• Les contrôleurs tirent le signal d’alarme

     

    SNCF

    Lancé pour les fêtes, en dehors des syndicats, le mouvement de grève de ces agents relate le malaise d’une profession.

     


     
     

    « Vous savez, en vingt-trois ans de carrière à la SNCF,

    j’ai travaillé dix-neuf fois durant la période de Noël. »

    Stéphane est contrôleur sur l’axe Atlantique, au départ de la gare Montparnasse, à Paris.

    Ce week-end de fête, il sera en grève.

    « Le métier devient difficile, poursuit celui qui est entré à la SNCF en 1999. Nous sommes contraints d’assumer plus de responsabilités, tout en ayant moins de reconnaissance. »

    Une fois n’est pas coutume, il passera Noël avec les siens.

    Sa profession l’oblige d’ailleurs à découcher environ huit fois par mois, avec des roulements pour assurer le service sur l’ensemble de la semaine.

    Il ajoute : « C’est compliqué d’avoir une vie sociale. J’ai rarement mes week-ends, alors mes amis ne m’invitent plus forcément aux événements. On finit par perdre le lien. »

     

    Vilipendés par les directions de la SNCF, stigmatisés par un arc libéral allant des macronistes à l’extrême droite, les contrôleurs de train sont fortement mobilisés ces jours-ci.

    Sur les grandes lignes, ce vendredi, deux TGV sur trois, trois Ouigo sur quatre seront en circulation.

    Samedi et dimanche, trois TGV sur cinq, deux Ouigo sur trois et trois Intercités sur quatre seront assurés.

    Une grève catégorielle lancée par le CNA – le Collectif national des agents du service commercial train (ASCT).

    « La lumière est pointée sur nous aujourd’hui, mais cela fait plus d’un mois que nous sommes mobilisés », souligne son porte-parole, Olivier.

     

    Les revendications du collectif portent principalement sur deux volets.

    L’amélioration du déroulement des carrières d’abord.

    Leurs évolutions « dépendent d’une grille de notation, avec des positions de rémunérations allant de 1 à 20. Or, il est quasiment impossible d’aller au-delà de la position 17 ou 18 du fait de critères trop restreints », assure Laurent, un membre du collectif et basé à Marseille.

    L’autre motif de mécontentement a trait aux rémunérations.

    Tous deux embauchés la même année à la SNCF, Laurent et Stéphane gagnent un traitement de base de 1 929 euros brut par mois, auquel s’ajoute une « prime de travail » ainsi qu’une prime variable pour compenser la pénibilité au travail (découchage, travail le week-end, déplacements…).

    « Aucun des éléments variables ne cotise à la retraite ni à la Sécu. Cependant, je paye des impôts dessus », insiste Laurent, qui dit être rémunéré, au total, autour de 2 500 euros par mois.

     

    À l’issue des négociations annuelles, le 7 décembre, seule la CFDT a signé la proposition d’augmentation collective des agents de 2 %, et d’une hausse de 600 euros annuels de la « prime de travail ».

    Pour les contrôleurs, la direction propose également une indemnité supplémentaire de 600 euros brut par an.

    « Cela revient à 38 euros net par mois. Ce n’est pas suffisant. Moi je veux cotiser pour ma retraite », insiste Laurent.

    D’autant que ces agents ne touchent pas la totalité des primes variables en cas d’arrêt maladie.

    Quant aux évolutions de carrière, « la direction explique qu’elle va faire des efforts, mais rien de concret n’est proposé », mesure Olivier .

    « Nous voulons que les contrôleurs, qui ont une vie si particulière, avec tant de responsabilités, soient respectés », poursuit le porte-parole du CNA.

     

    Des responsabilités civiles et pénales

    Loin de se limiter à vérifier la validité des billets, le travail d’un contrôleur à la SNCF est complexe.

    « Nos responsabilités, en cas d’erreur, sont civiles et pénales, relate Stéphane.

    Nos missions se résument aux quatre S :

    sécurité des circulations,

    sûreté des voyageurs,

    service à bord

    et sauvegarde des recettes,

    soit le contrôle des titres de transport. »

     

    De plus, ces agents ont une formation de sécurité pour épauler le conducteur en cas de problème.

    « Un jour, une personne est passée sous mon train. J’ai dû justifier tout mon travail sur une demi-journée à la gendarmerie de Bollène. C’est aussi cela notre réalité », poursuit Olivier.

    À ces responsabilités s’ajoutent des conditions de travail particulières, avec une obligation de dormir deux fois par semaine dans des hôtels et foyers de la SNCF pour assurer le service le lendemain.

    « Nous dormons à l’extérieur et nous travaillons dans des trains bondés, déplore le porte-parole du CNA. Aucune autre entreprise de transport au monde ne fait voyager un demi-millier de voyageurs avec seulement un ou deux accompagnants. »

     

    « Tout est parti d’un groupe créé sur WhatsApp »

    Le métier a été rendu plus complexe au gré des réorganisations internes à la SNCF et des suppressions de postes.

    « Quand les voyageurs ont besoin de râler, c’est à nous d’assumer, car nous sommes la dernière présence humaine de la compagnie, se désole Stéphane.

    Nous recevons la colère des usagers, nous gérons les retards et annulations sans la moindre reconnaissance. »

    Et, tous les trois ans, les contrôleurs sont soumis à une visite médicale d’aptitude .

    « Cette visite est redoutée, car, selon le zèle du médecin rencontré, nous pouvons nous faire retirer temporairement ou définitivement l’habilitation sécurité, avec un impact sur les salaires de 25 % », poursuit l’agent rattaché à la gare Montparnasse.

     

    La mobilisation catégorielle de ce Noël s’est construite en marge des organisations syndicales, qui ne sont intervenues que pour porter les revendications du collectif auprès de la direction, et déposer les préavis de grève qui assurent une base légale aux cheminots mécontents, sans appeler cependant aux débrayages.

    « Tout est parti d’un groupe créé en juin sur WhatsApp avec des agents de Marseille. Très vite, nous avons été débordés », relate Laurent, adhérent à la CGT et initiateur du groupe de discussion .

    « Nous avons lancé un groupe Facebook.

    Il comprend aujourd’hui 3 500 membres, sur un peu plus de 7 000 contrôleurs en France, enchaîne Olivier.

    C’est notre vitrine, le lieu où nous communiquons, en plus des groupes d’échanges sur WhatsApp et Telegram. »

     

    Le porte-parole du CNA assure que le collectif est « organisé par un staff d’une douzaine de personnes », essayant de prendre les décisions « de façon collégiale », soumises « au vote, notamment sur Facebook. »

    Pour un responsable syndical, très critique à l’égard d’un mouvement dont il a suivi l’émergence, « ça rappelle les gilets jaunes. Le collectif ne veut pas débattre et veut faire table rase des syndicats ».


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  • Aux origines du pillage et des dysfonctionnements
    21 Décembre 2022

    Electricité : Mégawatts et méga-arnaque

    La guerre en Ukraine, les sanctions occidentales et autres contre-mesures ont percuté de plein fouet le marché européen de l’électricité. Mais cette donnée n’est pas seule à expliquer les raisons du fol emballement du marché, notamment en France.

     

    Marc Elba Révolution Permanente >>>>>

     


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  • Mortalité, naissances, population, mariages, titres de séjours…

    Six chiffres à retenir sur la situation démographique de la France

    France Info >>>>>


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  • Des communistes proposent un autre texte

    pour leur congrès

     

    PCF « Urgence de communisme » se veut une proposition de base commune différente de celle votée par le Conseil national, début décembre. Les signataires interrogent l’orientation et la stratégie de la direction sortante.

     

     
     

    Ils sont 128 communistes à avoir signé une proposition alternative de «base commune » dans la perspective du prochain congrès du PCF.

    Un texte proposé au débat des militants et qui doit rassembler 300 signatures issues d’au moins un quart des fédérations d’ici le 8 janvier pour être soumis à un vote.

     

    « C’est une démarche prévue par nos statuts qui s’intègre dans le débat démocratique de notre parti », confirme la secrétaire ­départementale PCF de Seine-Saint-Denis, Nathalie Simonnet, signataire du texte, tout comme le président du Conseil national, Pierre Laurent, la sénatrice Laurence Cohen, l’ex-secrétaire nationale du PCF Marie-George Buffet, ou encore les députés Stéphane Peu, Nicolas Sansu et Elsa Faucillon.

     

    Intitulé « Urgence de communisme, ensemble pour des victoires populaires »,

    le document de 32 pages conteste un certain nombre d’orientations portées par la direction sortante du PCF et pointe ce que ses signataires considèrent comme des angles morts ou des insuffisances dans le document voté par le Conseil national au début du mois de décembre.

     

    Selon les auteurs du texte alternatif, les orientations actuelles du PCF négligent des « questions de société », notamment sur les discriminations.

    « La centralité du capital et du travail reste très structurante, explique Hülliya Turan, secrétaire fédérale du PCF du Bas-Rhin, mais elle n’est pas la seule clé de lecture possible. »

    Le haut niveau de l’extrême droite motive également la proposition de texte alternatif.

    Si elle juge que la campagne présidentielle a été « encourageante » pour le PCF, suscitant mobilisation et nouvelles adhésions, Hülliya Turan s’interroge sur le choix « jusqu’au-boutiste » d’avoir maintenu la candidature de Fabien Roussel : « Elle donne à voir la faiblesse de notre analyse de la réalité sociale. »

     

    « Le débat existe parmi les communistes sur les causes de notre affaiblissement »,

    écrivent notamment les 128 signataires de la proposition alternative de base commune.

    « L’idée est de rassembler largement autour d’une autre orientation que celle qui existe actuellement et qui n’a pas fait preuve de son efficacité aux européennes, à la présidentielle ou aux législatives », explique Robert Injey (Alpes-Maritimes, membre du Conseil national), l’un des signataires.

    « La direction sortante et l’orientation du Parti ne sont pas à la hauteur des enjeux », considère également Hülliya Turan.

     

    Le texte publié ce 20 décembre propose « six axes de travail ».

    Il interroge la définition du communisme aujourd’hui et entend donner plus de place à « la révolution féministe, dimension décisive du combat émancipateur », mais aussi aux questions relevant du défi climatique et des menaces nouvelles concrétisées par le retour de la guerre sur le continent européen.

    Par ailleurs, les signataires entendent débattre du sens donné par le PCF au rassemblement, notamment au sein de la Nupes.

    « Certains s’expriment pour dire que c’est juste un accord électoral, qu’il n’a pas vocation à durer… En tout cas, il faut en discuter », assure ainsi Nathalie Simonnet.


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  • Plus de 225 000 licenciements dans le numérique

     

    Emploi Les géants des nouvelles technologies ont renvoyé des milliers de salariés ou projettent de le faire. Si ces plans « sociaux » peuvent être qualifiés de boursiers, ils relèvent de secteurs en faillite ou en pleine restructuration.

     


     
     

    Dix mille suppressions d’emplois dans le monde chez Google comme chez HP.

    Si les dernières annonces de coupes claires dans les effectifs sont le fait de ces deux géants états-uniens, plusieurs centaines d’entreprises des nouvelles technologies, de la petite start-up aux plus grosses valorisations boursières au monde, licencient à tour de bras avec souvent pour objectif de diminuer leur masse salariale de 10 à 15 %.

    Depuis cet été, le site collaboratif True up, recense environ 200 plans sociaux par mois dans le secteur. Dans le même temps, le nombre d’offres d’emploi dans les nouvelles technologies a chuté de 55 %. Signe qui ne trompe pas, selon une enquête réalisée cet été par le réseau social professionnel Blind, seuls 9 % des salariés du secteur sont confiants dans l’avenir de leur emploi.

    La fin de l’argent facile

    La statistique impressionne : plus de 225 000 licenciements ont eu lieu dans les nouvelles technologies ces derniers mois. Et encore, cette hémorragie salariale est clairement sous-estimée puisqu’elle ne repose que sur du déclaratif.

    Les plus gros plans de suppressions d’emplois ­relèvent d’un rééquilibrage économique, selon les interprétations les plus optimistes.

    Des entreprises comme Amazon ou Microsoft, par exemple, avaient embauché durant la pandémie pour répondre aux demandes des travailleurs et consommateurs confinés, ce qui leur avait permis de réaliser des bénéfices historiques. Cette demande ayant baissé, ces groupes n’ont pas perdu de temps pour licencier.

    Cette tendance baissière touche aussi les start-up, qui voient se tarir les sources d’argent facile, notamment du fait de la hausse des taux d’intérêt. Elles peinent à se financer directement auprès des banques, comme auprès des fonds de capital-risque. Selon un calcul récent des Échos, l’ensemble des start-up européennes a perdu 400 milliards d’euros de valorisation ces derniers mois, passant de 3 100 milliards fin 2021 à 2 700 milliards de capitalisation cumulée.

    Une pression inédite des actionnaires

    Le vent a commencé à tourner fin juillet, depuis Menlo Park, en Californie, siège de Facebook. Pour la première fois, le réseau social perdait des abonnés et voyait ses revenus diminuer légèrement. Les bénéfices nets du groupe demeurent pourtant très confortables (plus de 4,4 milliards de dollars au troisième trimestre) et le groupe reste une machine ultra-rentable à distribuer de la publicité et à capter l’attention.

    Mais la foi en la croissance infinie des groupes du numérique a pris fin. Et avec elle s’est évanouie la croyance selon laquelle chaque dollar investi dans une action d’entreprise du secteur amènerait automatiquement des investisseurs à y mettre le double, quelques mois plus tard.

    Les actionnaires, jusqu’ici très coulants avec les entreprises des nouvelles technologies, ont retrouvé leur comportement carnassier traditionnel, demandant plus de « rationalité ».

    Ce qui s’est immédiatement traduit par des vagues de licenciements, en moyenne aux alentours de 10 % des effectifs.

    De manière inédite, l’un des actionnaires de Google, TCI Fund Management, a enjoint à la firme de « prendre des mesures énergiques » pour réduire les coûts et améliorer ses marges bénéficiaires. Estimant que Google « devrait être 20 % plus efficace », le fonds a déploré que le groupe ait doublé ses effectifs en cinq ans et ait laissé filer les montants des plus hauts salaires de l’entreprise.

    Selon l’actionnaire, cette inflation salariale serait responsable de l’érosion de 27 % des bénéfices sur un an – qui restent tout de même de 14 milliards de dollars au troisième trimestre 2022 –, donc de la baisse à prévoir des dividendes. Sous la pression, Google s’est engagé à supprimer 10 000 postes dès janvier 2023.

     

    Ces plans sociaux ont pour but de faire remonter la valeur de l’action.

    Sur un an, les seuls Gafam (Google, Apple, Facebook, Amazon, Microsoft) ont perdu 1 500 milliards de dollars de capitalisation en Bourse. Le titre Alphabet (Google) a plongé de 34 %, l’action Amazon de 44 %, Microsoft de 28 % et le titre Meta (Facebook, WhatsApp, Instagram) a perdu 66,6 %. Apple est le seul à limiter la casse (0,19 %). Les 10 000 suppressions de postes chez Amazon, Tesla comme chez Google, les 11 000 chez Meta sont avant tout des licenciements boursiers.

    Le quick commerce en pleine concentration

    Autre conséquence de la pandémie, le monde du quick commerce, ces plateformes qui promettent des livraisons d’épicerie en temps record, est en pleine restructuration.

    À la suite des déconfinements, le chiffre d’affaires du secteur est en berne.

    En 2021, pourtant, l’argent coulait à flots.

    L’allemand Gorillas bouclait sa troisième levée de fonds, récupérant près de un milliard de dollars.

    La start-up turque Getir accumulait 800 millions pour s’étendre en Europe, la britannique Flink 750 millions, et l’états-unienne Gopuff rassemblait 1,5 milliard afin d’assurer son expansion.

     

    Or, ce secteur n’a même pas atteint les 150 millions de dollars de chiffre d’affaires dans le monde en 2021.

    Ses espoirs de voir le marché doubler en 2022 ont fini de s’effondrer cet été.

    Zapp, KOL ou Yango Deli ont fermé boutique dans l’Hexagone. Le petit français Cajoo s’est fait manger par Flink et, il y a juste une semaine, Gorillas, qui avait racheté Frichti, s’est fait croquer par Getir pour un prix encore inconnu.

    Alors que plus d’une dizaine d’acteurs s’étaient installés ou projetaient de le faire en France, il y a un an, ils ne sont plus que deux aujourd’hui.

    Cette concentration ne se fait pas sans casse sociale.

    Getir a supprimé 4 500 emplois dans le monde ; Gopuff, plus de 2 000…

    Il ne s’agit là que de plans annoncés.

    Rien qu’en France, Getir et Gorillas ont mis fin à près de 800 contrats chacun à partir de mai, via des ruptures de périodes d’essai, des ruptures conventionnelles arrachées ou des licenciements pour faute aux motifs parfois étonnants.

    Le quick commerce n’est pas au bout de ses peines.

    Les investisseurs se montrent plus frileux et les municipalités de moins en moins accueillantes avec cette activité qui transforme des commerces urbains en entrepôts.

    Le patron de Getir a déjà laissé entendre que de nouvelles coupes sont à prévoir comme à Paris, Amsterdam ou Londres, pour supprimer les «doublons », dans l’administratif comme dans les entrepôts, à la suite des rachats.

    La tendance est de plus en plus à la sous-traitance : Gorillas a commencé à externaliser des livraisons aux autoentrepreneurs de Stuart et Getir a passé un accord au niveau européen avec Just Eat.

     

    L’explosion de la bulle des cryptomonnaies

    S’il y a un secteur dans les nouvelles technologies dont la crise ressemble à l’éclatement d’une bulle spéculative, c’est bien celui des cryptomonnaies.

    En matière d’emploi, la crise est moins facilement identifiable car, à part le plan de licenciements chez Coinbase (1 100 personnes), les structures sont plus modestes.

    Mais beaucoup ont fait faillite cette année. Le prêteur d’actifs numériques (qui pesait 3 milliards) BlockFi a mis la clé sous la porte, dans le sillage de la grande plateforme de change FTX.

    Auparavant, le fonds spéculatif en cryptomonnaies Three Arrows Capital, avait disparu avec ses 42 milliards de dollars d’encours. 

    Voyager et le réseau Celsius, des créanciers de cryptomonnaie, ont eux aussi été emportés par les défauts de paiements en chaîne.

    À chaque banqueroute, des milliards de dollars spéculés partent en fumée et des centaines de salariés sont licenciés.

    Ces faillites ont entraîné aussi des remous dans la Fintech, ces start-up dédiées aux technologies financières. Klarna, qui propose des solutions de paiement en ligne, a supprimé 700 postes, le courtier financier Robinhood 300…

    Seuls les services de prêt hypothécaire en ligne se portent comme un charme. 

    Les entreprises spécialisées dans le métavers, qui vendent des services, NFT ou autres propriétés immobilières virtuelles adossées aux cryptomonnaies, commencent aussi logiquement à tanguer.

    Sandbox, l’un des pionniers du secteur, vient ainsi de licencier 80 % de ses effectifs aux États-Unis.

     

    La crise des cryptomonnaies a une autre répercussion sur l’emploi, même s’il est le plus souvent informel, celui des « mineurs », ces travailleurs dont l’activité consiste à vérifier l’intégrité de la chaîne des blocs (la blockchain) qui constitue la cryptomonnaie.

    Avec la hausse des prix de l’énergie, il faut désormais consommer pour 17 000 dollars d’électricité pour générer un bitcoin, soit bientôt davantage que la valeur de la monnaie au cours actuel !

    Sans parler de l’investissement préalable en matériel informatique puissant.

    Résultat, les « mineurs » de cryptomonnaies se retrouvent eux aussi sur la paille.

    L’activité est d’ailleurs tellement écologiquement aberrante que plusieurs pays, dont les membres de l’Union européenne et les États-Unis, envisagent de l’interdire, dans le sillage de la Chine.


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  • Emmanuel Macron, émir et images

     

    Soutien infaillible à l’émirat, silence coupable et récupération...

    Celui qui exhortait à « ne pas politiser le sport » a eu tout faux sur ce Mondial,

    jusqu’à tenter de parasiter la détresse des Bleus en finale à son propre bénéfice.

     


    Il faut s’imaginer à la place de Kylian Mbappé.

    Vous venez de jouer 120 minutes d’un match de pure folie, sous la pression du monde entier.

    L’ascenseur émotionnel vous cisaille les tripes, la partie se rejoue dans votre tête : les soixante-dix premières minutes en dessous de tout, le doublé miraculeux, le troisième but en prolongations, la cruauté des tirs au but manqués.

    Vous êtes hors du monde et en même temps brutalement ramené au sol, vous avez besoin d’être seul… quand soudain, une main vient vous palper la nuque comme si vous étiez son fiston.

    C’est le président de la République venu picorer sur votre détresse quelques miettes médiatiques.

    En choisissant, dimanche après la finale, de descendre sur la pelouse – la place du staff et des proches des joueurs, certainement pas du président –, Emmanuel Macron a commis une faute.

    Une de plus.

    Celui qui prétendait qu’ « il ne faut pas politiser le sport » a rendu visible à tous sa volonté totalement politique de récupérer l’événement.

     

    Emmanuel Macron, milieu récupérateur

    Le président de la Répu­blique aurait sans doute préféré que les Bleus décrochent une troisième étoile pour s’adjuger une sorte d’état de grâce qui, en 2018, n’a pas duré longtemps, l’affaire Alexandre Benalla éclatant à peine quatre jours après le sacre des joueurs de Deschamps.

    Le même Benalla qui avait précipité la célébration de l’équipe de France sur les Champs-Élysées sur ordre de l’Élysée pour que le chef de l’État puisse, déjà, parasiter au maximum la fête des Bleus.

    L’amour du foot du président de la République, inconditionnel de l’Olympique de Marseille, est sincère.

    Mais la mise en scène de cet amour est, elle, savamment calculée.

    En bras de chemise à la tribune aux côtés de l’émir Tamim Al-Thani, souverain de l’État qatari, il a fêté les buts devant l’objectif de sa photographe Soazig de La Moissonnière, qui espérait sans doute réitérer la photo iconique de juillet 2018, prise à l’époque par un reporter russe.

    Mais la victoire s’est dérobée aux Français.

    Alors Emmanuel Macron a voulu s’accorder le beau rôle du père qui viendrait consoler les fils de la nation.

    Jusqu’à s’immiscer dans le vestiaire pour dire à des athlètes absents :

    « Il y en a qui sont très jeunes, qui vont en (remporter) beaucoup d’autres, plus que moi comme président. »

    Comme s’il ne s’agissait, in fine, que de lui.

    La gauche n’a pas manqué de railler la séquence :

    l’insoumise Danièle Obono évoque la « honte internationale » ressentie devant ce « moment inopportun et malaisant », selon le socialiste Olivier Faure.

    « Nombriliste et vulgaire », tance quant à lui le sénateur vert Guillaume Gontard.

     

    « Le Qatar peut compter sur notre soutien »

    Les mêmes avaient appelé, quelques jours plus tôt, le président à annuler son déplacement au Qatar pour ne « pas apporter de caution politique » à l’émirat.

    Car c’était dans un autre rôle que l’on attendait le président de la République.

    Le représentant élu de la « patrie des droits de l’homme » n’a rien trouvé à redire sur cette coupe du monde de toutes les aberrations (humaines, sociales, écologiques).

    Pourtant, Emmanuel Macron s’est entretenu à deux reprises, lors de France-Maroc puis en marge de France-Argentine, avec l’émir.

    Au contraire, après avoir tenté de faire taire les critiques et appels au boycott, Emmanuel Macron a affiché son soutien au Qatar, faisant passer la gazo-dictature et ses 6 500 morts sur les chantiers – selon le quotidien britannique The Guardian – pour un bon élève de la scène internationale :

    « Cette coupe du monde de football, la première organisée dans le monde arabe, témoigne de changements concrets qui sont à l’œuvre. Le Qatar s’est engagé dans cette voie et doit continuer. Il peut compter sur notre soutien. »

    Et ce n’est pas la faiblarde réaction de la ministre des Sports, Amélie Oudéa-Castéra (un appel à « utiliser des espaces de liberté » pour que les joueurs prennent position et un port timide d’un pull aux couleurs du drapeau LGBT en tribune lors de France-Angleterre), qui va compenser cela.

     

    La France avait déjà, par l’intermédiaire de Nicolas Sarkozy et Michel Platini, largement contribué à ce que le Qatar obtienne l’organisation de la compétition contre toute raison.

    En se rendant deux fois à Doha, Emmanuel Macron a participé une fois de plus à légitimer le soft power de l’émirat.

    Il aurait peut-être pu être utile ailleurs, comme à la COP15 sur la biodiversité, qui se tenait en parallèle à Montréal.

    C’est ce qui s’appelle être hors jeu.


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  • Palestine. Le combat de Salah Hamouri continue

    L’avocat franco-palestinien, expulsé par Israël, est arrivé à Paris ce dimanche.

    Il assure poursuivre sa lutte pour les droits du peuple palestinien.

     


     
     
     

    Les traits tirés, le sourire timide mais la démarche assurée, Salah Hamouri est arrivé à Paris ce dimanche, en fin de matinée, sous les applaudissements nourris et aux cris de « Palestine vivra, Palestine vaincra ».

    Quelques heures auparavant, dans le petit matin de Tel-Aviv, l’avocat franco-palestinien, arbitrairement maintenu depuis dix mois en détention administrative, a été expulsé contre son gré, embarqué dans un avion de ligne de la compagnie El Al, menotté jusqu’à l’atterrissage.

     

    Par solidarité, par fraternité, pour saluer son courage et dénoncer le sort des Palestiniens et de ceux qui les défendent, ils étaient une grosse centaine, élus de gauche, militants politiques (NPA, PCF, FI, JC) et associatifs (LDH, Mrap, AFPS, Acat…), à s’être donné rendez-vous, ce dimanche, à l’aéroport de Roissy.

    Sur place, l’épouse de Salah Hamouri, Elsa Lefort, et l’un de leurs enfants patientent.

    Elle n’a pas vu son mari depuis des mois.

    L’attente est longue.

    L’avion a du retard.

    Les premiers mots de Salah seront réservés à ses proches, dans l’intimité.

    À quelques mètres de là, dans la foule des soutiens qui s’agglutinent devant le cordon de police expressément déployé, l’émotion et la détermination sont partout palpables.

    Et l’attente, bientôt, se rompt dans un tonnerre d’applaudissements.

    Aux côtés de son épouse, l’avocat franco-palestinien, après quelques embrassades émues, s’adresse à ceux venus en nombre l’accueillir.

    « Merci, merci à vous et à tous ceux qui m’ont soutenu pendant ces années d’emprisonnement. J’ai été arraché brutalement à ma patrie, avec cette force, cette brutalité qui continuent depuis 1948.

    La Palestine est une cause, ce n’est pas de la géographie.

    Le combat continue avec vous, avec mon peuple, pour qu’enfin advienne l’indépendance. »

     

    Autocollants du PCF collés sur leur chaude veste d’hiver, Sylvain, Patricia, Sofia et Pierre n’auraient pas pu être ailleurs qu’à Roissy ce matin-là.

    « On est venus pour la justice, pour soutenir Salah après une détention arbitraire, après une expulsion contre sa volonté, pour honorer sa pugnacité », expliquent ces militants du Val-de-Marne.

    Parce que, au fond, insistent-ils, « le PCF a toujours soutenu la lutte historique du peuple palestinien, c’est notre combat, c’est aussi, et surtout, celui de Salah ».

    Dans la foule ce dimanche, Jean-Claude Samouiller arbore autour du cou le badge jaune d’Amnesty International.

    Président de la branche française de l’ONG, il témoigne d’un sentiment mêlé de joie et de colère.

    « Aujourd’hui est un jour gai, car une famille va être enfin réunie.

    Mais c’est aussi un jour triste pour les Palestiniens. Salah Hamouri a subi une expulsion forcée après avoir été détenu sans inculpation ni charge, ce qui est constitutif d’un crime de guerre.

    En outre, la révocation de son statut de résident permanent par Israël s’inscrit clairement en violation du droit international. »

    Désormais, affirme Pierre Laurent, « c’est une longue lutte qui commence ».

    Une lutte « qui s’ajoute à toutes celles que nous menons contre les autres infractions au droit international par le gouvernement israélien, qui se rapproche chaque jour un peu plus de l’extrême droite. La France et la communauté internationale doivent se réveiller », soutient le sénateur communiste.

    Parmi ceux qui ne « pouvaient pas laisser faire cette expulsion dans le silence », Éric Coquerel, aussi, a fait le déplacement, « en solidarité ».

    Et si le député insoumis constate que « depuis quelques jours, la France s’est enfin saisie du dossier », il dénonce surtout que durant de longs mois, Paris a non seulement joué « la grande muette » sur ce dossier, mais qu’elle a même « adopté certains des arguments du gouvernement israélien et laissé s’installer la confusion entre antisionisme et antisémitisme ».

     

    Ce dimanche, en fin de matinée, le Quai d’Orsay a réagi en condamnant officiellement « la décision des autorités israéliennes, contraire au droit, d’expulser M. Salah Hamouri vers la France ».

    « Il était temps », souffle Hala Abou-Hassira, l’ambassadrice de Palestine en France, également présente dimanche matin à Roissy.

     

    Désormais, c’est d’ici que Salah Hamouri devra poursuivre son combat.

    Du moins pour le moment. « Mon droit et celui de ma famille est de vivre à Jérusalem », a affirmé l’avocat franco-palestinien, assurant qu’il lancerait très prochainement les démarches pour son retour.

    « J’ai quitté mon âme en quittant ma patrie », a conclu Salah Hamouri.

    Et ses yeux de se noyer de larmes lorsque dans la foule quelqu’un lui a demandé de répéter cela en arabe.


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  • La France insoumise au bord de l'implosion

     

    Entre la nouvelle coordination, vivement critiquée par certains cadres pour son opacité, et l’affaire Quatennens, qui n’en finit plus de diviser, le mouvement semble au bord du précipice.

    Des militants ont annoncé suspendre toute activité.

     

     
     

    Le mouvement insoumis passera-t-il l’hiver ?

    L’ambiance est à couteaux tirés depuis l’annonce de la nouvelle coordination à la tête du mouvement.

    Un différend oppose les tenants de cette direction, menée par le nouveau patron, Manuel Bompard, à ceux qui en ont été exclus, à leur grande surprise .

    « C’est une évidence qu’on a écarté ceux qui étaient grognards, qui n’étaient pas toujours d’accord, qui n’étaient pas à l’unisson », a fustigé François Ruffin, au micro de RTL.

    « J’ai un radical désaccord avec le résultat, conséquence d’un processus qui ne joue pas collectif, n’associe pas assez les militants et n’intègre pas les différentes sensibilités de notre mouvement qui s’incarnent dans certaines personnalités », a déploré Alexis Corbière, dans un entretien au Monde.

    Auprès de Libération, Clémentine Autain avait dénoncé un manque de démocratie interne dès le 11 décembre, au lendemain de la nomination du nouvel organigramme de la FI : « La mise au placard du pluralisme n’est pas possible. Nous avons un problème de démocratie dans la vie du mouvement ». Les deux députés de Seine-Saint-Denis jouent toutefois l’apaisement, appelant à dépasser cette crise interne.

     

    Une « assemblée représentative » composé de 21 cadres

    Mais pour Jean-Luc Mélenchon, le message n’est pas passé.

    « Je suis le paratonnerre de toutes les haines de nos adversaires, et parfois de toutes les ambitions de nos amis », a-t-il répondu, en meeting à Saint-Étienne (Loire).

    Cette nouvelle coordination, instaurée le 10 décembre en « assemblée représentative », est composée de 21 cadres, dont beaucoup sont issus de l’entourage personnel de Jean-Luc Mélenchon, à l’image de Mathilde Panot, Bastien Lachaud, ou encore Antoine Léaument. ​​​​​​​

    « Qu’ils ne pensent pas qu’on se laissera faire », prévient Raquel Garrido, mise à l’écart de la direction comme Alexis Corbière, François Ruffin et Clémentine Autain.

     

     

    En dehors de la gestion du mouvement, un autre sujet cristallise les tensions : le retour d’Adrien Quatennens sur le devant de la scène.

    Condamné le 13 décembre à quatre mois de prison avec sursis pour avoir giflé sa compagne, le député du Nord est sorti de son silence le lendemain, suscitant un tollé chez nombre de ses collègues.

    ​​​​​​​« L’interview qu’il a faite sur BFM ne peut être portée en notre nom », a ainsi estimé la députée Alma Dufour sur Twitter.

    L’ex-numéro 2 du mouvement a tenté de se défendre, s’estimant victime d’un ​​​​​​« lynchage médiatique ».

    À la suite de la décision prise par le groupe FI d’envisager son retour au sein de l’Hémicycle dans quatre mois, conditionné à la participation à un stage de sensibilisation aux violences faites aux femmes, de nombreux militants ont exprimé leur opposition frontale.

    Plusieurs groupes locaux de Jeunes insoumis ont annoncé suspendre toute activité :

    « Nous ne pouvons continuer de militer et de représenter un mouvement qui ne respecte pas ses engagements. »

    À l’inverse, d’autres affichent un soutien indéfectible à Adrien Quatennens.

    Fracture au sein même de la base militante, affrontement des cadres par médias interposés…

    Une chose est sûre : les insoumis ne passeront pas les fêtes de fin d’année ensemble.


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  • Droits de l'Homme

    Israël :

    l'avocat franco-palestinien Salah Hamouri

    a été expulsé vers la France

    Détenu depuis neuf mois sans avoir été formellement accusé,
    l'homme de 37 ans s'est aussi vu retirer son statut de résident israélien.
     
     
     
     
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    Comité de soutien à Salah Hamouri
     
    Salah Hamouri, le fils de Jérusalem,
    expulsé de sa terre natale par Israël.
     
    Le combat est loin d’être terminé ! 
     
     
    Après de longues années de persécutions, d’humiliations, d’emprisonnements arbitraires, de harcèlements psychologiques sadiques, d’accusations fausses et sans fondement visant à le salir, Salah Hamouri a résisté aux volontés israéliennes de le voir quitter de son propre chef Jérusalem, sa ville natale. Il y est resté malgré tout cet acharnement cruel pour continuer à défendre les droits humains et la liberté et les droits du peuple dont il est un des fils, le peuple palestinien. Cela fait près de 20 ans que cela dure. 20 ans… Et Salah a tenu bon provoquant notre respect, notre admiration et notre soutien.

    En passe de devenir un Etat raciste décomplexé, un État d’occupation illimitée et de totale épuration ethnique, Israël a considéré qu’il ne pourrait pas faire partir ni plier Salah Hamouri malgré cet arsenal de mesures odieuses. Les autorités israéliennes ont donc décidé de l’expulser. De ce point de vue, Salah a tenu Israël en échec.

    Cette mesure d’expulsion est un fait exceptionnel et gravissime car, et les Israéliens le savent parfaitement, ils commettent en le décidant un « crime de guerre » ainsi que le souligne l’ONU et le précise le Statut de Rome. Que ce soit clair : ces dirigeants israéliens devront tôt ou tard rendre des comptes devant la justice internationale.

    Cette expulsion n’aurait pas pu avoir lieu si les autorités françaises, au premier chef le Président de la République, n’avaient pas fait preuve de lâche complaisance vis-à-vis de cet « Etat-voyou » qui multiplie les crimes de tous ordres en toute impunité. Et demain, avec le prochain gouvernement Netanyahu tout sera encore plus effroyable.

    Cette décision est aussi un dur mais net camouflet qu’Israël envoie à la France. C’est un échec total de notre diplomatie qui devra revoir son positionnement vis-à-vis de cet "Etat-voyou". Les moyens de se faire respecter et de faire respecter le droit ne manquent pas. Car c’est clair : la souveraineté d’Israël s’arrête là où commencent ses engagements internationaux ici bafoués en toute impunité.

    Désormais la France se trouve au pied du mur de la remise en cause de sa politique dans cette région du monde. Ses responsabilités sont accablantes dans ce dénouement terrible que subit Salah Hamouri.

    Cette décision est aussi une déception pour toutes celles et tous ceux qui se sont mobilisés pour soutenir Salah Hamouri. Jamais un soutien pour notre compatriote franco-palestinien n’avait été aussi large, divers et solide. Le droit et son respect ont entraîné l’adhésion d’une foule d’hommes et de femmes solidaires en France, en Palestine et en Europe. La France devra aussi leur rendre des comptes tandis que les proches de Salah Hamouri tiennent à les remercier du fond du cœur.

    Nous les appelons à rester mobilisés. Car ce combat pour le droit et la liberté n’est pas terminé.

    Naturellement, Salah Hamouri va devoir s’adapter à sa « nouvelle » vie. Evidemment il faudra un peu de temps. La famille va devoir se retrouver après ces 19 mois de séparation. Chacune et chacun saura respecter ce moment.

    Mais que les choses soient bien claires : Israël n’a pas fini d’entendre parler de Salah Hamouri ! Et nous serons à ses côtés pour poursuivre le combat pour la justice que nous apportons au peuple palestinien dont il est devenu, sans même le vouloir, un symbole fort.

    Israël ne peut espérer éteindre la flamme qui est en lui, qui est en nous. Israël doit le savoir : « Nous sommes malades d’un mal incurable qui s’appelle l’espoir ». Espoir mais aussi lutte pour la vie et l’existence du valeureux peuple palestinien qu’Israël veut rayer de l’histoire.

    Israël doit le savoir : le combat n’est pas terminé. Nous ne mettons pas et nous ne mettrons pas un genou à terre. La tête haute, certains de notre bon droit, nous disons à Israël : Salah Hamouri retournera avec sa femme et leurs enfants vivre à Jérusalem car sa vie, sa place, son combat qui est leur combat sont plus forts que cette mesure d’expulsion, aussi cruelle soit-elle.

    Nous en faisons le serment solennel en ce 18ème jour de ce mois de décembre noir.

    Comité de soutien à Salah Hamouri



    Paris,
    Dimanche 18 décembre 2022

     
    Ensemble Finistère s'associe pleinement à ce communiqué

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  • En s’accrochant, Adrien Quatennens s’enfonce

     

    France insoumise Après les entretiens qu’il a accordés dans la presse, le député du Nord est vivement critiqué pour sa ligne de défense dans les rangs de la Nupes et de son propre mouvement. Gérald Darmanin a annoncé un dépôt de plainte en diffamation.

     

    L'Humanité >>>>> Publié le Vendredi 16 Décembre 2022 Diego Chauvet

     

    Sitôt condamné pour violences conjugales à quatre mois de prison avec sursis, le député insoumis du Nord Adrien Quatennens, a accordé deux entretiens.

    Le premier à la Voix du Nord, publié dès le soir de sa comparution le 13 décembre, le second le lendemain à Bruce Toussaint sur BFMTV.

     

    Loin d’être close par la décision de justice, la polémique se prolonge.

    En premier lieu, sur la ligne de défense qu’il a choisie.

    L’ex-coordinateur de la France insoumise (FI) a réfuté les comparaisons avec d’autres affaires de violences sexistes et sexuelles :

    « Je demande la proportion et je souhaite simplement pouvoir reprendre une activité parlementaire normale », a-t-il déclaré face à Bruce Toussaint.

    En outre, il n’épargne plus son ex-compagne.

    Depuis l’éclatement de l’affaire au mois de septembre, celle-ci aurait, selon le député, un « sentiment de pleine puissance et de plein pouvoir ».

     

    Il laisse entendre qu’il aurait été lui-même victime à la Voix du Nord qui l’interroge sur le conseil donné aux femmes de partir dès le premier geste de violence :

    « Si j’avais respecté à la lettre ce conseil des associations, c’est moi qui aurais dû partir. Mais puis-je seulement le dire ? » répond le député.

    Enfin, alors que son groupe a prévenu de sa radiation pour quatre mois et conditionne son retour à un stage de sensibilisation aux violences faites aux femmes auprès d’associations féministes, Adrien Quatennens annonce sa rentrée dans l’Hémicycle dès le mois de janvier, quitte à siéger en tant que député non inscrit.

     

    Caroline De Haas sur Twitter : « faites-le taire »

    Les réactions n’ont pas tardé.

    Dans les rangs de la Nupes, et de la FI elle-même, ça grince aussi.

    La première à lui avoir suggéré de démissionner, c’est l’écologiste Sandrine Rousseau.

    La féministe Caroline De Haas s’est fendue d’un « faites-le taire » sur Twitter.

    Certains de ses collègues insoumis ne l’épargnent pas.

    La députée du Puy-de-Dôme Marianne Maximi a dénoncé une « stratégie caractéristique des auteurs de violences conjugales », qui consiste selon elle à « dévoiler le passé, l’enfance, l’intimité de la victime » et à «minimiser et relativiser sa propre violence ».

    Sur RTL jeudi, François Ruffin a estimé que son collègue du Nord manquait de « retenue », « quand le jour même on a une condamnation, quand même, pour violences conjugales… ».

    Le député de la Somme ajoute que « les grands hommes se construisent avec des traversées du désert, qu’il s’agisse du Christ ou du général de Gaulle », encourageant ainsi Adrien Quatennens à prolonger son retrait de la vie politique…

     

    Car ce cas met en évidence les contradictions de la FI.

    Lorsque des affaires de violences faites aux femmes touchent des élus d’autres formations politiques, la FI et les autres partis de la Nupes appellent à leur démission.

    L’ex-numéro 2 du mouvement prend le contre-pied de cette ligne :

    « Démissionner après avoir été condamné pour un acte que j’ai reconnu créerait un précédent dangereux et ouvrirait la porte à toutes les instrumentalisations de la vie privée. »

     

    Le député pourrait, en outre, avoir de nouveau affaire rapidement à la justice pour une tout autre raison.

    Le ministre de l’Intérieur a annoncé déposer plainte pour ­diffamation alors qu’Adrien Quatennens a laissé entendre dans la Voix du Nord que les fuites dans la presse concernant la main courante de son épouse auraient été orchestrées par son ministère.

     


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