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  • Jeudi, 6 Août, 2020  - L'Humanité >>>>>

    Mémoire.

    Jean-Baptiste Belley,

    le héros oublié de la République

     

    Premier député noir, l’homme a mené une vie à l’image de son époque, vertigineuse.

    Une initiative lancée par Alexis Corbière (FI) cherche à réhabiliter ce héros de la Révolution.

     

    Esclave affranchi, élu en 1793 député de Saint-Domingue – devenue ensuite Haïti –, Jean-Baptiste Belley fut le premier député noir de la République, mort le 6 août 1805.

     

    Mais que reste-t-il aujourd’hui de cet héritage hors du commun ?

    Dans les programmes scolaires, pas une trace.

    Dans nos villes, il doit se contenter d’une rue à Basse-Terre (Guadeloupe), ainsi que d’une place à Pantin (Seine-Saint-Denis), inaugurée en 2017.

     

    « On a construit l’oubli de l’importance coloniale dans l’histoire de la Révolution », estime Pierre Serna, professeur des universités à la Sorbonne et spécialiste de cette période.

    Mais, dans un contexte marqué par la résurgence des revendications noires, au travers notamment du mouvement #BlackLivesMatter, certains acteurs se mobilisent pour replacer Belley dans l’Histoire.

    Alexis Corbière, député FI de Seine-Saint-Denis, avait déjà envoyé, en novembre dernier, une lettre au président de l’Assemblée nationale – initiative partagée avec les 17 députés de son groupe – pour lui demander de rapatrier au palais Bourbon le seul portrait connu de Jean-Baptiste Belley.

    Peinte en 1797 par Anne-Louis Girodet, l’œuvre est pour l’instant conservée dans le discret musée de l’Histoire de France, à Versailles.

    Aucune réponse de Richard Ferrand.

    Qu’à cela ne tienne, l’insoumis vient de renvoyer une seconde missive, plus ambitieuse, expliquant la nécessité de renommer une salle de l’Assemblée en hommage à Jean-Baptiste Belley.

    « C’est une histoire qui ne peut pas être oubliée, car elle revêt un caractère universel », argumente le député, ancien professeur d’histoire, qui a d’ailleurs dédié au député noir un chapitre de son livre Jacobins ! (Perrin, 2019).

     

    Mais que retenir alors de la vie de ce révolutionnaire, si ce n’est qu’elle est marquée du sceau de l’oubli ?

    « Jean-Baptiste Belley est un homme de trois révolutions : américaine, française et haïtienne », explique Pierre Serna .

     

    Américaine, car il combat avec les forces révolutionnaires états-uniennes, en participant notamment au siège de Savannah, en Géorgie, où son nom est d’ailleurs gravé sur un monument.

    Française, car, élu député, il siège à la Convention, puis au Conseil des Cinq-Cents.

    Haïtienne enfin, car, esclave affranchi, il participe à l’abolition de l’esclavage sur l’île.

     

    Sa vie est un combat perpétuel pour l’émancipation.

    Ancien esclave, il serait né sur l’île de Gorée, au large du Sénégal, puis vendu à l’âge de 2 ans avec sa mère à un esclavagiste en partance pour Saint-Domingue.

    Devenu « libre par (son) industrie » comme il l’explique devant la Convention, il est ensuite perruquier, avant de s’engager dans l’armée.

    «Belley est un personnage qui a toutes les vertus du républicain.

    Il est courageux, c’est un soldat de la démocratie,

    un produit de la méritocratie », analyse l’historien.

     

    L’abolition de l’esclavage sur son île est proclamée le 29 août 1793, dans un contexte tendu.

    Après de nombreuses révoltes, la Convention proclame l’accès aux droits civiques pour les hommes libres de couleur de Saint-Domingue.

    Pour faire appliquer la mesure, deux commissaires républicains sont envoyés sur l’île.

    Ces derniers iront plus loin, en proclamant l’abolition complète.

    Cet événement permet à Jean-Baptiste Belley d’être élu député.

    Problème : il doit se rendre à Paris pour faire reconnaître son mandat.

     

    À Philadelphie, escale nécessaire à l’époque pour se rendre en Métropole, un esclavagiste lui demande de quel droit se permet-il de commander des Blancs.

    « Et pourquoi pas ? Quand on sait sauver des Blancs et les défendre, on peut bien les commander », lui rétorque alors Belley .

    Cette anecdote témoigne du courage du député, qui hérite du surnom Mars, en référence au dieu de la guerre romain.

     

    Arrivé en Métropole en janvier 1794, il fait face au racisme des esclavagistes, qui multiplient les pressions et dénonciations calomnieuses auprès du Comité de sûreté générale.

    Emprisonné, il n’est libéré que le 3 février et son mandat officiellement reconnu le lendemain.

    C’est d’ailleurs lors de ce même 4 février 1794 que Louis-Pierre Dufay, député comme Belley de Saint-Domingue, prononce devant la Convention un discours exposant la réalité de l’esclavage.

    Est alors adopté un décret abolissant la pratique dans toutes les colonies, cinq mois après Saint-Domingue.

     

    Mais cette loyauté sans faille à la France amènera également Belley à sa perte.

    En 1802, il participe à une expédition lancée par le nouveau consul Bonaparte, contre les velléités indépendantistes de Toussaint Louverture, aussi esclave affranchi mais défenseur de l’indépendance de ce qui deviendra deux ans plus tard Haïti.

    Mais, « Bonaparte n’accepte pas qu’un Noir ait un grade supérieur à celui de commandant. Il le rétrograde », explique Pierre Serna.

    Plus grave, Napoléon rétablit l’esclavage en mai 1802, balayant alors l’héritage de la Révolution.

    « C’est une régression incroyable », abonde l’historien.

    Belley est alors escorté jusqu’à Belle-Île-en-Mer, placé en résidence surveillé, où il est mort de la tuberculose le 6 août 1805.

     

    Deux cent quinze ans après sa mort, son absence illustre la négation historique du rôle des colonies dans la Révolution.

    Pourtant la vie de Jean-Baptiste Belley illustre son époque.

    C’est une représentation de ce que fut la France révolutionnaire puis bonapartiste, avec ses exploits et ses travers.

    Un Noir, visage de l’histoire de France, dont la reconnaissance par les institutions « replacerait l’abolition de l’esclavage dans l’histoire de Révolution », estime Alexis Corbière.

     

    Jules Fresard
     
    Jean-Baptiste Belley Wikipédia >>>>>  

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  • Jeudi, 6 Août, 2020

    Santé. Les réanimateurs au bord de l’asphyxie

     

    Selon les professionnels, il manque 1 000 médecins réanimateurs en France. Un déficit aux conséquences lourdes au quotidien, et encore plus en situation de crise – épidémie ou canicule.

     

    « La réanimation menacée d’extinction ! »

    C’est l’Association nationale des jeunes médecins intensivistes et réanimateurs (Anjmir) qui lance ce cri d’alarme.

    On peine presque à le croire, tant les services de réanimation, dont on a pu suivre jour après jour le taux d’occupation au plus fort de l’épidémie de Covid-19, ont montré qu’ils sont au cœur de la réponse aux situations de crise sanitaire.

    Après les louanges dont les personnels médicaux et paramédicaux de la « réa » ont été couverts – à juste titre – par le gouvernement, on aurait également pu espérer que les problèmes structurels auxquels ils sont confrontés seraient enfin pris en compte.

     

    Services sous-dotés

    Visiblement, ce n’est pas le cas.

    « Un certain nombre de services de réanimation sont sous-dotés en médecins comme en personnels paramédicaux », explique Sacha Sarfati, interne au CHU de Rouen et président de l’Anjmir.

    « Cela affecte déjà la prise en compte des patients en temps normal, mais encore plus pendant une crise comme celle que nous venons de connaître » où, estime-t-il, « on n’a pas pu combler ce déficit en entier ».

     

     

    Or, à l’approche du choix de leur spécialité par les quelque 8 000 à 9 000 étudiants en médecine qui viennent de finir leur deuxième cycle d’études, les réanimateurs s’inquiètent :

    « L’an dernier, seulement 72 postes de médecine intensive-réanimation (MIR) étaient disponibles pour l’ensemble du pays », rappelle l’Anjmir.

    « Cette année, le niveau des demandes remontées par les coordinateurs régionaux et les ARS s’élève à 101 postes », détaille Sacha Sarfati, qui précise :

    « Mais ces demandes ont été établies avant l’épidémie. Selon nous, il faut d’urgence porter à 150 le nombre d’internes en MIR formés chaque année. »

     

    Cette demande corrobore celle du Conseil national professionnel de la médecine intensive-réanimation (CNP-MIR).

    Dans un document élaboré fin juillet et intitulé « Plan soins critiques », cette structure qui regroupe la plupart des instances de la réanimation pointe les carences de la France dans ce domaine.

    Avec 5 058 lits de réanimation au total, la France affiche un ratio de 7 lits pour 100 000 habitants, à rapporter à ceux de l’Italie (8/100 000) ou de la Chine (9/100 000) et loin, très loin derrière les voisins allemands (24/100 000).

    Le CNP-MIR ne se prive pas de rappeler

    que cette faiblesse de la« réa » française « s’inscrit dans le cadre d’une réduction globale des lits d’hospitalisation de soins aigus d’environ 30 % en vingt ans », dont les implications « sont majeures dès lors que le système est mis en tension par une crise sanitaire telle qu’une épidémie».

     

    Selon une enquête des services du ministère de la Santé lui-même, en 2017, 161 postes étaient déjà vacants en réanimation.

    D’après le CNP-MIR, notre pays présente un effectif médical moyen de 5,5 équivalents temps plein (ETP) par service, quand les recommandations européennes s’établissent à 9 ETP.

    Selon lui, la France présente donc « un déficit d’environ 1 000 médecins compétents en réanimation », qui « doit être comblé dans les plus brefs délais ».

    L’instance estime également qu’il faudrait « porter l’offre de lits de réanimation à 7 500 » pour « remettre la France à un niveau acceptable » et faire face aux futures crises.

     

    Démographie vieillissante

    C’est d’autant plus urgent, complète Sacha Sarfati, qu’il faut cinq ans d’internat pour former un réanimateur et qu’entre « 25 et 30 % des médecins réanimateurs ont aujourd’hui plus de 50 ans ».

    Cette démographie vieillissante a déjà des répercussions dans le fonctionnement des services :

    « La réa, c’est un service de soins continu, avec des gardes de nuit que des médecins plus âgés tendent à moins assurer. »

    Pour le CNP-MIR, qui rappelle que « le burn-out affecte jusqu’à 50 % des personnels médicaux et paramédicaux de réanimation », ce « déficit en ressources humaines (…) est une cause identifiée d’épuisement professionnel à moyen terme ».

    Et après la première vague de l’épidémie,

    « le sous-effectif et l’épuisement professionnel risquent de se manifester lorsqu’une seconde vague touchera des équipes physiquement et psychologiquement épuisées ».

    Sacha Sarfati s’inquiète à plus court terme encore :

    « Dans ce contexte post-crise, où les services de réanimation ont déjà été mis à rude épreuve, un épisode de canicule comme celui qui arrive pourrait suffire à mettre en évidence les fragilités de la réanimation. » 

     

    Olivier Chartrain

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  • [Jeudi 6 Août 2020
    Les Actualités Politiques]

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  • [Mercredi 5 Août 2020
    Les Actualités Politiques]

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  • Mardi, 4 Août, 2020

    Banques. Des résultats infectés par le Covid-19

     

    Si la BNP affiche plus de 2 milliards d’euros de bénéfices, la plupart des banques européennes voient rouge, contraintes de multiplier leurs provisions pour faire face à un risque de non-remboursement des crédits.

     

    Le Covid, ou plutôt la crise économique qui en découle n’aura pas épargné les banques européennes.

    En multipliant les provisions pour se prémunir contre le risque d’un défaut de remboursement de crédits de ses clients, les comptes des banques européennes s’enfoncent dans le rouge.

    Seule BNP Paribas a affiché un bénéfice net certes en recul, mais supérieur aux attentes en atteignant 2,3 milliards d’euros.

    Et même si les comptes ont été marqués des stigmates de la crise, qui ont forcé la banque à multiplier par deux son coût du risque, ils ont été dopés par les activités de sa banque d’investissement (celle qui va sur les marchés financiers), dont le chiffre d’affaires a progressé de 33,1 % au deuxième trimestre.

     

    À l’inverse, après la perte record (11 milliards d’euros) de la banque espagnole Santander, puis celle de la Deutsche Bank fin juillet, les comptes de la Société générale ont, au deuxième trimestre, également viré au rouge.

    La banque française a annoncé, lundi, une perte de 1,26 milliard d’euros contre un bénéfice sur la même période en 2019.

    En cause, deux grosses dépréciations comptables, l’une de près de 700 millions d’euros dans les activités de marché, et l’autre de 650 millions liés aux effets de la crise sur certaines réductions d’impôts dont la banque pourrait bénéficier à l’avenir, mais aussi et surtout la multiplication par quatre de ses provisions afin de se protéger du risque de non-remboursement des prêts.

    Ces dernières sont passées de 314 millions d’euros au deuxième trimestre 2019 à presque 1,3 milliard sur la même période en 2020.

    Car, avec la crise, les entreprises, pour pallier l’assèchement de leurs liquidités avec l’arrêt, puis le ralentissement de leur activité depuis le confinement, ont recouru massivement au prêt garanti à 85 % par l’État (PGE).

    Entre la fin mars et le 24 juillet, 114 milliards d’euros de PGE ont ainsi été accordés à près de 555 000 entreprises.

    Or, plusieurs études alertent sur le risque de faillites des entreprises.

    Selon l’assureur de crédit, Coface, les défaillances d’entreprises vont augmenter de 21 % en France l’an prochain.

    Or, ces entreprises étaient, avant l’arrivée du Covid, déjà fortement endettées, puisque leurs crédits et leurs émissions obligataires, ce qu’on appelle la dette consolidée, représentaient déjà 80 % du PIB national, contre 60 % pour la moyenne de la zone euro.

    Et la France n’est pas un cas isolé. Selon S&P Global Ratings, les banques commerciales du monde devront provisionner jusqu’à 2 100 milliards de dollars en 2020 et 2021 pour faire face aux risques sur les remboursements de crédits.

    Et 1 300 milliards de dollars rien que pour l’année 2020.

     

    Dans ce contexte, la Banque centrale européenne a prolongé sa demande de ne pas verser de dividendes jusqu’en janvier 2021 au moins, afin de «préserver la capacité des banques d’absorber des pertes ».

    Ce qui pourrait libérer 30 milliards d’euros de capital.

     

    Clotilde Mathieu

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  • Séparatisme et ensauvagement.

    Le vocabulaire officiel

    accompagnant le libéralisme

    autoritaire et la fascisation

     

     

    Les innovations langagières dans le vocabulaire politique dominant [qui pour paraphraser Marx à propos de l’idéologie est celui de la classe dominante[i]] sont rarement anodines.

    Elles expriment et reflètent les rapports de force et les enjeux des luttes sociales et se faisant y participent.

    Deux nouveautés lexicales sont apparues récemment avec la promotion de deux termes : séparatisme et ensauvagement.

    Ces termes ont en commun de signaler des pseudo-dangers contre lesquels il faudrait lutter sous peine de voir disparaître les fondements mêmes de la vie sociales, les « valeurs de la République », la sécurité des citoyens, etc.

    Ils expriment également l’affirmation d’une aggravation de la situation de danger rendant obsolète et/ou insuffisant le vocabulaire ancien.

    Une telle aggravation rendrait nécessaire une politique ferme de défense et de riposte.

    Dans une séquence historique caractérisée par une crise massive de légitimité [sous l’effet des luttes sociales des Gilets jaunes au mouvement contre la réforme des retraites, du discrédit lié à la gestion néolibérale de la pandémie du Corona, du mouvement massif contre les violences policières] ces nouveautés annoncent  et préparent un durcissement des politiques répressives.

    Elles précisent également des cibles pour détourner les colères sociales : les séparatistes et les ensauvagés.

    A Lire ici >>>>>


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  • Mardi, 4 Août, 2020

    Thomas Branthôme :

    « la Révolution n’est pas parvenue à son terme »

    L'Humanité >>>>> Cyprien Caddeo

     

    À l’occasion de l’anniversaire de la nuit du 4 août 1789, Thomas Branthôme, coauteur d’une Histoire de la République en France, revient sur ce moment révolutionnaire, dont les échos résonnent aujourd’hui.

     

    Thomas Branthôme,Historien du droit et des idées politiques

    On associe la nuit du 4 août à l’abolition des privilèges, pourtant celle-ci n’est effective qu’en 1793, après la mort du roi.

    Est-ce seulement une date symbolique de la Révolution française ?

    Thomas Branthôme

    La nuit du 4 août est sujette à controverse.

    S’agit-il d’une « nuit d’ivresse » ou d’un authentique moment révolutionnaire ?

    Je considère qu’il faut distinguer question juridique et question sociale.

    La nuit à proprement parler aboutit au décret du 4 août-3 novembre 1789 qui abolit juridiquement le régime féodal.

    Ce n’est pas rien.

    En « détruisant » – c’est le mot du décret – ce vaste « complexum feudale » composé de droits seigneuriaux et de résidus de vieux contrats de fief, on met fin à tout ce qui entravait la liberté de la personne (servitude, mainmorte).

    Mais cela ne règle pas pour autant ce qui a trait aux droits de propriété: doit-on considérer que les seigneurs renoncent à ces droits ou ces derniers ne sont-ils que rachetables ?

    Au vu des conditions économiques de l’immense majorité des Français d’alors, refuser la première proposition, c’est laisser cette abolition au rang de pur principe.

    Cette discussion qui porte en germe une véritable mutation du métabolisme social va ainsi durer quatre ans jusqu’à ce que la « loi de colère » proclame le 17 juillet 1793 l’abolition totale des droits féodaux sans contrepartie.

    À ce titre, il est possible de dépasser la controverse en percevant le 4 août non pas comme la fin de la féodalité, mais comme l’amorce de sa fin et en affirmant que l’abolition des privilèges fut moins le fruit d’un jour unique que le résultat d’un processus.

     

    Que reste-t-il, en 2020, de l’héritage politique du 4 août ?

    Thomas Branthôme

    La nuit du 4 août appartient à la mythologie de la Révolution, dans tous les sens du terme.

    Les plus sceptiques diront que cette nuit n’est qu’un mythe car elle n’a pas abouti réellement à la propriété pour tous.

    Ce n’est pas faux, mais en matière de mythe, il est plus avantageux de se référer à la notion de «  mythe mobilisateur » de Georges Sorel.

    Avec la proclamation de la souveraineté nationale (17 juin) et le serment du Jeu de paume (20 juin), le 4 août est de ces dates qui figurent pour les révolutionnaires la marche de l’Histoire.

    Relisons par exemple Camille Desmoulins au moment où il prend connaissance des événements :

    « C’est cette nuit (…) que nous sommes sortis de la misérable servitude.»

    Relativiser cet événement, c’est négliger d’une part le signal révolutionnaire envoyé au monde mais d’autre part ne pas voir le mécanisme à l’œuvre derrière cette décision.

    C’est parce qu’il y a eu la Grande Peur dans les campagnes et le début d’une flambée antiféodale que la Constituante a agi.

    Le 4 août acte l’irruption des masses paysannes sur la scène de l’histoire révolutionnaire et entérine, après les décisions qui ont suivi le 14 Juillet (reconnaissance de la garde nationale, cocarde…), que l’action du peuple est un combustible politique.

    Je crois qu’en 2020, aucun esprit sérieux ne peut avoir oublié ces données : la force motrice des idées de liberté et d’égalité, le poids politique du peuple en mouvement, la haine des privilèges…

     

    De nos jours, les privilèges demeurent, sous une autre forme. La Révolution est-elle un processus encore en cours ?

    Thomas Branthôme

    La Révolution nous a légué cette haine des privilèges comme trait caractéristique de l’âme française.

    Le privilège, sous l’Ancien Régime, c’est la loi particulière accordée par le monarque à un de ses sujets.

    En 1789, ce privilège blesse l’émergence française de ce que Tocqueville a appelé la « passion de l’égalité » autant que l’énoncé révolutionnaire de la nation défini par Sieyès comme « un corps d’associés vivant sous une loi commune ».

    Encore aujourd’hui, l’exil fiscal, la corruption ou l’esprit de caste heurtent l’opinion publique car ces phénomènes dérogent à la « loi commune » et menacent la cohésion du corps social.

    Mais les héritiers de la Révolution ont aussi en mémoire la phrase de Robespierre fustigeant « l’aristocratie des riches », qui a succédé à « l’aristocratie de naissance ».

    Il n’y a plus de privilèges au sens juridique du terme mais les inégalités demeurent, on est donc en droit de dire que la Révolution n’est pas encore parvenue à son terme.

     

    Entretien réalisé par Cyprien Caddeo

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  • En Bretagne,

    ils veulent relancer une ligne de train fermée depuis 30 ans

    Fermée depuis trente ans, la ligne de chemin de fer TER qui traverse la Bretagne du nord au sud pourrait reprendre du service.

    À l’initiative de cette possible renaissance, un collectif de cheminots et un passionné de trains qui militent pour le retour du rail en zone rurale.

    21 juillet 2020 / Ninnog Louis (Reporterre)

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