• Clémentine Autain :

    « Le changement de cap sera immédiat »

     

     

    Clémentine Autain, candidate aux élections régionales, soutenue notamment par la FI et le PCF, publie ce jeudi un nouveau livre, Pouvoir vivre en Île-de-France.

    Entretien.


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  • Clémentine Autain :

    « Le changement de cap sera immédiat »

     

    Jeudi 6 Mai 2021
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    Clémentine Autain, candidate aux élections régionales, soutenue notamment par la FI et le PCF, publie ce jeudi un nouveau livre, Pouvoir vivre en Île-de-France.

    Entretien.

     

    La députée FI Clémentine ­Autain, à la tête d’une liste de rassemblement regroupant la France insoumise, le PCF, la Gauche républicaine et socialiste et le Parti animaliste, souhaite incarner l’alternative sociale et écologique à Valérie Pécresse (ex-LR), présidente sortante de la région francilienne.

    Dans un livre qui paraît ce jeudi aux éditions du Seuil, elle présente aux électeurs son parcours et le projet collectif qu’elle porte pour les élections des 20 et 27 juin.

     

    Dès les premières pages, vous présentez les combats qui vous ont construite. Pourquoi ?

    Clémentine Autain

    Dans ce livre, je m’oppose et je propose. Et mon parcours est un atout pour diriger la région. J’ai grandi à Paris et j’ai participé à la première victoire de la gauche dans la capitale en 2001. J’ai fait le choix de vivre en banlieue, où je suis députée d’un territoire très populaire. Je connais les deux côtés du périphérique et je suis impliquée dans le combat contre les inégalités terri­toriales, que la droite ne cesse d’amplifier. La région a un budget de 5 milliards d’euros, qui touche aux transports, aux lycées, à l’aménagement du territoire… Si Valérie Pécresse est habile pour la communication, pour ­maquiller son bilan, celui-ci est des plus ­injuste : qui sait qu’elle a divisé par 2,5 la production de logements sociaux ?

     

    Est-ce votre seul grief concernant le logement ? Quelles propositions lui opposez-vous ?

    Clémentine Autain

    Valérie Pécresse refuse d’aider les villes qui ont déjà 30 % de logements sociaux et voudraient en créer de nouveaux, alors que 720 000 personnes sont en attente. Pour elle, le logement social ­signifie pauvreté et insécurité. Pour nous, c’est le moyen d’accéder à un logement abordable pour la majorité des Franciliens. Nous mettrons sur la mandature 1 milliard d’euros pour le logement social.

     

    Si vous l’emportez, vous souhaitez mettre en place un « choc de solidarité ». Quelles mesures jugez-vous prioritaires ?

    Clémentine Autain

    Le changement de cap sera immédiat. En Île-de-France, nous avons déjà perdu plus de 100 000 emplois en un an avec la crise sanitaire et sa ­mauvaise gestion. Avec la réforme de l’assurance­-chômage, une période de grande précarité va s’ouvrir. Sans attendre, nous appliquerons des mesures de gratuité dans les cantines des lycées, dans les transports pour les jeunes de moins de 25 ans et les bénéficiaires des minima sociaux. Contrairement à la droite, nous ne considérons pas les jeunes comme de potentiels fainéants ! Pour les soutenir, eux et leurs aînés, nous multiplierons par dix le budget pour l’aide alimentaire et créerons des dizaines de milliers d’emplois solidaires. Au-delà de ce choc de solidarité indispensable, il s’agit aussi de changer de modèle de développement, d’avoir pour boussole les enjeux écologiques et sociaux. Par exemple, en réorientant les aides économiques vers les entreprises locales, les coopératives et les associations.

     

    Vous vous opposez à trois projets : EuropaCity, la rénovation de la gare du Nord et la fermeture de la raffinerie de Grandpuits. En quoi symbolisent-ils les limites du tout-libéral ?

    Clémentine Autain

    Je les trouve emblématiques de ce qu’il ne faut plus faire. Les mobilisations menées contre montrent toute la créativité citoyenne pour imaginer des alternatives utiles et vertueuses. Mais construire des immenses centres commerciaux sur des terres fertiles ou fermer la seule raffinerie d’Île-de-France sont des aberrations sociales et écologiques.

     

    Vous voulez accorder une grande place à la culture, avec notamment la création d’un Samu culturel. Y-a-t-il a urgence à revoir les politiques culturelles régionales ?

    Clémentine Autain

    À l’inverse de Valérie Pécresse, qui favorise la préservation du patrimoine, en particulier des églises, nous voulons garantir la diversité culturelle et développer la créativité, le spectacle vivant. Notre région est avant-dernière en termes de moyens consacrés à la culture par habitant. Il faut investir dans les arts et la culture, vecteurs d’émancipation humaine.

     

    Si vous êtes élue, quelles seront vos priorités en matière de transport ?

    Clémentine Autain

    D’abord, nous nous opposerons à la privatisation que conduit à marche forcée Valérie Pécresse. Ensuite, nous investirons dans les transports du quotidien, notamment les réseaux de banlieue à banlieue comme les RER B et D. C’est l’inverse de ce que veut une présidente sortante qui préfère soutenir le CDG Express, train pour les riches, par obsession de la compétitivité. Enfin, nous voulons diminuer le transport routier et taxer les véhicules SUV pour financer la pratique du vélo.

     

    Quel regard portez-vous sur ce début de campagne, où le thème de la sécurité est très présent et où, plus inquiétant encore, la présidente de région a clairement affiché son intention de faire barrage à la gauche sans dire un mot sur le RN ?

    Clémentine Autain

    Valérie Pécresse, le RN et LaREM parlent matin, midi et soir de sécurité. Or, il ne s’agit pas d’une compétence de la région. Avec les termes « islamo­-gauchisme » ou extrême gauche, Pécresse tente de disqualifier toute la gauche et d’éviter les débats de fond, car elle sait que la gauche peut l’emporter, au soir du second tour, en Île-de-France. Notre région ne doit pas servir de marchepied à son ­ambition présidentielle. 


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  • [Jeudi 06 Mai 2021

    Les Actualités Politiques ]

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  • Histoire. Emmanuel Macron déterminé à célébrer Napoléon

     

    Le président s’apprête à rendre un hommage officiel à l’empereur déchu, pourtant fossoyeur de la République, despote ivre de conquêtes qui ont dévasté l’Europe, et père d’un bonapartisme adversaire de l’exercice démocratique.

     

    Un « Prométhée moderne », selon Victor Hugo. Un « Robespierre à cheval », d’après Germaine de Staël. Un « despote », enfin, pour Chateaubriand.

    Napoléon Bonaparte clivait déjà ses contemporains.

    Il divise toujours profondément deux cents ans jour pour jour après sa mort, le 5 mai 1821, au moment même où Emmanuel Macron s’apprête à lui rendre un hommage officiel. Ce mercredi, le président de la République doit prononcer un discours à l’Institut de France avant de déposer une gerbe devant le tombeau de l’empereur déchu, aux Invalides. La cérémonie sera suivie d’une minute de silence avant que soit entonnée la Marseillaise.

     

    L’homme du 18 Brumaire

    Le chef de l’État, qui a royalement ignoré les 150 ans de la Commune de Paris, s’apprête donc à s’incliner devant la mémoire de l’auteur du coup d’État du 18 Brumaire, qui mit fin à la Ire République. « La Révolution est fixée aux principes qui l’ont commencée, elle est finie », déclare le général en 1799. Trois ans plus tard, il rétablit l’esclavage dans les colonies, faisant de la France le seul pays de l’histoire à revenir sur une abolition, proclamée en 1794. Deux actions, parmi d’autres, indissociables de la figure napoléonienne. L’Élysée assure pourtant savoir qu’elle avance sur un terrain mémoriel risqué. « Nous regardons Napoléon en face : la République a embelli le meilleur de l’empereur et s’est séparée du pire de l’Empire », indique-t-on au palais.

    Mardi, la Macronie a même envoyé le président de l’Assemblée nationale en opération déminage. En ouverture des questions au gouvernement, Richard Ferrand s’est livré à un exercice de relativisation historique. « Nul ne règne innocemment, nul ne réforme un pays sans se faire des ennemis », estime l’élu, qui reconnaît tout de même que « le rétablissement de l’esclavage à lui seul entache gravement » la mémoire de Napoléon. Mais le propre président de la Chambre basse se fait moins véhément concernant la mise au pas de la première expérience républicaine de notre histoire. « Nous autres députés ne pouvons non plus approuver l’homme du 18 Brumaire qui bouscula le Parlement, mais reconnaissons que nous lui devons aussi la colonnade du palais Bourbon, qui est devenue aujourd’hui l’emblème de notre démocratie », élude-t-il, dans une pirouette consacrée au coup d’État de 1799.

    Richard Ferrand souligne ensuite la modernisation de l’État opérée par Napoléon, listant les lycées, les préfets, la Cour des comptes, le Conseil d’État et le Code civil. Puis il conclut en balayant d’un revers de main les critiques adressées, allant même jusqu’à inscrire les pas de la majorité dans ceux de l’empereur : « Sachons reconnaître les mérites et, dans cette vaste fresque de la France moderne que nous nous efforçons de poursuivre, sachons ne pas réduire les grandes dates et les grands hommes à de petits slogans. »

     

    Fin du débat ? Loin de là.

    « Oui au travail d’histoire, qui est toujours nourricier, oui à l’interrogation et au débat sur les événements qui ont marqué notre pays dans toute leur complexité. Mais je ne comprends pas en quoi le président de la République a besoin de venir s’agenouiller devant la mémoire d’un personnage qui a causé beaucoup de torts à la République et à l’idée républicaine », observe le député PCF Pierre Dharréville. « Napoléon est le fossoyeur de la République, abonde l’élu FI Alexis Corbière. Il confisque l’ensemble des pouvoirs. Certes, il consolide l’État. Mais il faut savoir faire la différence entre l’État et la République. Napoléon tourne totalement le dos à la question sociale et à celle de la souveraineté populaire au cœur de la Révolution, dont il devient la négation. » Pour l’insoumis, il ne s’agit absolument pas d’ « effacer Napoléon de l’histoire, surtout pas, mais de nettoyer la République du bonapartisme qui la gangrène, au lieu de l’exalter et de lui rendre un hommage officiel lourd de sens », qui plus est venant d’un Emmanuel Macron qui tente de s’imposer en « homme providentiel dans un exercice solitaire et vertical du pouvoir ».

     

    Mais l’hommage à Napoléon compte aussi plusieurs soutiens.

    Le personnage fascine depuis deux siècles. Beaucoup louent avec romantisme l’épopée napoléonienne, le génie militaire, l’administrateur, voire le propagateur en Europe du volet légal de la Révolution. Le député LR Julien Aubert, pour qui l’empereur incarne la grandeur de la France, s’attaque à l’analyse critique du personnage en cours. «  Une certaine gauche se prête à toutes les postures démagogiques afin de plaire aux indigénistes et autres décoloniaux. (…) Du vainqueur d’Austerlitz, on ne veut retenir dans les articles qui lui sont consacrés que l’esclavage et la question diversitaire », écrit-il dans une tribune accordée au Jounal du Dimanche.

    « Crime de lèse-humanité »

    « Napoléon a rétabli l’esclavage dans les colonies françaises ? L’esclavage était présent dans toutes les colonies, et subsistera aux États-Unis encore cinquante ans après Waterloo. Son Code civil n’a pas donné aux femmes leur pleine autonomie ? Le statut de la femme était alors inférieur à celui de l’homme partout dans le monde ! » argumente-t-il.

    Et les équipes de l’Élysée ont appelé à éviter « tout anachronisme » sur ces questions. « Si on ne veut pas faire d’anachronisme alors n’en faisons pas : il y avait de nombreux adversaires de l’esclavage en France. Les révolutionnaires s’étaient en connaissance de cause prononcés contre ce “crime de lèse-humanité” avant d’être foutus à la porte », répond Pierre Serna.

    L’historien ajoute que, si la Révolution « n’a pas donné le droit de vote aux femmes, elle a permis le divorce, la reconnaissance des enfants naturels, et une politisation par la libération de la parole des femmes qui ne se taisent pas mais que Napoléon va faire taire sous l’Empire ».

     

    Du reste, Napoléon organise l’autorité de l’empereur sur tous, celle du préfet sur les fonctionnaires et les maires (qui sont nommés et non plus élus), celle de la police sur les citoyens, celle du mari sur la femme, et celle du patron sur les ouvriers.

    Le livret ouvrier est rétabli : le patron est cru sur parole en cas de litige. L’obéissance fait partie du statut des enseignants. La presse est totalement contrôlée, sans aucune liberté.

    Et le Parlement est aux ordres : la soumission est totale, l’opposition n’est pas tolérée dans les assemblées, ni nulle part ailleurs.

     

    « Napoléon met en place une véritable surveillance des citoyens, une police du soupçon, ce qui n’est pas neuf et s’inscrit dans l’avènement d’une police politique en germe », note l’historienne Jeanne-Laure Le Quang. « C’est incomparable avec les polices politiques du XXe  siècle, faute de moyens, mais il s’agit d’un État d’exception dans lequel le pouvoir s’appuie sur la police pour contrôler l’opinion publique, surveiller les opposants et les ouvriers », poursuit-elle, avant de souligner la façon dont le régime « maîtrise en permanence sa propre glorification pour rallier l’ensemble des Français ».

     

    Un mépris terrible de la vie humaine

    Il n’est pas pour autant au service de tous.

    « Se met en place ce qu’on appelle la France des notables », note Pierre Serna, qui précise aussitôt : « Napoléon devient l’homme le plus riche de France. Partout il se sert personnellement, ensuite il sert son clan familial », et se lance dans une politique répétée de pillages de l’Europe.

    « Il a confisqué le nationalisme pour sa gloire personnelle et familiale avec un mépris terrible de la vie humaine. On ne dit pas assez le bilan humain catastrophique des guerres napoléoniennes, qui ont fait au-delà de 3 millions de morts », insiste l’historien Jean-Clément Martin.

    « Il a des qualités de tacticien indéniables. Mais le génie militaire c’est aussi de savoir arrêter la guerre. Or, Napoléon ne sait pas faire la paix. En 1805, 1808, 1812, il a de nombreuses occasions de cesser les hostilités, mais il repart toujours en campagne dans une soif permanente de conquêtes », pointe Pierre Serna.

    Jusqu’à laisser un pays exsangue, vaincu, et privé de République stable pour plus de cinquante ans.

    Car c’est aussi cela, l’héritage napoléonien.


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  • Manifestation.

    « Une ambiance de lynchage » :

    ce qui s’est passé le 1er Mai

     

     

    Samedi, les militants de la CGT ont été violemment pris à partie en fin de mobilisation parisienne, place de la Nation.

    Ces attaques inédites interrogent sur la doctrine de maintien de l’ordre du gouvernement.

     

    Des syndicalistes roués de coups, des camions attaqués au marteau, le tout dans un concert d’insultes…

    De mémoire de militants, même les plus chevronnés, on n’avait jamais assisté à un tel déchaînement de violence, émanant du cortège lui-même.

    Ce qui s’est passé le 1er Mai à Paris, en fin de manifestation, laissera probablement des séquelles.

     

    1. Comment se sont déroulés les faits ?

    Lorsque les premiers camions syndicaux font leur entrée place de la Nation, vers 18 heures, chacun s’autorise à souffler :

    « On était heureux d’avoir mené la manif à son terme, ce qui n’a pas toujours été le cas récemment », résume Patrick (1), membre du service d’ordre de la CGT et vieux briscard des manifestations.

    Le répit est de courte durée.

    « En arrivant sur la place, on a très vite perçu une ambiance de lynchage, assure Karl Ghazi, de la CGT commerce. Des gens étaient massés sur le terre-plein central, un mélange de gilets jaunes et de cagoulés vêtus de noir. On a essuyé des bordées d’injures antisyndicales. On a senti que ça allait dégénérer. »

     

    Les cris de « CGT collabo » fusent d’un peu partout.

    « Les camionnettes de la CGT – une petite dizaine – ont commencé à traverser la place, raconte Patrick. C’est à ce moment qu’on se fait entourer, insulter. Et puis ça a tourné à la bataille rangée : des pavés pleuvaient de partout, les gars en face cassaient les vitres de nos camions à coups de marteaux, on recevait des bouteilles remplies de produits corrosifs dans la figure… Entre ceux qui hurlaient et ceux qui étaient vraiment là pour cogner, je dirais qu’il y avait bien 150 assaillants. »

     

    Dans l’affaire, l’attitude de la police interroge.

    En principe, la sortie du cortège était prévue boulevard du Trône (à l’est de la place), afin de gagner plus facilement le cours de Vincennes : c’est là qu’étaient stationnés les bus chargés d’amener et de récupérer les manifestants.

    Visiblement, la préfecture a décidé de changer l’issue au dernier moment :

    « Je l’ai appris de la bouche de l’officier de liaison de la DOPC (Direction de l’ordre public et de la circulation) , alors même que les pierres pleuvaient autour de moi, explique Jean-Luc Hacquart, de la CGT Île-de-France.

    L’avenue du Trône était fermée par des barrières cadenassées. »

     

    « Les CRS étaient planqués de l’autre côté des barrières, déplore Patrick. Nous, on ne pouvait pas rebrousser chemin, car cela revenait à aller droit sur nos assaillants. On avait l’impression d’être au centre d’une nasse, un peu comme un ring. »

    Bilan, selon la CGT : 21 militants blessés, dont quatre hospitalisés.

     

    2. Qui a attaqué la CGT ?

    « Ce sont des gens du cortège de tête qui nous ont attaqués », affirme Karl Ghazi, secrétaire de la CGT commerce Paris.

    Mais le « cortège de tête » est bien loin d’être un tout homogène, rendant difficile une lecture claire des motivations des agresseurs.

    Une constante malgré tout : « Ce sont des manifestants qui défilent devant le cortège dit “officiel” pour marquer soit leur défiance vis-à-vis des organisateurs, soit leur volonté de manifester en toute autonomie », explique Isabelle Sommier, chercheuse au Centre européen de sociologie et de science politique.

     

    Depuis 2016, le cortège de tête n’est plus seulement composé des milieux de l’ultra­gauche anticapitaliste.

    Patrick, de la CGT, l’a observé lors du 1er Mai :

    « Il y avait des autonomes, qu’on a l’habitude de croiser en manif, quelques gilets jaunes, selon moi proches de la droite lepéniste, mais aussi des gens un peu plus âgés et prêts au combat de rue, qu’on ne voit pas en général. Pour moi, ce sont clairement des ultranationalistes. »

     

    Et Isabelle Sommier de confirmer :

    « Depuis quelques mois s’agrègent des individus qui se revendiquent ou non des gilets jaunes, et qui sont dans l’orbite des mouvances complotistes, anti-masques, antivax, plutôt politisés à l’extrême droite.»

    « Face à nous, il y avait une population assez variée : on n’était pas dans une manifestation de fachos », nuance Pierrick, également à la CGT, qui a vu « une femme de moins de 30 ans » taguer le mot « collabo » sur un camion du syndicat.

     

    Plusieurs témoignages rapportent des insultes sexistes, homophobes et racistes qu’ils imputent à l’extrême droite.

    Divers individus provenant de l’ultragauche, des gilets jaunes, ou inspirés par des mouvances complotistes ou nationalistes, se seraient donc ligués par opportunisme contre la CGT ?

    « On peut lire cette agression comme l’exacerbation d’une culture anti-institutionnelle : le syndicat est considéré comme faisant partie du système », observe Christian Le Bart, sociologue à Sciences-Po Rennes.

     

    3. La stratégie policière est-elle en cause ?

    Anthony Caillé, policier et syndicaliste CGT, était présent, ce samedi, aux côtés des véhicules syndicaux, et, pour lui, « le temps de réaction de la police a été problématique ».

    Car « si les épisodes violents en marge des manifestations ne sont pas un fait nouveau, là, les camarades n’ont pas pu s’extirper de la place. C’est ce qui explique, en partie, l’aggravation de la situation », estime-t-il.

    La préfecture de police renvoie la balle aux syndicalistes, indiquant que « deux premiers véhicules syndicaux pris à partie ont pu rapidement s’extraire par l’avenue de Taillebourg », alors que « les trois derniers, s’engageant sur la mauvaise sortie », se sont trouvés face aux grilles.

    Mais pour Anthony Caillé, « peu importe, finalement, que l’itinéraire de sortie ait été respecté. Voyant la situation, un gradé aurait dû prendre la décision d’ouvrir le passage aux camionnettes pour les sortir de là en les escortant, par exemple, sur une rue adjacente ».

     

    L’accusation portée contre la stratégie policière ne se résume pas aux dernières minutes de la manifestation.

    Les violences et les tensions ont débuté bien avant, du côté du métro Saint-Ambroise (boulevard Voltaire), lorsque les forces de police ont stoppé net le cortège.

    Une « technique utilisée systématiquement depuis la mobilisation contre la loi travail », déplore David Dugué, membre du bureau confédéral de la CGT, et « qui consiste à couper la manifestation en deux devant la banderole des organisations syndicales, en isolant ce que le gouvernement appelle « black blocks » du reste des cortèges. Et ils bloquent. Or, un arrêt d’une heure met une manifestation sous tension ».

     

    Un « entêtement incompréhensible de la part de la préfecture », ajoute Anthony Caillé, qui rappelle que la police « a largement les moyens d’identifier les personnes violentes et de les arrêter en amont ».

    Et si, pour David Dugué, il faut clairement « changer la stratégie de maintien de l’ordre », le syndicaliste estime que « la meilleure façon d’éviter que ce genre d’épisodes se produise, c’est de faire masse : plus les cortèges sont nourris, moins violentes sont les attaques ».

     

    4. À qui profitent Ces incidents ?

    C’est ce qu’on appelle le service minimum.

    Alors que l’ensemble de la gauche condamne d’une seule voix les violences subies par la CGT, le gouvernement s’est contenté d’un soutien mou aux syndicalistes par la voix des ministres Élisabeth Borne et Marlène Schiappa.

    Pis, le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a préféré jeter de l’huile sur le feu :

    « Il n’y a pas eu de ratés de la part de la police, il y a eu une bagarre entre des gilets jaunes et la CGT. Les organisateurs doivent gérer la manifestation. »

     L’exécutif, qui ne tient déjà pas compte des revendications de la rue, a tout intérêt à diviser la gauche à un an de la présidentielle.

     

    Mais le fond de l’air est brun en cette période où des généraux factieux à la retraite appellent de leurs vœux une guerre civile.

    Cette entreprise de « bordélisation » d’un événement syndical sert avant tout l’extrême droite, qui entend récupérer une large partie du vote des classes populaires.

    En comparaison, l’habituel dépôt de gerbe devant la statue de Jeanne d’Arc par Marine Le Pen, qui veut récupérer à son compte le 1er Mai, ne peut paraître que paisible.

    « La CGT est un peu collabo quand même parce qu’elle est très financée par l’État », s’est par exemple réjoui Gilbert Collard.

    L’eurodéputé RN s’inscrit dans la longue entreprise antisyndicale et anticommuniste développée par l’extrême droite, qui s’est accentuée depuis quelques années : agressions de militants, siège du PCF tagué en octobre dernier, Marine Le Pen affirmant début 2020 qu’on « a toutes les raisons de détester la CGT et monsieur Martinez ».

     

    (1) Le prénom a été modifié.

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  • Finistère

    Rassemblements contre les violences anti CGT

     

    Les violences qui ont eu lieu lors de la manifestation du 1er mai à Paris sont inadmissibles et c'est bien notre organisation, la CGT, qui a été visée et attaquée.

    Le collectif CGT du bassin de Châteaulin apporte tout son soutien et son amitié fraternelle à nos camarades qui ont été blessés.

    Quand on s'attaque à des camarades de la CGT, c'est toute la CGT qui est attaquée!

    Nous vous proposons de participer nombreux aux différents rassemblements prévus sur le Finistère, afin de protester contre toute forme de violence et de haine.

    A QUIMPER : Jeudi 6 mai à 17 h 30 devant la préfecture.

    A BREST : Vendredi 7 mai à 12 h devant la sous préfecture.

    A CARHAIX : Jeudi 6 mai à 11 h 30 devant l'UL.

    A MORLAIX : Jeudi 6 mai à 17 h 30 devant l'UL.

    A PONT-L'ABBE : Jeudi 6 mai à 18 h devant l'UL.

    A QUIMPERLE : Samedi 8 mai à 11 h square Liskaër.


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  • [Mercredi 05 Mai 2021

    Les Actualités Politiques ]

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  • Rouge ViF !

    Impatients...

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  • [Affaire Macron Benalla - 1er mai 2018... 4 mai 2021]

     

    Alexandre Benalla sera jugé en septembre pour les violences commises lors de la manifestation du 1er mai 2018 et l'affaire des passeports

    Pour une "bonne administration de la justice", le tribunal correctionnel a ordonné mardi la jonction des deux affaires, lors d'une audience de procédure.

    France Info >>>>>


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  • Petit Larousse illustré 2022 :

    170 nouveaux mots,

    "un bouleversement" pour ce professeur

    qui n'a "jamais vu un tel changement linguistique"

    Bernard Cerquiglini, professeur de linguistique et conseiller scientifique du petit Larousse, voit dans l'apparition de ces nouveaux mots une appropriation collective de la langue.

    France Info >>>>>


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