• Répression d’État:

    nous ne céderons ni au chantage,

    ni à la peur

    • 5 janv. 2021
    Un groupe de militantes, dont Geneviève Legay, s'insurgent contre la répression politique, les arrestations sans fondement et les pressions exercées contre les personnes cherchant à exercer leur droit à la critique et à la manifestation. « Nous ne céderons ni à la peur ni au chantage. Et nous n'oublierons pas de tenir le ministre de l'Intérieur, et le gouvernement, responsables du saccage de notre justice et de nos libertés. »
     

    Signataires : 

    Amélie Cannone, militante écologiste et altermondialiste

    Noura Elouardi, militante féministe, écologiste et anti-raciste

    Mélina Gattel, amie d'une des mis·e·s en examen du 8 décembre

    Awa Gueye, soeur de Babacar Gueye, tué par la police à Rennes en 2015

    Geneviève Legay, militante d'Attac, blessée par la police en 2019 à Nice

    Alice Ramage, amie d'une des mis·e·s en examen du 8 décembre

    Juliette Rousseau, militante féministe et écologiste


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  • Fichage des opinions politiques...
     
     
    Le conseil d'État vient d'autoriser la police à ficher les opinions politiques, syndicales, religieuses, l'orientation sexuelle ou encore certaines données de santé !
     

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  • Vaccins. Le tirage au sort d’un "collectif citoyen" ou la nouvelle mascarade made in Macron

    Visant à résorber l’ouverture d’un nouveau scandale concernant sa gestion de la crise sanitaire, la nouvelle trouvaille du gouvernement consiste à mettre en scène un processus prétendument démocratique par le « tirage au sort de 35 Français » qui devront produire un rapport consultatif concernant la campagne de vaccination, entamée le 27 décembre dernier.

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  • 10 ans de prison encourus pour avoir organisé une free party, pendant que Miss France s’offre des bains de foule !

    À l’occasion du réveillon, une rave party a été organisée près de Rennes rassemblant environ 2 500 personnes. Si l’organisation d’une telle fête en plein rebond épidémique est discutable, la répression judiciaire et policière vise à taper un gros coup, en particulier sur les organisateurs présumés encourant jusqu’à 10 ans de prison. Dans le même temps, toute latitude est donnée à l’organisation d'une messe géante à Levallois-Perret ou du rassemblement de dédicace à Miss France où les distanciations sociales n’étaient pas respectées…

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  • Caroline Fiat :

    « La ligne Maginot sur la santé est tombée,

    il faut reconfiner nos territoires sinistrés »

     

    Par Caroline Fiat, aide-soignante et députée de Meurthe-et-Moselle.

     

    En matière de politique de la santé, l’année 2020 aurait dû être l’année du grand chamboulement !

    Le constat est clair et étayé par le panorama des établissements de santé publié en 2019 par la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques.

    Depuis quinze ans, 69 000 lits ont été supprimés dans nos établissements de santé.

    Ce virage ambulatoire, qui n’en finit pas, a pourtant aujourd’hui atteint les limites du tolérable.

     

    À l’occasion d’une crise pandémique comme celle que nous vivons, nous ne pouvons que constater les dégâts occasionnés par cette gestion comptable qui ne prend pas en compte l’efficience des soins devant être dispensés dans nos hôpitaux.

    Manque de lits, manque de matériel, manque de personnel.

    Et pour les soignants en poste, toujours faire plus avec de moins en moins de moyens, de repos, de salaire, de considération. 

    Et la catastrophe arrive.

     

    Une première vague en mars 2020 est contenue par l’application d’un confinement général. On peut douter ou critiquer la mesure, mais elle a permis de stabiliser la propagation du virus et a laissé le temps à l’hôpital de s’auto-organiser.

    Car il s’agit bien de cela, d’une auto-organisation des soignants, tellement la sidération et le manque de vision ont paralysé l’exécutif.

    En termes de communication, d’un premier ministre à l’autre, d’un ministre de la Santé à l’autre, d’un porte-parole du gouvernement à l’autre, les tentatives pour reprendre la main sur l’opinion les ont conduits à dire tout et son contraire, inscrivant ainsi durablement une défiance dans l’esprit des Français.

     

    Le discours du président de la République, faisant sa déclaration de guerre au virus et actant un « nolimit » en matière de soutien financier et de renforcement de l’hôpital, a fait long feu.

    Alors, depuis le mois de juin, une autre musique donne le cap du gouvernement. « On a beaucoup appris de cette crise », nous disent-ils tous de plateau en plateau, tellement occupés à répéter ces éléments de langage que pas un ne tend l’oreille quand on les prévient de l’arrivée de la deuxième vague et probablement de la deuxième hécatombe. Celui qui a si mal géré le déconfinement devient ainsi premier ministre, l’incompétence devenant ainsi la marque de fabrique du second semestre 2020.

     

    « Si l’hôpital a tenu bon pendant cette première crise, cela ne s’est pas fait sans conséquences. »

     

    Et tel un virus, cette incompétence frappe aussi plusieurs ministres, en commençant par celui de l’Éducation, qui, répétant de tribune en interview que les protocoles sanitaires sont prêts au cas où, n’est pas capable d’en montrer le moindre bout quand cela s’avère nécessaire.

    Pourtant, si l’hôpital a tenu bon pendant cette première crise, cela ne s’est pas fait sans conséquences : des déprogrammations massives, un épuisement qui s’ajoute à l’épuisement pour les soignants, et peut être le pire dans un moment de crise nationale, la déconsidération des soignants à l’occasion du Ségur de la santé.

    On les a applaudis à 20 heures tous les soirs, leur a offert des médailles, et au moment où ils sortent lessivés de cette épreuve, on les brime, on en exclut la moitié et on lance les lacrymos lors des manifestations du 16 juin à Paris.

     

    Quand le gouvernement prend enfin conscience de l’arrivée de la deuxième vague en septembre, il est trop tard.

    On ne peut plus déprogrammer les interventions, car il faut bien rattraper les soins qui n’ont pu être assurés lors de la première vague.

    Le contingent sanitaire de renfort n’existe plus tellement la fatigue et le mépris ont eu raison des forces de santé du pays et il n’existe pas plus de moyens à l’hôpital pour faire face au nouveau flux de malades.

    Pis, alors que la première vague était assez localisée à certaines régions, la deuxième frappe l’ensemble du territoire, rendant ainsi les transferts de malades impossibles.

    Pour accompagner l’hôpital, le gouvernement, ayant bien appris pendant le premier semestre, met en place un deuxième confinement avec tellement de dérogations que personne ne l’a compris. Le seul espoir reste donc le vaccin.

    Et celui-ci arrive à la fin de l’année. L’enjeu étant de préparer un plan vaccinal efficace et d’en gérer l’acceptabilité par les Français.

     

    « Personne ne comprend la stratégie vaccinale, qui ne priorise pas les territoires les plus touchés. »

     

    Encore une fois, la communication prend le pas sur l’action gouvernementale, et le premier ministre annonce un allégement au mois de décembre sauf pour ceux qui s’étaient pourtant préparés comme le monde de la culture, renvoyant ainsi la possibilité de s’évader d’une réalité morose aux offres des plateformes de streaming.

    Après un phénomène de plateau, indiquant clairement l’impossibilité de descendre en dessous des 5 000 cas par jour, une augmentation des cas et des hospitalisations devient l’horizon funeste pour certaines régions dont le Grand Est.

     

    Dans une ultime tentative, le Conseil de défense, obscur club de décideurs tellement confiné et bunkérisé qu’il n’écoute pas le terrain, a envoyé son soldat de la santé, Olivier Véran, sur les plateaux télé pour annoncer un renforcement du couvre-feu à compter du 2 janvier de 18 heures à 6 heures sous réserve de concertation locale.

     

    Eh bien, nous y sommes, la concertation a eu lieu, le constat est accablant et unanime.

    Personne ne comprend cette demi-mesure, dont aucune étude d’impact n’a accompagné l’annonce.

    Personne ne comprend la stratégie vaccinale, qui ne priorise pas les territoires les plus touchés et qui n’intègre pas les personnels soignants en ville ou à l’hôpital.

    Tout le monde constate la défiance dans ce vaccin tellement le gouvernement, qui n’a pourtant que le mot de pédagogie en bouche, en a manqué.

    Tout le monde est au courant de l’absence totale de marges de manœuvre pour faire face dans les établissements de santé.

    Tout le monde redoute la déflagration que provoquera la saturation des hôpitaux dans les jours à venir.

     

    Alors, après avoir tant appris, après avoir tant travaillé, Monsieur le président, Monsieur le premier ministre, Monsieur le ministre des Solidarités et de la Santé, votre ligne Maginot de la santé est tombée, votre gouvernement est complice.

    Le virus ne tue pas l’hôpital, il tue nos concitoyens.

    Prenez les mesures rendues nécessaires par votre inaction. Nous n’avons plus le choix, vous devez cesser de tergiverser et reconfiner nos territoires sinistrés.


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  • [Mardi 5 Janvier 2021

    Les Actualités Politiques]

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  • Covid-19.

    Le conseil citoyen, nouvelle opération macronienne

     

    Mardi 5 Janvier 2021

    L’exécutif lance un collectif de 35 personnes tirées au sort, chargées d’analyser les « peurs, résistances et questions éthiques » liées à la vaccination.

    Le Parlement, lui, est plus que jamais contourné.

     

    À chaque fois qu’il se retrouve en difficulté, Emmanuel Macron invente une nouvelle structure ad hoc. 

    Après le « grand débat » organisé dans la foulée de la crise des gilets jaunes ou la Convention citoyenne sur le climat, le gouvernement a décidé de lancer un conseil de 35 citoyens tirés au sort, qui seront chargés de surveiller la campagne de vaccination…

     

    Cette nouvelle opération macronienne est au stade du « recrutement » depuis le 4 janvier et jusqu’au 10 du même mois.

    C’est le Conseil économique, social et environnemental (Cese) qui se charge du tirage au sort, et qui hébergera les travaux des citoyens en question.

    Leur recrutement se fait « selon des critères d’âge, de genre, de région, de niveau de diplôme, de catégorie socioprofessionnelle et de type d’habitation ».

    Ils devront en outre répondre à une question : « Avez-vous l’intention de vous faire vacciner dans l’année 2021 contre le Covid-19 ? »

    « Cette expression de leur position permettra de constituer a posteriori les équilibres au sein du collectif de citoyens, afin d’avoir des avis et des recommandations reflétant les positions en présence au sein de la société française », a expliqué le Cese au Journal du dimanche.

     

    Il faut dire que le gouvernement est sous le feu des critiques depuis que la campagne de vaccination a démarré le 27 décembre 2020 en France.

    Celle-ci est jugée trop lente en comparaison des pays voisins déjà lancés dans la course.

    Certains élus de l’opposition n’hésitent plus à attaquer le pouvoir sur ce qu’ils considèrent comme un nouvel avatar de sa mauvaise gestion de la crise sanitaire.

    Le président LR de la région Grand Est, Jean Rottner, considère qu’ «aujourd’hui on est face à un scandale d’État ».

    « On poursuit une politique qui a fait la preuve de son échec par le passé: les masques, les tests, aujourd’hui la vaccination », accuse l’élu de droite, taxant le gouvernement d’ « impréparation et ­(d’)irresponsabilité».

    « Le démarrage de cette campagne vaccinale en France est une humiliation pour le pays de Pasteur », a réagi, de son côté, le premier secrétaire du PS, Olivier Faure.

    C’est en France également que la défiance à l’égard de ces nouveaux vaccins est la plus forte, puisque seulement 40 % des Français envisageraient de se faire vacciner contre le Covid-19, selon une étude de Santé publique France.

    En résumé, le gouvernement est à nouveau pris en défaut dans cette crise qui dure désormais depuis presque un an…

     

    « C’est une affaire politique avant d’être technique »

    Mais la création d’un comité citoyen ne viendra pas pour autant calmer les critiques à l’égard de l’exécutif.

    Au contraire.

    Certains y voient même une nouvelle tentative de contourner le Parlement.

    « Le problème, c’est que le gouvernement fait semblant », dénonce ainsi Pierre Dharréville.

    Le député communiste rappelle que « les structures institutionnelles pour faire vivre la démocratie existent déjà. Je parle du Parlement ».

    Même critique du côté des insoumis, alors que le député Éric Coquerel pointe le « côté un peu gadget » de ce collectif de citoyens.

    « Faire appel aux citoyens avec un nombre autant réduit ne sera pas représentatif », ajoute-t-il.

    « C’est de surcroît méprisant à l’égard de l’Assemblée nationale, alors que nous n’avons toujours pas eu droit à un vrai débat sanctionné par un vote » sur la stratégie de vaccination.

     

    « Emmanuel Macron essaie de nous faire croire qu’il consulte, que les choses seraient transparentes », poursuit Pierre Dharréville.

    « Mais on a déjà vu comment il a procédé avec la Convention citoyenne sur le climat », lorsque, contrairement à ses promesses, le président de la République a préféré jeter aux oubliettes un certain nombre des propositions de cette assemblée.

    Les 35 tirés au sort risqueraient-ils de voir leurs observations subir le même sort ?

    « On fait mine d’entendre le peuple, alors que l’on n’entend pas ses représentants, c’est-à-dire les députés. Macron fera comme bon lui semble », prévient Éric Coquerel.

    « Le gouvernement a déjà été interpellé sur sa politique de vaccination contre le Covid. C’est une affaire politique avant d’être technique », insiste Pierre Dharréville.

    Derrière ce nouvel avatar, les deux parlementaires craignent également un nouveau discrédit pour la vie politique.

    « C’est une opération démagogique et manipulatoire », résume ainsi Éric Coquerel.

     

    La défiance s’installe dans le pays

    Selon les dernières études de Santé publique France, les Français étaient 60 % à vouloir se faire vacciner en juillet dernier.

    En novembre, ce chiffre reculait déjà à 53 %.

    Mi-décembre, seulement 40 % d’entre eux ont déclaré vouloir «certainement ou probablement » recevoir l’un des vaccins anti-Covid arrivés en France en cette fin d’année.


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  • Télévision.

    Faut-il vraiment sourire aux caméras des rues ?

     

    Mardi 5 Janvier 2021

    Un documentaire fait le tour de France de la vidéosurveillance, qui, sans démonstration de son efficacité, entraîne un risque de développement du fichage de la population.

     
    Fliquez-vous les uns les autres
    France 5, 20 h 50 le 5 janvier 2021
     
     

    La loi du ministre de l’Intérieur Charles Pasqua (gouvernements Balladur et Chirac) votée par le Parlement en 1995 a officiellement autorisé la mise en place de la vidéoprotection ou vidéosurveillance.

    Depuis, fleurissent dans de multiples communes des caméras installées dans les rues, s’ajoutant au parc déjà important des dispositifs en place dans les locaux fermés comme les centres commerciaux, les gares, etc.

    Ce documentaire d’Olivier Lamour et Michel Henry, réalisé sur une idée de Béatrice Vallaeys, tente de dresser le portrait de cette surveillance numérique.

     

    Et l’affaire n’est pas simple.

    À tel point qu’au ministère de l’Intérieur on se dit incapable de savoir combien de dispositifs sont réellement installés sur l’ensemble du territoire.

    Le sociologue Laurent Mucchielli avance le chiffre de 150 000.

    « Combien ça coûte ? Qui regarde les images ? Est-ce efficace ? » s’interroge le film, sans pouvoir apporter de réponse certaine tant cet univers demeure flou.

     

    Quelques communes sont des pionnières, comme Tarascon, une localité de 15 000 habitants, dans les Bouches-du-Rhône, dont le maire se dit «poussé par la population » et qui envisage d’arriver à 200 caméras.

    À Nice, le maire Christian Estrosi (LR) a mis en place une brigade de 120 policiers municipaux qui scrutent l’espace public 24 heures sur 24.

    Pour lui il s’agit de « développer » le parc des 3 800 caméras actuelles.

    A contrario, la ville d’Issy-les-Moulineaux, en région parisienne, ne dispose d’aucune caméra ni d’aucun policier municipal, affirme le premier adjoint du maire André Santini (UDI).

     

    Autre exemple, Blandy-les-Tours, en Seine-et-Marne, avec ses 740 citoyens, dispose d’une caméra pour 16 habitants.

     

    Des associations comme la Quadrature du Net s’interrogent sur cette prolifération, « qui met en cause les libertés individuelles » au quotidien. 

    En outre, il s’agit d’un marché juteux où, nous dit-on encore, « la concurrence est féroce ».


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  • Comment les forces de l’ordre

    ont saboté la manifestation du 12 décembre 2020

    Mediapart >>>>>
    3 janvier 2021 Par Sébastien Bourdon, Camille Polloni, Antton Rouget et Antoine Schirer

     

    Mediapart a collecté et analysé des centaines de vidéos prises le 12 décembre à Paris lors de la manifestation contre la loi « Sécurité globale ». Notre enquête démontre le caractère illicite de plusieurs dizaines de charges policières effectuées ce jour-là et documente les arrestations arbitraires de manifestants, les coups portés sans raisons et la communication mensongère de Gérald Darmanin, notamment au regard du bilan judiciaire.

     

    Médiapart >>>>> Vidéo 9 minutes


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  • Macron cuvée 2021, c’est retour à la casse départ ​

    Cyprien Caddeo - Florent LE DU - Emilio Meslet - Benjamin König

     

    Dernière année complète du quinquennat, 2021 devrait signer le retour « à la normale » macroniste, avec un calendrier de réformes antisociales marquées à droite, et, dans le viseur, la réélection du chef de l’État en 2022. Décryptage en 5 points de perspectives très « monde d’avant ».

     

    Pas plus qu’au père Noël, il ne fait bon croire au « monde d’après » de la Macronie. À regarder le calendrier de réformes à venir, 2021 risque fort d’aller dans le même sens qu’avant. Alors certes, il y a ce référendum constitutionnel pour le climat, dont on peine à entrapercevoir les effets concrets au-delà de la tentative de plébiscite présidentiel à moins d’un an de l’élection. Mais, pour le reste, Emmanuel Macron compte reprendre ses habitudes. Le « printemps 2021 », voilà l’horizon fixé par le président lors de ses vœux aux Français, au-delà duquel nous devrions être tirés des effets actuels de l’épidémie. Il s’agira ensuite de bâtir « les réponses qui permettront de ne pas faire (de la dette du Covid) un fardeau pour les générations futures ».

     

     

    De l’austérité et de la « flexibilité », bref les vieux pots néolibéraux. Sur le front social, l’exécutif prépare le retour de la réforme de l’assurance-chômage et celui, possible, de celle des retraites. Mais il n’y a pas que le modèle social que l’exécutif s’apprête à mettre en pièces : les collectivités locales vont subir la loi « 4D », qui démantèle la République une et indivisible en généralisant le principe de « différenciation territoriale ».

    Surtout, s’il a beau jouer les modestes en affirmant que les décisions liées à la pandémie pourraient l’empêcher « d’être candidat », le président est déjà en campagne pour sa réélection. Pour cela, il s’agira d’incarner l’ordre et le régalien. Ce sera le cas avec le contesté projet de loi « confortant les principes républicains ». Emmanuel Macron compte aussi poursuivre sa lancée sécuritaire aux accents sarkozystes. Désormais dans les mains de la droite sénatoriale, la proposition de loi « sécurité globale » n’est pas abandonnée par la Macronie, qui attend son retour à l’Assemblée pour artiller à nouveau contre les libertés publiques. Tout un programme.

     

    1. Le tout-sécuritaire, fil rouge de la fin de mandat

    Crise politique puis institutionnelle, manifestations massives dans toute la France, cacophonie dans les rangs de la majorité : la proposition de loi « sécurité globale » a été le feuilleton de la fin d’année. Dès début 2021, elle fera son retour pour une saison 2 qui promet d’être tout aussi problématique du point de vue des libertés publiques. L’Assemblée l’a votée en première lecture ; le Sénat l’examinera en commission fin janvier avant d’en débattre en séance à partir de mars. La droite, majoritaire au palais du Luxembourg, partage pleinement l’objectif de mieux protéger les policiers mais compte « mettre de l’ordre dans un désordre de forme, de méthode et d’écriture », selon les mots du corapporteur (LR) du texte. En clair, les sénateurs vont réécrire le texte avant que la navette parlementaire ne le renvoie au Palais Bourbon pour un nouvel examen. Une réécriture qui concernera au premier chef l’article 24 qui vise à limiter les possibilités de filmer les policiers et les gendarmes. La droite compte le fusionner avec une disposition du projet de loi « confortant les principes républicains ». En attendant d’avoir à nouveau la main, la Macronie a aussi promis de plancher sur une nouvelle écriture de ce même article 24. Au-delà, cette proposition de loi, contestée jusqu’à l’ONU, prévoit la généralisation des drones, la privatisation de certaines compétences de police et l’accroissement des pouvoirs des polices municipales.

     

    Fin janvier, se tiendra aussi un Beauvau de la sécurité. Une façon d’apaiser les tensions entre syndicats de police et gouvernement après que Macron, du bout des lèvres, a reconnu l’existence des « violences policières ». Ce rendez-vous, censé réformer la police pour « améliorer les conditions d’exercice » du métier et « consolider » ses liens avec les Français, devrait être piloté par le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin.

     

    2. Chômage, retraites : les réformes déterrées

    La pauvreté et la précarité ont augmenté en 2020… la casse sociale va s’accélérer en 2021 ! Entre réformes restées au placard pendant la crise et nouveaux textes, le gouvernement veut aller vite sur la « transformation du modèle social », un an avant les échéances électorales. La réforme des retraites pourrait ainsi faire son retour, après avoir été imposée par 49-3 le 29 février dernier, à la veille de l’épidémie de Covid-19, qui a obligé son report. Il s’agit d’une « priorité absolue » pour Bruno Le Maire, tandis que la ministre du Travail, Élisabeth Borne, a plutôt mis en avant celle de « protéger les emplois ». C’est de cette façon qu’elle justifie sa réforme de l’assurance-chômage, ayant pour but principal de réaliser 2,4 milliards d’euros d’économies sur le dos des demandeurs d’emploi. Élaborée en novembre 2019 et modifiée en 2020, elle sera entièrement appliquée le 1er avril 2021, selon l’exécutif, malgré l’opposition des syndicats. Alors que le nombre de chômeurs explose, ceux-ci verront principalement le mode de calcul de leurs droits évoluer, à condition que le gouvernement emporte en début d’année un bras de fer amorcé avec le Conseil d’État, qui a émis des réserves. Dans une étude publiée le 6 novembre, l’Unédic, organisme de gestion paritaire de l’assurance-chômage, prévoit des pertes de droits pour 1,2 million de personnes en un an si ces mesures s’appliquaient.

     

    La santé au travail fera aussi l’objet d’une grande réforme. Le 9 décembre, malgré l’avis défavorable de la CGT, syndicats et patronat ont conclu un accord national interprofessionnel (ANI). Il sera suivi par une proposition de loi en 2021, sans réelles avancées pour les salariés a priori, notamment dans la prise en compte des risques psychosociaux ou professionnels, tandis que la médecine du travail pourrait être progressivement transférée à la médecine de ville, affaiblissant ainsi la responsabilité des employeurs. Enfin, le statut des « travailleurs de plateformes » (type Uber) pourrait être revu, le gouvernement prévoyant de plancher sur leur protection sociale, aujourd’hui quasi inexistante.

     

    3. L’inflammable débat sur les « séparatismes »

    La loi « séparatisme », annoncée le 2 octobre par le discours des Mureaux, a finalement été présentée le 9 décembre. Mais, entre-temps, l’assassinat terroriste du professeur Samuel Paty, le 16 octobre, a considérablement modifié le climat politique du pays et le contenu du projet de loi « confortant le respect des principes républicains ». Exit le volet social, renvoyé aux calendes grecques. Place à un nouvel arsenal répressif qui permet au chef de l’État de se positionner comme garant de « l’ordre républicain », une dangereuse dérive sémantique. La loi, elle, ne fait pas dans le détail : examinée au Parlement dès février prochain, elle prévoit notamment un contrôle accru pour les associations, toute subvention entraînant un « engagement de l’association à respecter les principes et valeurs de la République ». Surtout, l’État veut s’arroger le pouvoir de les dissoudre plus facilement, via les préfets. Le texte modifiera les règles de la loi 1901 pour inciter les associations musulmanes à basculer vers le régime de la loi 1905, qui régit les relations entre les cultes et l’État. Les articles 4 et 5 veulent aussi établir une nouvelle infraction afin de protéger les agents de l’État des « menaces, violences ou intimidations », mais la formulation laisse craindre un usage plus large que le but affiché. La loi signe le retour d’une marotte de la Macronie : la lutte contre « la haine en ligne », que portait déjà la loi Avia mais qui avait été retoquée par le Conseil constitutionnel. Le texte porte, en outre, sur l’école à domicile : il basculera vers un régime dit dérogatoire, soit l’école obligatoire avec une restriction des dérogations pour les cas particuliers.

     

     

    4. Un big bang territorial à vivre en « 4D »

    À chaque nouveau président son « big bang territorial ». Bien que Macron se défende de réaliser de « grandes réformes institutionnelles », son projet vise à bouleverser l’ensemble des collectivités locales. Le projet de loi « 4D » –  « décentralisation », « différenciation », « déconcentration » et « décomplexification » – sera examiné fin janvier-début février par le Conseil des ministres avant un débat parlementaire au printemps. Concrètement, par ce « nouvel acte de décentralisation », le président veut réconcilier l’État central et les élus locaux, dont la relation a été plus que mise à mal ces dernières années. Il souhaite transférer certaines compétences mais surtout leur laisser la possibilité de multiplier les expérimentations locales pour « mettre en œuvre le principe de différenciation territoriale ». Elles pourraient alors se doter d’attributions normalement dévolues à d’autres institutions.

    « C’est l’idée fondamentale que, pour recoudre le pays, ça doit passer par du cousu main et une adaptation à la diversité des territoires », explique Jacqueline Gourault, ministre de la Cohésion des territoires. La présidente du groupe communiste au Sénat, Éliane Assassi, y voit plutôt la porte ouverte à « une évolution fédéraliste de notre République, qui ne serait alors plus une et indivisible. Ce principe libéral accentuera les inégalités entre les territoires en favorisant les plus riches, qui seuls pourront élargir leurs compétences ».

    Ainsi, à partir de 2023, les régions volontaires pourront se voir transférer la gestion des routes nationales. L’État prévoit également de confier 1 200 kilomètres de routes aux départements. Jacqueline Gourault a par ailleurs annoncé « la décentralisation des aéroports ne figurant pas sur la liste des aéroports d’intérêt national ou international vers les collectivités ». Les réseaux de sites naturels Natura 2000 seront aussi à la charge des régions. Un autre changement concerne les agences régionales de santé, très critiquées pendant la pandémie. Leur ré­organisation laissera davantage de place aux élus locaux, qui constitueront un tiers des conseils d’administration. Les départements pourront également expérimenter la recentralisation du RSA.

    5. Vers la fin de l’état d’urgence sanitaire ?

    C’est au 1er avril 2021 que les dispositions de la loi du 23 mars 2020 instituant l’état d’urgence sanitaire, qui avait été prorogé une seconde fois le 17 octobre dernier, devraient prendre fin. Pour rappel, c’est ce dispositif d’exception qui permet au gouvernement de limiter les libertés fondamentales de circulation, de manifestation, de réunion et d’entreprise. Toutefois, le gouvernement prévoit d’examiner, d’ici à l’été, un texte instaurant un « état d’urgence sanitaire pérenne ». « Ce n’est pas une manière de l’inscrire dans le droit commun », défend-on à LaREM, mais « de le rendre durable et de pouvoir l’activer en cas de nouvelle crise sanitaire ». Il n’est certes pas question, pour la majorité, de limiter les libertés publiques ad vitam, mais bien, dans les faits, d’en garder la possibilité sous le coude.


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