     

    Si presque tous les projets de vaccins ont choisi de viser la protéine Spike, sorte de porte d’entrée du virus dans les cellules, les stratégies pour susciter une réponse immunitaire diffèrent.

    La technique classique consiste à utiliser une version « inactivée » du virus original.

    C’est celle choisie par les labos chinois qui sont déjà en phase 3 de leurs essais.

    Elle pourrait nécessiter plusieurs injections pour être efficace et recèlerait « un risque théorique plus important que les autres de voir apparaître un phénomène d’aggravation de la maladie », selon la présidente du comité Vaccin Covid-19 et chercheuse à l’Inserm, Marie-Paule Kieny, citée par l’Express.

     

    Autre technique : les vaccins « à vecteur viral », qui prennent comme support un autre virus, transformé pour inviter l’organisme à combattre le Covid-19.

    Le labo AstraZeneca a fait ce choix, via un adénovirus de chimpanzé, tout comme l’américain Johnson & Johnson (J&J), déjà à l’origine d’un vaccin contre Ebola.

    D’autres projets se veulent encore plus innovants, en misant sur la génétique.

    Le vaccin dans ce cas utiliserait l’ADN ou l’ARN (acide ribonucléique) pour indiquer à nos cellules comment se protéger du Covid, en produisant les anticorps nécessaires.

    C’est le pari tenté par la société Moderna ou par le duo Pfizer-BioNTech.

     

    3 Quand pourraient débuter les vaccinations ?

     

    En mars dernier, Donald Trump avait affirmé que ce serait chose faite d’ici « trois à quatre mois ».

    Le président américain avait été immédiatement recadré par l’immunologiste Anthony Fauci, de la cellule de crise de la Maison-Blanche sur le coronavirus.

    « Comme je vous l’ai dit, Monsieur le président, il faudra un an à un an et demi » pour disposer d’un vaccin, avait corrigé l’expert.

     

    En temps normal, il faut même compter une dizaine d’années pour mettre au point ce type de produit de santé.

    Mais, compte tenu de la mobilisation planétaire en vigueur et des milliards investis, la fourchette évoquée par le Dr Fauci paraît raisonnable.

     

    En Inde, pourtant, on n’a pas attendu les résultats des tests en cours pour parier sur l’un des produits actuellement en phase 3, celui des chercheurs de l’université d’Oxford et du labo AstraZeneca.

    Dès le début du mois de juin, le Serum Institute of India, qui fabrique déjà près d’un vaccin sur deux dans le monde, a commencé à produire le nouveau remède.

    La firme espère pouvoir sortir de ses usines 50 millions de doses chaque mois, dès septembre.

     

    Un lancement précipité ?

    Pas pour l’administration américaine, qui veut aller « au-delà de la vitesse de la lumière » (« Warp Speed »), du nom de l’opération qu’elle a mise en place pour accélérer le développement d’un vaccin.

    Au moins 6,3 milliards de dollars ont été engagés depuis mars pour financer divers projets concurrents (J&J, Pfizer, AstraZeneca, Moderna et Novavax).

    Dont 1,6 milliard pour cette dernière société, qui n’a encore jamais commercialisé le moindre vaccin et sur le site de laquelle Donald Trump s’est rendu lundi dernier.

    « Nous serons victorieux sur le virus en déchaînant le génie scientifique américain », a-t-il professé, le visage masqué (pour une fois).

    Sauf que vouloir aller plus vite que la science « peut poser problème » en termes de sécurité, reconnaît Daniel Floret, qui cite par exemple le risque d’ « exacerbation de la maladie » par le vaccin.

    « On l’a déjà vu sur des singes lors de tentatives de développement de vaccins contre le Mers-CoV et le Sars. Il faudra donc s’assurer que ce risque est écarté ici », explique-t-il.

     

    Problème : l’élection présidentielle de novembre aux États-Unis pourrait inciter le candidat Trump à crier victoire trop tôt.

    « Il y a fort à parier que, avec ou sans résultats, un vaccin soit enregistré » avant cette date, en se basant sur les seuls effets constatés chez le singe, craint la chercheuse Marie-Paule Kieny, interrogée par le Figaro.

    Or, comme l’Agence européenne des médicaments (EMA) a tendance à suivre les décisions de son homologue américaine, la puissante FDA, « il se pourrait que l’Europe également autorise un vaccin pour lequel nous n’aurons pas de preuve d’efficacité. J’espère que nous saurons être plus prudents que cela ».

    Pour l’heure, l’agence européenne l’est : « Cela pourrait prendre au moins jusqu’au début 2021 pour qu’un vaccin contre le Covid-19 soit prêt », a-t-elle estimé.

     

    4 Un vaccin au plus offrant ? Le risque du chacun pour soi

     

    En allongeant les milliards, Donald Trump s’est surtout assuré d’être prioritaire dans la livraison des premières doses pour la population américaine.

    500 millions ont ainsi déjà été « réservées » dans ce but.

    « Mais nous en aurons probablement beaucoup pour le reste du monde », a-t-il ajouté lundi, magnanime.

    Mi-mai, Paul Hudson, le directeur général du groupe Sanofi, une entreprise française, avait déclenché une polémique en affirmant que son laboratoire servirait « en premier » les États-Unis s’il trouvait un vaccin, car ce pays « avait investi pour essayer de protéger (sa) population ».

    « Il est nécessaire que ce vaccin soit un bien public mondial, extrait des lois du marché », avait immédiatement répliqué l’Élysée.

    Une vision affirmée début juin par le secrétaire général de Nations unies, Antonio Guterres.

    « Un vaccin, à lui seul, ne suffit pas. Nous avons besoin d’une solidarité mondiale pour garantir que tous les peuples, partout dans le monde, y aient accès », avait souligné l’ex-premier ministre portugais.

     

    Or on en est loin.

    Chaque jour ou presque, un nouvel accord est rendu public entre tel labo et tel État, pour la « sécurisation » des livraisons des futurs vaccins.

    Mercredi, Sanofi et GSK ont ainsi annoncé avoir réservé 60 millions de doses de leur sérum, même pas encore en phase d’essai clinique, à destination du Royaume-Uni, portant à 250 millions le nombre d’injections préemptées par ce pays, tous candidats vaccins confondus.

     

    Même si elle n’a pas communiqué sur le sujet, la France n’est pas en reste et négocie elle aussi ce type de réservations, mais en partenariat avec d’autres pays européens (Allemagne, Pays-Bas, Italie), rassemblés dans l’Alliance inclusive pour le vaccin (AIV).

    « C’est le règne du chacun pour soi, il n’y a pratiquement aucune concertation internationale, regrette Pauline Londeix, cofondatrice de l’Observatoire de la transparence dans les politiques du médicament.

    Des milliards d’argent public sont déversés sur les labos, sans contrepartie pour faire de leurs éventuelles découvertes des biens mondiaux accessibles à tous.

    Résultat : ce seront les pays les moins riches qui seront servis en dernier. »

     

    Pour tenter de rassurer les sceptiques, deux labos (J&J et AstraZeneca) ont annoncé qu’ils allaient vendre leur vaccin « à prix coûtant », au moins pour la première année.

    Un « effort » que trois autres labos américains ne feront pas, comme ils l’ont affirmé devant le Congrès, le 21 juillet.

    « C’est une période extraordinaire et notre prix le reflétera », a même assuré, sans prendre de gants, le directeur commercial de Pfizer, John Young.

     

    5 Quelle stratégie vaccinale en France ?

     

    Elle vient de se préciser cette semaine, avec la publication de deux avis,

    celui cosigné par le Conseil scientifique, le Care (Comité analyse, recherche et expertise) et le comité Vaccin Covid-19,

    et celui publié mardi par la Haute Autorité de santé (HAS).

     

    Dans le premier, les experts réclament « une évaluation rigoureuse » des vaccins avant toute « utilisation à grande échelle », privilégient l’idée d’une « vaccination organisée » plutôt qu’ « obligatoire », et demandent que les citoyens soient associés aux démarches, pour éviter l’échec de la vaccination antigrippale de 2009.

    Les deux avis se rejoignent pour considérer

    comme prioritaires les travailleurs en première ligne (6,8 millions de personnes), et en particulier les personnels soignants (1,8 million),

    devant un deuxième groupe : les personnes à risque, du fait de leur âge ou de leur état de santé (23 millions).

     

    « Mais tout dépendra de l’état de la pandémie au moment où les vaccins seront disponibles, rappelle Étienne Decroly.

    Si elle est très active, on pourra prendre un risque plus élevé dans l’utilisation des vaccins.

    Si ce n’est pas le cas, on pourra être plus prudents. »

     

    Alexandre Fache

     

     

    Un tiers des Français refuseraient de se faire vacciner

    Et si le ou les vaccins étaient boudés par les Français ?

    D’après un sondage mené par l’institut YouGov pour le HuffPost, 32 % des personnes interrogées (du 23 au 24 juillet derniers) affirment qu’ils n’accepteraient pas de se faire vacciner si un sérum contre le Covid était disponible.

    Une « hésitation vaccinale » qui inquiète les scientifiques.

    « Le développement des vaccins n’est qu’une partie de la solution. Une acceptation large de ces vaccins est également nécessaire », ont estimé des experts américains, dans un rapport publié début juillet.

    « Dans un contexte de défiance et en présence d’enjeux industriels, la vaccination se prête aux controverses publiques, voire au conspirationnisme », regrette aussi le Conseil scientifique, qui réclame une communication « transparente » sur le sujet, ainsi qu’une « démarche participative, associant des citoyens », pour limiter le plus possible cette défiance.

    « La communication doit être réalisée en amont de la campagne (de vaccination – NDLR), être différenciée selon les publics cibles, et évoquer une forme de “contrat social” appelant à la responsabilité de chacun », recommandent les experts.


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  • Jeudi, 30 Juillet, 2020

    Gérald Darmanin, la dérive d’un « Sarko-boy »

    « Ensauvagement », légitimation des violences… le ministre de l’Intérieur enchaîne les outrances pour s’assurer le soutien de la police et séduire un électorat très droitier.

     

    Gérald Darmanin ose tout, c’est même à ça qu’on le reconnaît.

    Auditionné mardi par la Commission des lois de l’Assemblée nationale, le ministre de l’Intérieur a dit « personnellement s’étouffer » quand « (il) entend le mot “violences policières” ».

    Au-delà de la énième réfutation du terme même, que déjà niaient son prédécesseur Christophe Castaner mais aussi la nouvelle Défenseure des droits, Claire Hédon, l’expression fait scandale.

    Cédric Chouviat, Adama Traoré ou encore George Floyd aux États-Unis, qui symbolisent le combat contre les violences commises par la police, sont précisément décédés d’étouffement, à la suite d’une manœuvre d’interpellation des forces de police.

     

    Soit le ministre l’a fait exprès, auquel cas il s’agit d’une infâme provocation, soit il ne saisit pas la portée de ces mots, ce qui n’est guère plus rassurant.

    «  Vous venez de dépasser toutes les limites de la décence. Vous m’étiez indifférent. Plus maintenant. À bientôt sous d’autres auspices », a réagi Arié Alimi, avocat de la famille Chouviat, qui réclame des excuses officielles.

     

    Dans la même audition, le locataire de la Place Beauvau, pro-flics « quoi qu’il en coûte », a dénoncé la « pression constante » subie par les forces de police sur le terrain :

    « On leur met un portable à 5 centimètres de leur visage au lieu de les soutenir, les gens s’agglutinent et les filment comme dans un mauvais épisode de la série Black Mirror.  »

    Une référence osée, la fiction évoquant les dérives antidémocratiques de la technologie, et non des caméras qui permettent aux citoyens de documenter les éventuels abus de pouvoir de la police.

     

    Le ministre n’est pas plus éclairé quand il se risque à des citations plus classiques.

    « La police exerce une violence, certes, mais une violence légitime, c’est vieux comme Max Weber », a lâché l’ancien étudiant de Sciences-Po Lille, se croyant malin.

    Manque de bol : le sociologue allemand convoqué ici disait l’exact inverse.

    Dans le Savant et le politique, il écrit que

    « l’État revendique avec succès pour son propre compte le monopole de la violence légitime.

    La violence n’est pas l’unique moyen normal de l’État, cela ne fait aucun doute, mais elle est son moyen spécifique ».

    Autrement dit, la violence de l’État n’est pas par nature légitime, et il convient pour Max Weber de s’interroger, justement, sur ce qui permet à l’État d’être l’unique source du droit à la violence.

     

    Gérald Darmanin, toujours sous le coup d’une accusation pour viol, multiplie les outrances pour plaire aux syndicats de police, et par-delà, à un public très droitier, sarkozyste, constituant une manne électorale possible pour la Macronie.

    L’utilisation du terme « ensauvagement d’une partie de la société », le 24 juillet dans le Figaro, est déjà une reprise directe des mots de l’extrême droite.

    Popularisée dans la fachosphère par l’écrivain identitaire Laurent Obertone, l’expression est prisée au sein de Synergie.

    Le syndicat policier, proche de la droite dure, s’est d’ailleurs félicité de retrouver sa rhétorique dans la bouche de son ministre de tutelle.

     

    Tout comme le député LR Éric Ciotti, qui a salué l’emploi du mot «ensauvagement » dans l’Hémicycle.

    Chez les macronistes jadis classés à gauche, en revanche, c’est l’embarras.

    Le député Aurélien Taché fustige une « concession à l’extrême droite ».

    Quant à la ministre de la Transition écologique Barbara Pompili, elle alerte, de manière détournée, son collègue :

    « Je pense qu’aujourd’hui, on est un gouvernement au service de tous les Français et qu’on doit rassembler tous les Français. Les monter les uns contre les autres peut toujours être un risque. »

     

    Protégé de Nicolas Sarkozy, Gérald Darmanin ne fait qu’appliquer les leçons de l’ex-chef de l’État, en place à Beauvau de 2005 à 2007.

    Un discours pro-flics et sécuritaire, histoire de s’assurer le soutien des très influents et très droitiers syndicats de police.

    Le nouveau ministre n’a sans doute pas beaucoup à se forcer.

    Quitte à ce que se retourne dans sa tombe un grand sociologue et à faire la courte échelle aux fachos de tout poil.

     

    Cyprien Caddeo

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  • Après un retard considérable à l'allumage, notre pays réaliserait actuellement 500.000 tests PCR par semaine soit 71.000 par jour.
     
    Le nombre de personnes testées positives serait de 1 à 1,5%...
    soit 700 à 1.000 personnes sans que soit précisé si elles sont malades symptomatiques ou asymptomatiques.
     
    Véran assure que les laboratoires peuvent faire 700.000 tests par semaine.
    Or les laboratoires  alertent sur le fait qu'ils sont débordés et prennent un retard considérable dans les analyses.
     
    En cause la gestion catastrophique  de l'Etat Macronien une fois de plus...
     
    Alors qu'il faudrait effectuer un dépistage certes massif mais ciblé autour des personnes malades du covid 19, des foyers d'infection, des secteurs de santé et des maisons de retraite, des personnes à risque et des entreprises...
     
     
    Jeudi, 30 Juillet, 2020

    Coronavirus.

    Tests PCR pour tous, une stratégie dangereuse

    Les biologistes médicaux et médecins généralistes alertent sur les risques de dépistages incontrôlés et sans pertinence.

     

    Avec l’arrêté publié le 24 juillet, tout le monde peut désormais se faire dépister par test PCR Covid (dans le nez), sans présenter de symptômes et sans ordonnance, tout en étant pris en charge par l’assurance-maladie. Conséquences : depuis quelques jours, les files d’attente s’allongent devant les labos, notamment dans les villes où ont été distribués des bons de prescription à la population, incitant ainsi à se faire dépister même sans symptômes apparents. Et bien que davantage de personnels aient été autorisés à prélever, « le nombre de demandes de tests PCR auprès des laboratoires de biologie médicale augmente de semaine en semaine et ceux-ci se retrouvent saturés avec des délais de rendu de résultats qui s’allongent », constate le Syndicat des jeunes biologistes médicaux (SJBM). Pour son président, Lionel Barrand, « dépister sans raisons médicales des personnes ne présentant aucun symptôme et n’ayant pas été en contact avec un malade du Covid n’est pas raisonnable ».

    Pire : en adressant des bons de prescription sans concertation avec les laboratoires pharmaceutiques, l’État met des bâtons dans les roues de ces derniers. « Plutôt que de chercher une aiguille dans une botte de foin avec des campagnes de dépistage massives et des PCR gratuits sans ordonnance pour tout un chacun, il aurait été beaucoup plus judicieux de cibler et prioriser les personnes à risque afin de briser les chaînes de transmission », poursuit le président du SJBM. Il rappelle qu’une personne asymptomatique peut être testée négative un jour et positive le lendemain. « La fenêtre de tir de la PCR est très courte, ce n’est pas une sérologie », explique-t-il. Et de déplorer, par ailleurs, le manque de réactivité du gouvernement, qui n’a pas su imposer aux autres pays dès le 1er juillet des tests PCR pour tous les passagers se rendant en France. « J’ai l’impression qu’une fois de plus l’État a pris une décision plutôt par affichage que par intérêt de santé publique », regrette Lionel Barrand.

    Même son de cloche du côté de MG France. Le syndicat des médecins généralistes estime en outre que « l’obligation de porter un masque dans les espaces publics fermés a trop tardé » et regrette que « la priorité soit donnée par le gouvernement au nombre absolu de tests réalisés plutôt qu’à leur pertinence ». Le syndicat fait état de nombreux témoignages de patients symptomatiques ou ayant été en contact avec des malades du Covid qui attendent plusieurs jours la réalisation ou le résultat du test PCR prescrit par leur médecin traitant. Un retard « inadmissible », dû à l’embouteillage des circuits de soins par des personnes se présentant dans les labos pour des tests de convenance personnelle. Résultat : « Les cas diagnostiqués tardent à être confirmés, les enquêtes de contact tracing ne peuvent être lancées à temps et la diffusion du virus est facilitée. » Cette absence de stratégie, où les tests à visée diagnostique ne sont pas priorisés chez les patients suspectés de Convid, conduit « à laisser se développer des foyers d’infection et favorise la reprise de l’épidémie », alerte MG France.

    Faute d’une stratégie de dépistage claire donnée par les autorités, les syndicats de professionnels en appellent au bon sens de la population française et à ne venir se faire dépister qu’en cas de risque : symptômes, cas contact ou retour de pays endémique. Que du bon sens.

    Nadège Dubessay

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