• Cédric Bottero (Visa) :

    « Le RN est discret à l’Assemblée,

    mais sa présence médiatique est énorme »

     

    Cédric Bottero, président CGT de Visa, s’inquiète de l’omniprésence médiatique du RN et de son discours offensif sur le pouvoir d’achat, qui lui permet de se doter d’un vernis social. Il appelle à renforcer l’argumentaire sur l’imposture sociale de l’extrême droite.


     
     

    Alors que des sondages placent Marine Le Pen comme la première opposante à la réforme des retraites, l’extrême droite a-t-elle réussi à s’imposer comme une représentante des travailleurs et de la colère sociale ?

    Le Rassemblement national réussit désormais à apparaître comme une alternative crédible et républicaine, y compris sur les grandes questions sociales.

    C’est très inquiétant et ce n’était pas du tout le cas avant.

    Lors de la précédente réforme, en 2019-2020, on n’entendait pas Marine Le Pen.

    Certes, l’extrême droite a peu de propositions, et porte une opposition plutôt faible à l’Assemblée nationale, mais elle a maintenant une présence médiatique très importante.

    Des députés RN sont invités dans les matinales presque tous les jours, et peuvent affirmer leur opposition à Emmanuel Macron.

    C’est, hélas, beaucoup plus audible et plus efficace que les débats parlementaires, qui sont peu regardés en comparaison.

     

    Ressentez-vous cette progression du RN jusqu’au sein des syndicats et des luttes sociales ?

    Des sondages montrent qu’y compris chez les sympathisants de syndicats de gauche, la part du vote RN ne fait que grandir (1).

    C’est symptomatique de la pénétration des idées d’extrême droite dans le monde du travail.

    Nous ne devons surtout pas nous mettre des œillères : il y a là un vrai problème qu’il faut combattre.

    C’est notre rôle de démontrer que le RN ne soutient pas les travailleurs et les mesures sociales.

    Même si c’est de plus en plus compliqué à faire, il faut démasquer toutes les entourloupes qu’il y a derrière un discours sur le pouvoir d’achat.

    Sur les retraites, les députés RN parlent dans les médias de départ à 60 ans, alors qu’ils défendent 43 annuités, donc 67 ans pour ceux qui commencent à 24.

    Il faut continuer à démontrer que leur fond xénophobe, raciste, sexiste reste présent, mais aussi que sur le social ils appliqueraient les mêmes recettes libérales que les gouvernements qui se succèdent.

     

    La nouvelle ampleur prise par le mouvement social depuis le 7 mars et la grève reconductible peuvent-elles aider à faire reculer le RN et démasquer son arnaque sociale ?

    Le fait même de se mobiliser déporte le débat entre les formations politiques sur le terrain, avec des travailleurs qui échangent leurs idées.

    Et les réponses qui sont apportées, par les syndicats mais pas seulement, sont progressistes – l’égalité salariale, la hausse des salaires, la mise à contribution du capital – et de fait vont à l’encontre de celles du RN.

    Mais le risque est que, si le mouvement social perd, cela donnera du grain à moudre au RN pour dire « vous voyez ce n’est pas dans la rue et par les grèves que ça se joue, c’est au sommet du pouvoir, et c’est nous qui sommes la première opposition, celle qui arrive face à Macron au second tour ».

    Si nous parvenons à faire plier le gouvernement, ce sera l’inverse.

    Cela prouvera que c’est en se battant, dans la rue et autour de valeurs de gauche, que nous arrivons à gagner les combats sociaux.

     

    (1) Selon un sondage Harris d’avril 2022, 21 % des personnes se disant proches d’un syndicat ont voté pour Marine Le Pen au premier tour de la présidentielle, 8 points de plus qu’en 2017. 31 % chez les proches de FO, 22 % pour la CGT, 15 pour la CFDT, 14 pour Solidaires.

    votre commentaire
  • "La liberté de l'IVG doit revenir en premier aux femmes,

    qui ont le droit de disposer de leur corps",

    selon Jean Viard, sociologue

     

    Le président Emmanuel Macron envisage d'inscrire dans la Constitution la liberté de recourir à une interruption volontaire de grossesse. Le sociologue Jean Viard revient sur cette annonce, et retient surtout le mot "liberté".

     

    Le président Emmanuel Macron envisage d'inscrire dans la Constitution la liberté de recourir à une interruption volontaire de grossesse. Le sociologue Jean Viard revient sur cette annonce, et retient surtout le mot "liberté".

     

    France Info >>>>>

     

     


    votre commentaire
  • IVG... Interruption Volontaire de Grossesse

    " il faut que la Constitution garantisse le droit,

    on ne joue pas sur les mots.

    Un changement politique

    peut complètement changer la loi "

    " le mot 'droit' est beaucoup plus approprié

    que le mot liberté "

     

    IVG dans la Constitution : pour les militantes féministes, un "droit" plus qu'une "liberté"

    Il veut garantir "la liberté des femmes à recourir à l'interruption volontaire de grossesse".
     

     

     

    Inscription de la "liberté" de recourir à l'IVG dans la Constitution : trois questions qui se posent après l'annonce ...

    Le chef de l'Etat a annoncé qu'un projet de loi portant révision de la Constitution serait "préparé dans les prochains mois".
     

    votre commentaire
  • Le Travail tue...

    Accident du travail.

    Un couvreur de 60 ans

    décède dans le Calvados

    après une chute de 6 mètres

    Le dirigeant d’une société de couverture est mort, ce mercredi 8 mars 2023, alors qu’il travaillait en centre-ville de Lisieux (Calvados). Il aurait chuté d’environ 6 mètres de hauteur.

    Ouest-France >>>>>

    Accident du travail - l'hécatombe invisible >>>>> Twitter

     


    votre commentaire
  • La République exemplaire d’Emmanuel Macron

    « Le principal danger pour la démocratie est la persistance de manquements à la probité parmi des responsables politiques », expliquait le président en avril 2017. Seulement, depuis son arrivée à l’Élysée, les affaires se multiplient dans son entourage proche. Mediapart en a dénombré près d’une quarantaine. Dernière mise à jour le 3 octobre 2022 avec Éric Dupond-Moretti et Alexis Kohler.

    La rédaction de Mediapart

    6 avril 2022

     

    Médiapart >>>>>


    votre commentaire
  • Polémique autour de l'Hommage national à Gisèle Halimi

    Hommage national à Gisèle Halimi :

    on vous explique la polémique

    autour de la cérémonie présidée par Emmanuel Macron

    En plein mouvement social contre la réforme des retraites, plusieurs personnalités refusent de s'associer à l'hommage rendu par l’Élysée à l'avocate féministe.
    A commencer par l'un de ses fils, Serge Halimi.
     

    votre commentaire
  • 7 mars et après :

    le plan de la CGT pour « mettre la France à l’arrêt »

     

    Les représentants de cinq fédérations considérées comme stratégiques, à l’image des cheminots ou des énergéticiens, étaient réunis jeudi 2 mars à Montreuil pour organiser les actions reconductibles contre la réforme. D’autres secteurs pourraient leur emboîter le pas, à partir de la journée du 7 mars.


     
     

    Main dans la main contre la réforme des retraites.

    Face à une foule « gonflée à bloc », forte de quelque 600 délégués syndicaux selon les organisateurs, les secrétaires généraux de cinq fédérations CGT représentant des secteurs dits stratégiques (cheminots, industrie chimique, mines et énergie, ports et docks, verre et céramique) affichent leur unité.

     

    Et leur détermination à obtenir le retrait du projet gouvernemental, qui prévoit notamment le report de l’âge légal de 62 à 64 ans.

    « Cette bataille est gagnable et on va la gagner », martèlent-ils de concert, depuis l’estrade installée ce jeudi dans le hall du siège de la CGT à Montreuil, en Seine-Saint-Denis, où ils sont réunis toute la journée pour organiser la « grève reconductible » qu’ils espèrent lancer à partir du 7 mars.

     

    « Monter d’un cran »

    « Malgré le nombre de personnes dans la rue, malgré la pétition lancée par l’intersyndicale qui a accumulé plus d’un million de signatures et malgré les sondages (qui témoignent d’une opinion publique massivement hostile à la réforme des retraites – NDLR), le gouvernement déroule son projet, tranquillement », explique devant la presse Laurent Brun, secrétaire général de la CGT cheminots.

     

    D’où la nécessité de « monter d’un cran » en termes de mobilisation.

    Dans le ferroviaire, la fédération a annoncé, depuis début février, sa volonté d’aller vers une grève reconductible à partir du 7 mars (et même du 6 au soir, pour couvrir aussi les personnes travaillant dans la nuit du 6 au 7).

     

    Dans l'énergie, le pays doit s’attendre à une « semaine noire »

    En ce qui concerne l’énergie, le pays doit s’attendre à une « semaine noire », prévient Sébastien Menesplier, secrétaire général de la Fédération nationale des mines et de l’énergie (FNME), qui représente notamment les entreprises des industries électriques et gazières (IEG), comme EDF, Enedis ou RTE.

    Sans entrer dans le détail des actions, qui devait encore faire l’objet de discussions dans l’après-midi, celui-ci promet des « coupures ciblées », des « blocages » et des « occupations » de sites et la reprise des opérations Robin des bois « pour l’intérêt général ».

    « Nous ne serons pas la génération qui laissera Macron décider seul de l’avenir du régime spécial » des salariés des IEG, dont la réforme des retraites prévoit la suppression, poursuit-il.

     

    La grève reconductible devrait également être « effective » dans l’ensemble des raffineries du pays, qui s’étaient déjà mobilisées longuement, à l’automne, pour des augmentations salariales.

    Dans les ports et les docks, où la CGT, ultramajoritaire, appelle depuis le 19 janvier à l’arrêt des heures supplémentaires et autres services exceptionnels, la grève reconductible a pour le moment été décidée pour les 7 et 8 mars, et pourrait être prolongée au-delà.

    Le 8 mars sera une journée « port mort », avec « aucun accès possible » aux ports.

     

    Les enseignants, les éboueurs ou encore les salariés du tertiaire  attendus massivement en grève et dans la rue

    « Nous avons conscience d’être dans des champs structurants de l’économie et nous voulons la désorganiser. Notre but, c’est de mettre à bas l’économie », insiste Emmanuel Lépine, secrétaire général de la Fédération nationale des industries chimiques.

    « Attendez-vous à ce qu’il n’y ait pas de trains, et à ce qu’il n’y ait pas beaucoup de choses à partir du 7 mars », abonde Laurent Brun, côté CGT cheminots.

     

    D’autant que la mobilisation ne se limitera pas aux raffineurs, énergéticiens, dockers, verriers et autres cheminots.

    Dès le 11 février, l’intersyndicale au complet a appelé à « mettre le pays à l’arrêt » contre le projet « injuste et brutal » défendu par le gouvernement.

    Les enseignants, les éboueurs ou encore les salariés du secteur tertiaire sont donc attendus massivement en grève et dans la rue, comme lors des cinq premières journées de mobilisation nationale organisées depuis le 19 janvier.

     

     

    Selon la CGT, la coalition des secteurs stratégiques pour la grève reconductible, réunie jeudi à Montreuil, devrait enregistrer en début de semaine prochaine le ralliement de deux nouvelles fédérations : la Fédération nationale des salariés de la construction, bois et ameublement et la Fédé­ration des personnels du commerce, de la distribution et des services.

     

    D’autres pourraient suivre.

    « À partir du moment où on n’est pas les seuls à lutter, on a les moyens d’élever le rapport de forces », salue Philippe Thibaudet, secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs du verre et de la céramique.

    Côte à côte, les responsables cégétistes jurent de ne pas abandonner la lutte tant que le gouvernement n’aura pas renoncé à sa réforme.

    « Une grève reconductible, on sait quand ça commence, mais on ne sait jamais quand ça se termine », glisse Emmanuel Lépine.

    Comme un défi lancé à l’adresse de l’exécutif.


    votre commentaire
  • Marche au pas !

    Service National Universel (SNU)

    SNU : le plan de Macron pour une jeunesse mise au pas

    • Gadget aux airs militaristes du président de la République, le service national universel (SNU) pourrait coûter 2 milliards d’euros par an.
    • Il pourrait être obligatoire pour tous les lycéens sur deux semaines confisquées au temps scolaire.
    • Un projet qui révèle une conception particulière de la jeunesse et de l'éducation...

    Décryptage.


     
     

    Les hypothèses sont calées.

    Une préférence est même donnée.

    Tout est prêt à l’évidence, mais ce n’est vraiment pas le moment de l’officialiser…

    Il y a un lien qu’Emmanuel Macron et le gouvernement d’Élisabeth Borne redoutent manifestement comme la peste : la jonction pourrait survenir à tout moment entre la contre-réforme des retraites, combattue par le mouvement syndical, mais aussi rejetée par une écrasante majorité de la population, et la possible généralisation du service national universel (SNU), un dispositif qui, basé jusqu’ici sur le volontariat, risque d’être étendu jusqu’à devenir obligatoire, chaque année, pour les lycéens de seconde dans tout le pays.

     

    C’est l’histoire d’une lubie transformée en serpent de mer.

    Et, aujourd’hui, en bombe menaçant d’exploser dans les mains de son concepteur.

    En mars 2017, avant sa première victoire à l’élection présidentielle, Emmanuel Macron promet d’instaurer un « service national obligatoire et universel » permettant que « chaque jeune Français ait l’occasion d’une expérience, même brève, de la vie militaire ».

     

    Le dispositif ne soulève pas un enthousiasme débordant : l’année dernière, 32 000 jeunes ont participé à l’initiative, loin de l’objectif budgétisé de 50 000.

     

    Le SNU a été créé en 2019, sous la forme d’un « stage de cohésion » de deux semaines pour les jeunes volontaires entre 15 et 17 ans, avec la possibilité d’exécuter, en plus, une mission d’intérêt général.

    Mais depuis sa mise en place, le dispositif ne soulève pas un enthousiasme débordant : l’année dernière, 32 000 jeunes ont participé à l’initiative, loin de l’objectif budgétisé de 50 000 participants.


    Les grands mots du gouvernement,

    « cohésion nationale », « mixité sociale »

    Difficile de démêler derrière les grands mots – « cohésion nationale », «mixité sociale » et « engagement » – la portée et l’utilité réelle d’un tel dispositif pour la jeunesse ou, d’ailleurs, pour la nation.

    Diffusées lors des déplacements de Sarah El Haïry, la secrétaire d’État (Modem) à la Jeunesse et au SNU, dans les centres d’accueil, toutes les images renvoient à une forme de pantomime militaire.

     

    À chaque fois, ce qu’on nous met sous les yeux,

    ce sont des lycéens en rangs serrés et en silence,

    une jeunesse mise au pas,

    avec ses casquettes bien droites et ses uniformes. 

    William Petipas,

    coanimateur du Forum français de la jeunesse

     

    « À chaque fois, ce qu’on nous met sous les yeux, ce sont des lycéens en rangs serrés et en silence, une jeunesse mise au pas, avec ses casquettes bien droites et ses uniformes, souligne William Petipas, coanimateur du Forum français de la jeunesse et secrétaire national du Mouvement rural de jeunesse chrétienne.

    Je ne vois pas du tout comment ça pourrait être la meilleure manière d’inculquer des valeurs à qui que ce soit. »

     

    Volontairement ou non, en matière de SNU, de sa gestation à son expérimentation et avant sa généralisation, tous les signaux renvoient au même imaginaire.

    Le 20 février dernier, à Paris, la ministre a visité des jeunes volontaires enrôlés dans la « cohorte André-Maginot », en mémoire de l’inventeur de la fameuse ligne de défense après la Première Guerre mondiale.

    De quoi provoquer des railleries sur les réseaux sociaux ces derniers jours, mais d’après le secrétariat d’État interrogé par l’Humanité,

    « le gouvernement n’y est pour rien, cela renvoie simplement à une fédération d’anciens combattants qui porte ce nom-là »

     

    Selon le secrétariat d'Etat à la jeunesse,

    « l’uniforme, au fond, c’est comme dans un club sportif »

    Plus symptomatique sans doute : lors d’une consultation à Matignon, à l’automne 2022, un conseiller a, d’après un participant à la réunion, fait référence au « climat actuel de mobilisation et de défense du fait de la guerre en Ukraine » pour justifier l’obligation pour les lycéens d’en passer toutes et tous par le SNU.

    Même dans ses dernières interventions sur le sujet, Emmanuel Macron ne lésine ni sur les symboles martiaux, ni sur les envolées lyriques.

    « Je sais pouvoir compter sur les militaires et sur les anciens militaires pour faire face aux défis de renforcer les forces morales de la nation, en particulier de la jeunesse », avait lancé début novembre le président de la République en annonçant un grand discours imminent, puis repoussé une fois de plus, sur le SNU.

     

    Face aux réticences d’une jeunesse

    qui, sur des terrains accusateurs pour le pouvoir, comme la lutte contre le réchauffement climatique ou l’égalité entre les femmes et les hommes, n’a peut-être jamais été aussi engagée qu’aujourd’hui, mais aussi face à l’inquiétude, voire à l’opposition catégorique, chez les enseignants, dans le secteur de l’éducation populaire et même dans l’armée, Emmanuel Macron et son gouvernement s’enferrent.

     

    À ce stade, selon le secrétariat d’État à la Jeunesse et au SNU, « rien n’est arbitré et c’est le président de la République qui tranchera » dans un créneau désormais large, entre fin mars et juin.

    Et d’ajouter :

    « Son nom peut induire en erreur, mais le SNU n’a rien à voir avec le service militaire. L’uniforme, au fond, c’est comme dans un club sportif.»

     

    Le SNU devrait être rendu obligatoire pour tous les lycéens

    Mais selon plusieurs représentants d’organisations qui, reçus ces dernières semaines par Sarah El Haïry, se sont confiés à l’Humanité, l’essentiel est ficelé.

    Révélé lundi par Politis, un document officiel, dont nous disposons également, incite à penser que le SNU devrait être rendu obligatoire pour tous les lycéens sur deux semaines confisquées au temps scolaire.

    Dans cette foire aux questions, mise en ligne momentanément début décembre sur l’un des sites Web du ministère de l’Éducation nationale, le gouvernement décrit un processus conduisant à une « généralisation totale » du dispositif.

     

    Dans ce scénario, il est envisagé de lancer « l’expérimentation de l’obligation à la rentrée scolaire 2023-2024 dans six départements qui seront déterminés par décret », avant un « élargissement » ultérieur les années suivantes.

    Selon les recoupements effectués par le Snes-FSU et rendus publics le week-end dernier, les départements envisagés seraient les Hautes-Alpes, le Cher, la Dordogne, le Finistère, le Var et les Vosges.

     

    Le cabinet de Sarah El Haïry botte en touche.

    « Pour nous, il n’y a rien de nouveau, explique-t-on à l’Humanité. C’est un document de travail qui n’est pas resté en ligne plus de dix minutes. Nous travaillons à des hypothèses, et la généralisation en fait partie, c’est notre job d’être prêts lorsque le président de la République tranchera. »

    Pour Claire Guéville, secrétaire nationale du Snes-FSU, le gouvernement cherche une « fenêtre de tir » afin de faire ses annonces sur le SNU, mais désormais, l’obligation pour tous les lycéens sur le temps scolaire «tient la corde », en lieu et place de la simple incitation sur la base du volontariat.

     

    « On n’a pas voulu prendre en compte des propositions alternatives comme le statut du lycéen engagé »

    « Nous sommes face à un double discours et tout est très mal ficelé, dénonce la dirigeante syndicale.

    Le SNU multiplie les symboles de soumission à l’ordre établi pour la jeunesse.

    À nos yeux, c’est très éloigné des valeurs de la République ; le libre arbitre est très important !

    Le gouvernement planche sur un scénario de généralisation et d’obligation qui a pour corollaire la coercition. Il serait ainsi obligatoire d’avoir fait le SNU pour s’inscrire aux examens et cela pourrait apporter des bonifications dans Parcoursup.

    C’est catastrophique en termes de conception de l’enseignement, nous sommes catégoriquement opposés à ce type d’incitation comme à toute forme d’absorption de l’enseignement moral et civique dans le SNU.

    C’est un casus belli pour nous ! »

     

    Il serait ainsi obligatoire d’avoir fait le SNU

    pour s’inscrire aux examens

    et cela pourrait apporter des bonifications dans Parcoursup.

    C’est catastrophique

    en termes de conception de l’enseignement. 

    Claire Guéville,

    secrétaire nationale du Snes-FSU

     

    Secrétaire général de la Voix lycéenne, Ephram Strzalka-Beloeil, lui aussi reçu par le gouvernement à la mi-février, appuie dans le même sens.

    « On a la certitude que tout est bouclé, confie-t-il à l’Humanité.

    C’est trop tard pour changer quoi que ce soit, nous laisse-t-on entendre, et on n’a pas voulu prendre en compte nos propositions alternatives comme la prise en compte d’un statut du lycéen engagé, qui, lui, serait valorisé pour le bac ou dans Parcoursup.

    Pour nous, ce projet ne peut pas passer dans la jeunesse, et c’est pour ça que le gouvernement attend, car il sait qu’il provoquera une levée en masse. »

     

    La gabegie d'argent public, 2 milliards d'euros par an

    Pour beaucoup, néanmoins, l’étincelle dans le passage en force en gestation ne réside pas forcément dans l’obligation en tant que telle pour le SNU… mais peut-être plus encore dans la gabegie d’argent public.

    Le dispositif pourrait, une fois généralisé, coûter jusqu’à 2 milliards d’euros par an.

    Un chiffrage confirmé à l’Humanité par les services du ministère et qui est très éloigné des estimations initiales tournant autour de 1 milliard d’euros…

    « La somme est considérable et elle pourrait être affectée à de vraies priorités pour la jeunesse, ajoute William Petipas.

    Le gouvernement dépense beaucoup pour la promotion du SNU, il pourrait orienter cet argent vers la promotion des formations pour les animateurs, qui font cruellement défaut, pour revaloriser les indemnités des jeunes en service civique, etc.

    Surtout, alors que la pauvreté affecte durement les jeunes, mettre enfin en place une extension de l’accès au RSA aux moins de 25 ans.

    Ce ne serait pas de l’assistanat, mais un véritable outil d’émancipation, ce que le SNU n’est pas du tout, en l’état. »


    votre commentaire
  • Procès RTE : un rapport accable la direction

    Énergie. Une expertise remise par un cabinet indépendant dénonce la «répression» exercée par les dirigeants de l’entreprise contre quatre anciens salariés jugés ce mardi pour des actions menées, à l’été 2022, dans le cadre d’une grève.

     

    « Un employeur voulant réprimer un mouvement social. »

    Ainsi est décrit le gestionnaire du réseau d’électricité RTE dans un rapport d’expertise réalisé par le cabinet indépendant Progexa, remis lundi 20 février au comité social et économique central (CSEC) de l’entreprise, que nous avons pu consulter.

    Un document que ne manqueront pas d’utiliser à leur avantage les avocats des quatre anciens salariés de RTE à Valenciennes (Nord) qui sont jugés, ce mardi, au tribunal correctionnel de Paris, notamment pour « entrave au fonctionnement d’un système automatisé de traitement de données ».

    Il leur est reproché d’avoir mis en risque la sûreté du système électrique en organisant des pertes de téléconduite, c’est-à-dire de capacité d’intervention à distance sur le réseau, dans le cadre d’actions de grèves menées à l’été 2022.

    Des actions anodines et sans danger, assure la CGT, qui leur ont pourtant valu d’être placés en garde à vue pendant 96 heures par la Direction générale de la sécurité intérieure (DGSI), alertée par la direction de RTE elle-même, comme l’avait rapporté l’Humanité le 12 décembre. Les quatre travailleurs ont depuis été licenciés en raison de cette affaire.

     

    « Des allégations totalement infondées »

    Quand il avait sollicité la DGSI, le 29 juillet, le directeur de la sûreté du groupe, Marc Betton, avait en effet déclaré que les pertes de téléconduite opérées par les grévistes pouvaient occasionner « des incidents de grande ampleur, privant d’électricité, de façon incontrôlée et pour des durées potentiellement longues de larges parts du territoire des Hauts-de-France et des pays limitrophes », selon le procès-verbal établi ce jour-là.

     

    Un argumentaire que bat en brèche le rapport réalisé par Progexa, qui observe notamment « l’absence de dégradation du matériel » et le rétablissement, « en quelques heures » de « la plupart des téléconduites».

    « Il apparaît qu’aucune conséquence fâcheuse pour la sûreté du réseau n’a eu lieu et que l’alimentation des clients a toujours été assurée », constatent ses auteurs, qui rappellent que « les pertes de téléconduite arrivent souvent sur le réseau, sans pour autant le mettre en danger ».

    « Les allégations de risques de coupure sur la région Nord et les pays limitrophes sont totalement infondées », en concluent-ils.

     

    Plutôt que l’attitude des prévenus, c’est celle de l’employeur que Progexa pointe du doigt.

    Dans un contexte tendu lié à une mobilisation pour des augmentations de salaires entamée dès le mois de février 2022, « la direction de RTE est passée de la tolérance à la répression », accuse le cabinet indépendant, face à des actions « pratiquées depuis longtemps » lors de conflits sociaux au sein de l’entreprise, mais qui n’avaient « auparavant jamais déclenché une réponse patronale aussi radicale ».

     

    À ce titre, « l’intervention de la DGSI à la demande de la direction » est jugée « disproportionnée à l’extrême », dans la mesure où le renseignement intérieur est normalement chargé des affaires d’antiterrorisme ou de contre-espionnage plutôt que des conflits sociaux.

     

    Des rassemblements de soutien dans plusieurs villes en France

    « Ce rapport confirme ce que l’on dit depuis le début de l’affaire : RTE a raconté n’importe quoi pour faire croire à une cyberattaque », se félicite Francis Casanova, le délégué syndical central CGT RTE, qui espère que le procès pourra « faire la lumière sur les mensonges » de son employeur.

    Également contactée, la direction du gestionnaire du réseau d’électricité fait savoir qu’elle s’en tient à ses commentaires exprimés dans un e-mail qu’elle nous avait adressé le 7 décembre dernier.

     

    L’entreprise dénonçait alors «  une action volontaire, coordonnée et numérique contre un nombre important de postes », d’un caractère «grave » et « inédit », ce qui rendait « normale », selon ses dires, l’alerte donnée à la DGSI – quand bien même la direction avait prétendu, dans un premier temps, s’être contentée de porter plainte et ne pas être responsable de l’intervention des services de renseignement.

     

    En soutien aux quatre prévenus dont elle réclame la relaxe, la fédération mines-énergie de la CGT appelle, ce mardi, à une journée de grève.

    Plusieurs rassemblements sont également prévus, notamment devant le tribunal correctionnel de Paris, en présence du secrétaire général de la CGT, Philippe Martinez.

    Pour Francis Casanova, ces manifestations seront aussi l’occasion d’alerter sur les attaques contre le droit de grève dans d’autres entreprises des industries électriques et gazières, comme Enedis ou GRDF.

    « RTE est un symbole de la répression qui s’abat, avec l’aide du gouvernement, pour mater la contestation des grévistes et des syndicalistes. Mais nous ne sommes pas les seuls », glisse-t-il.


    votre commentaire
  • Auchan, Chanel, L'Oréal...

    Ils font main basse sur les terres agricoles

     

    Alors que la transmission de génération en génération s’estompe, un nouveau modèle se développe : les sociétés agricoles financiarisées. Un phénomène inquiétant que le mouvement Terre de liens quantifie dans un rapport rendu public ce 28 février.

     

    Décryptage.


     
    Dans les dix prochaines années, la moitié des chefs d’exploitation partiront à la retraite laissant des bâtiments à l’état d’abandon.
     

    Des terres agricoles cotées en Bourse ?

    On n’en est pas là… 

    Mais de grandes entreprises qui mettent la main sur des milliers d’hectares de terres, c’est une réalité bien tangible que le mouvement associatif et citoyen Terre de liens a documentée, dans un rapport intitulé « La propriété des terres agricoles en France : à qui profite la terre », rendu public ce mardi 28 février, alors que se déroule le Salon de l’agriculture, à Paris.

     

    Ce document a pour objet de montrer comment les logiques à l’œuvre permettent l’émergence de sociétés agricoles dont certains modèles favorisent la spéculation et la concentration foncière, « quitte à s’éloigner des enjeux de production alimentaire, d’équilibre des territoires et de protection de la biodiversité ».

     

    Des investisseurs non agricoles à l’assaut des hectares

    Aujourd’hui, la grande majorité des terres agricoles se trouve entre les mains de 4,2 millions de petits propriétaires privés.

    Mais, contrairement à l’imaginaire collectif, la plupart d’entre eux ne sont pas agriculteurs : la France ne compte que 496 000 chefs d’exploitation agricole.

    Seules 35 % des terres cultivées (9 millions d’hectares) appartiennent aux agriculteurs qui les travaillent.

     

    Seules 35 % des terres cultivées

    appartiennent aux agriculteurs

    qui les travaillent.

     

    Alors que les fermes se transmettent de moins en moins des parents aux enfants, on voit se développer des sociétés agricoles, dont certaines sont financiarisées.

    « Sur les vingt dernières années, la part de la surface agricole travaillée par ces sociétés (hors Gaec – groupements agricoles d’exploitation en commun – et EARL – exploitations agricoles à responsabilité limitée) a doublé, passant de 7 % à 14 % de la surface agricole utile (SAU).

    Dans certains cas, la ferme prend la forme d’une SCEA (société civile d’exploitation agricole) ou d’une SA dont aucun associé n’est agriculteur et qui ne fonctionne qu’avec des salariés, voire avec des entreprises prestataires qui réalisent les travaux agricoles.

    On peut alors parler d’agriculture de firme », détaille le rapport de Terre de liens.

     

    Épiphénomène ? Plutôt une menace insidieuse.

    D’après l’association, ces sociétés agricoles financiarisées possèdent actuellement 640 000 hectares de terres.

    Sur 28 millions d’hectares au total, cela peut paraître peu, une ferme sur dix.

    Mais si le nombre de transactions est faible comparé au marché foncier classique – 7 160 transactions sur 103 700 en 2019, selon la Fédération nationale des sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural –, les surfaces concernées sont considérables : 616 000 hectares contre 443 000 pour le marché foncier classique, relève la Confédération paysanne.

     

     

    Les surfaces possédées par ces sociétés ont été multipliées par quatre entre 1992 et 2022.

    « Ces réalités peuvent sembler minoritaires, mais elles interpellent d’autant plus qu’un quart des agriculteurs a aujourd’hui plus de 60 ans » et que d’ici à 2030 un quart partira à la retraite.

     

    Chanel, L’Oréal, Auchan, Altho…

    Certaines sont connues, d’autres moins.

    « On ne peut pas quantifier le nombre d’investisseurs », précise Nathalie Blin, membre du comité de rédaction du rapport de Terre de liens.

    « Mais on sait qu’un tiers de ces sociétés ne sont plus détenues par des exploitants agricoles », poursuit Nathalie Blin.

    Parmi elles, Chanel, L’Oréal, Auchan, Altho (Avril), Labeliance Invest, Terrafine…

    Des enseignes de la grande distribution, des leaders de l’agrobusiness, de l’industrie pharmaceutique ou cosmétique, des fonds de pension :

    « L’achat de terres correspond souvent pour ces sociétés à la volonté de sécuriser du foncier pour stabiliser leur outil de production, ou au souhait de s’agrandir pour améliorer leur rentabilité, décrypte l’association.

    On entre alors dans une logique de concentration des terres et de concentration des moyens de production agricole dans des fermes toujours plus grandes et à haute intensité capitalistique. »

     

    Dans les Bouches-du-Rhône, Euricom (premier groupe européen dans le négoce du riz) possède ainsi 1 300 hectares de culture de riz, sous indication géographique protégée (IGP).

    Fleuron de la grande distribution, Auchan achète depuis plusieurs années des terres agricoles par le biais de sa foncière Ceetrus France.

    L’enseigne est aujourd’hui propriétaire de plus de 800 hectares de terres agricoles, dans le but d’approvisionner directement ses magasins.

     

    La terre, un objet de spéculation

    « Ces fermes, dont une partie permettent l’entrée à leur capital à des investisseurs qui n’ont aucun lien avec l’activité agricole, reposent sur un modèle économique qui impose de dégager un profit financier pour leurs investisseurs », décrit le rapport.

    « Leur objectif, c’est de maîtriser de A à Z la chaîne de valeur », résume Lucile Leclair, dans son livre Hold-up sur la terre, paru il y a un an.

     

    « Il est plus simple de gérer la chaîne d’approvisionnement avec ses propres terres et des ouvriers agricoles que négocier avec des exploitants indépendants, poursuit Nathalie Blin. La terre est ici considérée comme un placement. »

    Une valeur sûre.

     

    Ce que confirme la note de conjoncture 2022 d’Agrifrance (filiale de BNP Paribas) :

    « Le foncier rural tire son épingle du jeu. Il reste très apprécié pour son côté défensif en diversification de patrimoine. Avec le retour de l’inflation, il devrait continuer de s’apprécier. »

    «  Dans le sud de la France, certaines terres ne se négocient pas à 6 000 euros l’hectare, mais à 100 000 euros, notamment autour d’Aubagne.

    Autour de Grasse, dans les Alpes-Maritimes, Chanel et L’Oréal ont ainsi acheté des parcelles à prix d’or (entre 500 000 et un million d’euros, soit deux à quatre fois le prix des terres localement) pour produire leurs plantes à parfum. », précise Nathalie Blin.

     Le changement d’orientation d’une terre peut aussi faire exploser les prix.

    « Quand un PLU (plan local d’urbanisme) change, une terre agricole peut devenir un vrai trésor, avec des prix multipliés par 10 ou 100. »

     

    L’émergence d’un marché parallèle du foncier agricole

    Spécificités françaises créées dans les années 1960, les sociétés d’aménagement foncier et d’établissement rural (Safer) sont censées encadrer, réguler et contrôler l’installation et l’agrandissement des exploitations.

    Mais, par le biais de montages juridiques – la prise de contrôle de fermes via l’achat de parts de sociétés qui exploitent et/ou possèdent des terres agricoles –, « ces outils sont rendus en partie inopérants », déplore la Confédération paysanne.

    Cela crée, de fait, « un marché des terres parallèle et non régulé », favorisant la concentration des terres et l’agrandissement des fermes.

    «  En 2021, 4 750 sociétés agricoles ont fait l’objet d’un ou plusieurs transferts de parts sociales.

    La Safer estime qu’au moins 200 000 hectares transitent ainsi par ce marché parallèle des terres chaque année, un chiffre sous-estimé puisqu’il ne prend en compte que les cessions de parts qui ont été déclarées à la Safer », estime Terre de liens.

     

    « Une étude menée par les Safer sur les départements de l’Eure et de la Seine-Maritime révèle que 48 fermes de plus de 200 hectares sont en fait réunies en seulement 19 “sociétés mères”, qui sont les véritables centres de décision stratégiques, illustre Nathalie Blin.

    Des mégastructures peuvent ainsi se constituer, contrôlant des milliers d’hectares, au nez de la statistique agricole et des organismes de contrôle.

    Sans transparence sur les bénéficiaires effectifs des sociétés et les liens capitalistiques entre les sociétés, il est impossible de mesurer la concentration réelle des terres. »

    On estime qu’il y a, en France, 390 000 fermes.

    Mais il y en a sûrement moins, du fait du nombre d’opérations qui passent sous les radars et de ces liens capitalistiques…

     

    Des conséquences néfastes sur l’emploi et déclin de la biodiversité

    « Le foncier agricole est aujourd’hui convoité par l’agriculture de firme dans laquelle les intérêts financiers prennent le pas sur les considérations alimentaires », déplorait en 2018 la mission d’information sur le foncier agricole.

    Ces pratiques font en effet flamber les prix à l’hectare, rendant difficile l’accès de petits agriculteurs aux terres et favorisant les exploitations de grande taille. Les conséquences sont aussi désastreuses pour l’emploi : avec la concentration des terres, la main-d’œuvre diminue.

     

    « À un moment donné, les fermes seront si grandes qu’elles ne pourront plus être reprises.

    On sera sur le modèle de sociétés privées qui emploient des salariés agricoles.

    C’est déjà la réalité du passage “de la ferme à la firme” », écrit la journaliste Lucile Leclair.

    «  L’accès au foncier devient impossible pour les jeunes et les exploitations moyennes », pointait aussi la FNSEA lors d’une journée d’études dédiée à la concentration des exploitations et l’accaparement du foncier.

    D’autant que la politique agricole commune (PAC) pousse en ce sens.

     

    Plus l’exploitation est grande, plus elle reçoit des subventions

    En plus de renforcer les inégalités foncières, ces formes de financiarisation participent au déclin de la biodiversité.

    Ces énormes exploitations pratiquent la monoculture à grande échelle, nuisible à l’environnement.

    Pour la confédération paysanne, « l ’agrandissement continu de la taille des exploitations agricoles est directement corrélé à une perte d’emplois, de valeur ajoutée et de biodiversité dans les territoires ruraux ».

     

    Adoptée fin 2021, la loi portant mesures d’urgence pour assurer la régulation de l’accès au foncier agricole – dite Sempastous, du nom du député qui l’a portée – n’a semble-t-il eu qu’une portée limitée.

    Pour Terre de liens, il y a donc urgence à renforcer la régulation foncière agricole, pour éviter que ces sociétés « dessinent un modèle d’agriculture sans agriculteurs ».

    La future loi d’orientation agricole pourrait en être l’occasion.

    Parce qu’« orienter l’agriculture sans savoir qui possède la terre, élément essentiel à la production alimentaire, revient à conduire un véhicule en fermant les yeux ».


    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique