• Tribune

    La brutalité, bruit de fond du macronisme

    Par Les députés de la France insoumise

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  • Dernière livraison de la Gauche Cactus de Jean-Luc Gonneau

    BIG BANG A GAUCHE,

    UNE LUEUR D’ESPOIR ?

    jeudi 18 juillet 2019
    par  Jean-Luc Gonneau
     

    Nous avions reproduit, dans un précédent numéro, l’appel d’Elsa Faucillon et de Clémentine Autain, toutes deux parlementaires, la première PCF, la seconde LFI, à un rassemblement à gauche.

    Puis, après les mauvais résultats obtenus par la gauche à l’élection européenne, Clémentine Autain fit part, sans agressivité, de ses doutes et critiques à propos de la ligne politique adoptée par LFI.

    Qui sont bien proches de celles que nous avions émises dans notre précédent numéro (cf. l’article J’avais envie d’écrire à Jean-Luc Mélenchon).

     

    Puis, au dernier jour de juin, Clémentine et Elsa on invité les signataires de leur appel (ils sont environ 5000) à une rencontre « Big Bang à gauche » sous le chapiteau du Cirque Romanes.

    Cirque bondé dès l’ouverture, ambiance plutôt joyeuse, fort contingent issu d’Ensemble, présence assez nombreuse aussi de militants du PCF plutôt critiques envers leur direction, des non encartés, quelques amis du NPA (dont Olivier Besancenot), des syndicalistes (dont Philippe Martinez), des écolos de gauche (dont la caution de papy Mamère), des associatifs… et bien peu de LFI.

     

     

    Le point d’orgue politique de l’après-midi fut le discours de Clémentine Autain, à la fois ramassé et roboratif (les deux vont généralement bien ensemble).

    Première affirmation forte : la gauche, ça a du sens, davantage que le peuple.

    Deuxième affirmation : le rassemblement ne peut se faire qu’avec une volonté de dialogue : au « rassemblez-vous autour de nous » qu’utilisèrent autrefois le PCF ou PS, plus récemment LFI, et aujourd’hui EELV, il faut opposer le « construisons ensemble » ou « identifions nos communs », sans en exclure les organisations tout en ouvrant largement les portes aux citoyen.nes non encarté.es.

    Ajoutons-y une insistance bienvenue sur l’importance de la culture, mal aimée de tous les récents gouvernements, de « gauche » comme de droite.

    La culture par l’enseignement ou par la sensibilité, la culture mère de toutes les batailles pour l’émancipation (citation de João Silveirinho, libre de droits pour recaser dans les discours).

     

    C’est un peu le discours que nous espérions de Jean-Luc Mélenchon, tout en sachant qu’il lui serait difficile de le dire, imbriqué qu’il semble être dans l’échafaudage théorique, en bien des points intéressant mais qui, comme tous les échafaudages théoriques, ne saurait être pris en modèle, du couple Ernesto Laclau/Chantal Mouffe.

    Car autant le concept de « peuple » peut être discuté à l’infini ou presque (un concept gazeux ?), et cela bien au-delà des préoccupations des gens à qui l’on pense s’adresser, autant celui de gauche garde malgré tout un sens.

    Oui, malgré tout.

    Malgré les dérives dictatoriales, de Staline à Mao et d’une pléthore de potentats de moindre importance mais non moins féroces, parfois, dans l’exercice de la cruauté.

    Malgré les errements droitiers des social-démocraties, avec pour ne rester qu’en France les doubles langages de la SFIO molletiste, la « pause » mitterrandienne de 1983 dont le PS ne fut jamais capable de sortir et, point d’orgue admirable dans l’histoire du reniement de la gauche par le PS, le quinquennat de François Hollande, marqué par les cadeaux aux entreprises sans contreparties sociales, brillante idée du jeune Macron, les lois liberticides mises en musique par le jeune Valls, le sabotage du code du travail, orchestré par le duo Macron-(la jeune) El Khomri et l’horreur évitée de justesse du projet de loi sur la déchéance de nationalité, qui eut constitué un début de retour au pétainisme.

    Notons au passage qu’Emmanuel Macron a réussi le prodige de dézinguer Hollande pour faire encore pire, au nom du « progressisme », puisque, dans les cercles du pouvoir, le mot gauche (dont pourtant Macron se prévalait il n’y a pas si longtemps) est devenu obscène.

     

    Malgré tout, abimée par tant de trahisons, la gauche, sans prétendre à d’enthousiastes amours, sans susciter beaucoup d’illusions, garde au moins un avantage : pour une bonne partie du « peuple » (au sens « les gens », c’est moins pire que la droite.

    C’est même vrai aux Etats-Unis, où beaucoup (mais pas tous bien sur) pensent que ceux qu’ils situent « à gauche », c’est-à-dire les démocrates, sont moins pire que ceux qu’ils situent à droite, les républicains.

     

    Et concernant les façons de rassembler, il semble que le temps ne soit plus aux prétentions hégémoniques d’un parti fort entouré de quelques satellites (idiots utiles, aurait dit Vladimir Oulianov).

    Identifier les communs partagés et en faire un socle, reconnaître et relativiser les divergences, pas forcément si nombreuses et si fortes (exemple : nous, on dit la gauche, vous, vous dites le peuple. On se cause, ou pas ? On dit pourtant, dans le contenu, à peu près la même chose, si ?).

    Alors essayons, d’autant que le Fil des Communs ne se veut pas une organisation politique de plus sur le marché électoral, mais un lieu de rencontres, en tout bien tout honneur, hein, et de débats.


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  • Ensemble Insoumis !

    Assemblée représentative de la France Insoumise

    le compte n’y est pas

    Ingrid Hayes, Laurence Lyonnais, Laurent Sorel

    Ensemble Insoumis ! >>>>>

     

    Construisons l’avenir en commun

    Danièle Obono, Raphael Qnouch, Francis Vergne, Nadine Stoll, Roland Bellan, Nanie Bellan, Christian Causse, Jean Brafman, Christian Mazet, Georges Bollon, Regis Eyraud  

    Ensemble Insoumis >>>>>


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  • Interview Clémentine Autain sur France TV Info 9 juillet 2019

    Vidéo France Info >>>>>

     

    "Bla-bla-bli, bla-bla-bla..." :

    Clémentine Autain se moque des propositions de Marlène Schiappa

    contre les féminicides

    Interrogée sur franceinfo mardi sur les propositions contre les féminicides de la secrétaire d'Etat chargée de l'Egalité entre les femmes et les hommes Marlène Schiappa, la députée La France insoumise Clémentine Autain a ironisé sur "une opération de pure communication".

    France Info >>>>>


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  • « L’impasse dans laquelle Mélenchon se retrouve aujourd’hui

    résulte de causes historiques »

    Dans sa chronique, Françoise Fressoz, éditorialiste au « Monde », analyse l’échec du leader de La France insoumise à mobiliser durablement l’électorat populaire en sa faveur.

    Le Monde >>>>>


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  • Les gauches se sont enfin parlé, en vue de s’entendre

    7 juillet 2019 Par Pauline Graulle Médiapart
     

    Socialistes, anciens « frondeurs », écolos, Insoumis, hamonistes, communistes, mais aussi gilets jaunes, associatifs … Le temps d’un week-end dans la Nièvre, la gauche a recommencé à se parler lors du « Festival des idées ». Un moment fondateur ?

     

    Cet horizon « qui toujours finit et recommence ». Sans doute Christian Paul connaissait-il cette ode de François Mitterrand à ses terres de la Nièvre lorsqu’il a décidé d’organiser le « Festival des idées », à une heure en voiture de Château-Chinon. Quand on ambitionne de reconstruire la gauche, autant se mettre sous les auspices de celui qui avait porté le « programme commun » il y a presque quarante ans.

     

    La Charité-sur-Loire, et son splendide prieuré. C’est le décor que l’ancien député socialiste frondeur, élu du coin, avait donc choisi pour s’atteler à la tâche, le week-end des 5, 6 et 7 juillet. Au programme : des conférences entre des politiques, des intellectuels (la sociologue Dominique Méda, l’essayiste François Bégaudeau ou l’universitaire Thomas Branthôme…), et des citoyens (Mediapart était invité, au même titre que Libération, L’Obs, Politis ou le site Le Vent se lève pour animer une conférence « carte blanche »), sur des sujets tels que la fiscalité, Internet, les gilets jaunes, la survie des partis politiques, la transition énergétique, le peuple ou la ruralité.

    L’idée était surtout de « faire tomber les murs » entre des gauches morcelées, voire concurrentes. De les forcer à « déposer les armes au vestiaire », dixit les organisateurs, pour renouer le dialogue. Visiblement, les forces de l’esprit ont œuvré en faveur de l’unité. Dans les jardins du cloître et l’indolence de ce début d’été, un petit miracle est arrivé : les gauches se sont reparlé.

    Socialistes, écologistes, hamonistes, communistes, Insoumis, populistes… On a pu voir ce melting-pot débattre sous les hauts plafonds boisés, ou bavarder, autour d’un verre, dans le déambulatoire du monastère. Assister à la reconstitution de la petite bande des « frondeurs » du quinquennat Hollande, dont aucun n’a été réélu en 2017 : Barbara Romagnan, Fanélie Carrey-Conte et Pouria Amirshahi. Aux retrouvailles chaleureuses, aussi, entre anciens et actuels socialistes. L’eurodéputé, ex-tenant de l’aile gauche du PS rallié à La France insoumise, Emmanuel Maurel, était aux anges quand il a croisé ses camarades aubrystes, François Lamy et Jean-Marc Germain : « On ne s’est jamais quitté ! » a-t-il lancé en riant.

    Si Cécile Duflot a soigneusement évité Yannick Jadot toute la journée du samedi, on l’a aperçue bras dessus bras dessous avec les Insoumises Clémentine Autain et Manon Aubry, venue planter sa petite tente sur les bords de la Loire. Quant à Yannick Jadot, il s’est montré plein d’emphase et de bienveillance devant les journalistes : « Les gens disent qu’on ne s’aime pas, mais on s’adore !, a-t-il assuré, à propos de Guillaume Balas, le bras droit de son meilleur ennemi, Benoît Hamon. On se parle avec Raphaël [Glucksmann] avec Aurore [Lalucq], et je parle même avec Manon Aubry ».

    Guillaume Balas, de Génération·s, en a d’ailleurs profité pour remplir son agenda : rendez-vous pris avec la nouvelle « star » écolo la semaine prochaine, mais aussi avec l’Insoumise Raquel Garrido un peu plus tard.

    Au chapitre des rencontres insolites, l’ancienne chroniqueuse insoumise d’Ardisson a d’ailleurs longuement devisé avec Christian Paul, enchanté d’« avoir appris à connaître » cette fervente défenseure du populisme de gauche, en tout point son opposée.

    Au chapitre des conversations franches, l’échange a parfois été un peu rugueux : quand des participants au festival ont pointé du doigt l’esprit boutiquier des partis de gauche. Ou lors de ce débat avec une vingtaine de gilets jaunes qui avaient fait le déplacement dans le sillage de Priscillia Ludosky, l’une des figures des gilets jaunes invitée à La Charité. Les responsables politiques ont été pris à partie sur le train de vie des élus, ont dégonflé les rumeurs et répondu aux interrogations.

    Dialogue amical quoi qu’un rien tendu également, celui entre Pouria Amirshahi et Manon Aubry sur les vertus – ou non – du rassemblement de la gauche. La toute jeune eurodéputée estimant que la priorité était de s’atteler à convaincre les abstentionnistes éloignés de la politique, l’ancien député frondeur devenu président de Politis convenant que si l’unité de la gauche n’était pas suffisante, elle était toutefois nécessaire.

    Certes, il y avait des absents à La Charité-sur-Loire. Les chefs de partis n’étaient d’ailleurs pas conviés. Les « éléphants » du PS, non plus : aucun hollandais à l'horizon. Et il faut bien admettre que, comme lors du « big bang » organisé la semaine dernière par les députées Clémentine Autain et Elsa Faucillon, un parfum « d’entre-soi » flottait dans l’air. « Quand j’ai passé la porte du prieuré, je me suis aperçue que 90 % des gens se connaissaient déjà », a ironisé Manon Aubry.

    Raquel Garrido voyait aussi l’événement avec une certaine distance : « Si je suis venue, c’est vraiment par amitié pour Le Vent se lève [le média de la gauche populiste, ndlr], car c’était un peu trop PS pour moi. Mais j’aime débattre, et dans ce moment de dépression et d’angoisse généralisé, c’est normal que les gens se regroupent pour chercher des issues. C’est totalement de l’entre-soi, mais on ne peut pas leur reprocher, c’est humain. »

    « On est à des années-lumière de 2022 »

    Reste que cela faisait un bail que tout ce petit monde ne s’était pas retrouvé au même endroit. Pour cause : le quinquennat traumatique de François Hollande a eu pour effet d’éparpiller la gauche façon puzzle. Les uns tentant d’ouvrir de nouvelles voies dans un monde politique déboussolé ; les autres préférant se ressourcer dans le monde du travail « ordinaire »…

     

    Deux ans après l’élection d’Emmanuel Macron, le rendez-vous de La Charité a comme sonné la fin de la convalescence. L’idée a germé dans les esprits, fin 2017. « On voulait remonter à cheval très vite après la défaite au lieu d’entrer dans une longue dépression », raconte Christian Paul. Pendant un an, les rencontres se multiplient, les dîners s’enchaînent avec des figures de la sphère socialiste, hamoniste et écolo...

    Tout le monde tombe d’accord pour tenter quelque chose. « Avec Guillaume Duval [éditorialiste d’Alternatives économiques, co-organisateur, ndlr], on s’est dit que le temps des partis était fini, ajoute Christian Paul. Que la réflexion politique devait se faire au-dehors, que de nouveaux horizons devraient apparaître. »

    Pas question donc, de refaire le congrès d’Épinay à la Charité-sur-Loire ou quelque « union de la gauche à l’ancienne ». L’ancien député jure qu’il veut simplement « recréer un “nous” politique ». Or, une fois l’illusion macroniste définitivement dissipée, et au fur et à mesure que l’hypothèse « Mélenchon 2022 » s’éloigne, force est de constater qu’un nouvel espace politique s’ouvre.

    D’autant que les élections européennes ont acté l’impossible hégémonie d’un camp sur un autre. « L’avantage, c’est notre faiblesse à chacun : on est condamnés à s’entendre si on veut créer une dynamique et s’opposer à la droite et à l’extrême droite », résume Raphaël Glucksmann, créateur du parti Place publique qui vient d’être élu au Parlement européen sur une liste d’alliance avec le PS.

    Même topo de Ian Brossat, qui juge que « personne depuis le 26 mai ne peut faire le fier-à-bras ». Ou de Guillaume Balas : « En réalité, nous sommes complémentaires ; La France insoumise apporte une plus-value sur les classes populaires, Europe Écologie-Les Verts sur l’écologie, Génération·s sur la transition numérique, quant au Parti socialiste, il a un héritage ambigu mais important. » Puis d’ajouter qu’« à part peut-être sur la question internationale », comme la sortie de l’Otan, réclamée par les Insoumis, « on n’a jamais été si proches ».

    Un constat qui n’a pourtant jamais fait la preuve de son efficacité à gauche. Malgré l’évidence partagée que l’avenir sera écologique, social et démocratique – ou ne sera pas –, et en dépit des batailles communes à venir – comme le référendum sur Aéroport de Paris ou la mobilisation autour des retraites –, le chemin du rassemblement reste semé d’embûches.

     

    Les Verts ont beau prendre garde à ne trop pavoiser avec leurs 13,5 % aux européennes (deux fois plus de voix que les socialistes et les Insoumis), ils sont néanmoins bien décidés à capitaliser sur leur score pour créer un nouveau pôle « écolo » se démarquant de la gauche partisane, avec la prochaine présidentielle en ligne de mire. Christian Paul temporise : « Pour l’instant, il faut réfléchir au fond, car on est à des années-lumière de 2022. »

     

    Il n’en demeure pas moins que, outre les habituelles questions stratégiques ou politiques – sur la nation, la République, l’Europe, les institutions… – qui ont irrigué les débats du week-end –, la délicate question de l’incarnation ne manquera pas de rattraper rapidement cette gauche désireuse de revenir au pouvoir.

    Il y a enfin les prochaines échéances électorales : les municipales de 2020 qui ne seront pas partout rassembleuses. Sur le fond, les écolos espèrent continuer à s’implanter en lieu et place d’un PS qui, bien souvent, mène au niveau local, une politique de grands projets parfois délétères pour l’environnement. Par ailleurs, la bataille promet d’être âpre dans certains endroits, comme en Seine-Saint-Denis, où le PCF, le PS et La France insoumise se disputent les voix des quartiers populaires.

    Dimanche, un manifeste a été publié pour tenter de graver dans le marbre tendre les contours de cet hypothétique avenir en commun qui lentement, se dessine. Le texte appelle à « un soulèvement des forces et à la réunion des forces de l'alternative », tance le « double langage [...] mortifère » de ceux qui signent d'une main les traités de libre-échange et dénoncent les excès du capitalisme de l'autre, affirme que l'écologie est « un impératif central » et consacre une place de choix à la « révolte sociale » des gilets jaunes. En 2022, prévient-il, « il n'y aura pas de salut solitaire »

    Une deuxième édition du festival est déjà prévue, en juillet prochain. Histoire de continuer ce combat pour l’union qui toujours finit et recommence.


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  • Gauche : après les papouilles, la (re)construction ?

    La gauche est toujours très amochée. Mais à la Charité-sur-Loire ce week-end, quelque chose a changé : l'attitude des uns et des autres.

    Libération >>>>>

     

    A la Charité-sur-Loire, la gauche s'idéalise en vert

    Ce samedi, avait lieu dans la Nièvre, le festival des idées. Objectif: rassembler une gauche divisée et menacée d'élimination dès le premier tour en 2022. Arrivé en tête aux Européennes, Yannick Jadot l'eurodéputé EE-LV veut imposer la primauté écologique à des partis qui peinent à rénover leur logiciel.

    Libération >>>>>

     

    Pour relancer la gauche, un festival de festivals

    Les grandes chapelles de gauche s’efforcent de penser l’avenir via divers forums et appels au rassemblement, mais se heurtent une fois de plus aux rivalités intestines.

    Libération >>>>>


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  • Big Bang !

    Les gauches morcelées s’imaginent un avenir commun

     

    1 juillet 2019 Par Pauline Graulle Médiapart
     
     

    À l’appel de deux députées, une Insoumise et une communiste, une partie de la gauche s’était donné rendez-vous, dimanche, pour son « big-bang ». But de l’opération : tenter de construire une alternative crédible à un mélenchonisme sur le déclin.

    « Ah, ça fait longtemps ! Comment vas-tu ? » On claque une bise et on se dirige, un peu à contrecœur, sous le chapiteau plein à craquer. Les petits éventails rouge et jaune mis à disposition sont bien peu de chose pour combattre la chaleur étouffante. Le « big-bang » promis par les députées Clémentine Autain et Elsa Faucillon a lieu ce dimanche 30 juin, au cirque Romanès. Un endroit très symbolique : le dernier cirque rom de France a élu domicile dans le chic XVIe arrondissement parisien, non sans une lutte sans fin contre les habitants du quartier…

     

    À l’initiative de cette journée, deux jeunes quadragénaires. Clémentine Autain et Elsa Faucillon, élues de circonscriptions populaires en région parisienne, ont rongé leur frein pendant des mois. Le score désastreux de La France insoumise (6,3 %) et du PCF (2,5 %) aux élections européennes a sonné comme un top départ.

    Les deux ont un autre point commun : être un pied dedans, un pied dehors de leurs partis respectifs. Clémentine Autain, députée de La France insoumise venue d’Ensemble! (la plus petite formation du Front de gauche à l’époque), critique depuis longtemps, et sur tous les tons, la ligne populiste et le style agressif de Jean-Luc Mélenchon. Elsa Faucillon, députée communiste, s’est de son côté inscrite en faux par rapport à un PCF recroquevillé sur lui-même. En janvier, elles avaient jeté les bases de leur « big-bang » en créant une newsletter commune, intitulée « Le Fil ».

    Un fil qu’elles essaient désormais de tirer pour renouer le lien entre des gauches morcelées, voire adversaires, qui se sont lancées à six (de Lutte ouvrière au PS) dans la bataille des européennes. Une reconstitution de gauche dissoute, en quelque sorte. « Il ne s’agit pas de faire des listes de plus, mais des listes de moins », martèle, sur la piste du cirque Romanès, Clémentine Autain. Puis, dans une référence presque explicite à Jean-Luc Mélenchon : « Si on passe notre temps à s’insulter les uns les autres, c’est l’avenir qu’on insulte […]. Il n’y a pas de caporalisation possible. »

    Dans l’assistance, sur la scène ou à la buvette, on croise tout le petit monde de la gauche « de gauche ». Intellectuels, militants associatifs et responsables politiques. Côté intellos : les économistes Thomas Piketty et Julia Cagé, l’essayiste Gaël Brustier, mais aussi l’historien Dominique Vidal, le philosophe Étienne Balibar, les directeurs de Regards et de Politis… Côté syndicalistes : Philippe Martinez, le secrétaire général de la CGT a, une fois n’est pas coutume, répondu présent. Côté associatifs : des représentants du Comité pour Adama Traoré ou des marches pour le climat, des membres d’Attac comme Pierre Khalfa ou Aurélie Trouvé. Côté gilets jaunes : un manifestant des ronds-points s’est glissé dans la salle, et Geneviève Legay a adressé un message vidéo.

    Les responsables politiques ont eux aussi fait le déplacement. Vus au cirque Romanès : les communistes unitaires – le député Stéphane Peu ou l’ex-eurodéputée Marie-Pierre Vieu – et, plus étonnant, un communiste dit « identitaire » – Igor Zamichiei. Mais aussi quelques représentants d’Europe Écologie-Les Verts – l’élu de Paris Jérôme Gleizes ou la sénatrice, égérie des gilets jaunes, Esther Benbassa –, des camarades de Benoît Hamon – l’ex-ministre de François Hollande Dominique Bertinotti, et Guillaume Balas. Sans oublier Olivier Besancenot, du NPA, qui depuis un an hurle dans le désert pour appeler au réveil de la gauche face à Macron et Le Pen.

    À part Sergio Coronado, l’ex-Vert passé chez Mélenchon, qui est venu passer une tête, ne manquent à l’appel que les Insoumis – même si Clémentine Autain affirme qu’elle est plus soutenue que l’on pourrait le croire dans les rangs militants.

    Quant au PS, il n’était pas spécialement convié. Pas de quoi pour autant effaroucher Olivier Faure, le premier secrétaire du parti, qui répond à Mediapart par texto : s’il trouve le « big-bang » du jour un peu trop « gauche radicale » à son goût, il le considère néanmoins comme une « étape » du rassemblement qu’il espère lui aussi.

    Laurent Baumel, ancien député socialiste frondeur sous le mandat de Manuel Valls, s’est quant à lui déplacé dans le XVIe sans demander une quelconque autorisation : « Je partage à 100 % la vision de Clémentine Autain sur son approche non hégémonique, tolérante et humble, son idée de ne pas séparer les accords d’appareil et la société civile, s’emballe-t-il. Je sais bien que pour l’instant encore, beaucoup de personnes sont un peu crispées vis-à-vis du PS, mais le temps va passer, la décontraction viendra. L’idée que Jean-Luc Mélenchon est la seule alternative à gauche est derrière nous. »

    Le cirque Romanès, ou le repaire de la gauche antimélenchoniste ? « Antimélenchonienne plutôt, parce que c’est pas ses idées qu’on n’aime pas, c’est le personnage », pointe un participant sarcastique. Beaucoup, à la porte Maillot, se remémorent avec émoi les petites phrases, les coups de menton, les textos outranciers de celui qu’ils ont côtoyé, voire aimé, un temps. Certains s’inquiètent des conséquences de l’échec de La France insoumise : que deviendront tous ces militants qui avaient retrouvé l’espoir grâce à elle ?

    Quoi qu’il en soit, tout le monde ici pressent dans son for intérieur que l’effondrement de La France insoumise aux élections européennes ouvre une brèche pour autre chose. Pour « une gauche antilibérale non populiste », précise Guillaume Balas.

    Jean-Luc Mélenchon a beau railler ce qu’il appelle avec condescendance « la petite gôche (sic) », celle de l’entre-soi et des « bobos », lesquels ne seraient, selon lui, pas suffisamment en prise avec « le peuple » qu’il s’est donné pour mission de représenter et de défendre : il n’empêche, on a du mal à saisir ce qui, dans le fond, distingue la démarche du « big-bang » de la « fédération populaire » que le député de Marseille appelait de ses vœux dans une interview donnée à Libération au mois d’avril. Un assemblage de partis et de citoyens, sur une ligne écolo et sociale, prenant pied dans les mouvements sociaux et les mobilisations de terrain.

    Ni plus ni moins que ce que préconise aujourd’hui Clémentine Autain : « Ce qu’on propose, ce n’est pas un rassemblement d’organisations, mais de gens. On sait bien que l’union des partis, ça ne peut plus le faire. Mais ce n’est pas parce que les collectifs antilibéraux [créés dans la foulée du référendum contre le Traité constitutionnel européen, en 2005 – ndlr] n’ont pas fonctionné que ça ne peut plus marcher aujourd’hui. »

    Même topo d’Elsa Faucillon. Après un mot pour le Jean-Luc Mélenchon de 2017 qui « a su donner de la force à notre mouvement », la députée communiste jure qu’elle ne « propose pas de refaire l’union de la gauche à la papa », mais qu’elle veut « construire un catalyseur, un centre d’initiative pour fédérer les colères et les espoirs ». Les élections municipales, qui impliquent des listes communes à gauche pour remporter des villes, annoncent, de plus, une période favorable.

    Avec cet énième appel au rassemblement, la mayonnaise prendra-t-elle ? Pour les participants à la journée, il n’y a pas d’autre solution que de mettre tous les ingrédients dans le même récipient. Le député communiste Stéphane Peu file la métaphore biblique : « Il y a 14 étapes dans le chemin de croix. Aujourd’hui, c’est la première. Mais si on veut s’éviter le duel entre Macron et Le Pen, et puisque aucune candidature ne s’impose pour 2022, quel autre choix a-t-on ? Il faut faire grandir l’aspiration au rassemblement, et forcer les partis à l’écouter. Gloire à ceux qui essaient ! »

     

     
    Marie-Pierre Vieu, ex-eurodéputée communiste venue de sa ville de Tarbes, n’est pas fan non plus des rassemblements à l’ancienne, mais qu’importe : « Tous ces appels à l’union, ça a un côté suranné, mais c’est nécessaire. Est-ce que ce sera un coup d’épée dans l’eau ? Peut-être. Il faut qu’on commence à construire, à la fois urgemment et modestement, un autre imaginaire, sinon on se dirige, comme en Italie, vers un effacement de la gauche et de ses valeurs. »

     

    D’ici là, des initiatives pour donner une suite au « big-bang » et aux 5 000 signatures de l’appel fondateur sont lancées : création d’une plateforme en septembre, réunion des « big-bang » locaux les 7 et 8 décembre, et entretemps, organisation de quatre moments thématiques sur la démocratie, le travail, l’antiracisme et l’écologie à Limoges, Cahors, Nantes et Montpellier dès la rentrée. « Après le big-bang, il y a de la matière et de la lumière », lance Elsa Faucillon. C’est en tout cas là que tout est censé commencer.


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  • Pour un Big Bang à Gauche !
     
    https://www.pourunbigbang.fr/
     

    Le cap des 5 000 signataires

    a été franchi sur le site du Big Bang !

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    Gauche radicale

    Un « Big Bang » pour quoi faire ?

    Retour sur le meeting au Cirque Romanès

    Dimanche, le « Big Bang » avait lieu au Cirque Romanès. Depuis le revers de LFI aux européennes, Clémentine Autain et Elsa Faucillon multiplient les appels à « fédérer la gauche ». Si des représentants de la gauche politique et syndicale ont bien répondu présents, l’initiative est cependant restée limitée des mots mêmes de participants. Les objectifs du « big bang », quant à eux, étaient clairement assumés : être prêt pour les élections municipales.

    Révolution Permanente >>>>>

     
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    Presse
     
    1er juillet 2019
     
    L'Humanité Abonnés >>>>>
     
     
    30 juin 2019

    «Big bang» de la gauche :

    «On ne peut pas y arriver seul,

    nous devons discuter, nous retrouver»

    Libération 30 juin 2019 à 19:24
     
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    Le direct sur facebook (accès libre...) :
     
    https://www.facebook.com/2882052348534170/videos/467137060779883/
     
     
    Quelques images et nouvelles du Big Bang
    sur les comptes twitter :
     
    https://twitter.com/pourunbigbang
    https://twitter.com/Clem_Autain
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    Clémentine Autain

    Rendez-vous ce dimanche 30 juin à 15h

    au Cirque Romanès, Porte Maillot à Paris

    http://clementine-autain.fr/

    Chaine Youtube >>>>>

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    Clémentine Autain

    28 juin 2016 sur BFM

    ( Bourdin toujours aussi lourd...

    Clémentine a du mérite à rester cool...)

    https://www.youtube.com/watch?v=21j7odKXPPw

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    Clémentine Autain réunit son « big bang »

    pour régénérer la gauche

    La députée La France insoumise, qui remet en cause la stratégie de Jean-Luc Mélenchon, convie des élus, des syndicalistes et des associatifs, dimanche à Paris.

    Le Monde >>>>>

     
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    Pour Clémentine Autain,

    la France insoumise doit participer

    au "big bang de la gauche"

     

    "Notre famille politique gagne quand elle assume son pluralisme."

     

    BFM-TV >>>>>

    HuffPost >>>>>

     

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  • NPA 2 juillet 2019

    Halte à la répression et aux violences policières

     

    Plusieurs dizaines de jeunes, assisEs sur le Pont de Sully à Paris pour manifester pour le climat, ont été gazéEs à bout portant, en plein visage, par la police.

    À Nantes, dans la nuit de la Fête de la musique, elle a attaqué avec chiens, matraques, grenades lacrymogènes. Des centaines de personnes ont fui et ce sont 14 personnes qui ont été repêchées dans la Loire, une quinzième a disparu.

    Neuf militants de la CGT de PSA Poissy ont été condamnés à 9 mois de prison avec sursis, accusés d'une pseudo séquestration de 17 minutes dans le cadre de la mobilisation contre la fermeture de leur usine.

    Les grévistes de la Poste dans les Hauts-de-Seine régulièrement convoqués au commissariat, voire gardés à vue, alors qu’il s’agit d’un conflit du travail.

    Les migtantEs sont entasséEs dans des centres de rétention administrative dans des conditions scandaleuses.

     

    Le New York Times dénonce « une restriction permanente des droits constitutionnels des citoyens français ».

     

    Un élargissement de la sphère et de l’échelle de la répression policière

     

    Il y a dix ou quinze ans, la répression et les violences policières étaient principalement dirigées contre les jeunes des quartiers populaires, en particulier les populations victimes du racisme et, dans une moindre mesure, contre les militants du mouvement social.

    Aujourd’hui, tout le monde peut être la cible des forces de l’ordre ou de la justice, même des personnes qui dansent le jour de la Fête de la musique…

     

    De même, les pouvoirs européens réservent toujours la répression la plus dure aux migrants.

    En particulier, Carola Rackete et Pia Klemp, capitaines de bateaux, sont menacées de prison en Italie pour avoir sauvé la vie à des migrants en danger de noyade.

     

    Les forces de police se croient tout permis

     

    Même lorsque des policiers blessent voire tuent des civils, il n’y a aucune sanction.

    Macron avait lui-même déclaré « Ne parlez pas de “répression” ou de “violences policières”, ces mots sont inacceptables dans un État de droit. » 

    Cela démontre le soutien sans faille du gouvernement à la police.

    Et, en retour, celle-ci intervient de plus en plus directement et régulièrement dans les luttes sociales mais aussi dans le déroulement de la vie quotidienne.

     

    Ce n’est pas par hasard, mais lié à la difficulté à faire accepter une situation sociale de plus en plus insupportable et des réformes de plus en plus injustes.

    Ce sont ces injustices qui produisent les révoltes comme celle des Gilets jaunes, les mobilisations pour le climat, contre les licenciements, mais aussi, les batailles quotidiennes que chacun mène pour contourner une organisation du travail, des conditions de travail de de plus en plus contraignantes, insupportables. 

     

    La répression, un outil contre les révoltes, petites ou grandes

     

    Le moindre espace de la société constitue un enjeu de rentabilité.

    Les institutions sont le résultat des compromis, des rapports de force sociopolitiques.

    Pour faire sauter tous les verrous de protection sociale, le gouvernement a besoin de décupler la répression.

     

    La seule conclusion possible pour nous, c’est qu’on ne peut plus espérer revenir à une phase de compromis social, d’un donnant-donnant souvent illusoire : les attaques vont se multiplier, la situation du plus grand nombre va se dégrader de plus en plus en raison de la crise profonde du capitalisme.

    Une seule solution : renverser ce système, en finir avec l’exploitation et la recherche du profit.

    Et construire, dès aujourd’hui, les mobilisations contre la répression et les attaques gouvernementales et patronales contre l’éducation, les retraites, l’assurance chômage, les migrantEs.

    À cela, il faut s’atteler touTEs ensemble !


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