• Rennes : les luttes sociales sous l'œil d'observateurs

    Un collectif de 6 organisations a lancé un observatoire rennais des libertés publiques ce vendredi 21 mai. Son but : recueillir des informations et des témoignages sur le respect des droits des citoyens.

    France 3 Bretagne >>>>>


    votre commentaire
  • Robert Marchand, le doyen des cyclistes,

    est décédé à 109 ans

    Le champion cycliste Robert Marchand s'est éteint à l'âge de 109 ans dans la nuit de vendredi à samedi. 

    France Info >>>>>

    Ouest-France >>>>>

    L'Humanité >>>>>

     

    Le cycliste Robert Marchand

    était "un exemple pour les Français,

    voire partout dans le monde",

    salue l'un de ses amis

    Selon Gérard Mistler, président de "L'Ardéchoise", le doyen du cyclisme français, mort à 109 ans, avait beaucoup souffert de l'isolement lié à l'épidemie de Covid-19.

    France Info >>>>>

     

     

    À 109 ans,

    le cycliste communiste Robert Marchand

    s’en est allé

     

    Samedi 22 Mai 2021
     

    Titulaire de nombreux records, le plus vieux coureur du monde et adhérent au PCF depuis 1962 est mort dans la nuit de vendredi à samedi dans la commune de Mitry-Mory.

     

    Le 26 novembre 2020, jour de son 109e anniversaire, le doyen des cyclistes de cette planète Robert Marchand prend sa plume pour écrire un courrier au président de la République.

    Il n’a qu’une demande : qu’Emmanuel Macron maintienne l’Ardéchoise, mythique course cycliste qui rassemble chaque année plus de 14 000 coureurs, annulée l’an passé à cause du Covid-19.

    L’ambassadeur de la compétition et titulaire historique du dossard numéro 1 obtient gain de cause.

    La course se tiendra les 18 et 19 juin prochains mais Robert Marchand ne pourra pas donner le départ de cette trentième édition, comme il le souhaitait ardemment.

    Dans la nuit de vendredi à samedi, il s’est éteint paisiblement dans l’Ehpad où il vivait à Mitry-Mory (Seine-et-Marne), après plus d’un siècle rempli d’admirables péripéties.

     

    Robert Marchand a passé sa vie, et surtout ses dernières années, à enchaîner les records et démontrer que l’âge n’est qu’un chiffre.

    Jusqu’à devenir l’un des sportifs les plus âgés du globe.

    Le secret de sa longévité : « User de tout, n’abuser de rien », et une séance quotidienne de « culture physique ».

    « On peut être vieux et en forme. Les parties de cartes, très peu pour moi », riait celui qui n’a pris sa retraite sportive qu’à 106 ans.

    Et en forme, celui qui a donné son nom à un col ardéchois, l’était.

    À 102 ans, Robert Marchand est devenu le recordman du monde des plus de 100 ans, avec 24,251 kilomètres parcourus en une heure.

    Quatre ans plus tard, il pédale 22,547 bornes dans le même laps de temps, s’octroyant ainsi le titre de champion du monde des « plus de 105 ans », une catégorie spécialement créée pour lui par l’Union cycliste internationale.

     

    Rien d’étonnant puisque, selon la physiologiste Véronique Billat qui a étudié ses performances physiques, Robert Marchand avait l’énergie d’un homme de 45 ans !

    De quoi faire pâlir nombre de jeunots malgré une existence jalonnée de 98 Tours de France, 17 présidents et une participation active à la Résistance.

    Il n’y a qu’au crépuscule de sa vie que le fana de bicyclette, né avant les illustres coureurs Fausto Coppi, Louison Bobet et Jean Robic, dut troquer, à cause d’un problème d’audition lui faisant perdre l’équilibre, les balades au grand air pour un vélo d’appartement.

     

    Né à Amiens dans une famille de dix enfants en 1911, année de la victoire de Gustave Garrigou sur le Tour, Robert Marchand était, en plus d’être un cycliste iconique, un homme révolté par les injustices et engagé à gauche, notamment auprès du Front populaire en 1936 puis à la CGT.

    Il est également fidèle lecteur de l’Humanité, journal qui le comptait parmi ses plus vieux abonnés.

    S’il avait déjà 9 ans lorsque le Parti communiste français fut créé, l’homme haut d’1,52 m a attendu 1962 pour adhérer au  « parti qui, à (ses) yeux défendait le mieux la classe ouvrière et portait (ses) propres valeurs ».

     

    Des valeurs acquises grâce aux nombreux métiers qu’il a exercés loin de la vie de bureau - pompier, conducteur d’engins, éleveur de poulets, bûcheron, planteur de cannes à sucre - en France mais également au Venezuela, où il est parti après la seconde guerre mondiale, et au Canada.

    Ce sont ces mêmes valeurs qui ont guidé son refus de recevoir, en 2009, la médaille d’or de la Jeunesse et des Sports des mains de Roselyne Bachelot.

    « J’ai demandé que ce soit Corinne Dupont, la maire communiste de Mitry-Mory, qui me la remette », expliquait-il au Parisien en décembre dernier.

     

    C’est bien cet homme épatant que salue le PCF par la voix de son secrétaire national Fabien Roussel :

    « Il était pourtant inépuisable.

    À 108 ans, il continuait de relever tous les défis sur son vélo et nous faisait rêver.

    Il avait connu la grippe espagnole, la première puis la seconde Guerre mondiale…

    Ami et camarade, cher Robert Marchand, repose en paix. »


    votre commentaire
  • Danièle Obono et la FI qualifiés d’« antisémites »

    sur un plateau de télévision

     

    Vendredi 21 Mai 2021
     
     

    Tandis que la députée de Paris rappelait que les tensions actuelles au Proche-Orient avaient pour origine la politique de colonisation d’Israël, un intervenant s’est empressé de lui rétorquer que « la France insoumise est un parti antisémite ».

    Une accusation et un amalgame inacceptables.

     

    Insupportable accusation.

    Régulièrement, ces derniers jours, des soutiens à la cause palestinienne sont stigmatisés par leurs détracteurs, qui les qualifient d’islamo-gauchistes, ou même d’antisémites pour oser remettre en cause la politique de colonisation d’Israël.

    Une accusation inadmissible qui a provoqué la colère de la députée insoumise Danièle Obono, jeudi.

     

    Les causes profondes du conflit

    Invitée sur le plateau de la chaîne israélienne francophone d’information en continu i24News, la parlementaire s’est d’abord dit « satisfaite » du cessez-le-feu annoncé par Israël et le Hamas, avant de rappeler les causes profondes du conflit en cours :

    « Le problème structurel n’est pas résolu, car l’origine des violences et des tensions en Israël, à Gaza et à Jérusalem est antérieure à ces bombardements et ces tirs.

    Tant que la question de la colonisation et la question de Jérusalem n'est pas réglée, tant que les demandes du conseil de l’ONU concernant les revendications légitimes de la population palestinienne ne sont pas entendues, je crois que les sources de ces tensions demeureront », a-t-elle développé.

     

    Sans attendre, depuis Israël, un intervenant de la chaîne, se présentant comme « homme de gauche » et « progressiste » bondit sur les propos de Danièle Obono :

    « Je crois que vous devriez rebaptiser, madame, votre parti non pas la France insoumise mais la "France soumise aux islamistes".

    Je crois que ça conviendrait mieux à votre politique. [...]

    Vous représentez un parti qui n’est pas antisioniste, mais qui est carrément un parti – je le dis et je n’ai pas peur des mots, je ne mâcherai pas mes mots ce soir – un parti antisémite. »

     

    « Un provocateur haineux, toxique »

    Essuyant cette inacceptable accusation fermant de facto tout débat, Danièle Obono a choisi de quitter le plateau :

    « Je vais vous laisser, monsieur, parce que je n’accepte pas de recevoir ce type d’insultes [...]

    Je ne me laisserai pas insulter sur ce plateau [...]

    Me faire traiter d’antisémite en direct...

    Je vais vous laisser finir le spectacle. »

     

    Le présentateur de l’émission a bien tenté de retenir son invitée, avec des arguments surprenants voire irresponsables :

    « Personne ne vous a accusée, personne ne vous a insultée. (…) C’est un débat d’idées et un débat politique, c’est dommage. »

    « Vous ne répondez pas ? Mais je croyais que vous étiez démocrate, madame ? » a quant à lui osé le fauteur de troubles.

     

    « Un provocateur haineux, toxique », comme l’a défini Danièle Obono, qui a réagi à cette séquence sur Twitter vendredi matin.

    « J’ai enlevé mon corps de ce plateau glauque et je garde mon énergie pour continuer la lutte de solidarité avec le peuple palestinien. »

     

    La (non) réaction de Philippe Val

    Un autre élément de cette séquence a fait réagir sur les réseaux sociaux.

    Sur le plateau d’ i24News, tout à côté de Danièle Obono, Philippe Val, ancien directeur de Charlie Hebdo et de France Inter, ne dit mot, arborant même un léger sourire lorsque le journaliste de i24 tente de reprendre son émission.

    Il faut dire que le journaliste a déjà plusieurs fois confondu critique du colonialisme israélien et antisémitisme, et accusé la gauche directement.

    En 2018, dans un Manifeste contre le nouvel antisémitisme, il écrit :

    « Au vieil antisémitisme de l’extrême droite, s’ajoute l’antisémitisme d’une partie de la gauche radicale qui a trouvé dans l’antisionisme l’alibi pour transformer les bourreaux des Juifs en victimes de la société.

    Parce que la bassesse électorale calcule que le vote musulman est dix fois supérieur au vote juif. »

     

    Vendredi, de nombreuses personnalités politiques de gauche et le PCF ont apporté leur soutien à Danièle Obono.

     

    Les propos d'Esther Benbassa, qualifiés de « négationnistes »

    Cette séquence peut aussi faire écho aux propos de Raphaël Enthoven, sur le plateau de C ce soir, sur France 5, lundi 17 mai.

    Le philosophe qualifiait alors de « négationnistes » les propos de la sénatrice écologiste Esther Benbassa qui s’exprimait en ces termes :

    « Pour quelqu’un dont la famille et les coreligigionnaires ont tant souffert, je ne peux pas fermer les yeux sur l’occupation israélienne en Palestine »,

    rappelant qu’elle est de « culture juive » et qu’une partie de sa famille est morte dans les camps.

    Raphaël Enthoven s’est ensuite excusé d’avoir utilisé ce mot, mais le fond de sa pensée reste le même.

     

    Esther Benbassa a ainsi dénoncé ce climat, mardi, dans une tribune intitulée

    « Qui, demain, osera encore critiquer le gouvernement d’Israël ? ».

    « Ceux qui, en France, soutiennent la cause palestinienne sans vouloir la destruction d’Israël, mais qui se permettent de critiquer, parfois durement, la politique de son gouvernement, sont allègrement rangés, par la droite, le centre, et même une partie de ce qui reste de la gauche, dans la catégorie infamante des antisémites », dénonce-t-elle.

     

    Amalgamer antisionisme et antisémitisme

    En 2018, ces amalgames avaient déjà suscité de vifs débats après qu’Emmanuel Macron avait estimé que l’antisionisme représente  « une des formes modernes de l’antisémitisme ».

    Dans une résolution adoptée à l’Assemblée nationale le 3 décembre 2019, le député LaREM Sylvain Maillard amalgame ainsi antisionisme et antisémitisme, cherchant alors à criminaliser une opinion politique qui consiste à critiquer le sionisme, idéologie visant à l’établissement puis à la consolidation d’un État juif en Palestine.

    « L’amalgame présidentiel relevait d’abord de l’analphabétisme historique : de 1897 à 1939, la majorité des juifs a rejeté le projet d’État juif en Palestine, analysait alors dans l’Humanité l’historien Dominique Vidal.

    Cette manœuvre est cousue de fil blanc : il s’agit pour Benyamin Netanyahou de faire taire les critiques de sa politique. »


    votre commentaire
  • Loi Sécurité globale :

    camouflet pour le gouvernement,

    demi-victoire pour les libertés

     

    Communiqué de la coordination

    #StopLoiSécuritéGlobale

    dont la LDH est signataire

     

    LDH >>>>>


    votre commentaire
  • Communiqué de la CGT Intérieur

    (Ministère de l'intérieur) 20 mai 2021


    votre commentaire
  • «Sécurité globale»:

    le rappel du Conseil constitutionnel

    aux libertés fondamentales

     

     

    Les « Sages » ont censuré totalement ou partiellement plusieurs mesures clef du texte, dont l'article limitant la diffusion d'images de policiers et celui sur les drones.

     

    Le Conseil constitutionnel a dépouillé, jeudi 20 mai, la loi « sécurité globale » de plusieurs de ses mesures phares.

    Au total, ce sont sept articles qui ont été censurés entièrement ou partiellement, contre neuf articles déclarés conformes à la Constitution.

    Les « Sages » ont considérablement réduit la portée de l’article 52 qui, à l’origine, visait à interdire la diffusion d’images de policiers afin de nuire à leur intégrité physique ou psychique.

    Initialement numérotée article 24, cette disposition avait déclenché, au début de l’année 2021, une vaste mobilisation de la société civile.

    Espérant calmer les inquiétudes, le gouvernement avait introduit un nouvel article 18 à la loi « séparatisme », encore en cours d’examen, créant un nouveau délit de « mise en danger d’autrui par la diffusion d’informations relatives à la vie privée ».

    Concernant la protection de l’image des policiers, l’article 24 avait été divisé en deux infractions distinctes et complémentaires.

    D’un côté, il punissait de cinq ans de prison et de 75 000 euros d’amende le fait de provoquer à l’identification, dans le but de nuire à l'intégrité physique ou psychique d’un policier ou d’un douanier, agissant « dans le cadre d’une opération », ainsi que de sa famille.

    Parallèlement, une autre infraction punit de cinq ans de prison et de 300 000 euros d’amende la constitution et le traitement informatique de base de données personnelles « relatives à des fonctionnaires ou personnes chargées d’un service public ».

    Si cette dernière infraction ne pose pas de problème au Conseil constitutionnel, la première, en revanche, lui semble beaucoup trop mal définie.

    Il s’inquiète notamment de la notion trop vague « d’opération ».

     

    Ainsi, le texte ne permet « pas de déterminer si le législateur a entendu réprimer la provocation à l’identification d’un membre des forces de l’ordre uniquement lorsqu’elle est commise au moment où celui-ci est "en opération" ou s’il a entendu réprimer plus largement la provocation à l’identification d’agents ayant participé à une opération, sans d’ailleurs que soit définie cette notion d’opération », pointe le Conseil constitutionnel.

    De plus, poursuit la décision, le législateur n’a pas « déterminé si "le but manifeste" qu’il soit porté atteinte à l’intégrité physique ou psychique du policier devait être caractérisé indépendamment de la seule provocation à l’identification ».

    Il en résulte « une incertitude sur la portée de l'intention exigée de l'auteur du délit  ».

     

    Cette infraction, mal définie, méconnait ainsi « le principe de légalité » des peines : elle est censurée par le Conseil constitutionnel.

    Ne reste donc plus que la seconde infraction, punissant le traitement informatique de base de données personnelles.

    « C’est une très bonne nouvelle pour la capacité des journalistes à couvrir les manifestations », a réagi sur Twitter le secrétaire général de Reporters sans frontières, Christophe Deloire.

     

    Le Conseil constitutionnel a également censuré l’article 47

    qui prétendait légaliser et encadrer l’usage de la vidéosurveillance par drones.

    Les « Sages » prennent tout d’abord soin de préciser que leur opposition n’est pas de principe et que les drones pourraient être autorisés par le législateur à des fins « de prévention des atteintes à l’ordre public et de recherche des auteurs d’infractions ».

    « Toutefois, poursuivent-t-ils, eu égard à leur mobilité et à la hauteur à laquelle ils peuvent évoluer, ces appareils sont susceptibles de capter, en tout lieu et sans que leur présence soit détectée, des images d’un nombre très important de personnes et de suivre leurs déplacements dans un vaste périmètre ».

    De telles capacités de surveillance doivent être accompagnées « de garanties particulières de nature à sauvegarder le droit au respect de la vie privée », et absentes de cette loi.

     

    Le Conseil souligne le caractère particulièrement large du champ d’application potentiel des drones.

    Ils peuvent ainsi être utilisés pour constater « toute infraction, y compris pour une contravention », pour prévenir des infractions terroristes en surveillant certains bâtiments, pour surveiller des rassemblements, des manifestations, les frontières…

    Ils peuvent en outre être utilisés par le policiers municipaux « aux fins d’assurer l’exécution de tout arrêté de police du maire, quelle que soit la nature de l’obligation ou de l’interdiction qu’il édicte, et de constater les contraventions à ces arrêtés ».

     

    Face à ces capacités de surveillance considérables, la loi ne prévoit que peu de limites.

    Ainsi, elle ne fixe « aucune limite maximale à la durée de l’autorisation de recourir à un tel moyen de surveillance, exceptée la durée de six mois lorsque cette autorisation est délivrée à la police municipale, ni aucune limite au périmètre dans lequel la surveillance peut être mise en œuvre ».

    De plus, il « n’a pas été fixé le principe d’un contingentement du nombre d’aéronefs circulant sans personne à bord équipés d’une caméra pouvant être utilisés, le cas échéant simultanément, par les différents services de l’État et ceux de la police municipale ».

     

    En conséquence, le Conseil constitutionnel estime que « le législateur n’a pas assuré une conciliation équilibrée entre les objectifs de valeur constitutionnelle de prévention des atteintes à l’ordre public et de recherche des auteurs d’infractions et le droit au respect de la vie privée ».

     

    De même, la décision censure l’article 48

    qui autorisait, lui, la vidéosurveillance réalisée par des caméras embarquées dans des véhicules, voitures ou hélicoptères par exemple.

    Comme pour les drones, le Conseil constitutionnel souligne la disproportion entre les pouvoirs dont auraient disposé les forces de l’ordre et les garanties accordées aux citoyens.

    Ces caméras, pointe-t-il, « peuvent capter, enregistrer et transmettre des images au sein de ces véhicules, sur la voie publique ou dans des lieux ouverts au public, y compris, le cas échéant, de l’intérieur des immeubles ainsi que de leurs entrées ».

    Le public, de son côté, ne serait que très rarement informé de leur présence.

    En effet, si l’information des personnes filmées est censée être la règle, l’article permettait de s’en dispenser lorsque « les circonstances l’interdisent » ou lorsqu’elle « entrerait en contradiction avec les objectifs poursuivis ».

    Enfin, la loi n’avait « fixé aucune limite maximale à cette durée, ni aucune borne au périmètre dans lequel cette surveillance peut avoir lieu ».

    Les policiers auraient été les seuls à décider de l’usage de ces caméras, celui-ci n’étant soumis « à aucune autorisation, ni même à l’information d’une autre autorité ».

     

    Autre camouflet pour le gouvernement : le Conseil constitutionnel a intégralement censuré l’article 1er de la loi qui contenait l’une des mesures au cœur du dispositif de « continuum de sécurité » que prévoit d’instaurer ce texte.

    Il devait permettre aux polices municipales de plus de quinze agents, ainsi qu’aux gardes champêtres, de disposer de certains pouvoirs de police judiciaire.

    Ceux-ci auraient notamment pu directement constater certaines infractions ne nécessitant pas d’enquêtes comme l’usage de stupéfiants, l’occupation de halls d’immeuble, la conduite sans permis ou sans assurance, les dégradations…

    Or, comme le rappelle le Conseil constitutionnel, l’article 66 de la Constitution affirme « que la police judiciaire doit être placée sous la direction et le contrôle de l’autorité judiciaire », ce qui n’est pas le cas des policiers municipaux ni des gardes champêtres qui obéissent à leur maire.

    En conséquence, en confiant des pouvoirs aussi étendus aux agents de police municipale et aux gardes champêtres, « sans les mettre à disposition d’officiers de police judiciaire ou de personnes présentant des garanties équivalentes, le législateur a méconnu l’article 66 de la Constitution ».

     

    Également censuré, l’article 41 prévoyait d’autoriser « le placement sous vidéosurveillance des personnes retenues dans les chambres d’isolement des centres de rétention administrative [où sont enfermés les étrangers sans papiers en vue de leur expulsion —ndlr] et de celles en garde à vue ».

    Le Conseil constitutionnel a jugé disproportionnés les pouvoirs confiés au « chef du service responsable de la sécurité des lieux » qui aurait pu décider, seul, de la mise sous vidéosurveillance ainsi que de son renouvellement.

    Les « Sages » ont aussi donné gain de cause aux associations et syndicats de défense du droit au logement en censurant l’article 2 qui durcissait la répression contre les squats et les occupations.

    Il prévoyait de faire passer d’un an d’emprisonnement et 15 000 euros d’amende à trois ans d’emprisonnement et 45 000 euros d’amende l’introduction et le maintien illicite dans un logement.

    Cette disposition n’avait été introduite qu’après le début de l’examen du texte, via un amendement.

    Et, comme le rappelle le Conseil, l’article 45 de la Constitution dispose que les amendements déposés en première lecture ne sont recevables que s’il « présente un lien, même indirect, avec le texte déposé ou transmis ».

    Or, cette mesure ne présente aucun lien avec l’article 1er auquel elle était à l’origine rattachée.

    « Elles ne présentent pas non plus de lien, même indirect, avec aucune autre des dispositions qui figuraient dans la proposition de loi déposée sur le bureau de l'Assemblée nationale », insiste la décision avant de prononcer l’inconstitutionnalité de l’article 2.

     

    Face à la sévérité du verdict du juge constitutionnel, la commission des lois du Sénat a publié un communiqué dans lequel elle « prend acte » de la décision.

    Celle-ci, estiment les sénateurs, « marque un durcissement net de la position du Conseil constitutionnel et un accentuation des exigences pesant sur les forces de sécurité intérieure et sur la police municipale ».

    Le ministre de l’intérieur Gérald Daramin, a lui aussi pris « acte », sur Twitter, de la décision tout en se félicitant « des nombreuses dispositions validées ».

    Il a annoncé qu’il proposerait « au premier ministre d’améliorer les dispositions qui connaissent des réserves du Conseil constitutionnel ».

     

    De son côté, l’association de défense des libertés numériques, La Quadrature du net, a salué, dans un communiqué une « victoire symbolique (…) aussi inespérée qu’inattendue ».

    « Nous pourrons continuer de manifester sans drone ni hélicoptère pour nous surveiller (ou du moins, si la police en déploie, elle le fera illégalement et nous aurons la légitimité démocratique de la faire cesser) », écrit-elle.

    Elle souligne cependant que de nombreuses autre dispositions ont, elles, été déclarées conformes à la Constitution : « L’extension à la police municipale de pouvoirs de vidéosurveillance (et à la SNCF et RATP), la surveillance des halls d’immeubles, la transmission en temps-réel des images des caméras-piétons ou leur usage pour les gardes-champêtres ».


    votre commentaire
  • Nouvelle arrestation de Gaspard Glanz : 5 heures en Absurdie

    Reporters sans frontières et Blast s'indignent

    Le journaliste indépendant Gaspard Glanz n'a pas pu couvrir la manifestation des policiers, ce 19 mai, pour le média Blast :

    il était en garde à vue, arrêté quinze minutes après le début du rassemblement, alors qu'il sortait du métro.

    Blast dénonce "une arrestation arbitraire de plus de trois heures [suivies de deux heures d'attente], aucune charge n'étant retenue", tandis que Reporters sans frontières critique "l'acharnement évident" de la préfecture de police envers le journaliste.

    Glanz a accepté qu'ASI diffuse ici sa vidéo de 11 minutes.

    Arrêt sur Images >>>>>

     


    votre commentaire
  • Police.

    « Un cap a été franchi

    dans les attaques contre les institutions »

     
    Vendredi 21 Mai 2021
     

    Mobilisés mercredi, des milliers de policiers ont accusé la justice d’être « laxiste », notamment pour les crimes qui les visent directement.

    Un procès en laisser-faire que conteste Sarah Massoud, du Syndicat de la magistrature.

    Entretien.

     

    Sarah Massoud Secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature

    Mercredi, devant l’Assemblée nationale, les fonctionnaires de police – épaulés par des responsables politiques de droite – s’en sont donné à cœur joie pour attaquer la justice, qu’ils jugent responsable de leurs maux.

    La gauche, venue en soutien des policiers, est quant à elle tombée dans le piège de la surenchère sécuritaire, à l’image du premier secrétaire du PS, Olivier Faure, qui a proposé un « droit de regard » des policiers sur les décisions de justice, avant de rétropédaler le lendemain.

    Face à ce coup de pression organisé par les syndicats de police, la secrétaire nationale du Syndicat de la magistrature, Sarah Massoud, répond.

     

    Comment avez-vous perçu la manifestation des policiers devant le Palais Bourbon ?

    Sarah Massoud

    Nous avons été sidérés : faire pression sur la représentation nationale, sur fond d’instrumentalisation politique d’affaires dramatiques que sont les assassinats de deux fonctionnaires de police, représente un danger pour la démocratie.

    Nous avons été atterrés que le ministre de l’Intérieur participe à un rassemblement orchestré par des syndicats de police majoritairement d’extrême droite, de même que des élus de tous bords s’y associent par opportunisme électoral, au mépris notamment de la séparation des pouvoirs qui est un pilier essentiel d’un État de droit.

     

    Que répondez-vous aux attaques contre la justice, jugée « laxiste » par les syndicats ?

    Sarah Massoud

    Quand on analyse les chiffres de la délinquance et de la criminalité, on constate qu’ils stagnent sur les vingt dernières années.

    En parallèle, les chiffres de la surpopulation carcérale et du nombre de peines d’emprisonnement ferme augmentent.

    Ces attaques sont donc infondées.

    Mais une étape a été franchie avec des slogans affirmant que « le problème de la police, c’est la justice » .

    Dans notre démocratie, il y a une séparation entre les pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire.

    La police n’appartient ni au pouvoir législatif ni au pouvoir judiciaire, et n’a pas à s’y substituer.

    Elle n’est pas un pouvoir autonome, mais un corps au service des citoyens.

    Ces slogans remettent en cause cet équilibre pour faire de la police une entité toute-puissante.

    Lorsqu’on en arrive là, on appelle cela un État policier.

     

    Mercredi, le gouvernement a dégainé un amendement visant à instaurer une peine de sûreté de trente ans pour les crimes commis sur des policiers et des gendarmes. Quelle est votre position ?

    Sarah Massoud

    Ce n’est pas parce que vous renforcez la répression que ça va dissuader les personnes de commettre des infractions.

    Quelqu’un qui compte s’en prendre à des policiers ne va pas réfléchir avant de passer à l’acte pour savoir s’il encourt vingt-deux ou trente ans de sûreté.

    Depuis vingt ans, les gouvernements successifs ont mis en place des lois de plus en plus répressives et ça n’a pas eu de conséquences sur le niveau de la délinquance.

     

    Comment améliorer les relations entre la police et la justice ?

    Sarah Massoud

    Nous ne més­estimons pas le malaise des policiers : ils travaillent dans des conditions dégradées, doivent appliquer des instructions de politiques pénales incohérentes, faire face à une hiérarchie déconnectée du terrain et mener des affaires psychologiquement dures.

    Si on veut réconcilier une certaine police avec l’institution judiciaire, il faut s’attaquer à ces questions via une formation différente, qui ne soit pas centrée sur le répressif, mais visant à retrouver des gardiens de la paix.

    Les politiques jouent les pyromanes.

    Ce qui se passe n’est pas nouveau : les prédécesseurs de Gérald Darmanin se posaient déjà en premiers flics de France, en imposant un rapport de forces à la justice.

    Tant qu’on sera dans l’affichage, on n’y arrivera pas.

     

    Êtes-vous d’accord avec Jean Castex lorsqu’il dit qu’il faut « réparer le service public de la justice » ?

    Sarah Massoud

    S’il y a besoin de réparation, c’est parce que les différents gouvernements nous ont cassés.

    Tant qu’on n’aura pas plusieurs centaines de nouveaux juges, procureurs et greffiers, la justice ne pourra ni fonctionner sereinement ni être plus rapide.

    Il faut en finir avec cette vision court-­termiste et précarisante.

    Former des magistrats prend du temps : c’est maintenant qu’il faut mettre le paquet.


    votre commentaire
  • Un an avant une présidentielle,

    les sondages sont souvent loin du compte

    Si tous les sondages prédisent une large avance pour Macron et Le Pen,

    l’histoire politique française invite à la prudence.

    Le Monde >>>>>


    votre commentaire
  • #ManifDeLaHonte :

    entre l’effroi et la consternation,

    Twitter a réussi à nous faire rire

    Quand rien ne va, on peut toujours compter sur les twittos pour égayer une journée morose. Fusse-t-il même un jour de factieux et de séditieux.

    Regards >>>>>

     

    Manif en non-mixité...
    Séparatisme ?
     
     
     
    Boris Kharlamoff -Journaliste
     
    Pour pouvoir accéder
    au rassemblement de policiers devant l’Assemblée,
    il faut montrer patte blanche.
    Carte de police et carte de presse sont demandées
     

    votre commentaire


    Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
    Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique