• Jeudi, 23 Juillet, 2020

    Pourquoi le coronavirus

    frappe plus durement les villes pauvres

     

    Deux études se sont penchées sur la surmortalité liée au Covid-19.

    Si le bilan exact est encore incertain, la recrudescence des décès montre, une fois encore, que le virus est un terrible révélateur des inégalités.

    Explications.

     

    Combien de personnes sont décédées en France du Covid ?

    Le 21 juillet, le ministère de la Santé faisait état de 30 165 morts.

    Mais dans un rapport d’étape portant sur la surveillance de la mortalité entre le 2 mars et le 31 mai, publié mercredi, l’agence Santé publique France explique qu’il est encore trop tôt pour évaluer le bilan exact de la mortalité due à l’épidémie, notamment en raison des incertitudes sur les décès survenus à domicile.

     

    Ce qui est sûr, selon les données agrégées par l’agence sanitaire, c’est que la France a connu un excès de mortalité.

    Au cours de cette période, « un peu plus de 175 800 décès toutes causes confondues ont été estimés sur le territoire national. Ce nombre est supérieur de 25 030 » par rapport aux années précédentes.

    Avec une hausse de 7 % du 9 au 15 mars, et de 60 % du 30 mars au 5 avril, au plus fort du pic épidémique.

    L’estimation du nombre attendu de décès reste cependant difficile à établir avec exactitude, avertissent les chercheurs.

    Car à la hausse de mortalité directement liée à l’épidémie s’est en effet ajoutée une augmentation consécutive à « des retards de prise en charge » médicale, « au contexte anxiogène des conséquences sanitaires et économiques de l’épidémie, ou à l’isolement de personnes fragiles et âgées ».

     

    Un excès de mortalité de 88%

    Sur la distribution géographique de ces décès, Santé publique France avance quelques billes.

    « Multifactoriels et imbriqués », ces facteurs explicatifs relèvent pour beaucoup de caractéristiques sociodémographiques et économiques.

    C’est justement ce qu’a démontré une autre étude, réalisée cette fois par quatre économistes du travail, de l’École d’économie de Paris, du Centre d’étude de l’emploi et du travail et de la Norwegian School of Economics.

     

    Ils ont mis en évidence que l’excès de mortalité liée au Covid est plus important dans les villes les plus pauvres.

    « Il y a eu des études dans plusieurs pays montrant que les minorités étaient plus touchées par la maladie ; mais en France, aucune étude ne s’était penchée sur les déterminants sociaux, explique Laura Khoury, économiste à la Norwegian School of Economics.

    Quelques-unes montraient la corrélation entre revenus et mortalité, comme en Seine-Saint-Denis, mais pas de façon systématique sur tout le territoire. »

     

    Avec ses trois collègues, ils décident de mener une étude systématique permettant de voir si l’excès de mortalité provoqué par l’épidémie s’explique par les inégalités de richesse.

    Ils croisent donc les données brutes de mortalité à l’échelon municipal, fournies par l’Insee, avec le revenu médian de chaque commune.

    Ils comparent les données des villes pauvres et riches situées sur une même zone urbaine.

    Le résultat est sans surprise, mais étonne par son ampleur :

    si, en avril 2020, les communes les plus riches enregistrent un excès moyen de mortalité de 50 %, dans le quart des communes les plus pauvres, il atteint 88 %.

    « Les plus pauvres des plus pauvres sont les plus touchés », précise Laura Khoury.

     

    La nature des emplois occupés

     

    Partant de ce résultat, les chercheurs ont poursuivi sur leur lancée avec une triple comparaison :

    communes riches versus communes pauvres,

    2020 contre 2019 et 2018,

    zones vertes contre zones rouges, fortement infestées.

     

    Là encore, la différence est flagrante.

    « On a constaté que, dans les zones vertes, la pauvreté ne jouait pas un rôle spécial, ce qui nous a fait nous interroger sur les mécanismes d’exposition au virus », poursuit la jeune économiste.

    En l’occurrence, la surpopulation des logements et la nature des emplois occupés.

    « On s’est basé cette fois sur les données du recensement – pour connaître la nature des logements et leurs occupants – et sur la déclaration annuelle des données sociales (réalisée auprès des services fiscaux – NDLR), afin de voir les profils d’emplois sur les communes.

    Là encore, on arrive à la conclusion que les plus touchés sont ceux qui vivent dans des logements à forte promiscuité et occupent des métiers moins qualifiés, à forte interaction avec le public, qui sont restés en activité pendant le confinement », expose Laura Khoury.

     

    Une étude du CNRS et du laboratoire EconomiX de l’université Paris-Nanterre, réalisée en mai, pointait déjà que le coronavirus était révélateur des inégalités territoriales françaises.

    « Les taux d’hospitalisation ont été plus nombreux dans les zones où vivent les ouvriers, concluait Nadine Levratto, économiste et directrice de recherche au CNRS.

    Le Covid-19, comme toute maladie, a une dimension socioéconomique territorialement ancrée. »

     

    Alexandra Chaignon
     
     
    Un difficile accès aux données

    D’un point de vue épidémiologique, « on ne peut rien dire concrètement sur les inégalités sociales et leur lien avec le Covid », déplore Michelle Kelly-Irving, chercheuse en épidémiologie sociale.

    Les données existent et sont accessibles, mais y accéder est fastidieux, corrobore son collègue Cyrille Delpierre.

    Pourtant, « mesurer ces inégalités permettrait de mieux les combattre. C’est de la santé publique ».

     


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  • Vendredi, 24 Juillet, 2020

    Santé publique.

    Florent Guéguen : « L’accès au masque est un droit »

     

    Le gouvernement a annoncé la distribution de 40 millions de masques à 7 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté. Un périmètre insuffisant pour les associations. Entretien avec Florent Guéguen.
     

     

    Florent Guéguen Directeur de la Fédération des associations de solidarité (FAS)

    Le directeur de la Fédération des associations de solidarité revient sur la distribution de masques aux plus pauvres, annoncée mercredi par le gouvernement.


     

    Que pensez-vous de la distribution de 40 millions de masques lavables à 7 millions de Français vivant en dessous du seuil de pauvreté ?


    Florent Guéguen C’est une avancée, car cela va permettre de couvrir les besoins immédiats en masques des 10 % des Français les plus pauvres.

    Le problème, c’est que le périmètre de cette distribution gratuite est trop réduit.

    On concentre l’aide sur les plus pauvres, mais on laisse sur le carreau des millions de ménages.

    Pour des travailleurs pauvres ou précaires, ou même salariés au Smic, le coût des masques reste important.

    Il a été chiffré autour de 200 euros pour une famille de quatre personnes par mois.

    Les associations de solidarité ne demandent pas la distribution gratuite de masques à l’ensemble de la population.

    En revanche, il faut très clairement élargir le nombre de bénéficiaires pour intégrer les classes populaires et au moins une partie des classes moyennes.

     

     

    La distribution se fera par le biais de La Poste. Que faire pour les populations trop pauvres pour être touchées par ce biais ?

    Florent Guéguen C’est l’autre problème que nous posent les annonces du ministre de la Santé.

    Une partie du public, celui qui est à la rue, en campements ou en bidonvilles, n’est touchable que par le milieu associatif, voire par les centres communaux d’action sociale.

    C’est la raison pour laquelle toutes les associations d’hébergement, mais aussi celles qui gèrent des distributions alimentaires, des maraudes ou des accueils de jour, demandent à l’État de les doter d’un stock de masques de plusieurs mois.

    C’est d’autant plus important que cela devrait leur permettre d’anticiper un éventuel regain de l’épidémie.

    Elles ont été marquées par le fait de n’avoir reçu aucun masque de la part de l’État entre mars et mai.

    Nous avons explicitement demandé ces stocks à la nouvelle ministre du Logement, mais pour l’instant, nous n’avons pas eu de réponse claire.

    Il est nécessaire que l’État augmente son périmètre de distribution et assure aux associations un stock suffisant.

    À l’exception du public à la rue ou en centres d’hébergement, pour qui le lavage régulier est complexe, il nous semble aussi important que l’État propose des masques réutilisables fabriqués en France, moins polluants que les masques chirurgicaux.

     

    Pensez-vous qu’il faudra, à terme, sortir de cette logique de distribution ponctuelle ?

    Florent Guéguen Même si nous ne demandons pas la gratuité des masques pour tous, il est clair que, à terme, il faudra qu’ils soient remboursables par la Sécurité sociale.

    Pour l’instant, il faut se concentrer sur les plus précaires, les classes populaires et moyennes.

    Mais, à partir du moment où le masque devient un outil de santé publique majeur, il faut le considérer comme un médicament, et donc, qu’il soit pris en charge par la solidarité nationale.

    Sans cela, nous allons continuer à être soumis à la volonté de l’État et des collectivités locales de procéder ou non, en fonction de leurs moyens et de leur volonté, à des distributions.

    Il faut sortir de l’arbitraire et considérer que l’accès au masque est un droit.

     

    Entretien réalisé par Camille Bauer
     
     
    Nouvelles mesures anti-seconde vague

    En amont du Conseil de sécurité qui doit se tenir ce vendredi, le ministre de la Santé et des solidarités, Olivier Véran, a promis, mercredi, que « 40 millions de masques grand public lavables, utilisables 30 fois » seront distribués aux 7 millions de Français vivant en dessous du seuil de pauvreté.

    Il a aussi annoncé le remboursement à 100 % des masques chirurgicaux « pour 2 millions de Français porteurs de vulnérabilité ».


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  • Vendredi, 24 Juillet, 2020

    Parlement.

    En 2021, un budget fidèle au « monde d’avant »

     

    Les députés ont débattu jeudi de l’orientation des finances publiques pour 2021, à nouveau dictée par les dogmes libéraux.

     

    À en croire le débat sur l’orientation des finances publiques, qui s’est tenu jeudi à l’Assemblée nationale, le gouvernement n’a retenu aucune leçon de la crise sanitaire.

    Pour 2021, Bercy prévoit d’augmenter les crédits alloués aux différents ministères de 7,17 milliards d’euros (au profit notamment de l’éducation nationale et des armées), tandis que leurs effectifs seront « stabilisés » (avec des augmentations pour la justice, la police et la santé).

     

    Une méthode dénoncée par la gauche de l’Hémicycle

     

    Un plan de financement en somme assez classique, fidèle à la politique mise en place depuis 2017, et qui ne prend pas le virage attendu « du renforcement de l’État, capable de reprendre la main sur son économie, et de répondre aux besoins du pays, en rapport avec les urgences sociales et écologiques », déplore le député et secrétaire national du PCF, Fabien Roussel.

     

    Le ministre de l’Économie, des Finances et de la Relance, Bruno Le Maire, a toutefois indiqué que ces crédits ne tiendront pas compte du plan de relance, isolé dans une mission budgétaire spécifique.

    Reste que, pour le ministre, le « seul et unique objectif économique » est de « retrouver dès 2022 un niveau de richesse national pour la France équivalent à celui de 2019 » :

    les prévisions de Bercy envisagent une récession d’environ 11 % en 2020, et une croissance de 8 % sur l’année 2021.

     

    « Ce n’est certainement pas en engageant des dépenses publiques tous azimuts, sans aucune considération pour le modèle économique, que nous y arriverons. C’est en faisant le choix résolu de l’amélioration de l’offre française, en développant l’innovation, l’investissement », a soutenu Bruno Le Maire.

    Une méthode aussitôt dénoncée par la gauche de l’Hémicycle.

    Fabien Roussel déplore ainsi qu’une nouvelle fois, le gouvernement a choisi « une politique de l’offre, en continuant d’alléger les impôts du capital, des plus riches, soutenant la logique de la concurrence libre, quoi qu’il en coûte aux êtres humains et à la nature ».

     

    De nombreux oublis ont été relevés, comme les aides directes aux ménages les plus précaires, refusées par la majorité, ou des mesures concernant la jeunesse, alors que 700 000 personnes arrivent sur le marché du travail « sans aucun filet pour ceux qui ne trouveront pas d’emplois et qui ne pourront toucher ni le RSA ni le chômage », alerte la présidente du groupe PS, Valérie Rabault.

    Les députés n’ont pas eu le droit à la primeur du plan présenté au même moment par Jean Castex à Besançon.

    La députée socialiste s’inquiète en outre de l’absence des conclusions du Ségur.

    Un autre oubli majeur qui ne manquera pas d’être scruté, dès le 24 août, lorsque le plan de relance sera présenté en Conseil des ministres.

     

    Florent Le Du

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  • [Vendredi 24 juillet 2020
    Les Actualités Politiques]

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  • Mercredi, 22 Juillet, 2020

    On connaît la chanson, pas les paroles (7/14). 

    Bruce Springsteen :

    le pamphlet incompris de Born in the USA

     

    Interprété à tort comme un hymne patriotique, le titre le plus célèbre du Boss raconte pourtant les vies brisées des prolétaires partis faire le Vietnam.

     

    Donald Trump adore mettre en doute la nationalité américaine de ses adversaires.

    Principal promoteur des fake news autour des origines de Barack Obama, le magnat s’est trouvé, en janvier 2016 alors en pleine campagne pour la primaire républicaine, une nouvelle tête de Turc : Ted Cruz, son principal rival.

    Le sénateur texan a le malheur d’être né de l’autre côté de la frontière, au Canada.

    Alors, pour le « troller », le futur 45 e président des États-Unis choisit de lancer Born in the USA, titre iconique de Bruce Springsteen, à chaque entrée de meeting, histoire de bien rappeler que lui est un patriote, un vrai.

     

    Un des plus grands malentendus du rock’n’roll

     

    Se faisant, le populiste milliardaire s’inscrit dans la droite lignée de Ronald Reagan et Walter Mondale en 1984 ou de George Bush père en 1992…

    Autant de candidats au bureau ovale qui ont voulu récupérer l’hymne rock du « Boss » pour en faire un outil de propagande électorale, sans comprendre un traître mot au sens de la chanson.

     

     

    Car Born in the USA, c’est l’histoire d’un des plus grands malentendus du rock’n’roll.

    Si on ne se tient qu’au refrain, époumoné par Springsteen de sa voix grave et gutturale, il est aisé de n’y voir qu’une exaltation bas du front du simple fait d’être né en Amérique.

    Pourtant, l’enfant du New Jersey y raconte l’impossible réinsertion d’un prolétaire né dans une « dead man’s town » (un trou paumé), à qui la nation a mis « un fusil dans les mains » pour aller «  tuer l’homme jaune » dans un «  pays étranger ».

    À son retour aux États-Unis, le narrateur-chanteur n’a « nulle part où fuir, nulle part où aller » et finit « dans les ombres de la Refinery », en référence à un pénitencier du New Jersey.

     

    La portée mélancolique du morceau révélée entre deux riffs

    C’est bien des fantômes du Vietnam dont s’empare Bruce Springsteen.

    Réformé à la suite d’un accident de moto, le rockeur a échappé à cette boucherie qui tuera 58 000 « boys » de 1955 à 1975, et entre 3 millions et 4 millions de Vietnamiens, pertes civiles comprises.

    Bart Haynes, ami de Springsteen et batteur de son premier groupe (The Castiles), tombera au front en 1967.

     

    « J’avais un frère à Khe Sanh, on se battait contre les Viêt-cong, ils y sont encore, lui n’est plus », s’égosille le chanteur au quatrième couplet, révélant entre deux riffs de guitare la portée mélancolique du morceau.

    Un écho direct au siège de Khe Sanh, en 1968, épisode emblématique des traumas de la guerre.

    Au prix de 15 000 pertes, de quatre mois d’éprouvants combats, les GI l’avaient emporté, mais cette victoire se révéla n’avoir aucune importance stratégique.

     

    Une chanson née dans la mauvaise décennie

    À l’origine, Born in the USA, écrit en 1981, portait le titre davantage explicite de « Vietnam ».

    Il était pensé comme une ballade et devait accompagner un film éponyme de Paul Schrader, dans lequel Springsteen était supposé occuper le premier rôle, mais qui restera inachevé.

    Le tube ne sort dans la version que l’on connaît qu’en 1984, le rock en plus, sous l’impulsion du producteur Jon Landau.

     

    La musicalité et la puissance du refrain ont sans doute entretenu la confusion, en créant un décalage avec des paroles pessimistes.

    Pour Bruce Springsteen, l’homme des classes populaires, des petites villes déclassées, « reçoit son premier coup dès lors qu’il touche le sol » et finit « plus battu qu’un chien » par la vie.

    Et ce, même s’ « il est né aux USA ». Comprendre : la nation dont on fait l’éloge n’est pas fichue de protéger ses fils. Pire, elle les envoie à la mort.

     

    Peut-être aussi que la chanson n’est pas née dans la bonne décennie.

    Les grands titres rock contre la guerre du Vietnam (Fortunate Son, de Creedence Clearwater Revival, War Pigs, de Black Sabbath…) appartiennent davantage à la fin des sixties, aux années Woodstock.

    En 1984, l’Amérique est sur les rails de la « révolution conservatrice » de Ronald Reagan, élu la même année. Chuck Norris et ses ersatz sont les héros d’une nation tout en muscles et en virilité, capable de prendre au premier degré Born in the USA et d’ignorer ses couplets.

     

    Bruce Springsteen souffrira longtemps de ce malentendu.

    Jusqu’à parfois abandonner complètement cette version en concert, pour lui préférer un blues qui sied mieux au ton de la chanson.

    Et épuré de ce maudit refrain.


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  • Pas de sanction contre Anthony Smith !

     

     

    Très urgent avant la décision ces jours-ci

    de la Ministre sur la levée ou le niveau des sanctions.

    1) Encore 5.000 signatures pour atteindre les 150.000 pour la pétition de soutien à Anthony : faites signer autour de vous : http://chng.it/hJ7rPgSmwG

     

    2) Voir en ligne sur le site du Comité de soutien : https://soutienanthonysmith.fr/2020/07/23/pas-de-sanction-contre-anthony-ecrivons-en-masse-a-la-ministre/
    ou lire ci-dessous et écrire en masse au cabinet de la ministre.

     

    Pas de sanction contre Anthony !!
    Écrivons en masse à la ministre !!

    Suite au conseil de discipline du 21 juillet 2020, Anthony risque une sanction lourde. Il revient maintenant à la ministre du travail, Elisabeth Borne, de trancher.

    La mobilisation continue !

    La ministre ne doit pas sanctionner !

    L’intersyndicale a demandé à être reçue en urgence par Elisabeth borne, ministre du travail.

    Nous vous proposons d’envoyer dès maintenant le message suivant au cabinet de la ministre aux adresses suivantes :
    sec.dircab.travail@cab.travail.gouv.fr
    sec.ministre.travail@cab.travail.gouv.fr
    thomas.audige@cab.travail.gouv.fr
    gwenael.frontin@cab.travail.gouv.fr
    copie à :
    yves.struillou@travail.gouv.fr
    laurent.vilboeuf@travail.gouv.fr
    pascal.bernard@sg.social.gouv.fr

     

     

    Madame la ministre du travail,

    Mardi 21 juillet, Anthony Smith, inspecteur du travail du département de la Marne, membre du bureau national de la CGT TEFP et représentant des inspecteurs du travail au Conseil National de l’Inspection du Travail (CNIT), était convoqué devant le conseil de discipline après trois mois de mise à pied.

    Ses défenseur-e-s ont démontré qu’il n’a commis aucune faute: il a simplement demandé l’application des dispositions du code du travail, demeuré en vigueur pendant l’épidémie, et utilisé les outils juridiques et prérogatives que lui confèrent ce même code et la Convention n°81 de l’Organisation Internationale du Travail afin de protéger la santé et la sécurité de travailleur-e-s, notamment de salarié-e-s d’une association d’aide à domicile, particulièrement vulnérables et exposé-e-s au virus.

     

    Jugeant ses demandes trop contraignantes, l’employeur et le Président du Conseil Général départemental de la Marne ont demandé aux responsables départementale et régionale du travail de mettre un terme à l’action de cet inspecteur du travail.

    La hiérarchie du Ministère du travail, face à ce qui s’apparente à une pression extérieure indue, s’est exécutée au lieu de protéger son agent.

     

    Face à ce qui ne peut être regardé autrement que comme une injustice flagrante, des centaines d’agent-e-s du ministère, des dizaines de personnalités et des dizaines de milliers de citoyen-nes ont pris position pour la réintégration immédiate d’Anthony et lui ont manifesté leur soutien.

     

    Malgré cela, l’administration a soumis à l’avis du conseil de discipline deux sanctions alternatives :

    soit une sanction d’exclusion temporaire de trois mois,

    soit une sanction de mutation d’office qui pourrait notamment emporter pour conséquence la perte de ses fonctions d’agent de contrôle.

    La décision finale vous appartient maintenant, de même que le pouvoir de mettre un terme à cette injustice.

     

    L’une ou l’autre de ces sanctions serait d’une gravité extrême et constituerait une déclaration de guerre à tous les agent-e-s du ministère dont vous venez de prendre la direction, mais aussi à l’ensemble des salarié-e-s et de leur représentant-e-s.

    Car ce qui se joue là au travers de cette affaire, c’est la possibilité, pour les agents de contrôle de l’inspection du travail, d’exercer ou non leurs missions de contrôles du respect du droit du travail en toute indépendance.

    Ce code qui, aussi malmené soit-il, constitue encore un socle minimum pour les salariés, une nécessité absolue, notamment en période de crise économique.

     

    Nous ne pouvons pas nous résoudre que chaque agent-e du ministère du travail doive exercer sous la menace de mesures aussi brutales pour avoir fait son travail.

    Je vous demande donc Madame la ministre, de ne prononcer aucune sanction à l’encontre d’Anthony Smith.


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  • Le Covid-19 montre qu'à l'hôpital,

    "l'externalisation des services a ses limites"

    Les hôpitaux strasbourgeois ont été touchés de plein fouet par l'épidémie. "Il a fallu s'adapter à l'heure près, à l'arrivée massive de patients, puisqu'au plus fort de la crise on a vu arriver jusqu'à 60 patients par jour. Nous avons subi une montée extraordinaire du nombre de patients en seulement 15 jours", ont expliqué François Xaintray et Cédric Boulay.

    TecHôpital >>>>>


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  • L' histoire de l' usine Luxfer de Gerzat

    et de notre combat

    Luxfer doit vivre !


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  • Discours de politique générale :

    Le premier ministre annonce un virage... à 360° !

    Rien pour les « premiers de corvée » !

     

    le 15 juil 2020
     
     
    C’est dans une intervention conjuguant négation de la réalité sociale et des aspirations du monde du travail que le Premier ministre a lu le discours de politique générale de son gouvernement de « combat ».
     

    Dans cette assemblée étonnamment bruyante pour un moment aussi formel, le premier ministre a confirmé qu’il ne changerait pas de cap : poursuite des cadeaux aux entreprises et particulièrement aux grands groupes, protection des actionnaires et de leurs dividendes, sans apporter aucune réponse à celles et ceux qui, quotidiennement comme durant la crise sanitaire, ont œuvré avec courage et abnégation au bon fonctionnement de la nation.

     

    Malgré 100 milliards d’euros dédiés au « Plan de relance », aucune mesure salariale n’est envisagée pour les « bas salaires », alors que le gouvernement pourrait décider sans attendre de l’augmentation du SMIC et des minima sociaux.

     

    Les aides aux entreprises et autres allègements de cotisations sociales ne sont soumis à aucun contrôle, aucune exigence de devoir rendre des comptes... juste une « invitation » à modérer le versement de dividendes aux actionnaires !

     

    Aucun soutien à la hauteur des enjeux pour l’industrie, comme le propose la CGT, notamment dans les domaines de l’imagerie médicale, de la fabrication de bouteilles d’oxygènes, du tri et du recyclage, de l’aéronautique, etc...

     

    Pour réduire les inégalités et les déficits publics, il faut, tout au contraire, travailler moins pour travailler tous, en opposition à la baisse du pseudo « coût du travail » et du « travailler plus ».

    La CGT revendique le passage aux 32h et l’augmentation générale des salaires.

     

    L’annonce d’un nouvel acte de décentralisation au travers d’un projet de loi « organique » est sans doute la seule annonce véritable de ce discours convenu.

    Il conviendra de conjuguer les spécificités territoriales, tout en maintenant un des principes fondateur de notre République « une et indivisible ».

     

    Pour ce qui est de la forme, le premier ministre dit faire de la concertation et de la négociation sociale sa méthode.

    Il renvoie dès ce vendredi à une « Conférence sociale » afin de convenir d’une méthode et d’un calendrier de discussions et de négociations dans le cadre de la mise en œuvre du « Plan de relance ».

    Pêle-mêle, y seront abordés les questions d’un « Plan pour la jeunesse », la réforme de l’assurance chômage, la création d’une 5ème branche de la Sécurité Sociale, le partage de la valeur dans les entreprises (intéressement et participation).

    La CGT y participera et présentera, de nouveau, ses propositions et revendications.

     

    La CGT porte des propositions, notamment :

    - Augmentation du SMIC et des minima sociaux,

    - Contrôle des aides publiques aux entreprises et conditionnement des aides au maintien et au développement de l’emploi,

    - Mise en place de filières industrielles et réappropriation de secteurs stratégiques et de recherche,

    - Renforcement des moyens pour la fonction publique et les entreprises publiques, arrêt des privatisations,

    - Sécurité Sociale Professionnelle...

     

    Concernant le projet de réforme des retraites, l’annonce de la suppression des « régimes spéciaux » est caractéristique de la non prise en compte de la mobilisation sociale historique de fin 2019 / début 2020.

     

    Même s’il est contraint de temporiser son projet de réforme systémique, le gouvernement vise à la poursuite «quoi qu’il en coute » de son projet de réforme des retraites alors même que toutes les organisations syndicales de salarié-e-s comme patronales ont demandé à ne plus mettre cette question dans l’agenda social.

     

    Élément politique surprenant pour quelqu’un qui se dit héritier d’un « gaullisme social », le lien fait entre les questions de la laïcité, la lutte contre l’Islam radical et les violences dans certaines villes et lors de manifestations publiques... la CGT dénonce cet amalgame et ce virage sécuritaire qui va à l’encontre des valeurs républicaines.

     

    Montreuil, le 15 juillet 2020


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  • Comment dire... ?

    Bordeaux. EELV, PS et PCF

    main dans la main avec la droite

    pour faire barrage à Poutou

    Vendredi 10 juillet avait lieu le second conseil de la nouvelle municipalité de Bordeaux.

    Après l’élection du maire la semaine précédente, la séance était cette fois-ci dédiée -entre autres- à la nomination des représentants de l’opposition dans divers organismes de la métropole, dont l’Opéra de Bordeaux, le bailleur social InCité ou encore l’administration des cantines collectives de Bordeaux et Mérignac.

    Des organismes pour lesquels les élus de la majorité dont EELV et le PCF ont fait barrage contre Bordeaux en lutte en votant pour la droite.

    Révolution Permanente >>>>>


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