• Association France Palestine Solidarité (AFPS) 

    Pour la Palestine,

    le droit de manifester doit être respecté

    https://www.france-palestine.org/Pour-la-Palestine-le-droit-de-manifester-doit-etre-respecte 

    Partout dans le monde, la situation en Palestine crée une émotion considérable et de grandes manifestations se déroulent, comme à Londres, Bruxelles, ou aux États-Unis.

    Le samedi 15 mai, la France a voulu faire exception en interdisant la manifestation prévue à Paris. Beaucoup de militants ont cependant voulu porter dans la rue la voix de leur solidarité. Et partout en France, des rassemblements et des manifestations se sont déroulées dans le calme malgré l’émotion que suscitent les bombardements israéliens de la Bande de Gaza et la situation dans l’ensemble de la Palestine.

    Avec les associations, partis, syndicats du Collectif national pour une paix juste et durable entre Palestiniens et Israéliens, et en coordination avec d’autres organisations à l’initiative de la manifestation du 15 mai, l’Association France Palestine Solidarité et ses partenaires ont engagé des discussions avec la Préfecture de police de Paris, avec un seul objectif : qu’une grande manifestation puisse se tenir à Paris le samedi 22 mai, dans un cadre normal et autorisé.

    Les négociations avec les services compétents de la Préfecture de police se sont déroulées normalement, et au matin du mercredi 19 mai, un accord sur un itinéraire de manifestation se dessinait avec une grande précision. Ces négociations ont été brutalement interrompues en milieu de journée par un ordre d’interdiction. Seul serait autorisé un rassemblement statique sur la place de la République. Ce type de configuration ne peut en aucune manière permettre dans des conditions acceptables la mobilisation d’ampleur programmée pour le samedi 22 mai. La Préfecture a pris l’initiative de publier cette position, alors même que les négociations étaient encore en cours.

    Nous ne pouvons pas accepter que le droit de manifester pacifiquement pour la Palestine soit ainsi bafoué. Nous entendons bien que ce droit soit rétabli et qu’une manifestation soit autorisée le samedi 22 mai.

    Avec ses partenaires, l’Association France Palestine Solidarité appelle toutes les forces démocratiques et toutes les personnes de conscience à se mobiliser dans ce but.

    Au nom de l’ensemble des organisations appelantes et avec une délégation de celles-ci, l’AFPS rencontrera le Préfet de Police ce jeudi 20 mai en fin d’après-midi.

    Le Bureau national de l’AFPS, 
    20 mai 2021

    -- 
    Association France Palestine Solidarité (AFPS) 

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  • Du Grand écart...

     

    Sécurité. Manifestation des policiers : un rendez-vous très politique

    Jeudi 20 Mai 2021
    Lola Ruscio - L'humanité >>>>>
     
     

    Entre colère et revendications ultrasécuritaires, les policiers se sont rassemblés mercredi devant l’Assemblée. De l’exécutif à la gauche, en passant par la droite et l’extrême droite, présentes en nombre, chacun a tenté de s’y faire entendre.

     

    Laurent Wauquiez et Jordan Bardella posant pour des selfies avec des policiers à quelques mètres de l’Assemblée nationale… Voilà une photographie qui en dit long sur la crise que traverse le pays. La droite et son extrême sont venus en nombre à la « marche citoyenne » organisée par la quasi-totalité des syndicats policiers. Dès 13 heures, place Édouard-Herriot, on a croisé une flopée de députés frontistes, mais aussi Christian Jacob, chef du parti « Les Républicains », François Baroin, Bruno Retailleau, François-Xavier Bellamy ou encore Xavier Bertrand, candidat LR à la présidentielle 2022. C’est dire combien les droites ne ménageront pas leurs efforts pour imposer la question. « Il faut de l’ordre dans ce pays », a lâché François Baroin. « La justice de ce pays est trop laxiste », a abondé Bruno Retailleau, son pin’s « Je soutiens la police » accroché à sa veste.

     

    Gérald Darmanin avait déjà donné de nombreux gages aux syndicats

    Le sénateur LR reprend ici le principal mot d’ordre de la manifestation policière, réunissant des milliers de participants après le meurtre d’Éric Masson et l’attentat de Rambouillet. Surfant sur l’émotion suscitée par ces drames, les syndicats policiers avancent leurs propositions sécuritaires et maintiennent la pression. « Monsieur le garde des Sceaux, réveillez-vous ! », lance, sous les applaudissements de la foule, Olivier Varlet, de l’Unsa police, persuadé que les peines infligées aux auteurs d’agressions de policiers ne sont ni « appliquées », ni « assez lourdes ». La solution miracle tiendrait en trois mots : le rétablissement des peines planchers. « Est-ce que ça réglera tout ?, fait mine d’interroger Grégory Joron, secrétaire général délégué du syndicat Unité SGP police-FO. Non certainement pas, mais cette mesure est nécessaire avant que les flics ne soient plus là. » « Le problème de la police, c’est la justice ! » crache Fabien Vanhemelryck, le patron d’Alliance, dont les revendications sur le « laxisme » de la justice rejoignent les obsessions de l’extrême droite.

     

    « Pour faire face à la violence, il faut que la réponse pénale suive », leur a répondu, mercredi, le premier ministre Jean Castex depuis l’Assemblée. Mais surtout, le gouvernement a déposé dans la journée un amendement au projet de loi Dupond-Moretti visant à étendre à trente ans la période de sûreté pour les personnes condamnées à perpétuité pour tous les meurtres contre un policier et un gendarme. Une mesure qui devrait satisfaire les organisations policières. Depuis son entrée à Beauvau, Gérald Darmanin, qui a tenu à manifester aux côtés des policiers, a donné de nombreux gages à leurs syndicats : droit de porter une arme hors service dans les concerts et festivals, création d’un observatoire de la réponse pénale, d’un délit de « provocation à l’identification » des agents, fin du bénéfice de réduction de peine pour les auteurs d’infractions les plus graves à l’encontre des policiers… Jordan Bardella (RN) veut aller beaucoup plus loin en demandant un « moratoire sur l’immigration », a-t-il dit à la manifestation, où sesont rendus également l’agitateur d’extrême droite Éric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan.

     

    « La gauche ne peut pas laisser la police tomber dans les pièges tendus par l’extrême droite et la droite », estime de son côté Yannick Jadot (EELV), venu manifester lui aussi aux côtés des policiers. « Oui, il y a des fonctionnaires de police qui espèrent voir la gauche à leurs côtés », assure également Fabien Roussel. Le candidat PCF à la présidentielle a fait le déplacement avec les parlementaires Stéphane Peu et Éric Bocquet, contrairement à la députée Elsa Faucillon, pour qui cette mobilisation relève d’une « approche répressive et sécuritaire », ou à l’insoumis Jean-Luc Mélenchon, qui a dénoncé en fin d’après-midi une « manifestation à caractère ostensiblement factieux ». « La sécurité est un droit fondamental qui doit être garanti à tous les citoyens, c’est un service public qui ne peut pas être vendu au privé comme le prévoit la loi “sécurité globale” », défend dans une tribune (lire sur Humanite.fr) Fabien Roussel, prônant la création d’une « police nationale de proximité », avec l’embauche de 30 000 fonctionnaires. Une proposition qui fait écho à ce qu’attend Sophie, policière depuis quinze ans dans le Nord : « Il manque au moins 30 postes pour travailler convenablement. On a beau le signaler, on a l’impression d’être écouté ni par notre hiérarchie, ni par le gouvernement. »


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  • Coronavirus.

    Le rapport

    qui montre combien la France était mal préparée

     

    Mercredi 19 Mai 2021
     

    La mission d’évaluation chargée par Emmanuel Macron de dresser les enseignements de la réponse à la pandémie apportée par les pouvoirs publics a remis son rapport.

    Elle salue l’adaptabilité dont ont fait preuve les hôpitaux et déplore plusieurs manquements du côté des institutions.

     

    « Le niveau de préparation à la crise s’est révélé insuffisant. »

    Telle est la première des conclusions tirées par la mission indépendante chargée depuis juin par Emmanuel Macron de dresser les enseignements de la réponse à la pandémie apportée par les pouvoirs publics français.

    Si les cinq experts auteurs du rapport de 200 pages soulignent une réponse économique « à la hauteur », ils relèvent aussi les raisons qui ont retardé la prise de décision politique pour faire face à la pandémie.

    Parmi elles, le fait que la surréaction à la grippe H1N1 en 2009-2010 ait été perçue comme un « gaspillage d’argent public », ainsi que la priorité donnée au risque terroriste depuis 2015.

    Au-delà de ces premières embûches, des difficultés plus anciennes existaient déjà.

    Le rapport de la mission d’évaluation de la gestion de la crise pointe un ensemble de facteurs structurels qui seraient à l’origine de la pénurie de masques, du lent déploiement des tests et des failles du système d’information durant les premiers mois de la pandémie.

     

    La santé publique, parent pauvre de la médecine

    La « faiblesse historique de la santé publique » constitue le facteur le plus important, selon le président de la mission, Didier Pittet.

    « Elle est un parent pauvre de la médecine. Avec une santé publique à niveau, on aurait pu faire les choses plus simplement, plus rapidement, au plus proche de la situation », insiste l’infectiologue et inventeur du gel hydroalcoolique.

    Cette approche de la santé des populations d’un point de vue pluridisciplinaire aurait été négligée bien avant la pandémie, alors qu’elle aurait pu permettre une meilleure prévention et un meilleur suivi.

    « Il faut faire renaître ce concept, et cela se fera par le soutien à la recherche et aux politiques publiques, plaide Didier Pittet. 

    La France dispose de chercheurs excellents, il s’agit de bien s’en servir et de faire des ponts entre la surveillance académique et les autorités de santé.  J’ose espérer que ce rapport aidera à aller dans ce sens. »

     

    À ce phénomène s’ajoutent d’autres causes profondes comme la faible attractivité des emplois de la santé.

    Si les auteurs précisent que « l’objectif du rapport n’est pas de pointer les responsabilités », ils relèvent plusieurs manquements de l’État dans la gestion de la pandémie depuis mars 2020 : sous-estimation de la gravité de la crise, manque de préparation, puis échec à reprendre la main sur l’épidémie.

     

    Un système hospitalier à revoir « de bas en haut »

    Du côté de l’hôpital public, le rapport souligne que l’institution a réussi à faire face à l’urgence malgré « les fortes tensions » auxquelles elle était exposée depuis plusieurs années.

    « L’hôpital a réussi une transformation spectaculaire. Les équipes ont fait preuve d’adaptabilité, et ont fourni un travail magnifique 24 h/24 », constate Didier Pittet.

    Cependant, la médecine de ville a été laissée de côté et a « tardé à apporter l’appui requis par les Ehpad ».

     

    Dans les hôpitaux, les professionnels se sont mobilisés avec moins de contraintes budgétaires.

    « Cet effort ne sera pas renouvelable à volonté, rappelle une autre membre de la mission, la médecin et philosophe Anne-Marie Moulin.

    Il faut revoir le système hospitalier de bas en haut », insiste-t-elle .

    En analysant les reports de soins occasionnés par la crise sanitaire, les experts ont constaté l’importance du poids de l’hôpital dans la vie des Français.

     

    Mettre au point un plan pandémie

    Pour anticiper les rebondissements dans la crise du Covid-19 et mieux préparer les prochaines crises sanitaires, la mission d’évaluation achève son rapport sur 40 recommandations.

    Parmi elles, le renforcement de la recherche en santé publique, le développement de l’épidémiologie de terrain et la création d’une «culture de la gestion de crise », notamment en mettant au point un plan pandémie élaboré entre les ministères.

    Car, insiste Didier Pittet, « il est bien clair qu’il y aura une prochaine fois ».


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  • Sécurité. Marche des policiers : la gauche divisée

     

    Mercredi 19 Mai 2021
     

    Le PCF et le PS participeront au rassemblement des syndicats de policiers, tandis que la FI et une partie d’EELV ont décidé de boycotter l’événement.

     

    Rassemblement purement corporatiste, inutile et dangereux ou hommage indispensable après le décès d’agents pour mieux faire connaître la situation catastrophique du service public policier ?

    La manifestation policière du 19 mai suscite d’intenses débats et divise la gauche.

    Voilà plusieurs jours que les directions des partis politiques s’interrogent sur la bonne position à adopter face à ce rassemblement prévu devant l’Assemblée nationale.

    L’ensemble des syndicats (gardiens de la paix, officiers et commissaires), à l’exception de SUD intérieur, sont à l’origine de cette « marche citoyenne » en réaction au meurtre du brigadier Éric Masson survenu le 5 mai à Avignon, soit à peine moins de quinze jours après l’attentat de Rambouillet.

    En soutien aux policiers, le PCF et le PS ont décidé de se joindre au rassemblement des syndicats, même si les sbires du RN ont fait savoir qu’ils s’y grefferont.

    «  Il y a une vraie volonté, chez les responsables politiques mais aussi au sein des syndicats de police progressistes, de ne pas laisser ce sujet de la sécurité à la droite et à l’extrême droite », assume la direction du PCF.

    Ce n’est donc pas un hasard si le candidat communiste à la présidentielle, Fabien Roussel, a fait de la sécurité son thème de campagne.

    «  Ma gauche ne sera pas laxiste. La sécurité est une question populaire », a-t-il déclaré lors d’une conférence de presse, ajoutant que l’auteur de l’assassinat de « tout détenteur d’une autorité » devrait être puni d’une peine de « trente ans de prison ».

    Reprenant une revendication de la CGT police, il demande également le recrutement de « 30 000 policiers supplémentaires » et une meilleure formation.

    De son côté, le PS a tenu à exprimer dans un communiqué « son attachement et son soutien plein et entier à la police républicaine ».

    Son premier secrétaire, Olivier Faure, « s’associera aux revendications portant sur l’amélioration des conditions de travail des policiers et des forces de l’ordre », a-t-il précisé.

     

    Un schisme chez les écologistes

    Si le PS et le PCF seront de cette mobilisation, la FI refuse catégoriquement de s’y rendre.

    Mardi 18 mai, Jean-Luc Mélenchon n’y est pas allé par quatre chemins : « C’est une manifestation pour un cahier de revendications corporatives, comme le montrent les tracts des organisations policières. »

    Dans un communiqué du 12 mai – que n’a pas signé la CGT police, qui appelle au rassemblement –, les syndicats de policiers, dont Alliance et Unité SGP police-FO, ont en effet demandé la « simplification de la procédure pénale », « la mise en œuvre de peines minimales pour les agresseurs de Forces de l’Ordre (sic) » et, surtout, une série de mesures visant à durcir « la réponse pénale » à l’égard des agresseurs de policiers.

    « Pourtant, le Code pénal actuel prévoit déjà que le meurtre d’un fonctionnaire de police peut être puni de la réclusion criminelle à perpétuité », rappelle la FI. Jean-Luc Mélenchon voit également d’un mauvais œil la présence à cette mobilisation du parti lepéniste et du ministre Gérald Darmanin.

    « Nous ne cotiserons pas à l’ambiance générale de surenchère sécuritaire », ont fait savoir les insoumis.

     

    Chez EELV, le flou persiste sur l’attitude à adopter :

    « Chacun est libre d’y aller ou non, il n’y a pas d’appel » particulier.

    Le député européen Yannick Jadot va finalement s’y rendre, quand la secrétaire nationale adjointe d’EELV, Sandra Régol, préfère prendre ses distances, estimant comme les insoumis que « les méthodes mises en place et qui doivent être revues ne fonctionnent ni pour la police ni pour les administrés ».

    « Il faut que les policiers entendent que la stratégie du maintien de l’ordre en place depuis près de dix ans en France est une stratégie qui renforce les tensions et qui exacerbe la défiance vis-à-vis des policiers », a abondé Sandrine Rousseau, candidate à la primaire écologiste.


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  • Au Chili, la revanche politique des enfants d’Allende

     

    Défaite aux élections, la droite voit lui échapper la minorité de blocage dans la nouvelle Convention constituante, dominée par la gauche et les indépendants.

    Une nouvelle page d’histoire s’écrit, loin du legs de la dictature de Pinochet.

     

    Depuis le oui sans appel des Chiliens, lors du référendum du 25 octobre 2020, à une nouvelle Constitution appelée à remplacer la loi fondamentale léguée par Pinochet, la droite du président Sebastian Piñera n’a reculé devant aucune manœuvre pour tenter de verrouiller les élections à la Convention constituante.

    Peine perdue : elle a pris, dimanche, une dérouillée.

    Les conservateurs, qui faisaient bloc, des libéraux bon teint jusqu’aux nostalgiques de la dictature, sont sanctionnés ; unis, ils n’atteignent même pas, dans cette assemblée, la minorité de blocage d’un tiers qu’ils avaient imposée pour tenter de sauver l’essentiel à leurs yeux : le rôle «subsidiaire » de l’État, le règne sans partage du libre marché, gravés dans le marbre constitutionnel depuis 1980.

     

    Les femmes plébiscitées

    Avec à peine plus de 20 % des suffrages, la droite et l’extrême droite, défaites, ne remportent ensemble que 37 sièges sur 155.

    Dans un élan historique, la majorité revient à la gauche, avec une nette affirmation, dans les urnes, de la radicalité politique exprimée par le mouvement populaire d’octobre 2019.

    La liste « Apruebo Dignidad » (18,5 %), appuyée par le Frente Amplio, auquel participe le Parti communiste, conquiert ainsi 28 sièges et « la Lista del Pueblo », qui rassemblait des indépendants souvent issus des mouvements sociaux et féministes, recueille près de 15 % des voix et gagne 21 sièges.

    Au centre gauche, la liste « Apruebo », incluant les socialistes et les démocrates-chrétiens, remporte 25 sièges tandis que les indépendants de Nueva Constitucion, plus à gauche, obtiennent 11 sièges.

    Une trentaine d’autres indépendants sans affiliation politique revendiquée entrent à l’Assemblée constituante.

     

    Symptôme, avec la très faible participation (41 % sur deux journées de vote), de la défiance profonde vis-à-vis des formations politiques traditionnelles qui se sont succédé aux affaires depuis la chute de Pinochet.

     

    Le désir de rupture est sensible jusque dans le plébiscite des candidatures féminines :

    en raison de la règle paritaire imposée par la mobilisation féministe, une dizaine de femmes devront même céder leur siège à des hommes pour garantir à la gent masculine 50 % de la représentation.

    Cette vague porte son lot de symboles qui disent à eux seuls à quel point les temps changent : persécutée par l’État en raison de son appartenance au peuple mapuche, passée par la prison, désignée comme une « terroriste », la chamane Francisca Linconao remporte l’un des 17 sièges réservés aux représentants des peuples autochtones.

     

    L’intégrisme néolibéral sanctionné

    Ce souffle nouveau vient aussi bouleverser les rapports de forces à l’échelle des municipalités et des régions, avec le même effet de sanction contre la droite, qui paie dans les urnes son intégrisme néolibéral, sa réponse répressive aux demandes sociales, sa gestion désastreuse de la pandémie de Covid-19.

     

    Dans ce mouvement, de nouveaux visages s’imposent, comme celui d’Iraci Hassler, militante féministe et communiste, élue maire de Santiago, la municipalité du centre historique de Santiago du Chili.

    La jeune femme inflige une cinglante défaite au sortant, l’avocat Felipe Alessandri, héritier d’une dynastie de droite, passé par le cabinet de Piñera.

    Dans la commune voisine de Recoleta, le communiste Daniel Jadue, candidat à l’élection présidentielle, est brillamment réélu avec près de 65 % des voix.

    Toujours dans la capitale, la féministe Emilia Rios, candidate du Frente Amplio, gagne la municipalité de Ñuñoa.

     

    Et, à l’échelle de la région métropolitaine de Santiago, la féministe Karina Oliva Perez (22,6 %), membre du parti Comunes, présentée par le Frente Amplio, met en ballottage le démocrate-chrétien Claudio Orrego Larrain (24,9 %), qui compte sur la mobilisation de la droite pour tenter de barrer la route à la gauche au second tour, le 13 juin.

    À Valparaiso en revanche, Rodrigo Mundaca, figure de la lutte contre la privatisation de l’eau, qui se présentait sous les couleurs du Frente amplio, remporte une victoire éclatante : il est élu gouverneur dès le premier tour avec 43,8 % des voix.

    « Les secteurs qui cherchent à transformer le pays ont triomphé et cela conforte la nécessité d’une Constitution absolument démocratique, faite à partir de la base, mais aussi le besoin d’un gouvernement populaire dans un proche avenir, pour installer cette Constitution, pour conduire les changements dans une unité sans restriction », se réjouit Daniel Jadue.

     

    Vers une authentique transition

    Au Chili, berceau d’un néolibéralisme qui s’est bâti sur le sang des opposants à Pinochet, où les services publics, l’éducation, la santé, les retraites et tous les biens communs ont été broyés par la libéralisation et par les privatisations, de nouveaux horizons se dégagent.

    Ces scrutins offrent la photographie d’un paysage politique radicalement nouveau, à six mois des élections présidentielle, législatives et sénatoriales.

    « Les citoyens ont envoyé un message clair et fort au gouvernement et aussi à toutes les forces politiques traditionnelles : nous ne sommes pas suffisamment en phase avec les demandes et les désirs des citoyens et nous sommes mis au défi par de nouvelles expressions », admet le président Sebastian Piñera.

     

    Dans un contexte de crises sociale, économique et politique structurelles, un mouvement profond refaçonne le pays, dont les jeunes générations entendent ouvrir une authentique transition, pour se débarrasser des oripeaux de la dictature et des cadenas qu’elle a posés sur un système inégalitaire, autoritaire, sacrifiant en toutes circonstances l’intérêt général aux privilèges de l’oligarchie.

     

    Au fil des marches de 2019, un cri résonnait dans le brouillard des gaz lacrymogènes comme la promesse d’une éclaircie future : « Chile despertó ! » ( « Le Chili s’est réveillé ! »).

    Les représentantes et les représentants à la Convention n’ont pas d’autre choix que de l’entendre : ils ont désormais neuf mois, un mandat qui pourra être prorogé de trois mois, pour écrire une nouvelle Constitution au diapason des aspirations populaires exprimées dans la rue comme dans les urnes.


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  • Électricité.

    La « tarification dynamique »

    va faire exploser vos factures

     

    « Grâce » aux compteurs Linky et au libéralisme de Bruxelles,

    des fournisseurs proposent des contrats indexés sur le marché de gros, qui s’envolent en cas de pic de consommation.

    Comme au Texas en février, où de nombreuses installations électriques avaient été paralysées par un froid extrême, faisant flamber les prix en Bourse.

    Des consommateurs ont reçu des factures d’électricité mensuelles de plusieurs milliers de dollars.

    Bientôt chez vous ?

     

    En février dernier, un nouveau fournisseur d’électricité apparaissait en France, avec une offre très particulière.

    Filiale du groupe finlandais Fortum, l’entreprise Barry nous propose un prix du courant qui varie heure par heure.

    Le tarif facturé au client suit le cours du kilowattheure sur la Bourse Epex Spot, le marché européen de l’électricité en gros.

    C’est le compteur communicant Linky qui permet de faire le lien entre notre consommation réelle et les prix du marché.

     

    EDF aura l’obligation d’y recourir

    La libéralisation de l’énergie imposée par l’Union européenne ne s’est pas contentée d’introduire la concurrence pour la production et la commercialisation d’électricité.

    Elle a aussi mis en place une Bourse européenne pour que les producteurs puissent vendre leur marchandise et que des détaillants (appelés « fournisseurs alternatifs ») puissent l’acheter pour la revendre au consommateur final.

     

    Le principe qui consiste à revendre l’énergie au consommateur au prix de ce marché a un nom : la « tarification dynamique ».

    Adoptée le 5 juin 2019, la directive européenne 2019/944 autorise ce système et va même jusqu’à l’imposer « auprès de chaque fournisseur qui a plus de 200 000 clients finals ».

    Si Barry est le premier à proposer cette option en France, il ne sera donc pas le dernier.

    Même l’opérateur de service public EDF, qui dépasse largement le seuil de 200 000 clients, aura l’obligation d’y recourir.

     

    Aucun débat parlementaire

    Le gouvernement français devait transcrire cette directive européenne.

    Il l’a fait le 3 mars 2021, par l’ordonnance n° 2021-237, qui modifie le Code de la consommation et autorise la tarification dynamique… sans le moindre débat parlementaire.

    Le texte prétend protéger le consommateur.

    Il impose que le fournisseur « informe le client sur les opportunités, les coûts et les risques », « recueille (son) consentement » et mette à sa disposition « un dispositif d’alerte en cas de variation significative du prix de marché ».

     

    Compte tenu des pratiques déjà constatées chez les fournisseurs privés, on peut avoir toutes les craintes quant au respect de ces dispositions.

    En avril 2021, par exemple, le médiateur de l’énergie attaquait l’italien Eni pour avoir vendu à une femme de 98 ans un contrat de gaz pour un logement qu’elle n’habitait plus depuis trois ans…

     

    Séduire le client

    Dans l’immédiat, Barry cherche à profiter de son antériorité pour séduire le client.

    « Envie de réduire tes dépenses ? Il te suffit de consommer au moment où l’électricité est la moins chère », affirme l’entreprise, qui, pour se donner un air sympa, tutoie son interlocuteur.

    D’après elle, « tu obtiens l’électricité au prix auquel les fournisseurs l’achètent ».

    Vraiment ?

     

    En fait, ni la directive ni l’ordonnance n’obligent le fournisseur à acheter en Bourse l’électricité qu’il nous revend en tarification dynamique.

    Pour doper la concurrence, le législateur a obligé EDF à tenir à disposition des opérateurs privés un quart de sa production nucléaire à prix quasi coûtant, un scandale connu sous le nom d’Arenh ( accès régulé à l’électricité nucléaire historique).

    Un esprit soupçonneux pourrait y voir un risque : qu’un fournisseur privé achète de l’électricité nucléaire à prix garanti auprès d’EDF et la revendre en tarification dynamique.

     

    Flambée des prix

    Interrogée sur cette possibilité, la Commission de régulation de l’énergie (CRE) répond :

    « Proposer une offre à tarification dynamique n’impose pas aux fournisseurs de contrainte sur leur approvisionnement.

    Charge à eux de définir leur stratégie en fonction des gains qu’ils visent et des risques associés. »

    Acheter à EDF et vendre au prix de Bourse est donc tout à fait possible.

    On se souvient qu’en février 2021, au Texas, de nombreuses installations électriques ont été paralysées par des conditions climatiques extrêmes.

    Les prix en Bourse avaient flambé.

    Des consommateurs ont reçu des factures d’électricité mensuelles de plusieurs milliers de dollars, précisément parce qu’ils avaient souscrit des abonnements en tarification dynamique.

     

    Aurélien Bernier* 

    *Auteur du livre les Voleurs d’énergie. Utopia, 2018.

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  • Financement des partis politiques :

    Financement des partis et groupements politiques :

    voici les montants 2021

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  • Un rapport de police désigne Marine Le Pen

    comme instigatrice

    d'un système de détournement de fonds européens

     

    Dimanche 16 Mai 2021
     

    Rebondissement dans l’affaire des assistants parlementaires européens: l’enquête désigne la présidente du RN, déjà mise en examen, comme cheville ouvrière du système organisé pour détourner les fonds du Parlement de Strasbourg.

    Les policiers estiment que 17 dirigeants du parti d’extrême droite pourraient faire l'objet d'un procès.

    Avec quelles conséquences sur la présidentielle ?

     

    À  moins d’un an désormais d’une élection présidentielle dont elle est annoncée comme l’une des protagonistes au point d’envisager la victoire, la présidente du Rassemblement national est, pour la première fois, mise en cause comme le rouage essentiel de l’affaire des assistants parlementaires européens.

     

    Après cinq ans d’enquête dirigée par la juge d’instruction Claire Thépaut, les policiers de l’Office central de lutte contre la corruption et les infractions financières et fiscales (OCLCIFF) ont adressé un rapport de synthèse de 98 pages à la magistrate le 15 février.

     

    Un document révélé dimanche 16 mai par France Télévisions et le Journal du dimanche, dont le contenu témoigne de l’ampleur du scandale: le Rassemblement national a, « par l’intermédiaire de ses cadres et dirigeants, mis en place un système organisé frauduleux de détournement des fonds européens à son profit, par le biais d’emplois fictifs d’assistants parlementaires », peut-on lire.

    Lapidaire.

     

    Le montant du préjudice estimé à 6,8 millions d’euros

    Les enquêteurs, après de nombreuses procédures, perquisitions et interrogatoires, semblent bien confirmer les soupçons à l’origine de l’information judiciaire ouverte en décembre 2016, dans laquelle le Parlement européen est partie civile après avoir estimé le montant du préjudice à 6,8 millions d’euros.

     

    Mais le fait central, c’est le rôle joué par Marine Le Pen en personne : selon le rapport des policiers, la cheffe du RN serait bien la principale instigatrice et bénéficiaire du système frauduleux.

    Celui-ci, déjà en vigueur, a atteint des proportions jusque là inconnues après les élections européennes de 2014 qui avaient vu vingt-quatre élus du Front national de l’époque faire leur entrée au Parlement européen.

     

    Le cas de Thierry Légier, ancien para garde du corps des Le Pen

    Marine Le Pen aurait alors annoncé aux eurodéputés, selon le rapport de l’enquête, qu’ils ne pourraient embaucher qu’un seul collaborateur et que les autres – dont elle seule déciderait des noms – travailleraient directement pour le FN.

    Selon les policiers, c’est un proche de la présidente, le Belge Charles Van Houtte – par ailleurs petit-fils d’un intime de l’idéologue fasciste Léon Degrelle –, qui était la cheville ouvrière du système.

    Il était notamment chargé de faire « remplir des procurations aux députés FN lui permettant d’avoir ainsi accès aux données administratives et financières des enveloppes budgétaires des députés européens ».

     

    Le rapport cite notamment le cas de Thierry Légier, dont le visage est familier des parades présidentielles du FN : depuis 1992, cet ancien para a été successivement le garde du corps de Jean-Marie Le Pen, puis de sa fille, depuis 2011.

    Un homme qui a « bénéficié de plusieurs contrats d’assistant parlementaire (…). Pourtant aucun élément ne permettait d’établir qu’il avait eu d’autres fonctions que celle de garde du corps », écrivent les enquêteurs.

    Un cas loin d’être isolé : plusieurs proches du clan Le Pen auraient ainsi été rémunérés.

     

    Un procès après l’élection présidentielle

    Alors que l’entrée à l’Élysée de la cheffe du parti d’extrême droite semble aujourd’hui une hypothèse envisageable, ces révélations pourraient avoir des conséquences primordiales.

    Marine Le Pen s’est empressée de répondre à ces accusations sur Twitter, dimanche matin, en s’en prenant à l’hebdomadaire qualifié «d’organe officiel du pouvoir macroniste » qui « ressort la même sempiternelle affaire des assistants parlementaires comme à chaque élection ».

    Une réaction qui omet l’essentiel : le journal ne fait que relayer le rapport des policiers… dont elle ne dit mot.

     

    Reste que les cinq années d’enquête, dont la durée a été allongée par les multiples recours déposés par les avocats du Rassemblement national, permettent désormais la tenue d’un procès, si la juge d’instruction décidait de renvoyer le dossier au tribunal – le contraire serait très étonnant compte tenu des éléments à sa disposition.

     

    Au total, les policiers estiment que 17 dirigeants du parti d’extrême droite pourraient être visés par les chefs d’accusation de détournement de fonds publics, voire d’escroquerie en bande organisée.

    Mais ce procès ne pourrait avoir lieu avant le printemps 2022, au minimum.

    Après l’élection présidentielle, donc.

    Où Marine Le Pen jouera non seulement son avenir politique mais également judiciaire.


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  • "Je suis en train de parcourir l'itinéraire final de ma vie",

    affirme Axel Kahn, président de la Ligue contre le cancer

    France Info >>>>>


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  • www.syndicollectif.fr


    ACTIONS-PRISES DE POSITION :


    * Palestine : appel intersyndical à manifester le 15 mai :

    https://wp.me/p6Uf5o-477

    * Loi "séparatisme" : lettre unitaire (syndicats, associations) aux député-es :

    https://wp.me/p6Uf5o-471

    * A la marche Climat du 9 mai : Plus jamais ça appelait :

    https://wp.me/p6Uf5o-46K

     

    * Enfin les droits des chômeurs sont mis en avant :

    https://wp.me/p6Uf5o-46q

    * Assurance-chômage: vers l'étatisation ?

    https://wp.me/p6Uf5o-46F

    * Après le 1er Mai : différentes réactions syndicales :

    https://wp.me/p6Uf5o-463

    * 1er Mai : "Le fond de l'air est rouge":

    https://wp.me/p6Uf5o-46h

    * Lyon : attaques racistes contre des livreurs et le syndicalisme le 1er mai:

    https://wp.me/p6Uf5o-46d

    * "Plus jamais ça" occupe Bercy :

    https://wp.me/p6Uf5o-45I

    * Une victoire pour la Chapelle-Darblay?

    https://wp.me/p6Uf5o-45R


    DEBATS


    * Colloque : le syndicalisme du 21ème siécle :

    les 2 et 3 juin:

    https://wp.me/p6Uf5o-46Q


    SOLIDARITE INTERNATIONALE:


    * Soutien à un syndicalisme algérien emprisonné :

    https://wp.me/p6Uf5o-46V


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