• Santé : le CHU de Bordeaux en "mode dégradé", les patients seront "accueillis par des bénévoles"

    Face aux burn out en cascade et manque de personnels, patients accueillis par des bénévoles aux urgences... Gilbert Mouden, infirmier anesthésiste et représentant du personnel Sud Santé Sociaux de l'établissement bordelais, était sur franceinfo.

    France Info >>>>>


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  • Élisabeth Borne,

    la casse sociale comme ADN politique

     

    Il était question pour Emmanuel Macron d’envoyer un signal à la gauche, mais, entre la réforme de l’assurance-chômage et celle de la SNCF, la nouvelle première ministre a beau avoir été proche du PS, elle incarne la continuité d’un quinquennat très à droite.

     

     
     

    Emmanuel Macron voulait nommer une femme. C’est fait.

    Il cherchait un profil capable de mener la « planification écologique », voire d’envoyer un message aux électeurs de centre gauche. C’est raté.

    À 61 ans, Élisabeth Borne n’incarne pas non plus le renouveau ou la «méthode nouvelle » souhaitée à l’Élysée.

    Membre de tous les gouvernements depuis 2017, sa nomination comme première ministre est l’aboutissement d’un parcours classique en Macronie, fait d’allers-retours entre la haute fonction publique et les conseils d’administration de grandes entreprises.

     

    Fille de patrons dans l’industrie pharmaceutique, elle a le cursus scolaire d’une parfaite « techno » : polytechnicienne, diplômée des Ponts et chaussées et du Collège des ingénieurs, avant de faire ses premières armes au ministère de l’Équipement en 1987.

    C’est alors qu’elle se rapproche de plusieurs figures du PS, sans jamais prendre sa carte au parti – contrairement à la République en marche, qu’elle rejoint en 2017.

    Après un passage rapide à la Sonacotra, elle intègre divers cabinets de ministères socialistes, puis, en 1997, entre à Matignon comme conseillère technique chargée des transports.

     

    Cette thématique est en effet devenue la spécialité d’Élisabeth Borne, qui lui vaudra d’être nommée en 2002 directrice de la stratégie de la SNCF, puis de la RATP, entre 2015 et 2017.

    « Élisabeth Borne n’y a pas laissé un souvenir impérissable en matière de défense du service public, estimait en 2017 le syndicaliste CGT Fabien Cormier (RATP bus) dans  l’Humanité. 

    Avec elle, c ’est le règne du tout-concurrence et du dumping social. »

     

    Le « dialogue social » sera à son programme 

    La casse sociale et des services publics, Élisabeth Borne sait faire.

    Ministre des Transports entre 2017 et 2019, c’est elle qui porte la réforme ferroviaire qui casse la SNCF et détruit le statut des cheminots, malgré une grève historique.

    Le « dialogue social » sera pourtant au programme de son passage à Matignon, avec la réforme des retraites, qu’elle devait déjà porter lors de son arrivée au ministère du Travail en juin 2020, avant d’être reportée.

    Deux ans, rue de Grenelle, marqués par la pandémie, pendant laquelle elle a assuré que « ce n’est pas au travail que le virus circule » pour justifier le retour des travailleurs et l’absence de véritables mesures de protection, et a « laissé faire les licenciements par des entreprises qui avaient touché des aides publiques pendant la crise », retient l’économiste Maxime Combes.

    Surtout, c’est elle qui a mené la réforme de l’assurance-chômage, détruisant les droits de nombre d’allocataires.

     

    Entre les Transports et le Travail, Élisabeth Borne a aussi connu un passage au ministère de l’Écologie.

    Et ça tombe bien : elle sera en charge de la planification écologique.

    De quoi rassurer les acteurs de la lutte contre le réchauffement climatique ?

    « Après Nicolas Hulot qui a fait la démonstration qu’aucune écologie transformatrice n’était possible sous Macron, Élisabeth Borne est venue pour boucher les trous, sans volontarisme politique » , rappelle Maxime Combes, qui relève aussi le coup d’arrêt du train Perpignan-Rungis sous la houlette du ministère du Travail qu’elle occupait.

     

    Une authentique technocrate jamais élue

    Pourtant, Élisabeth Borne connaissait bien ce dossier, pour avoir été directrice de cabinet de la ministre Ségolène Royal en 2014 et 2015.

    À ce titre, elle cosigne avec les sociétés concessionnaires d’autoroutes l’accord qui allonge jusqu’à six ans les concessions accordées aux groupes privés…

    Ce qui lui vaut d’être définie par le communiste Stéphane Peu comme «une technocrate (…) devenue au gré de ses allers-retours du public vers le privé la lobbyiste des groupes privés d’autoroutes ».

    Outre ses passages entre le privé et le public (comme à la fin des années 2000, où, cadre pour Eiffage, elle devient préfet de Poitou-Charentes), le député pointe aussi ses intérêts.

    Comme lorsqu’en 2020 elle a omis six mandats de sa déclaration à la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique, dont sa participation au conseil d’administration de l’Institut de la gestion déléguée (IGD), un lobby favorable à la délégation des services publics au privé…

     

    La nomination d’Élisabeth Borne à Matignon est donc loin d’être une rupture dans la politique d’Emmanuel Macron.

    Avec elle, ce serait même « une nouvelle saison de maltraitance sociale», selon Jean-Luc Mélenchon.

     

    Le seul renouveau qu’elle représente est que cette authentique technocrate n’a jamais été élue, une rareté pour Matignon.

    Elle pourrait le devenir le mois prochain aux législatives, candidate dans la 6 e circonscription du Calvados, qui depuis sa constitution en 1988 a toujours élu un député de la future majorité.

    En cas de défaite, personnelle ou collective, son bail à Matignon serait sans doute le plus court de l’histoire.


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  • Avant leur nomination, les comptes des futurs ministres épluchés

    Avant que les ministres du gouvernement soient nommés, l’Élysée fait procéder à des vérifications sur les activités et la situation fiscale des personnes pressenties. Ce qui permettra, pour l’exécutif, de limiter le risque que ne surgisse un scandale politico-financier, comme cela a déjà été le cas.

    Ouest-France >>>>> 15 mai 2022


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  • Francis Bacon
    « Calomniez, calomniez,
    il en restera toujours quelque chose »
     
    « C’est tout le problème
    des campagnes de dénigrement :
     
    même si les accusations
    n’ont aucun fondement,
     
    à force d’être répétées,
    elles peuvent finir
    par paraître vraies. »
     
    Pour  France Info ,
    je reviens sur les critiques
    qui pleuvent
    contre la NUPES !
     

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  • La gauche fait peur, et c’est bon signe

     

    Législatives

    Les macronistes, l’extrême droite et jusqu’aux dissidents du PS dénoncent la nouvelle union de manière caricaturale. La preuve que la dynamique électorale se situe bien à gauche, et que ses adversaires sont fébriles.

     

     
     

    L’accord à gauche ?

    C’est, au choix :

    « Des anciens laïcards et des nouveaux islamistes, des nageuses en burkini et des zadistes en poncho », pour Éric Zemmour.

    La « banqueroute » assurée, pour Christophe Castaner.

    « Une véritable pétaudière, une sorte de salmigondis idéologique », pour le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand.

    Une « union d’extrême gauche et antirépublicaine » à laquelle il faut faire « barrage », pour Jordan Bardella.

     

    Certains signes ne trompent pas.

    Quand la gauche essuie une pluie d’attaques agressives et farfelues, c’est qu’elle peut conquérir le pouvoir.

    Depuis que le PCF, EELV et le PS se sont alliés à la France insoumise autour de la Nouvelle Union populaire écologique et sociale (Nupes), le festival des « paniques morales » et d’arguments caricaturaux bat son plein.

    « Attendez-vous à ce que ce soit compliqué. Pourquoi ? Parce qu’ils ont peur », prévenait Jean-Luc Mélenchon le 1er Mai. 

    Même l’hebdomadaire de droite le Point titre ainsi son dernier numéro : « Mélenchon, l’autre Le Pen », dans l’espoir de renverser le barrage républicain contre la gauche.

     

    De la droite à son extrême droite

    en passant par les dissidents «socialistes »,

    tous ont adopté la stratégie de la diabolisation de la gauche.

     

    Avec comme objectif final de maintenir leur position au pouvoir, comme principaux opposants ou comme tenants de partis historiques. 

    Réunissant ses candidats, le 10 mai, Emmanuel Macron les a prévenus que la bataille, cette fois, se jouerait ainsi contre l’ « extrême gauche », qui serait « unie sur une seule chose, la décroissance ».

    Pour lui, la retraite à 60 ans, le Smic à 1 400 euros, l’allocation d’autonomie pour les jeunes, le blocage des prix, la justice fiscale (qui finance en partie les précédentes mesures) ne constitueraient même pas des avancées sociales, au motif qu’ «  il n’y a pas de projet de progrès social qui se fait sur le déficit : ce serait sur le dos de nos enfants » !

    La prétendue infaisabilité ou le coût du projet de la Nupes sont mis en avant à longueur de plateaux pour alerter sur «  la folie du programme de Jean-Luc Mélenchon », comme le qualifie le patron des députés LaREM, Christophe Castaner (lui-même ancien membre du PS) .

     

    La lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse »

    C’est pourtant d’abord une question de choix politiques et économiques, que la droite, macronienne ou non, tente ainsi de restreindre.

    «Quand toute la gauche était de gauche, ces mesures étaient classiques, pas extrémistes, rappelle Vincent Tiberj, sociologue et professeur à Sciences-Po Bordeaux.

    Le programme de la Nupes s’insère dans une tradition économique différente et veut remettre en scène un choix de politique économique, ce que le PS avait fini par abandonner.

    Emmanuel Macron considère que l’économie de marché délimite le champ de la raison. »

    Donc, que toute proposition de plus grande redistribution ou de lutte contre les inégalités sociales serait « dangereuse » ou « ne pourrait pas être tenue », comme l’a souligné la députée LaREM Aurore Bergé .

     

    De telles attaques rappellent la campagne présidentielle de 2017, mais pas celle d’avril dernier.

    « Les macronistes n’avaient pas d’inquiétude concernant Mélenchon à la présidentielle, observe l’historien Damon Mayaffre, spécialiste de l’analyse du discours politique.

    Pas d’inquiétude, donc pas de nécessité d’agiter le chiffon rouge comme c’est le cas maintenant. »

     

    Mais, en se déchaînant sur la Nupes, ses adversaires valident le constat que la dynamique de campagne se trouve désormais à gauche, ce qui commence à faire stresser la Macronie .

    Car, la traditionnelle démobilisation des électeurs entre la présidentielle et les législatives (- 25 points en 2017) pourrait être moindre chez les électeurs de la Nupes galvanisés par le rassemblement, ce qui réduit aussi le risque d’élimination de la gauche dès le premier tour dans plusieurs circonscriptions.

    Or, en 2017, dans 231 d’entre elles, des candidats LaREM l’avaient emporté au second tour face à un concurrent LR, RN ou divers droite.

    Ce pourrait être une autre paire de manches face à un candidat de gauche, notamment si un « Tout sauf Macron » s’applique .

     

    La droite macronienne, qui a tout fait pendant cinq ans pour désigner Marine Le Pen comme son adversaire, grince donc des dents.

    « C’est beaucoup plus simple d’en appeler à la République face à l’extrême droite, que de parler inégalités sociales, redistribution et de leur bilan en la matière », estime Vincent Tiberj.

    « Aujourd’hui, Emmanuel Macron doit réviser sa stratégie. Envoyer quelques signaux, sinon à la gauche, du moins aux réfractaires du PS, mais aussi, en même temps, se livrer à une diabolisation de la gauche », abonde le sociologue Éric Fassin.

    La présentation du « paquet » de mesures en faveur du pouvoir d’achat, prévue « à l’été », pourrait ainsi être avancée à l’avant-premier tour des législatives.

     

    Dans le même temps, ses candidats, comme Manuel Valls ou Aurore Bergé, considèrent que la Nupes est « antirépublicaine ».

    Le chef de l’État l’a même qualifiée de « communautariste ».

    « C’est dans la continuité du premier mandat de Macron, avec des ministres qui parlaient d’islamo-gauchisme, de wokisme, analyse Damon Mayaffre.

    La difficulté des macronistes à répondre à la gauche sur le fonds économique et social les encourage à agiter ces paniques morales, à montrer que ces adversaires sont tous ou presque antirépublicains.

    C’est stratégique mais aussi idéologique.

    Il y a une vraie rupture et une peur sociale des dominants autour des mesures de la Nupes. »

     

    Dans cette entreprise de caricature éhontée d’une « gauche bolchevique mangeuse d’enfants », certains grands médias nationaux et intellectuels osent tout.

    Le Figaro redoute « le soleil bolivarien sur une piscine municipale envahie de burkinis ».

    Pour Alain Finkielkraut, « Jean-Luc Mélenchon mise sur le grand remplacement pour accéder au pouvoir »,

    tandis que Valeurs actuelles titre sur « La menace islamo-gauchiste ».

     

    Anathèmes et attaques grotesques pour ne pas débattre du fond des propositions

    Car, l’extrême droite n’est pas en reste.

    S’il a renoncé à viser Matignon, considérant que « la logique des institutions » veut que le président ait la majorité, le Rassemblement national compte bien rester l’opposant principal d’Emmanuel Macron.

    Et en matière d’insultes caricaturales, il sait faire.

    Son président Jordan Bardella voit dans la Nupes

    une «  ZAD de toutes les idéologies les plus dangereuses pour notre pays, les communautaristes et les islamo-gauchistes »,

    quand Marine Le Pen évoque « l’opposition qui va défendre le burkini à la piscine, veut ouvrir les prisons, régulariser les clandestins, désarmer la police ».

    Là encore, un moyen de ne pas débattre sur le fond.

     

    Car, la dynamique de la gauche crée une autre alternative que celle de l’extrême droite au macronisme, notamment sur le pouvoir d’achat.

    Le programme social de la gauche, désormais discuté, dévoile par ricochet l’imposture de Marine Le Pen.

     

    En quelques jours, la gauche aura donc considérablement perturbé ses adversaires.

    Avant même la signature de l’accord, des socialistes s’indignaient déjà de ce rassemblement.

    Dans le sillage de François Hollande, les éléphants socialistes ont dénoncé à travers cet accord une « reddition ».

    « Le PS a perdu son âme, il s’est soldé pour pas cher », a ainsi déclaré Julien Dray, qui tance un pacte « électoraliste ».

    « C’est risible, répond l’eurodéputée FI Manon Aubry. Cet accord se base sur des idées et plus de 300 propositions, issues de discussions très poussées », qui devraient être annoncées ce week-end.

     

    Le programme, justement, semble un peu trop à gauche pour des gens qui revendiquent l’étiquette sans en épouser les idées.

    L’ex-dirigeant du PS Jean-Christophe Cambadélis porte sur ce projet une analyse tout en mesure dans l’Opinion :

    « On se retrouverait dans la situation de la Corée du Nord. »

     

    Dans le camp « écolo », des critiques fusent aussi de la part de personnalités ayant renoncé aux préceptes de la gauche depuis longtemps, comme Daniel Cohn-Bendit ou – plus surprenant – José Bové.

    Ces deux-là ont cosigné une tribune dans le Monde critiquant la signature de l’accord par EELV qui aurait ainsi « sacrifié l’essentiel : le principe démocratique et l’universalité ».

    « Cela nous raconte surtout la clarification dans ces partis, avec des détracteurs de l’accord qui se situent en fait du côté de l’économie de marché », estime Vincent Tiberj.

     

    Du centre, de droite ou d’extrême droite, les détracteurs de la Nupes vont devoir se positionner sur le fond, sur les propositions de la gauche.

    D’autant que sa dynamique pourrait permettre d’imposer un agenda politique et des thèmes longtemps mis au second plan face à l’insécurité et l’immigration.


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  • Assurance maladie

    L’arnaque au renouvellement de la carte Vitale fait des ravages

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  • Depuis 1924 :

    l’union des gauches,

    toute une histoire

     

    Législatives. La Nupes est une nouvelle étape d’un récit au long cours : celui de la conquête du pouvoir par les forces progressistes, du rassemblement face à l’hégémonie de la droite et au péril de l’extrême droite. Retour sur les dates clés.

     

     
     

    C’est une histoire centenaire que celle du rassemblement de la gauche. À chaque époque, ces alliances ont eu leur spécificité, leur centre de gravité et un programme plus ou moins étoffé. Mais, surtout, elles ont permis les grandes conquêtes du monde du travail.

     

    1924 : le fragile Cartel des gauches

    En 1924, la France est dirigée par Raymond Poincaré et le Bloc national, une coalition parlementaire de droite et centre droit. À l’approche des législatives de 1924, la force centrale à gauche, le Parti radical-socialiste d’Édouard Herriot, conclut toutefois un accord électoral avec d’autres forces du radicalisme et la SFIO. L’accord est modeste, sans axe programmatique, et porte sur une cinquantaine de départements (le scrutin se joue en partie à la proportionnelle). Les communistes dénoncent une « alliance bourgeoise » et n’y participent pas. Les socialistes soutiennent le cartel mais, après sa victoire, ne siègent pas au gouvernement. En résulte un exécutif dominé par le Parti radical, qui défend surtout les acquis du bloc des gauches de 1902, dont la défense du cadre laïque érigé en 1905. Le cartel, sans représentant des partis ouvriers au gouvernement, n’a pas de grande réalisation à son actif. Instable, il s’écrase dès 1925 sur le « mur de l’argent » lorsque sont envisagées une réforme financière et la création d’un impôt sur le capital.

     

    1936 : le Front populaire, porté par le monde du travail

    Là encore, le contexte particulier appelle l’union. « La victoire du nazisme dans le pays qui était le principal espoir du monde ouvrier, à savoir l’Allemagne, est une alerte, rappelle l’historien Guillaume Roubaud-Quashie.  Et le 6 février 1934 fait craindre une contagion fasciste en France. Cela rebat les cartes et ramène les communistes dans le jeu, alors qu’ils étaient tenus à l’écart au nom de l’antibolchevisme. C’est une course de vitesse entre les fascistes et la gauche. »

    En 1934, les communistes de Maurice Thorez, force montante, tendent la main aux socialistes et aux radicaux, ces derniers étant encore, à ce moment-là, le principal parti à gauche. « D’ailleurs, ça tangue chez les radicaux, l’accord n’est pas toujours accepté et il y aura des candidatures dissidentes, précise l’historien. Pourtant, le programme initial est très modeste, il tient presque en une page, notamment pour ne pas fâcher les plus modérés : les radicaux. » Mais le Front populaire n’est pas qu’une alliance de partis : il associe de nombreuses structures et organisations ouvrières, même sportives, et bénéficie du soutien d’une CGT réunifiée.

    Après la victoire de la coalition le 3 mai 1936, pour la première fois, un homme issu d’un parti ouvrier, Léon Blum, de la SFIO, prend la tête du gouvernement. Cela crée un climat propice à l’organisation du monde du travail contre le patronat, à la syndicalisation massive dans l’industrie du privé, avec les grandes grèves qui aboutissent aux accords de Matignon. Conforté par ce rapport de forces, le Front populaire adopte les quinze jours de congés payés, la semaine de 40 heures, le renforcement des libertés syndicales… Un rappel de ce que la gauche de gouvernement doit au mouvement social.

     

    1972-1977 : l’axe PCF-PS et l’ambition du programme commun

    À la fin des années 1960, la France est en pleine guerre froide. Socialistes et communistes aussi. Guy Mollet (SFIO) a cette phrase célèbre : « Le PCF n’est pas à gauche, il est à l’Est. » La présidentielle de 1969 change la donne. Certes, l’élection de Georges Pompidou marque la victoire du conservatisme gaullien sur les aspirations de Mai 68. Mais au 1er tour, le communiste Jacques Duclos réalise 21,3 % des voix, soit quatre fois plus que le socialiste Gaston Defferre (5 %).

    De fait, le PS, jusqu’ici tourné vers le centre, se réaxe vers les communistes. « Toutes proportions gardées, on peut comparer avec aujourd’hui et le PS qui se tourne vers les insoumis », sourit Guillaume Roubaud-Quashie. En 1972, Georges Marchais signe avec François Mitterrand le programme commun, le premier véritable accord programmatique de l’histoire de la gauche. Très épais, il comprend la semaine de 39 heures, le salaire minimum à 1 000 francs, la retraite à 60 ans… Mais l’alliance échoue aux législatives de 1973 puis à la présidentielle de 1974. Aux élections locales, le PCF reste fort mais stagne en voix. Le PS, au contraire, regagne en crédit et en suffrages avec le programme commun. Le rapport de forces s’inverse. En 1977, la rupture est consommée, les communistes refusent de renouveler l’accord. Aux législatives de 1978, chacun repart dans son couloir et en 1981, le vote de gauche profite d’abord à François Mitterrand, au détriment de Georges Marchais. Une partie du programme commun sera reprise et appliquée.

     

    1997 : de la gauche à la majorité plurielle

    21 avril 1997 : le président Jacques Chirac se tire une balle dans le pied. Il dissout l’Assemblée nationale, pourtant à droite, dans l’espoir de se tailler une majorité plus loyale. La gauche saisit la balle au bond et tente l’union pour les élections à venir. En quelques semaines, un accord est trouvé entre le PS, le PCF, les radicaux et les Verts. Il prévoit le partage de certaines circonscriptions et le désistement au profit du mieux placé dans les autres. Il contient aussi quelques convergences programmatiques, comme les 35 heures ou un plan emplois pour les jeunes dans le secteur public. Le 1er juin, victoire : la gauche est en tête et Chirac doit nommer Lionel Jospin premier ministre. Communistes, radicaux et écologistes entrent aussi au gouvernement qui met en place le pacs, le congé de paternité, l’aide médicale d’État… mais aussi les privatisations du Crédit lyonnais, d’Air France ou encore France Télécom. Elles s’achèvent avec la débâcle de 2002, où la gauche, cette fois éparpillée en huit candidatures, ne se qualifie pas au second tour, au profit de Jean-Marie Le Pen.

     

    2022 : l’heure de la Nupes

    La gauche, désunie, a échoué à se qualifier au second tour de la présidentielle pour la deuxième fois consécutive. La Macronie bénéficie d’une hégémonie disproportionnée par rapport à son poids réel dans le pays. L’extrême droite, elle, a battu son record de voix avec 13 millions de suffrages le 24 avril. En vue des législatives, les quatre principales forces de gauche (FI, EELV, PCF, PS) se rassemblent autour d’un accord portant sur l’essentiel des circonscriptions et sur un programme de gouvernement. Fait nouveau : le centre de gravité de l’union n’est plus au PS, mais à la FI. Et autour d’un programme de rupture : hausse du Smic, retraite à 60 ans, planification écologique, développement des services publics, désobéissance européenne… Une gauche radicale, mais dans le sens premier du terme : celui d’un retour aux sources. Et aux esprits de 1936 ou encore 1972.


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  • Irlande du Nord : les unionistes reconnaissent la victoire du Sinn Fein, qui salue "une nouvelle ère"

    Après la désignation des 90 élus de l'Assemblée locale d'Irlande du Nord, le Sinn Fein va s'imposer face à son rival historique, le DUP, principal parti unioniste jusqu'alors dominant.

    France Info >>>>>


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  • Législatives :

    en Bretagne,

    quelle répartition des circonscriptions entre les partis de gauche ?

    Publié le 05 mai 2022 à 12h46 Le Télégramme


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  • « N'oubliez jamais

    qu'il suffira d'une crise politique,

    économique ou religieuse

    pour que les droits des femmes

    soient remis en question.

    Ces droits ne sont jamais acquis.

    Vous devrez rester vigilantes votre vie durant.  »

     

    Simone de Beauvoir


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