• Tout un art ... la statistique grippée !

    La grippe a-t-elle fait 70 morts cet hiver

    comme l'a dit France 2,

    ou plusieurs milliers?

    Libération >>>>>


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  • Professeur André Grimaldi :

    "Il est temps de s'apercevoir

    que la santé doit échapper à la loi du marché !"

    France culture >>>>>


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  • Face à la crise du coronavirus,

    où sont les mesures concrètes

    face aux enjeux de justice sociale ?

    jeudi 12 mars 2020, par Attac France
     
    Ce 12 mars, Emmanuel Macron a cherché a gagner du temps et obtenir un moment de répit politique face à l’aggravation de la crise sanitaire liée au Covid-19.
     
    Il n’a pourtant mis sur la table aucune mesure précise et chiffrée, notamment pour résoudre la crise de l’hôpital public et satisfaire les revendications des personnels hospitaliers mobilisés depuis des mois.
     
    Face à la gravité de la crise sanitaire, doublée désormais d’une déstabilisation boursière de grande ampleur, les annonces en matière sociale et économique sont tout aussi floues alors qu’Emmanuel Macron aurait du annoncer des mesures d’ampleur, précises et chiffrées.
     
     

    C’est un président largement déconsidéré qui a appelé l’unité nationale et à la solidarité.

    Lorsque l’urgence est la crise sanitaire, il faut effectivement se protéger et protéger la collectivité.

    Les risques liés à la diffusion du Covid-19 ne doivent pas être minimisés au prétexte d’une vulnérabilité qui se réduirait aux plus âgé.es ou aux personnes fragiles : ce sont nos ami.es, nos parents ou grand parents.

    La réduction des risques est une responsabilité de tou·tes.

     

     

    Ce même esprit de responsabilité devrait animer Emmanuel Macron et son gouvernement.

    Eux qui ont cru bon en début d’épidémie de convoquer un conseil des ministres déclenchant le 49.3 en urgence sur le projet de loi sur les retraites, doivent immédiatement, au nom même de cet esprit de responsabilité, suspendre le processus législatif sur la réforme des retraites, comme les organisations syndicales l’ont réclamé.

     

    Les personnels hospitaliers, en première ligne face à la crise sanitaire, n’attendent pas du chef de l’État une reconnaissance dans les mots, mais de voir leurs revendications satisfaites dans les plus brefs délais.

    Or, Emmanuel Macron n’a fait aucune proposition concrète en la matière : aucun chiffre, aucune mesure précise pour débloquer de nouveaux financements ou de nouvelles places ou services, alors que notre système de santé, notamment hospitalier a été mis à mal par des années de casse, aucune prime exceptionnelle alors que les personnels sont totalement mobilisé·es pour faire face à l’épidémie.

    Emmanuel Macron a évoqué la nécessité de « libérer des lits », mais il est urgent d’ouvrir de nouveaux lits.

    Au delà des moyens propres aux hôpitaux, il faut distribuer à la population des masques et gel anti-bactérien.

     

     

    Emmanuel Macron annonce enfin la fermeture de tous les établissements scolaires (crèches, écoles, collèges, lycées et universités) dès lundi « jusqu’à nouvel ordre » mais n’est pas en mesure de garantir que les frais de garde d’enfants seront couverts, ni l’intégralité des salaires des parents garantis, en renvoyant leur mise en œuvre concrète à plus tard.

     

    La gravité de la crise sanitaire et l’approfondissement de la crise financière exigent une série de mesures sociales d’urgence, qui n’ont pas été annoncées ce soir.

    La mise en œuvre de la réforme de l’assurance chômage, et notamment son volet qui doit entrer en application le 1er avril, vont générer une double réduction, terrible, des droits et des indemnités pour des centaines de milliers de chômeur.ses.

    Elle doit immédiatement être annulée.

    De même, le chômage technique va être généralisé : il aurait fallu que le Président de la République annonce un maintien intégral des salaires.

    Les salarié·es potentiellement exposé.es au risque doivent se voir garantir un droit de retrait.

     

     

    Les mal logés et sans logis sont en première ligne, susceptibles d’être durement affectés si l’épidémie gagne du terrain.

    Des mesures d’urgence doivent être appliquées, au-delà du prolongement de la trêve hivernale : réquisition des logements vacants, moratoire sur la baisse des aides au logement, sur les coupures d’énergie et d’eau, etc.

     

     

    En matière économique, les mesures d’urgence doivent en priorité aller aux entreprises sous-traitantes et aux PME, qui sont en général les premières victimes des contractions subites de l’activité, afin d’assurer aux salariés de ces entreprises le maintien de leurs emplois et de leurs salaires.

     

    Alors que deux krachs boursiers viennent de se dérouler coup sur coup, le jeu de ping-pong entre la BCE et les États-membres, qui se renvoient la responsabilité d’une réponse économique appropriée en pointant leurs insuffisances réciproques, comme l’a fait Emmanuel Macron ce jeudi 12 mars, est proprement irresponsable.

    Il est urgent que les États de l’UE, plutôt que prendre des mesures unilatérales, proposent un front uni, une solidarité entre pays - comme ça aurait du être le cas avec l’Italie - et des mesures sanitaires, économiques et financières qui soient à la hauteur des enjeux.

     

    Dans cette optique, face à Donald Trump qui prend des mesures unilatérales discutables, la Commission européenne doit immédiatement cesser de négocier un accord commercial annoncé pour la semaine prochaine (le 18 mars) : l’urgence est de résoudre la crise sanitaire et de limiter autant que faire se peut les conséquences sociales, pas d’approfondir la mondialisation néolibérale en accédant aux exigences de l’hôte de la Maison-Blanche.

     

    Enfin, puisque Emmanuel Macron a renvoyé au gouvernement la mise en œuvre de nombre de ses déclarations restées générales, Attac France appelle à faire preuve de la plus grande vigilance vis-à-vis de la façon dont ces engagements seront mis en œuvre.


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  • Grippe France 2020

    En France, la grippe provoque chaque année plusieurs milliers de morts, essentiellement de jeunes enfants et des personnes âgées.

    La grippe touche en France entre 2 et 7 millions de personnes chaque hiver

    Le coût sanitaire et social annuel de la grippe est considérable,

    à 460 millions d'euros en France pour une épidémie moyenne.

     

    Santé publique France >>>>>

    Bulletin épidémiologique grippe, semaine 9. Saison 2019-2020. >>>>>

     

    Grippe : l'épidémie est en phase décroissante

    [MIS A JOUR le 05/03/20] Selon les dernières analyses de l'agence Santé Publique France, le pic de l'épidémie de grippe en France est derrière nous. Le virus perd du terrain dans l'Hexagone.   

    Santé Magazine >>>>>

     

     

    Wikipédia Grippe >>>>>

     

    Grippe de 1918, il y a 100 ans >>>>>


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  • La lutte doit continuer,

    ON LÂCHE RIEN !

     

    Sous couvert de simplification et de durabilité des systèmes de retraite, la Commission européenne exige des réformes des retraites régressives dans tous les États membres.

    Ses recommandations se ressemblent partout : uniformisation des règles, harmonisation des calculs pour faire des économies, et hausse généralisée de l’âge de départ.

    Voici bien des mots savants pour cacher des intentions plus simples et plus cruelles : faire baisser les pensions et confier le magot des retraites aux fonds de pensions privés.

    Tout le monde devra travailler plus longtemps pour moins de pension.

     

     

    Pourtant, ces mêmes recettes produisent partout dans l’Union européenne des mêmes résultats : le nombre de retraités pauvres ne cesse d’augmenter.

    Pour certaines professions, l’espérance de vie en bonne santé est inférieure à l’âge légal du départ à la retraite.

    Dans plusieurs pays européens, un retraité sur quatre vit sous le seuil de pauvreté.

    La France fait jusque-là figure d’exception.

    Son système de retraites par répartition est l’un des meilleurs du monde : si 7% des retraités y vivent tout de même sous le seuil de pauvreté, c’est moitié moins qu’en Allemagne ou en Suède.

     

     

    Mais cette réalité est aujourd’hui menacée par le projet de réforme des retraites portée par le président Macron.

    Le système par points, qu’il veut introduire, vise à limiter en permanence et de manière automatique la part de richesse consacrée au financement des retraites.

    Ajoutant de l’incertitude sur le montant à venir de la pension, il favorise dans le même temps le recours aux fonds de pension qui viennent tout juste de bénéficier en France de nouvelles exonérations fiscales.

     

    La Suède nous renseigne pourtant sur les conséquences d’un tel système.

    Depuis son introduction, 90% des femmes et 70% des hommes y ont vu leurs pensions diminuer.

    Alors qu’en France, le gouvernement assure que la retraite à points est un progrès pour les femmes, la Suède nous montre bien que les femmes en seront les grandes perdantes.

    En outre, le pourcentage de retraités pauvres y a bondi pour atteindre près de 15%.

    Et si le gouvernement français refuse la comparaison en inscrivant dans la loi l’impossibilité de faire baisser la valeur du point, il introduit pourtant un âge d’équilibre glissant qui produira exactement le même résultat.

     

     

    Sous la pression d’un large mouvement social, le gouvernement belge a d’ailleurs dû reculer en 2017.

    Les travailleurs belges ont alors refusé la «pension à points» qu’ils appelaient une retraite tombola, pour souligner l’incertitude d’un système où l’on connaît à l’avance la valeur du point, mais pas le montant des pensions correspondantes.

    En Croatie aussi, les syndicats ont réussi à faire reculer leur gouvernement qui voulait augmenter l’âge du départ à la retraite de 65 à 67 ans.

     

     

    Des retraites plus élevées sont tout à fait payables.

    L’Autriche l’illustre.

    L’âge de la pension légale y est toujours fixé à 60 ans pour les femmes et à 65 ans pour les hommes, et les pensions y sont supérieures d’au moins 50% à celles de la Belgique par exemple.

     

    En France comme partout, le combat contre ce projet de réforme est dur.

    Les salariés des transports publics ont tenu la plus grande grève de l’histoire avec près de cinquante jours de grève.

    Ils sont aujourd’hui relayés par des travailleurs d’autres secteurs qui rentrent dans la bataille.

    Les actions symboliques ou artistiques se multiplient, comme à l’opéra de Paris.

    Et si les grévistes ont engagé une pause pour reprendre des forces, une majorité du peuple français exige avec vigueur le retrait de ce projet.

     

    En tant qu’élu·e.s, nous portons ensemble cette bataille au sein des institutions, que cela soit en Suède, en France ou en Belgique.

    Nous regardons les travailleurs français avec admiration et nous savons que leur combat est aussi le nôtre.

    Car une victoire serait un formidable encouragement pour empêcher, partout en Europe, la destruction des droits conquis par les peuples en lutte!


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  • Virus-a-Schtroumpf... mais bretons !

     

    Finistère : Landerneau bat le record du monde du plus grand rassemblement de Schtroumpfs

    Selon un décompte qui doit encore être validé par le Guiness Book des records, 3 500 participants schroumpfement bleus se sont réunis samedi à Landerneau, en Bretagne, battant ainsi le précédent record détenu par l'Allemagne.

    France Info >>>>>


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  • Les pratiques «illégales» du préfet Lallement

    7 mars 2020 Par Pascale Pascariello

    Mediapart s’est procuré plusieurs notes de la gendarmerie nationale et de CRS qui remettent en question la légalité des ordres donnés par le préfet de police de Paris. « Des pratiques contraires à la législation ainsi qu’à la réglementation » et « des emplois disproportionnés de la force » y sont pointés.

    Médiapart Abonnés >>>>>


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  • 7 mars 1942 - 7 mars 2020

    Pierre Sémard

    Fusillé par les nazis,

    il y a 78 ans.

    7 mars 1942 - 7 mars 2020  Pierre Sémard

     

    Wikipédia Pierre Sémard >>>>>


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  • Primaire démocrate: le grand retour de Joe Biden

     

    4 mars 2020 Par Mathieu Magnaudeix Médiapart
     

    L’ancien vice-président de Barack Obama, dont la campagne était jusqu’alors moribonde, semble devoir remporter le Super Tuesday.

    Désormais, il est devenu le rempart de la direction du parti démocrate et de ses électeurs centristes face à Trump… et Bernie Sanders.

     

     

    Tous les résultats ne sont pas encore connus, mais la leçon principale de ce Super Tuesday du 3 mars, où quatorze États et un territoire (les Samoa américaines) ont désigné leur candidat, tient en quelques mots : l’ancien vice-président Joe Biden, dont la campagne était moribonde et à court de cash fin février, est devenu en quelques jours le favori de la primaire démocrate, ravissant la couronne à Bernie Sanders.

     

    Ce favori est bancal et plein de défauts.

    Son message politique consiste à revenir à l’avant-Trump, à promettre l’apaisement du pays.

    Son chemin sera long jusqu’à la nomination, et plus rocailleux encore s’il doit affronter Trump dans quelques mois.

    Son électorat est âgé, bien plus que celui de Sanders.

     

     

    En quelques jours pourtant, Joe Biden, profitant de ralliements en série et d’une excellente performance en Caroline du Sud, a prouvé qu’il était le seul candidat « modéré » capable d’assembler une large coalition électorale.

    C’est ainsi qu'il a rassemblé le camp centriste du parti démocrate.

    Il promet de regagner le Sénat et de contribuer à faire gagner des candidats locaux.

     

     

    Lors de ce Super Tuesday, celui qui, jusqu’à la semaine dernière, n’avait jamais gagné un État en trois candidatures présidentielles en a remporté dix et une majorité des délégués mis en jeu.

    Il décroche notamment, avec des marges confortables, la modérée Virginie et plusieurs États du Sud (Alabama, Tennessee, Oklahoma, Caroline du Nord) et le Massachusetts, l’État d’Elizabeth Warren, où Bernie Sanders avait bâti une organisation poussée.

    Mais aussi, avec une marge plus restreinte, le grand Texas, où il n'était pas le favori.

     

    « Des gens parlaient de révolution, nous avons lancé un mouvement et augmenté la participation », a proclamé Joe Biden depuis Los Angeles (Californie), interrompu brièvement par des militants animalistes.

     

    Le succès de Biden s’est construit en quelques jours.

    Samedi 29 février, celui-ci remporte près de 48 % des voix dans la primaire en Caroline du Sud, un État où 66 % des électeurs démocrates sont afro-américains.

    Pete Buttigieg, qui l’avait devancé dans deux des trois premières primaires, est à 8 %.

     

    Le lendemain, Buttigieg annonce son retrait, avant même le Super Tuesday.

    Klobuchar aussi, le jour suivant.

    Plusieurs poids lourds du parti apportent leur soutien.

    « L'idée de ma candidature était d’unir le pays pour battre Donald Trump […] C’est au nom de cet objectif que je suis heureux de soutenir Joe Biden », dit Buttigieg, qui s'en prend aux « gens qui divisent ».

    Il cible Bernie Sanders.

     

    Ce 3 mars, Biden a confirmé ses scores excellents dans les États du Sud où l’électorat démocrate est souvent noir et politiquement modéré.

    Cela ne signifie pas que Biden est devenu le seul candidat des Noirs états-uniens.

    Cet électorat n’est pas monolithique.

    « Biden fait de bons scores avec les électeurs noirs du Sud, s'agace l’essayiste Ibram X. Kendi sur Twitter.

    Pourquoi est-ce si dur d’être précis ? »

     

    En face, Bernie Sanders peut être déçu :

    ce scrutin s’est beaucoup moins bien passé qu’il ne l’attendait. 

    Il a été pris de court par la rapide consolidation d’un pôle centriste jusqu’alors éparpillé.

    Le sénateur remporte l’État du Vermont où il est élu depuis 1981, le Colorado, l’Utah et surtout la Californie, l’État délivrant le plus de délégués (un dixième du total de la primaire).

     

    Sanders fait toujours très fort parmi les jeunes et les Hispaniques.

    Mais, par-delà la Blitzkrieg tactique menée par le parti démocrate, il ne semble pas être parvenu à étendre substantiellement sa coalition électorale.

    C’est pourtant sur cette stratégie d’expansion de l’électorat (plus middle-class, plus diverse, etc.) qu’il compte pour contester la coalition habituelle du parti démocrate et se poser en rassembleur face à Trump.

     

    Dans son discours mardi, Sanders a indiqué comment il entendait cibler Biden : « Vous ne pouvez pas battre Trump avec une politique old school. »

     

    Avant la prochaine primaire, mardi 10 mars, organisé dans le Mississippi, le Missouri, l’Idaho, le Dakota du Nord, et l’État de Washington, le sénateur entend rappeler les « dossiers » de Biden :

    son soutien à la guerre en Irak,

    son plaidoyer pour des coupes budgétaires dans la santé lorsqu'il était sénateur,

    son soutien aux traités de libre-échange comme l’Alena, etc.

    Avec l’ancien vice-président, la liste des revirements, des erreurs (qu'il a lui-mêmes reconnues) est de fait assez longue.

     

    De cette soirée qui ouvre une nouvelle phase de la primaire démocrate, a priori un duel entre deux septuagénaires opposés politiquement et qui se connaissent depuis des lustres, deux autres enseignements peuvent être tirés.

    Le premier est que malgré son demi-milliard de dépenses en publicités, le milliardaire Michael Bloomberg, douzième homme le plus riche du monde selon Forbes, n’a pas réussi à acheter la primaire démocrate.

    S’il dépasse le seuil de viabilité de 15 % dans cinq États, il n'a gagne que dans les Samoa américaines et obtient peu de délégués.

    Sans doute pas assez pour prétendre être le faiseur de roi à la convention de juillet.

    Au lendemain du Super Tuesday, constatant que la nomination est  désormais inenvisageable, Mike Bloomberg s'est finalement retiré et a annoncé son soutien à Biden, le candidat ayant « le plus de chances » de battre Trump, selon lui.

     

    L’autre leçon est le décrochage continu d’Elizabeth Warren.

    La sénatrice sociale-démocrate ne dépasse les 15 % que dans six États, et termine troisième sur sa terre d’élection, le Massachusetts.

    La gauche pro-Sanders devrait lui demander encore plus bruyamment de quitter la course afin de constituer un axe progressiste face à Biden.

     

    Encore faut-il qu’elle le souhaite. Elizabeth Warren s’est souvent présentée comme la candidate de l’« unité » du parti démocrate.

    Récemment, elle a reproché à Sanders de « hurler », considérant qu’il n’avait pas obtenu beaucoup de victoires politiques au cours de sa carrière.

    Selon son directeur de campagne Roger Lau, elle a désormais pris acte de résultats « décevants » et réfléchit à l'étape suivante.

    «La décision est entre ses mains, elle a besoin de temps et d'espace pour considérer la suite. »


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  • Césars :

    «Désormais on se lève et on se barre»,

    par Virginie Despentes

    Libération >>>>>

    Que ça soit à l’Assemblée nationale ou dans la culture, vous, les puissants, vous exigez le respect entier et constant. Ça vaut pour le viol, les exactions de votre police, les césars, votre réforme des retraites. En prime, il vous faut le silence de victimes.

    Je vais commencer comme ça : soyez rassurés, les puissants, les boss, les chefs, les gros bonnets : ça fait mal. On a beau le savoir, on a beau vous connaître, on a beau l’avoir pris des dizaines de fois votre gros pouvoir en travers de la gueule, ça fait toujours aussi mal. Tout ce week-end à vous écouter geindre et chialer, vous plaindre de ce qu’on vous oblige à passer vos lois à coups de 49.3 et qu’on ne vous laisse pas célébrer Polanski tranquilles et que ça vous gâche la fête mais derrière vos jérémiades, ne vous en faites pas : on vous entend jouir de ce que vous êtes les vrais patrons, les gros caïds, et le message passe cinq sur cinq : cette notion de consentement, vous ne comptez pas la laisser passer. Où serait le fun d’appartenir au clan des puissants s’il fallait tenir compte du consentement des dominés ? Et je ne suis certainement pas la seule à avoir envie de chialer de rage et d’impuissance depuis votre belle démonstration de force, certainement pas la seule à me sentir salie par le spectacle de votre orgie d’impunité.

    Il n’y a rien de surprenant à ce que l’académie des césars élise Roman Polanski meilleur réalisateur de l’année 2020. C’est grotesque, c’est insultant, c’est ignoble, mais ce n’est pas surprenant. Quand tu confies un budget de plus de 25 millions à un mec pour faire un téléfilm, le message est dans le budget. Si la lutte contre la montée de l’antisémitisme intéressait le cinéma français, ça se verrait. Par contre, la voix des opprimés qui prennent en charge le récit de leur calvaire, on a compris que ça vous soûlait. Alors quand vous avez entendu parler de cette subtile comparaison entre la problématique d’un cinéaste chahuté par une centaine de féministes devant trois salles de cinéma et Dreyfus, victime de l’antisémitisme français de la fin du siècle dernier, vous avez sauté sur l’occasion. Vingt-cinq millions pour ce parallèle. Superbe. On applaudit les investisseurs, puisque pour rassembler un tel budget il a fallu que tout le monde joue le jeu : Gaumont Distribution, les crédits d’impôts, France 2, France 3, OCS, Canal +, la RAI… la main à la poche, et généreux, pour une fois. Vous serrez les rangs, vous défendez l’un des vôtres. Les plus puissants entendent défendre leurs prérogatives : ça fait partie de votre élégance, le viol est même ce qui fonde votre style. La loi vous couvre, les tribunaux sont votre domaine, les médias vous appartiennent. Et c’est exactement à cela que ça sert, la puissance de vos grosses fortunes : avoir le contrôle des corps déclarés subalternes. Les corps qui se taisent, qui ne racontent pas l’histoire de leur point de vue. Le temps est venu pour les plus riches de faire passer ce beau message : le respect qu’on leur doit s’étendra désormais jusqu’à leurs bites tachées du sang et de la merde des enfants qu’ils violent. Que ça soit à l’Assemblée nationale ou dans la culture - marre de se cacher, de simuler la gêne. Vous exigez le respect entier et constant. Ça vaut pour le viol, ça vaut pour les exactions de votre police, ça vaut pour les césars, ça vaut pour votre réforme des retraites. C’est votre politique : exiger le silence des victimes. Ça fait partie du territoire, et s’il faut nous transmettre le message par la terreur vous ne voyez pas où est le problème. Votre jouissance morbide, avant tout. Et vous ne tolérez autour de vous que les valets les plus dociles. Il n’y a rien de surprenant à ce que vous ayez couronné Polanski : c’est toujours l’argent qu’on célèbre, dans ces cérémonies, le cinéma on s’en fout. Le public on s’en fout. C’est votre propre puissance de frappe monétaire que vous venez aduler. C’est le gros budget que vous lui avez octroyé en signe de soutien que vous saluez - à travers lui c’est votre puissance qu’on doit respecter.

     

    Il serait inutile et déplacé, dans un commentaire sur cette cérémonie, de séparer les corps de cis mecs aux corps de cis meufs. Je ne vois aucune différence de comportements. Il est entendu que les grands prix continuent d’être exclusivement le domaine des hommes, puisque le message de fond est : rien ne doit changer. Les choses sont très bien telles qu’elles sont. Quand Foresti se permet de quitter la fête et de se déclarer «écœurée», elle ne le fait pas en tant que meuf - elle le fait en tant qu’individu qui prend le risque de se mettre la profession à dos. Elle le fait en tant qu’individu qui n’est pas entièrement assujetti à l’industrie cinématographique, parce qu’elle sait que votre pouvoir n’ira pas jusqu’à vider ses salles. Elle est la seule à oser faire une blague sur l’éléphant au milieu de la pièce, tous les autres botteront en touche. Pas un mot sur Polanski, pas un mot sur Adèle Haenel. On dîne tous ensemble, dans ce milieu, on connaît les mots d’ordre : ça fait des mois que vous vous agacez de ce qu’une partie du public se fasse entendre et ça fait des mois que vous souffrez de ce qu’Adèle Haenel ait pris la parole pour raconter son histoire d’enfant actrice, de son point de vue.

     

    Alors tous les corps assis ce soir-là dans la salle sont convoqués dans un seul but : vérifier le pouvoir absolu des puissants. Et les puissants aiment les violeurs. Enfin, ceux qui leur ressemblent, ceux qui sont puissants. On ne les aime pas malgré le viol et parce qu’ils ont du talent. On leur trouve du talent et du style parce qu’ils sont des violeurs. On les aime pour ça. Pour le courage qu’ils ont de réclamer la morbidité de leur plaisir, leur pulsion débile et systématique de destruction de l’autre, de destruction de tout ce qu’ils touchent en vérité. Votre plaisir réside dans la prédation, c’est votre seule compréhension du style. Vous savez très bien ce que vous faites quand vous défendez Polanski : vous exigez qu’on vous admire jusque dans votre délinquance. C’est cette exigence qui fait que lors de la cérémonie tous les corps sont soumis à une même loi du silence. On accuse le politiquement correct et les réseaux sociaux, comme si cette omerta datait d’hier et que c’était la faute des féministes mais ça fait des décennies que ça se goupille comme ça : pendant les cérémonies de cinéma français, on ne blague jamais avec la susceptibilité des patrons. Alors tout le monde se tait, tout le monde sourit. Si le violeur d’enfant c’était l’homme de ménage alors là pas de quartier : police, prison, déclarations tonitruantes, défense de la victime et condamnation générale. Mais si le violeur est un puissant : respect et solidarité. Ne jamais parler en public de ce qui se passe pendant les castings ni pendant les prépas ni sur les tournages ni pendant les promos. Ça se raconte, ça se sait. Tout le monde sait. C’est toujours la loi du silence qui prévaut. C’est au respect de cette consigne qu’on sélectionne les employés.

     

    Et bien qu’on sache tout ça depuis des années, la vérité c’est qu’on est toujours surpris par l’outrecuidance du pouvoir. C’est ça qui est beau, finalement, c’est que ça marche à tous les coups, vos saletés. Ça reste humiliant de voir les participants se succéder au pupitre, que ce soit pour annoncer ou pour recevoir un prix. On s’identifie forcément - pas seulement moi qui fais partie de ce sérail mais n’importe qui regardant la cérémonie, on s’identifie et on est humilié par procuration. Tant de silence, tant de soumission, tant d’empressement dans la servitude. On se reconnaît. On a envie de crever. Parce qu’à la fin de l’exercice, on sait qu’on est tous les employés de ce grand merdier. On est humilié par procuration quand on les regarde se taire alors qu’ils savent que si Portrait de la jeune fille en feu ne reçoit aucun des grands prix de la fin, c’est uniquement parce qu’Adèle Haenel a parlé et qu’il s’agit de bien faire comprendre aux victimes qui pourraient avoir envie de raconter leur histoire qu’elles feraient bien de réfléchir avant de rompre la loi du silence. Humilié par procuration que vous ayez osé convoquer deux réalisatrices qui n’ont jamais reçu et ne recevront probablement jamais le prix de la meilleure réalisation pour remettre le prix à Roman fucking Polanski. Himself. Dans nos gueules. Vous n’avez décidément honte de rien. Vingt-cinq millions, c’est-à-dire plus de quatorze fois le budget des Misérables, et le mec n’est même pas foutu de classer son film dans le box-office des cinq films les plus vus dans l’année. Et vous le récompensez. Et vous savez très bien ce que vous faites - que l’humiliation subie par toute une partie du public qui a très bien compris le message s’étendra jusqu’au prix d’après, celui des Misérables, quand vous convoquez sur la scène les corps les plus vulnérables de la salle, ceux dont on sait qu’ils risquent leur peau au moindre contrôle de police, et que si ça manque de meufs parmi eux, on voit bien que ça ne manque pas d’intelligence et on sait qu’ils savent à quel point le lien est direct entre l’impunité du violeur célébré ce soir-là et la situation du quartier où ils vivent. Les réalisatrices qui décernent le prix de votre impunité, les réalisateurs dont le prix est taché par votre ignominie - même combat. Les uns les autres savent qu’en tant qu’employés de l’industrie du cinéma, s’ils veulent bosser demain, ils doivent se taire. Même pas une blague, même pas une vanne. Ça, c’est le spectacle des césars. Et les hasards du calendrier font que le message vaut sur tous les tableaux : trois mois de grève pour protester contre une réforme des retraites dont on ne veut pas et que vous allez faire passer en force. C’est le même message venu des mêmes milieux adressé au même peuple : «Ta gueule, tu la fermes, ton consentement tu te le carres dans ton cul, et tu souris quand tu me croises parce que je suis puissant, parce que j’ai toute la thune, parce que c’est moi le boss.»

     

    Alors quand Adèle Haenel s’est levée, c’était le sacrilège en marche. Une employée récidiviste, qui ne se force pas à sourire quand on l’éclabousse en public, qui ne se force pas à applaudir au spectacle de sa propre humiliation. Adèle se lève comme elle s’est déjà levée pour dire voilà comment je la vois votre histoire du réalisateur et son actrice adolescente, voilà comment je l’ai vécue, voilà comment je la porte, voilà comment ça me colle à la peau. Parce que vous pouvez nous la décliner sur tous les tons, votre imbécillité de séparation entre l’homme et l’artiste - toutes les victimes de viol d’artistes savent qu’il n’y a pas de division miraculeuse entre le corps violé et le corps créateur. On trimballe ce qu’on est et c’est tout. Venez m’expliquer comment je devrais m’y prendre pour laisser la fille violée devant la porte de mon bureau avant de me mettre à écrire, bande de bouffons.

     

    Adèle se lève et elle se casse. Ce soir du 28 février on n’a pas appris grand-chose qu’on ignorait sur la belle industrie du cinéma français par contre on a appris comment ça se porte, la robe de soirée. A la guerrière. Comme on marche sur des talons hauts : comme si on allait démolir le bâtiment entier, comment on avance le dos droit et la nuque raidie de colère et les épaules ouvertes. La plus belle image en quarante-cinq ans de cérémonie - Adèle Haenel quand elle descend les escaliers pour sortir et qu’elle vous applaudit et désormais on sait comment ça marche, quelqu’un qui se casse et vous dit merde. Je donne 80 % de ma bibliothèque féministe pour cette image-là. Cette leçon-là. Adèle je sais pas si je te male gaze ou si je te female gaze mais je te love gaze en boucle sur mon téléphone pour cette sortie-là. Ton corps, tes yeux, ton dos, ta voix, tes gestes tout disait : oui on est les connasses, on est les humiliées, oui on n’a qu’à fermer nos gueules et manger vos coups, vous êtes les boss, vous avez le pouvoir et l’arrogance qui va avec mais on ne restera pas assis sans rien dire. Vous n’aurez pas notre respect. On se casse. Faites vos conneries entre vous. Célébrez-vous, humiliez-vous les uns les autres tuez, violez, exploitez, défoncez tout ce qui vous passe sous la main. On se lève et on se casse. C’est probablement une image annonciatrice des jours à venir. La différence ne se situe pas entre les hommes et les femmes, mais entre dominés et dominants, entre ceux qui entendent confisquer la narration et imposer leurs décisions et ceux qui vont se lever et se casser en gueulant. C’est la seule réponse possible à vos politiques. Quand ça ne va pas, quand ça va trop loin ; on se lève on se casse et on gueule et on vous insulte et même si on est ceux d’en bas, même si on le prend pleine face votre pouvoir de merde, on vous méprise on vous dégueule. Nous n’avons aucun respect pour votre mascarade de respectabilité. Votre monde est dégueulasse. Votre amour du plus fort est morbide. Votre puissance est une puissance sinistre. Vous êtes une bande d’imbéciles funestes. Le monde que vous avez créé pour régner dessus comme des minables est irrespirable. On se lève et on se casse. C’est terminé. On se lève. On se casse. On gueule. On vous emmerde.

     

    Virginie DESPENTES romancière


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