• Régionales :

    Clémentine Autain se veut

    «l’antithèse du projet de Valérie Pécresse»

    La députée la France Insoumise de Seine-Saint-Denis s’est portée candidate pour être tête de listes aux régionales en Ile-de-France.

    Elle appelle les communistes à une alliance.

     

    Le Parisien - 11 janvier 2021

    Par Jannick Alimi et Julien Duffé 

     

    Clémentine Autain, députée de la France Insoumise et prochaine candidate aux régionales en Ile-de-France, appelle les autres candidats à gauche et écologistes à s'engager à favoriser la fusion des listes au second tour.

     

    Vous attendez le soutien du parti communiste avant d'officialiser votre candidature. Quand pensez-vous l'avoir ?

    CLÉMENTINE AUTAIN. 

    Les communistes prendront leur décision avant la fin du mois et je souhaite cette alliance au nom de nos convictions et nos combats partagés.

    Je me suis d'ailleurs portée candidate pour favoriser un rassemblement large, ouvert aux mouvements sociaux.

    Si j'arrive en tête au premier tour, je créerai toutes les conditions pour qu'il y ait une fusion des trois listes des gauches et des écologistes aujourd'hui en lice.

    C'est la condition pour gagner face à Valérie Pécresse. J'appelle Julien Bayou et Audrey Pulvar à s'engager publiquement de la même manière.

     

    Votre candidature ne fragilise-t-elle pas une gauche déjà éparpillée ?

    Je ne vois vraiment pas en quoi ma candidature diviserait plus que celle des autres !

    Ce n'est pas de ma faute si EELV a choisi de partir seul dans toutes les régions et si Audrey Pulvar a exclu la France Insoumise de sa proposition de rassemblement.

    Par ailleurs, l'électorat de gauche n'est pas stabilisé.

    Nous sommes dans une période de refondation.

    Je défends avec force une gauche qui combine transformation sociale et écologique, porteuse d'un changement en profondeur.

     

    L'écologie et le social sont aussi portés par Julien Bayou et Audrey Pulvar, qu'est-ce qui vous distingue ?

    Je ne jouerai pas au jeu des sept différences.

    Mon enjeu, c'est de mettre fin à une politique inégalitaire et d'arrière-garde en Ile-de-France.

    Je suis la candidate qui incarne une parfaite antithèse du projet de Valérie Pécresse.

    Elle construit l'Ile-de-France à partir des normes de compétitivité et de concurrence.

    Le capital et les hyper-riches sont les grands gagnants.

    Pendant ce temps, de plus en plus de Franciliens veulent quitter notre région à cause du stress, du prix de l'immobilier, de la mal-vie.

    Moi, je veux que notre région soit riche de justice et d'humanité, qu'elle prenne en charge le défi climatique…

    Ces objectifs sont incompatibles avec l'obsession de servir le monde de la finance.

     

     

    Quelle est votre mesure prioritaire ?

    Face à cette crise sanitaire et sociale d'une ampleur inédite, il ne faut pas sortir l'arrosoir, mais les canadairs.

    C'est pourquoi je propose un choc de solidarité.

    Si je suis présidente de la région, cela se traduira dès juillet par des mesures d'urgence sociale et économique.

    Elles seront systématiquement articulées avec des investissements pour changer de modèle de développement de l'Ile-de-France.

     

    Plus concrètement ?

    Je commencerai par mettre fin aux aides économiques de la région à des grandes entreprises qui font des profits tout en licenciant massivement, comme Air Liquide qui a reçu 600 000 euros ou Total qui a bénéficié de 132 000 euros.

    Cet argent récupéré ira aux commerces de proximité, aux artisans, aux entreprises sur la base de critères sociaux et environnementaux.

    Je mettrai le paquet sur la formation et la création d'emplois utiles.

    De plus, contrairement à Valérie Pécresse qui a divisé par trois le budget consacré au logement, je relancerai la construction de logements sociaux et la lutte contre l'habitat insalubre.

    Je cesserai sans délai les financements régionaux aux villes qui, comme Versailles, ne respectent pas la loi SRU qui impose 25 % de logements sociaux.

    Et immédiatement, nous proposerons que les foyers modestes, ceux des tranches les plus basses du quotient familial, bénéficient de la gratuité de la cantine dans les lycées.

    Ce sera adossé à l'objectif minimum de 80 % de bio dans les menus avec la volonté de favoriser les circuits courts.

     

    Vous êtes élue de Seine-Saint-Denis. Vous ne prévoyez pas un « Plan banlieue » ?

    Valérie Pécresse a organisé un séparatisme territorial.

    Entre Paris et la banlieue, à l'intérieur même de la banlieue comme à l'intérieur de Paris.

    Sans parler de la grande couronne qui est une oubliée de la région Ile-de-France !

    Je ne veux pas de « Plan Banlieue » : c'est l'ensemble de mon programme qui a pour ambition de favoriser les catégories populaires, d'aider les plus fragiles et de réaliser l'égalité territoriale.

    Je veux aussi qu'il y ait 8 grands projets utiles en Ile-de-France, un par département.

    Je veux notamment en finir avec la construction de nouveaux complexes commerciaux.

    Je veux susciter un imaginaire plus créatif, plus écolo, correspondant aux besoins véritables de la population.

     

    Les transports publics, c'est une attribution majeure de la région. Proposez-vous comme la socialiste Audrey Pulvar, leur gratuité ?

    La gratuité pour les services publics et les biens communs est un horizon qu'il faut atteindre.

    Et c'est un objectif que nous défendons depuis belle lurette.

    Mais il faut procéder par phases pour ne pas pénaliser la rénovation et le développement des infrastructures.

    Je propose la gratuité immédiate pour les moins de 18 ans.

    Et je veux arrêter le mouvement de privatisations récemment enclenché et rendre les investissements prioritaires dans les transports du quotidien.

    Par exemple, il faut privilégier les travaux pour le RER B sur le CDG Express.

     

    Comment financerez-vous votre programme ?

    La région ne peut pas lever l'impôt.

    En revanche, nous devrons procéder à des arbitrages budgétaires pour dégager des marges de manœuvre.

    Avec moi, il en sera de la priorité accordée au financement des lycées privés ou des subventions accordées aux associations anti-IVG.

    Durant la campagne, je présenterai un chiffrage de notre projet.

     

    Comment jugez-vous la gestion par Emmanuel Macron des crises, sanitaire, économique et sociale ?

    On dirait les Pieds Nickelés!

    Il y a eu le fiasco des masques, le fiasco des tests, et maintenant le fiasco des vaccins qui nous fait devenir la risée internationale.

    On avait jusqu'ici un gouvernement de droite, néo libéral, obsédé par l'austérité budgétaire, devenu de plus en plus autoritaire.

    Et chemin faisant, on découvre que nous avons en prime des dirigeants incapables de faire fonctionner l'État!

    Le ministre de la Santé nous explique qu'il ne sait pas s'occuper de logistique!

    C'est surréaliste.

     

    Et en matière économique et sociale ?

    Il n'a pas changé de logiciel !

    Face aux licenciements en chaîne dans des entreprises qui font des profits, le gouvernement reste les bras ballants, car il est incapable d'imposer quoi que ce soit pour éviter le carnage social.

    Et ne pas revenir sur la fin de l'ISF, c'est le signe qu'il méprise la soif de justice sociale qui grandit dans notre pays.

     

    Valérie Pécresse, Xavier Bertrand, Anne Hidalgo avec Audrey Pulvar… Ces régionales sont comme une préfiguration de la future présidentielle. Vous allez vous présenter ?

    Je suis totalement concentrée sur l'élection régionale.

    Et Jean-Luc Mélenchon a annoncé sa candidature.

    C'est un fait politique.

    On a davantage besoin de rassemblement que de nouveaux candidats.

     

    Vous pensez que Jean-Luc Mélenchon est le plus à même de réaliser le rassemblement ?

    Jean-Luc Mélenchon a de la légitimité, notamment au regard du score réalisé en 2017.

    Ma conviction, c'est que notre famille politique au sens large est celle qui peut créer la dynamique de la victoire.

    Je ne crois pas qu'un profil socialiste puisse rassembler quelques années après le bilan catastrophique du quinquennat Hollande.

    Or certains pensent à Anne Hidalgo.

    Mais vous avez vu les relations qu'elle entretient avec EELV ?

    Et comment elle a jeté l'opprobre sur une grande partie de la gauche au sujet de la laïcité ?

    En réalité, nous sommes dans un grand moment de reconstruction au sein des gauches et des écologistes.

    Ce qu'il faut rassembler, ce sont toutes celles et ceux qui pensent qu'on ne se sortira de la nasse que par le partage des pouvoirs et des savoirs, la mise en commun des richesses et la protection des ressources naturelles, l'entraide et la liberté.

     


    votre commentaire
  • VIDEO. Quand une bande de copains crée une coopérative ferroviaire pour faire revivre les lignes abandonnées par la SNCF

    C'est un projet pas si fou : pour faire revivre les lignes abandonnées par la SNCF, ils créent la première coopérative ferroviaire de France. "Envoyé spécial" a suivi un groupe de citoyens dans leur aventure. Extraits d'un reportage à voir le 14 janvier 2021.

    France Info >>>>>


    votre commentaire
  • Rouge ViF !
    Omar Lupin et Arsène Sy...

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Rouge ViF !

    Kafka...

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • François Ruffin
    La liberté de parole
     
     
    Samedi j'estimais "scandaleux" que Trump soit évincé de Twitter, soulevant l'indignation.
    Y a des fois où ces critiques minent de l'intérieur.
    Et d'autres fois où déplaire, même à ses amis, ne gêne pas. C'est mon cas, en ce moment.
    Thread sur la liberté de parole.
    1/20
     
     
    François Ruffin
     
    9 janv.
     
    Trump, c'est pas ma tasse de thé. Mais la fermeture, désormais définitive, de son compte par Twitter me paraît scandaleuse. Doit-on déléguer notre liberté d'expression aux géants de la Silicon Valley ? Demain, ce sera pour nous tous, cette censure numérique, et privée.
     
     
    "Les nôtres d'abord".
    J'ai déjà réagi, publié des posts, suis même intervenu à l'Assemblée, quand des proches se virent censurés :
    les manifestants Alternatiba au G7,
    Eric Drouet,
    ou ma propre page Facebook, qui connut quelques jours de gel. 2/20
     
    Mais justement :
    avec Donald Trump,
    c'est l'occasion non pas de défendre une personne, un groupe mais de poser le principe.
    Si l'on estime qu'un homme doit être réduit au silence,
    c'est au peuple, à sa justice, à ses représentants d'en décider.
    Pas à une firme privée.
    3/20
     
    Alors, Lucie :
    "Vous savez que la liberté d'expression n'est pas sans limite", je le sais,
    mais c'est aux mêmes peuples, tribunaux ou représentants de fixer ces limites.
    Pas à une firme privée.
    4/20
     
     
    Alors Glimmer :
    "Notre liberté d'expression,
    c'est la liberté d'expression de nazis ?",
    s'il met en danger son pays, s'il est "nazi",
    c'est à son peuple, ses tribunaux, ses représentants,
    d'en juger.
    Pas à une firme privée.
    5/20
     
     
    Alors Patrick,
    dont je vois que tu es de la France Insoumise :
    "A un moment faut que ça s'arrête.
    Il a aussi les boutons nucléaires.
    On ne va pas faire la fine bouche."
    Eh bien, si, je vais faire la fine bouche :
    je ne laisse pas ça à une firme privée.
    6/20
     
    Je suis démocrate.
    Et non firmocrate, ou ploutocrate.
    On pourra faire de Trump le pire méchant,
    me traiter de "connard,
    je ne démordrai pas de ce principe :
    la liberté d'expression et le pouvoir de censure
    ne doivent pas être laissés à une firme privée.
    7/20
     
     
    Et même :
    le combat contre ces horreurs,
    Trump, ce néo-fascime, suprémaciste blanc,
    doit être populaire,
    et non délégué à une firme privée.
    8/20
     
     
    "C'est privé, Twitter est maître chez lui."
    L'argument le plus courant, le plus partagé
    et il est signe, à mon sens, d'une immense résignation,
    une gigantesque soumission.
    "Espaces privés" ne signifient pas
    que le propriétaire puisse y faire régner sa loi.
    9/20
     
     
    Il faut dire d'abord la dépendance de la démocratie
    à ces réseaux.
    On peut le regretter, et je le déplore
    mais coupez à un élu Facebook et Twitter
    et c'est sa mort politique.
    C'est pas avec des communiqués de presse
    qu'il va s'en tirer.
    10/20
     
     
    Malgré mon amour du papier,
    la distribution de tracts sur les marchés
    ne remplacera pas cette force de frappe numérique.
    Ces firmes disposent donc d’un grand pouvoir,
    ce qui – comme dirait Spiderman –
    implique de grandes responsabilités.
    11/20
     
     
    "Espace privé" ne signifient pas que le propriétaire
    puisse y faire régner sa loi.
    Vous n'avez pas le droit de battre vos enfants,
    même chez vous.
    Les lois de la République s'appliquent,
    même chez vous.
    C'est une bataille à mener :
    refuser "l'auto-régulation" de ces firmes.
    12/20
     
     
    Enfin, nous sommes confrontés à des "réseaux"
    et non à des "médias", en situation de quasi monopole.
    Des réseaux comme l'eau, le gaz, l'électricité.
    Imagine-t-on demain vous couper l'eau
    sous prétexte que Veolia, Engie, c'est privé ?
    13/20
     
     
    "Trump a violé le règlement de Twitter depuis longtemps." Mais justement :
    pourquoi son éviction intervient maintenant ?
    Parce qu'il n'a plus le pouvoir, lâché par les siens.
    14/20
     
     
    Lorsque Trump régnait,
    à quelques escarmouches près,
    Twitter et Facebook l'ont laissé délirer.
    Trump fini, les firmes retrouvent leur courage.
    Elles qui, ailleurs sur la planète,
    ne ferment les comptes d'aucun pouvoir en place,
    aussi autoritaire soit-il.
    15/20
     
     
    Oui, en effet, cette situation me fait peur, pourquoi le nier ?
    Je m'efforce d'exprimer une pensée propre,
    parfois inconvenante, malséante, marginale,
    et j'ai sans doute plus à craindre que d'autres,
    à la pensée conforme,
    de ces purges numériques sans procès.
    16/20
     
     
    Je vois une différence de taille
    entre ce tribunal invisible et les vrais
    que j'ai un peu trop fréquentés pour mes reportages
    (7 procès,
    principalement pour diffamation,
    une condamnation) :
    les magistrats jugent un acte.
    Chez Twitter,
    c'est la personne qui est évincée.
    17/20
     
     
    On pourrait imaginer des modérations
    sur les comptes sensibles :
    que les messages par exemple,
    ne s'affichent pas aussitôt
    mais fassent rapidement l'objet d'une modération,
    d'une lecture juridique.,
    par la plateforme ou une instance indépendante.
    18/20
     
     
    Je ne pleure pas sur Trump.
    Bien sûr, je m'en fous.
    Mais quand je me suis réveillé samedi matin
    avec cette nouvelle, banalement :
    "Twitter a décidé la fermeture de son compte"
    comme un ça va de soi, sans discussion,
    ça m'a inquiété.
    19/20
     
     
    Évidemment c'est symbolique:
    s'ils peuvent en quelques heures,
    sans le moindre débat,
    couper les réseaux du président américain,
    demain ils se sentiront les coudées encore plus franches
    à l'égard de vous, de moi.
    De tous les inféodés aux seigneurs numériques.
    20/20
     

    votre commentaire
  • Rouge ViF !

    Bon Courage...

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Groupe de réflexion sur la crise sanitaire

    (chercheuses.eurs, praticien.nes et militant.es d’Ensemble )

     

    COVID : face à la nouvelle flambée du virus, l’urgence d’une campagne vaccinale de masse

     

    Une reprise mondiale de la Pandémie

    Les  Etats Unis  enregistrent le  chiffre  effrayant de 3998 morts par jour avec une  tendance nette à l’augmentation et une situation catastrophique à Los Angeles.

    On mesure là les conséquences du laissez-faire de Trump, mais il ne faut pas se bercer de mots : la situation n’est nulle part totalement maitrisée, même dans les pays ayant décrété (prématurément) une  victoire sur le virus.

    La  pandémie  continue à sévir au niveau mondial.

    La Chine, bien qu’isolée du reste du monde, enregistre deux nouveaux clusters, notamment à Shijiazhuang, territoire qui  compte 11 millions d’habitants, capitale de la province du Hebei, qui entoure Pékin (51 contaminations auxquelles s’ajoutent 69 cas asymptomatiques).

    On est certes très loin des chiffres américains et européens, mais cela montre que la menace reste présente.

     

    Une situation très inquiétante en Europe

    En Europe, la situation se caractérise hors de France, et plus particulièrement  en Grande Bretagne, en Allemagne et en Suisse, par une  nouvelle flambée  épidémique très inquiétante.

    Le Royaume-Uni enregistrait 60 000 nouveaux cas et 1035 morts le 9 Janvier…

    En Allemagne la situation connaît une brusque détérioration qui témoigne du caractère assez imprévisible de la dynamique de l’épidémie.

    Le 28 Août le pays déclarait 114 décès pour 1 million d’habitant.es, le 28 octobre il déclarait 122 décès et le 10 janvier, après le second confinement et globalement avec une maîtrise de la situation jugée généralement meilleure qu’en France, l’Allemagne déclarait 500 décès pour un million d’habitant.es…

     

    La  flambée au Royaume-Uni semble être due en  grande partie à l’apparition d’un mutant viral particulier qui présente non pas encore un taux de létalité modifié, mais  a priori une contagiosité nettement supérieure.

    Cette mutation  est différente d’une autre, dite Sud-Africaine, pour laquelle des inquiétudes existent concernant sa nocivité chez des sujets plus jeunes.

    Les  anticorps  produits  par  les  vaccins  sont  apparemment  (et pas  que  pour  Pfizer)  toujours effectivement neutralisants pour ces deux variants.

    Mais évidemment le risque existe d’une nouvelle mutation du virus qui contredirait leur efficacité.

    Or ces variants, sont  déjà présents  sur le  sol  français, en particulier le variant dit « anglais » pour lequel il existe d’ores et déjà plusieurs clusters identifiés et une enquête en cours de santé Publique France pour tenter d’en mesurer l’incidence sur le territoire français.

    La situation en France met d’ailleurs de ce point de vue en évidence un retard dans l’effort pour assurer un séquençage plus systématique des virus en circulation, permettant d’identifier les variants.

     

    Dès lors, il faut prendre acte du fait que le développement de la pandémie comme l’évolution du virus restent largement imprévisibles et en tout cas très difficiles à modéliser.

    L’épidémie connait des flambées régulières, régionales le plus souvent, et a priori, rien ne permet de penser que cette dynamique va cesser.

    De même le risque d’une mutation du virus qui accentuerait sa viralité et sa létalité ne peut être négligé.

    Et quoiqu’il en soit la menace d’une nouvelle flambée de l’épidémie aux conséquences extrêmement graves est à l’ordre du jour.

     

    Pour une stratégie vaccinale offensive

    visant en priorité les sujets à risque et les soignant.es

     

    Dans ce contexte, la mise en œuvre d’une stratégie vaccinale ciblant en priorité les populations les plus à risque et les soignant.es, avec les vaccins disponibles et offrant des garanties solides compte tenu des tests qui ont été réalisés et compte tenu également de données de l’observation pour les populations déjà vaccinées, est une réponse adaptée.

    Cela se justifie compte tenu du risque particulièrement grave que nous fait courir la pandémie.

    Les premiers résultats de phase 3 et « phase 3 intérim » justifient donc une stratégie  vaccinale offensive, stratégie que, pour le moment, le gouvernement ne s’est pas donné les moyens de mettre en œuvre.

     

    Pour autant, on ne doit pas se masquer que plusieurs paramètres, dont la durée de protection et la persistance des anticorps induits (et la  variation individuelle  de  ces données), nous échappent encore.

    Et bien sûr la survenue possible d’effets secondaires à long terme justifie la tenue d’un registre national des  vacciné.es et le suivi d’échantillons de population, dans le cadre d’une étude poussée et rigoureuse de pharmacovigilance, et non une  vaccination à l’aveugle.

    Ces mesures dont il n’est pas certain que le gouvernement ait prévu de les prendre doivent impérativement être mises en oeuvre.

     

    On peut  discuter pour savoir si  les  vaccinés seront «  non contaminateurs » ou  simplement « protégés », ou encore protégés seulement contre les  formes  graves.

    A ce stade les résultats d’étude des vaccins Moderna et Pfizer  suggèrent  fortement une bonne immunisation des sujets vaccinés avec des réponses autour de 90% et un effet anti transmission.

    Mais évidemment, plus  vite  le nombre  de  vacciné.es augmentera pour atteindre des seuils significatifs, et plus tôt la diffusion du virus sera ralentie et limitée.

    Éviter autant que possible des décès est la priorité.

    D’autant plus que la situation est aggravée par l’épuisement des personnels.

    Le risque d’un effondrement du système hospitalier, phénomène déjà noté en Californie et qui menace dans certaines régions de Grande-Bretagne, ne peut toujours pas être écarté en France.

     

    Les résidents des EHPAD constituent une cible prioritaire d’une campagne vaccinale de masse.

    Si la mortalité des moins de 65 ans est très proche en 2019 et 2020, « avec cependant des évolutions différenciées selon les tranches d'âge », note l'Insee (la mortalité des 50 à 64 ans a augmenté de 10%),  au-dessus la hausse du nombre de décès est forte.

     

    Et d'autant plus forte que l'âge augmente : elle est de 22 % entre 65 et 74 ans et de 30 % au-delà.

    Dans ce cadre, les décès survenus en établissement pour personnes âgées augmentent plus fortement entre 2019 et 2020 : + 50 % du 1er mars au 13 avril 2020 par rapport aux mêmes dates en 2019.

    Cette surmortalité est particulièrement nette en Ile-de-France où les décès ont été multipliés par trois, et dans le Grand Est, les deux régions les plus touchées par l'épidémie.

    Le Monde chiffre de son côté à 22 000 le nombre des décès survenus parmi les résident.es des EHPAD lors de la première vague, soit à peu près 2/3 des décès.

    Situation qui reflète aussi le caractère très dégradé des conditions de prise en charge et de suivi médical des personnes âgées hébergées en EHPAD.

    Il va  sans dire qu’une flambée non maîtrisée de l’épidémie, avec des risques éventuellement accrus par les nouveaux variants viraux, représente un danger considérable pour cette catégorie de la population.

     

    Certes la réponse au niveau de la production des anticorps et la réponse cellulaire diminuent avec l’âge.

    Certes les phases 3 ont intégré peu de personnes ayant plus de 75 ans.

    Certes, les effets secondaires  existent aussi chez ces patients.

    Mais enfin, ils sont, hors le choc anaphylactique, relativement anodins et en l’état  transitoire (ce qui n’exclut pas des effets à long terme peu connus faute de recul).

    Avec un  choc anaphylactique pour 100 000 personnes immunisées  par le  Pfizer  et une réponse  sérologique positive, la balance  risque vaccinal/risque viral est favorable au vaccin.

    Donc, même si le blocage de  la transmission n’est pas  formellement établi, vacciner en masse les pensionnaires et vacciner aussi le personnel soignant et accompagnant  est évidemment la première  des priorités. 

     

    Sortir de la faillite logistique et de la paralysie

    La  vaccination doit  être  rapide et il est important que le plus grand nombre de sujets des groupes à risque soient  vaccinés avant que le petit rebond déjà constaté sur les  courbes ne donne éventuellement lieu à une nouvelle flambée épidémique.

    Or, même pour une cible limitée aux EHPAD, aux personnes âgées et au personnel soignant,  le démarrage de la  campagne est extrêmement lent.

     

    Le gouvernement, sachant que les vaccins allaient être livrés au début du mois de janvier, avait tout le mois de décembre pour mettre en place les centres de stockage, la  distribution et  la vaccination. 

    Pourtant, le 8 janvier la presse montrait le palais du Festival à Cannes et le Palais des Congrès à Nice, réquisitionnés et prêts pour vacciner mais sans vaccins...

    Et surtout, la montée en puissance du nombre des vaccinations se fait trop lentement.

    Après les précédents échecs (dépistage, déconfinement) et les précédents manquements (approvisionnement en masques et en réactifs, armement des lits de réanimation… ), cela donne une image inquiétante de sa préparation et de sa mobilisation.

    Tout cela joint à la suppression de milliers de lits d’hospitalisation et plus largement à la destruction de notre système public de santé par les précédents comme par l’actuel gouvernement.

     

    Face aux pénuries possibles  d’approvisionnement et aux difficultés logistiques le gouvernement envisage d’ailleurs l’allongement du délai entre deux injections.

    Il n’existe cependant aucune donnée validant une telle modification du protocole vaccinal qui a été testé et confirmé.  

    Il s’agit donc d’une décision politique dictée par les circonstances.

     

    Quoiqu’il en soit le gouvernement témoigne à nouveau de son incapacité à mobiliser et coordonner les ressources matérielles existantes et l’ensemble des personnels susceptibles d’apporter leur compétence. 

     

    En tenant compte des délais de fabrication et de livraison des vaccins, l’organisation de cette campagne vaccinale doit donc être repensée entièrement à partir de l’expertise des soignants et des structures publiques de santé habituées à vacciner en nombre, plutôt que d’être confiée à un cabinet conseil.

    Les moyens logistiques nécessaires, y compris ceux qui existent déjà, doivent être mis en œuvre, les personnels et les organisations capables de les mettre en œuvre doivent être mobilisés et coordonnés (on pense par exemple aux pompiers).

    Les particularités du vaccin Pfizer (conservation à -80)° et même du vaccin Moderna bientôt disponible également (conservation à -20°), comme le rythme rapide auquel cette campagne doit se développer, imposent le déploiement de centres de vaccination créés pour la circonstance, a minima pour compléter le réseau existant de structures capables de vacciner.

     

    Conclusion : il faut changer de stratégie

    Une stratégie visant à endiguer l’épidémie est urgente, que ce soit par des mesures de contrôle de l’épidémie rigoureuses ou par une vaccination massive qui est absolument nécessaire, et si les recherches aboutissent également par un traitement plus efficace.

    Elle doit reposer :

    • Sur des moyens matériels, logistiques et financiers efficaces. Moyens qui n’ont pas été suffisamment déployés jusqu’ici ou ont témoigné de déficiences graves. Déficiences dues pour l’essentiel à l’affaiblissement des institutions de soins, au manque de personnels, et à la perte de savoir-faire des institutions de santé publique alimentée par une dérive bureaucratique elle-même liée à l’introduction des méthodes de gestion du privé.
    • Mais aussi et indissociablement sur la reconnaissance de l’expertise de terrain des soignant.es et l’implication des populations qui doivent être informées et reconnues. Cela passe par une éducation populaire de masse, notamment contre les divagations complotistes, par le partage des connaissances et la mobilisation de l’intelligence collective.
    • Une organisation plus démocratique des mesures nationales impliquant aux échelons appropriés les mouvements associatifs, syndicaux, professionnels, pour inventer des procédures adaptées, s’approprier les résultats scientifiques en cours, donner de la souplesse (quitte à apprendre des échecs), mobiliser les personnes volontaires, articuler le soin, les droits sociaux et les besoins culturels.

     

    Groupe de réflexion sur la crise sanitaire

    (chercheuses.eurs, praticien.nes et militant.es d’Ensemble )


    votre commentaire
  • Macronie.

    LaREM, un parti-entreprise en voie de faillite

     

    Mercredi 13 Janvier 2021

    Confrontée à l’érosion de sa base militante et au départ d’une série de cadres, la formation présidentielle est à la peine pour aborder la dernière ligne droite du quinquennat et les prochaines échéances électorales, prévues en juin.

     

    Qu’il semble loin, le temps où la République en marche (LaREM) se vantait de réinventer la politique.

    « Ce mouvement ne sera pas un mouvement politique comme les autres ! » lançait fièrement le candidat Emmanuel Macron, au beau milieu de la campagne présidentielle.

    Plus de quatre ans après sa création, le parti-entreprise – fondé sur le modèle de la start-up – peine à exister, que ce soit auprès des citoyens ordinaires ou de ses sympathisants.

     

    « C’est un parti fantoche, qui n’a jamais pris en compte les propositions des comités. La République en marche n’a jamais eu la moindre ligne politique, n’a pas su fixer des lignes rouges à ne pas dépasser », analyse Émilie Cariou, députée de la Meuse qui a démissionné en 2020 de LaREM et du groupe de la majorité présidentielle à l’Assemblée.

    Celle qui a cofondé depuis le jeune parti politique Les Nouveaux Démocrates assure :

    «Il ne sert à rien et suit, au gré du vent, les humeurs du président. Je n’appelle pas ça un parti politique. Quelle est leur vision de la lutte contre les injustices fiscales ou les discriminations ? Ils n’ont rien à proposer. »

    Au QG parisien d’En marche, on met en avant la consultation en ligne lancée sur la 5G qui a recueilli « 9 000 réponses » et les 15 propositions sur la loi « séparatismes », inspirées du projet gouvernemental.

    De biens maigres contributions qui ne constituent pas un socle idéologique, ni même une proposition phare.

     

    Un criant défaut d’ancrage local

    Ces difficultés ne sont pas surprenantes pour un parti qui accuse un criant défaut d’ancrage local, illustré par les élections municipales de 2020 et les dernières législatives partielles.

    Mais LaREM revendique toujours « 400 000 » adhérents en ligne.

    Un chiffre qui ne fait pourtant pas une réalité, d’autant que la base militante s’érode.

    « J’ai tiré la sonnette d’alarme sur ma circonscription, raconte Fiona Lazaar, l’ex-députée LaREM du Val-d’Oise.

    Je travaille avec un noyau de militants, mais nous sommes face à un mouvement qui peine à se structurer, à accompagner ses militants.

    Par exemple, ce n’est pas possible d’avoir un local départemental où ils puissent se réunir et utiliser une photocopieuse pour tirer des tracts locaux.

    On a des tracts qui viennent une fois par an du national. Il y a beaucoup de communication superficielle, mais, dans le fond, le compte n’y est pas. »

     

    Dans les rangs macronistes, la déception est lourde. 

    Beaucoup ne revendiquent plus le fameux équilibre du « en même temps » et regrettent la droitisation du gouvernement sur l’immigration, la sécurité et l’identité.

     

    « Il y a des clivages sur lesquels nous devons nous positionner », concède Roland Lescure, le porte-parole du mouvement En marche et membre du bureau exécutif, citant en exemple le sujet de la laïcité.

     

    En attendant, le parti bricole.

    Les démissions successives du numéro deux du parti, Pierre Person, de Sacha Houlié, du bureau exécutif, et de l’ex-porte-parole Aurore Bergé ont le mérite de révéler le malaise qui gangrène la formation, mais n’ont rien changé à ce stade.

    Si de nouveaux référents vont être désignés par la direction nationale, fin février, le renouvellement des instances se tiendra après la tenue des élections régionales, c’est-à-dire certainement au mois de juin.

     

    Pas d’orientation stratégique claire

    Après la débâcle des dernières municipales, Stanislas Guerini, fidèle parmi les fidèles d’Emmanuel Macron, sait qu’il est attendu au tournant.

    « Nous avons pris une décision très importante au sein de la majorité présidentielle. C’est de préparer et de mener ce scrutin de façon rassemblée, comme nous l’avons fait pour les élections européennes, parce que les enjeux qui sont devant nous sont des enjeux qui nous réunissent », a déclaré le patron de LaREM au micro du  Grand Rendez-vous, sur Europe 1. 

    Mais, aucune orientation stratégique claire, ni aucune personnalité forte n’a émergé pour l’instant.

    Les ministres sont même appelés à la rescousse. 

    Sans structure et avec un ancrage territorial pour le moins faiblard, Emmanuel Macron compte aussi sur les troupes gouvernementales pour marteler sa volonté de ne rien lâcher en vue de la prochaine présidentielle.

    D’où le séminaire de l’exécutif réuni ce mercredi et l’opération de communication sur « une année de combat, de relance, d’ambition », qui ne saurait faire défaut dans la foulée. 


    votre commentaire
  • [Mercredi 13 Janvier 2021

    Les Actualités Politiques]

    Lire la suite...


    votre commentaire
  • Brest :
    nouvelle Marche des libertés,
    samedi 16 janvier 2021 à 15h Place de la Liberté
     
     
    Retrait de la loi Sécurité globale : on ne lâche rien !


    Le collectif brestois (*) « Stop loi sécurité globale » appelle à une nouvelle Marche des libertés, samedi 16 janvier à 15h Place de la Liberté.


    Parce que la Loi de Sécurité Globale  
     
    organise la surveillance de masse de la population,
    la limitation des droits de la presse,
    la privatisation de pans entiers de la politique qui relève des compétences de l’Etat ,
     
    retire une protection contre la répression dont le gouvernement largement abusé,
     
    étend les compétences de la police municipale,
     
    nous devons nous mobiliser massivement .
     


    Parce que les pressions politiques de policiers se présentant en uniforme et en plein couvre-feu devant les domiciles d’élu·e·s ou devant des tribunaux ne sont pas acceptables dans un état de droit !


    Parce que la multiplication des violences policières, des arrestations arbitraires , des gardes à vue injustifiées ne sont pas tolérables dans notre démocratie


    Seule une mobilisation massive peut faire reculer ce gouvernement.

    Nous devons être très nombreux dans la rue le 16 janvier à Brest comme à Paris , comme dans de très nombreuses villes de France pour exiger que l’ensemble des textes liberticides qui dénaturent dangereusement notre démocratie soit retiré.
     

    (*)Le collectif brestois regroupe les  associations :
    AFPS, ATTAC, Club de la Presse Bretagne, LDH, Mouvement de la Paix, MRAP, UEP ;
    les  syndicats : Alternative pour l’UBO, CGT Brest, CNT, FO Brest, FSU, SUD-Solidaires, Visa
    et  les  organisations politiques : BNC, EELV, Ensemble!, FI, Génération-s, Jeunes communistes, Jeunes insoumis, LRDG, PCF, POID, PS, UCL, UDB, MJCF .

    votre commentaire