• « Pour la plupart des Français,

    l’organisation de la politique ne fonctionne plus  »

     

    Mardi 29 Juin 2021
     

    Le politiste Luc Rouban voit dans ces records d’abstention la suite du mouvement des gilets jaunes, qui réclamait aux élus plus d’efficacité.

     

    Luc Rouban Directeur de recherche au Cevipof

     

    Contrairement aux régionales de 2015, la participation n’a pas connu un rebond significatif entre les deux tours. Comment l’expliquez-vous ?

    Luc Rouban Dès le premier tour, le RN a marqué le pas. En 2015, il y avait eu une mobilisation pour éviter qu’une grande région ne tombe dans les mains de l’extrême droite. Là, il n’y avait de risque qu’en Paca. Pour les électeurs de gauche, l’enjeu n’était plus aussi important. D’autant plus qu’un certain nombre de sortants, comme Laurent Wauquiez ou Xavier Bertrand, étaient déjà quasiment assurés d’être réélus. Mais, derrière, il y a une lame de fond plus inquiétante avec une abstention record. La loi NOTRe a permis de créer d’immenses régions où le conseil régional peut être à plusieurs centaines de kilomètres. Elles sont perçues comme des instances de gestion, avec des compétences réduites et techniques. Ces élections mettent aussi en scène des professionnels de la politique. Avec les fusions de listes, tout cela peut donner l’impression d’une démocratie de l’entre-soi.

    Dans quel contexte plus large s’inscrit cette abstention ?

    Luc Rouban Il ne faut pas oublier que, entre 2015 et 2021, il y a eu la crise des gilets jaunes et le grand débat national. C’était aussi des contestations de la démocratie représentative : il y avait une demande d’efficacité, parfois autoritaire, à l’égard des élus. Cette idée est maintenant très ancrée : 42 % des interrogés disent qu’en démocratie rien n’avance et qu’il vaudrait mieux moins de démocratie et plus d’efficacité. Il y a l’idée que la démocratie, c’est bien, mais qu’elle ne résout pas les problèmes de fond (égalité, justice sociale…). La demande d’équité est très présente en France et détermine la confiance dans les institutions et la démocratie représentative. Selon moi, c’est le principal moteur de l’abstention.

    Pourquoi, cette fois, l’électorat du RN s’est-il plus abstenu que d’habitude ?

    Luc Rouban L’abstention touche essentiellement des jeunes non diplômés. Or, c’est le cœur de l’électorat du RN. C’est aussi le résultat d’un populisme de droite qui a consisté à dire, pendant des années, que le système est corrompu avec des gens qui ne méritent pas qu’on les soutienne. Marine Le Pen a été entendue, mais ça se retourne contre elle. S’ajoute à cela que l’éventail de compétences de ces collectivités ne permet pas de traiter les sujets au cœur de l’électorat du RN comme l’immigration ou les frontières. Il ne faut donc pas projeter ces résultats sur la présidentielle.

    La majorité présidentielle propose des ajustements techniques sur les modes de scrutin pour répondre à l’abstention. Est-ce vraiment le cœur du problème ?

    Luc Rouban Pas du tout. Il ne faut pas se tromper : les trois quarts des Français s’intéressent à la politique. Mais, pour eux, l’organisation de cette politique ne fonctionne plus : ils ne voient pas l’impact au quotidien.

    À quoi doit-on s’attendre pour 2022 ?

    Luc Rouban Tout va dépendre de la campagne. Les Français ne veulent pas d’un nouveau duel entre Macron et Le Pen. On peut penser qu’il y a un renouvellement de l’offre de la droite parlementaire, notamment autour de Xavier Bertrand, et de la gauche, avec peut-être une alliance socialo-écologiste. Le potentiel électoral à gauche, aujourd’hui, est plus important qu’en avril 2017 : l’électorat qui avait suivi Macron en est revenu. Sans oublier que le clivage droite-gauche n’a jamais disparu, mais il faut qu’il soit incarné. À ce moment-là, l’abstention ne sera pas la même, puisque ce ne seront pas des candidats par défaut.


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  • En outre-mer, la gauche fait basculer trois régions

    Victoire pour la communiste Huguette Bello à La Réunion, le député GDR Gabriel Serville en Guyane et le progressiste Serge Letchimy en Martinique.

     

    Dimanche, des régions ont bel et bien basculé de la droite vers la gauche. Si l’Hexagone a gardé les mêmes couleurs qu’en 2015, La Réunion et la Guyane se sont, elles, drapées de rouge. À La Réunion, la communiste Huguette Bello a délogé Didier Robert (LR), en place depuis 2010, avec 51,85 % des voix. «  « C’est un moment historique ! L’heure de nous-mêmes a sonné ! » s’est félicitée l’ancienne députée GDR. Le groupe parlementaire communiste fête également la victoire d’un de ses membres actuels, Gabriel Serville, qui deviendra cette semaine le nouveau président de la Guyane. Le député, soutenu par le PCF, la FI et le PS, était en ballottage défavorable après le premier tour malgré la fusion avec les autres listes de gauche. Mais, avec 54,83 % des voix, il l’emporte face au sortant LR, Rodolphe Alexandre, ancien soutien de Nicolas Sarkozy et proche d’Emmanuel Macron. Gabriel Serville profite certainement d’une participation des électeurs guyanais beaucoup plus importante au deuxième tour, avec 53,22 %, contre 34,79 % au premier tour. « La bataille n’était pas facile, mais c’est aujourd’hui la victoire de la Guyane, la victoire de celles et ceux qui, en 2017, ont manifesté pour que notre territoire change de braquet », a déclaré le vainqueur, faisant référence au mouvement social qu’a connu la région en 2017, lié notamment au manque d’infrastructures publiques.

    « Un élu de terrain attaché à faire respecter les Guyanais »

    Ces victoires à La Réunion et en Guyane, sont précieuses pour la gauche de combat, qui n’a pas manqué de saluer ces gains. « Bravo à mon collègue Gabriel Serville qui l’emporte en Guyane. Belle victoire pour cet élu de terrain attaché à faire respecter les Guyanais et les ressources naturelles de ce territoire », a salué le secrétaire national du PCF, Fabien Roussel, qui avait auparavant félicité Huguette Bello, dont la victoire symbolise, selon lui, « la reconnaissance d’un engagement de toute une vie au service des Reunionais-es ».

    La Martinique bascule également à gauche, avec Serge Letchimy. Le président du Parti progressiste martiniquais, fondé par Aimé Césaire, a récupéré son siège laissé à l’indépendentiste Alfred Marie-Jeanne, qu’il a battu dimanche avec 37,72 %, contre 35,27 % dans une quadrangulaire. À quelques heures de bateau, fait rarissime, la République en marche revendique une victoire. En Guadeloupe, le marcheur Ary Chalus est le seul président sortant réélu dans les outre-mers. Après avoir frôlé la réélection dès le premier tour, le centriste a obtenu, dimanche, 72,4 % des suffrages. Enfin, à Mayotte, étaient organisées des élections départementales dans douze cantons, dont dix ont été gagnés par la droite, les deux autres par la gauche.

    Florent Le Du


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  • L'analyse du PCF ...dans l'Humanité

    Les communistes sortent globalement renforcés

    Mardi 29 Juin 2021
     

    Malgré des défaites, les élus PCF voient leur implantation territoriale s’accroître, tant dans les régions que dans les départements.

     

    S’il a essuyé des défaites comme la perte du Val-de-Marne, le PCF peut également trouver des motifs de satisfaction après le second tour des élections régionales et départementales. « D’abord avec le recul du RN », explique d’emblée Pierre Lacaze, responsable des élections à la direction du Parti communiste. Mais aussi pour les résultats de son organisation, aux deux scrutins. « Globalement, nous renforçons notre implantation territoriale », explique-t-il. Malgré des pertes dans certains départements comme l’Allier, les communistes compteront davantage de conseillers départementaux : 160 depuis dimanche soir, contre 155, selon les comptes du PCF. La progression est beaucoup plus nette pour les élections régionales. De 29 conseillers régionaux, ils passent à 62 après le second tour du 27 juin.

     

    En Occitanie, le nombre d’élus PCF passe du simple au double

     

    Pourtant, le contexte n’était pas particulièrement favorable pour le PCF en raison de l’abstention record. « Elle touche beaucoup l’électorat populaire, ce qui nous pénalise », rappelle Pierre Lacaze. « Elle pose une question démocratique majeure à notre pays, sur le rapport à la politique de nos concitoyens », insiste-t-il. Ensuite, la droite est en progression, tandis que la gauche dans son ensemble affiche une résistance inattendue. Les communistes parviennent malgré tout à renforcer leur implantation de manière sensible.

     

    Celle-ci s’est jouée notamment au niveau des régionales. Les élus communistes font leur retour en particulier dans des régions dont ils étaient absents depuis 2015. C’est le cas en Nouvelle- Aquitaine, où le PCF compte 10 élus, en Bourgogne-Franche-Comté, avec 8 élus, et en Centre-Val de Loire avec 6 conseillers régionaux communistes. En Occitanie, le PCF voit son nombre d’élus doubler, passant de 7 à 15. En Bretagne, il gagne un siège, passant de quatre à cinq élus. Cette progression très nette dans des régions gérées par la gauche valide un choix stratégique des communistes pour ces élections régionales : celui d’avoir pris le parti de constituer des listes d’union de la gauche pour reconduire les majorités sortantes. C’est bien dans ces régions que la progression est la plus forte pour le PCF. Avec la possibilité d’obtenir des vice-présidences après l’élection des exécutifs régionaux. « Lorsque nous faisons face à une dynamique régionale à droite, nous sommes en difficulté », résume Pierre Lacaze. En Île-de-France, les communistes perdent ainsi un élu, passant de 8 à 7. En Normandie, du fait du refus des socialistes de fusionner avec Sébastien Jumel, les communistes n’auront pas d’élus. Mais le chef de file du PCF a tout de même réalisé 9,6 % au premier tour, score important qui a des conséquences au niveau départemental : si la Seine-Maritime reste à droite, les communistes passent de 4 conseillers départementaux à 8. Dans les Hauts-de-France, ils progressent aussi dans le Pas-de-Calais, emportant 9 élus départementaux contre 4. À l’échelle nationale, le PCF est désormais représenté dans 52 conseils départementaux, contre 39 avant le scrutin.


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  • [Mardi 29 Juin 2021

    Les Actualités Politiques ]

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  • Le teknival de Redon vu du ciel
     
    Le teknival de Redon vu du ciel,
    quinze minutes avant l'assaut des forces de l'ordre !
    On comprend pourquoi la préfecture
    a voulu disperser ce dangereux rassemblement,
    à coup de milliers de lacrymo, de LBD, de grenades
    et d'une main arrachée...  
     

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  • Rouge ViF !

    Le résultat ? quel résultat ?

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  • Abstentions, Blancs et Nuls

    en Finistère

    Régionales 2021

    2ème tour Dimanche 27 juin 2021

     

    Inscrits 694.194  
    Abstentions 440.028 63,39 %
    Votants 254.166 36,61 %
    Blancs 5.854 00,84 %
    Nuls 3.884 00,56 %
    Exprimés 244.428 35,21 %
    Abstention + Blancs +Nuls 449.766 64,79 %

     


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  • [Lundi 28 Juin 2021

    Les Actualités Politiques ]

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  • Abstention :

    vote par internet, par correspondance...

    Que valent les pistes avancées

    pour moderniser les élections en France ?

    Après un premier tour marqué par une abstention record, plusieurs personnalités politiques prônent le vote par internet ou par correspondance. Des solutions qui s'apparentent souvent à de fausses bonnes idées.

    France Info >>>>>

     

    Élections : Bruno Cautrès redoute une abstention "majoritaire" ce dimanche

    Le politologue et enseignant à Sciences Po Paris estime dimanche sur franceinfo que l'abstention record du premier tour est le signe que "le vote est en train de changer de nature".

    France Info >>>>>


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  • Rouge ViF !

    Sondages et résultats réels...

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