• Adrien Quatennens - Interview 30 octobre 2020

     

    A l'heure du retour au confinement, et alors qu'un nouvel attentat à Nice vient de se produire à Nice, quel jugement portez-vous sur l'action de l'exécutif ?

    ADRIEN QUATENNENS. 

    Après l'attentat vraisemblablement commis par un terroriste islamiste à la basilique Notre-Dame à Nice, la France insoumise réaffirme son affection et sa solidarité avec tous les catholiques de France, visés dans la pratique de leur foi. Notre pays est mis à très rude épreuve. Nous subissons une accumulation de chocs lourds : attentats, crise sanitaire, explosion de la pauvreté, effets du changement climatique. Chacun de nous doit convoquer le meilleur de soi-même. Nous devons faire face. Unité, fermeté et détermination sont indispensables. Les défis à relever sont immenses, mais soyons-en sûrs : les jours heureux reviendront.

    Vous en appelez à l'union nationale ?

    A l'unité nationale. Elle n'annule pas les controverses politiques. Cette unité est un devoir face à l'adversaire. L'un des objectifs politiques théorisés par les terroristes islamistes est la division de la communauté nationale. Ils veulent que s'opère, en réaction aux attentats, un clivage en notre sein entre, d'un côté, les musulmans, qu'ils espèrent rallier à leur cause fanatique, et, de l'autre, le reste de la population, qui suspecterait l'ensemble des premiers sans distinction. Il faut impérativement refuser ce clivage, sans quoi nous leur donnerions le point. J'en veux énormément aux membres du gouvernement qui, comme Jean-Michel Blanquer, ont brisé cette unité pour ouvrir des polémiques politiciennes aussi absurdes que dangereuses, alors même que l'hommage national à Samuel Paty n'était pas encore rendu. D'autant que, parmi les donneurs de leçons en matière de laïcité, beaucoup sont moins rigoureux que nous. Ils seraient bien inspirés de balayer devant leur porte.

    Que critiquez-vous dans la lutte menée contre le terrorisme ?

    Les surenchères globalisantes réduisent notre efficacité. Face au terrorisme, il faut être méthodique, précis. Comment expliquer que des menaces grandissantes sur les réseaux sociaux n'aient pas fait l'objet d'actions ou qu'un islamiste fiché S, suivi par les services de renseignement, ait pu entrer dans une école de la République pour parlementer avec sa proviseure afin d'opérer une pression sur un professeur ?

    Estimez-vous qu'Emmanuel Macron tombe dans le piège des islamistes et fracture le pays ?

    Dans pareille situation, la parole du chef de l'Etat et du gouvernement pèse lourd. Tout ce qui entretient la confusion entre le terrorisme, l'islamisme politique face auxquels il faut être implacables, et la grande masse de nos concitoyens de confession musulmane meurtris par ces attentats commis au nom du Dieu dans lequel ils croient, est à proscrire. Cette confusion arrangerait les terroristes. La loi annoncée ne doit pas être une loi des suspects. En revanche, s'il s'agit de renforcer la laïcité, la France insoumise fera des propositions qui permettront de vérifier la cohérence de chacun.

    Certains élus de droite préconisent une législation de guerre. Et vous ?

    Peut-on faire le bilan de la cascade de lois antiterroristes votée ces dernières années ? Pour quelle efficacité ? Plus encore que de nouvelles lois, nous avons besoin de moyens humains et matériels supplémentaires conséquents pour appliquer les lois existantes. A La France insoumise, nous réclamons de longue date un réinvestissement dans les techniques d'investigation humaines qui ont fait leurs preuves, comme l'infiltration.

    Vous avez voté contre les nouvelles mesures relatives au confinement. Pourquoi ?

    Au début de la crise sanitaire, nous avons multiplié les propositions concrètes. Elles furent toutes balayées par le gouvernement et sa majorité. Emmanuel Macron décide seul. Le point auquel nous sommes rendus est le résultat de l'absence de planification du gouvernement et de la destruction de l'hôpital public. Sept mille quatre cents lits ont été fermés les deux dernières années. Comment évaluer l'efficacité des mesures partielles qui ont été annoncées ? Monsieur Macron nous dit que l'épidémie est plus grave qu'au printemps, mais en déduit des mesures moins fortes. Sur cette base, le Premier ministre sollicite le vote du Parlement, sans que nous ne puissions rien modifier. Il s'agit donc d'un vote de confiance envers le gouvernement. Nous ne pouvons le lui accorder. C'est la raison pour laquelle les députés insoumis ont voté d'un bloc, contre, à l'Assemblée. Pour autant, nous respecterons la discipline sanitaire. Nous la devons aux personnels de santé.


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  • « La France ne doit pas tomber dans le piège

    tendu par les terroristes » 

     

     

     

     Le moment est grave,

    il ne quittera pas nos mémoires. 

     

    Samuel Paty, professeur d’histoire et de géographie,

    a été assassiné par un terroriste islamiste.

     

    A Nice, un autre crime ignoble a été commis.

     

    Ces actes monstrueux ont pour but de semer la haine et la terreur.

     

    Pourtant, cette fois, les appels à l’unité n’ont pas suffi à limiter les tensions au sein de la société française.

    En démocratie, le débat est souhaitable après de tels évènements.

    Mais depuis la tragédie du 16 octobre, certains, parfois même au sein du gouvernement, se sont engagés sur la voie des anathèmes et des accusations délirantes.

    Ils prennent la lourde responsabilité d’affaiblir le pays face aux terroristes en dressant les Français les uns contre les autres.

    Les assassins et ceux qui les ont encouragés auraient-ils déjà gagné ?

     

    Il est urgent de nous mobiliser ensemble autour des principes laïques et républicains.

    Si nous échouons, l’islamisme radical aura remporté, avec l’extrême droite, une victoire décisive en faisant de la question religieuse, et plus précisément de l’islam, le pivot de la politique française, au détriment des urgences sociales, écologiques et démocratiques.

    Pire, il aura installé des germes durables de guerre civile.

     

    Pour avancer, il importe d’abord de reconnaître les manquements du passé.

    Combien d’atteintes à la laïcité et à la liberté d’expression et d’enseignement restées sans réponse ?

    Combien d’appels au secours ignorés, qu’ils viennent d’enseignants et d’autres agents des services publics devant la dégradation de leurs conditions de travail, ou d’habitants des quartiers populaires devant l’absence de l’État, notamment sur le terrain de la sécurité ?

    Combien de discriminations à l’égard de musulmans ou de ceux qui sont supposés l’être, laissées impunies ?

     

    Manifestement, le gouvernement considère que l’on pourrait lutter efficacement contre l’islamisme radical sans combattre en même temps, à la racine, le racisme, les discriminations et les déchirures sociales et urbaines des territoires abandonnés. 

    Il feint également d’ignorer qu’existent au sein de l’islam, en France et ailleurs, des forces prêtes à combattre les influences mortifères.

    Cette absence de vision globale donne toujours une victoire symbolique aux islamistes radicaux.

    Elle a depuis longtemps favorisé leur implantation.

               

    Oui, les manifestations agressives d’une idéologie totalitaire allant jusqu’au terrorisme doivent être combattues sans trêve ni repos dans le cadre de l’Etat de droit.

    Pour cela, de nombreux leviers juridiques existent déjà.

    Il faut résister à la tentation de réagir à chaque attentat par une loi supplémentaire ou des gesticulations spectaculaires.

    Les carences relèvent surtout d’une insuffisance de moyens de renseignement et de coordination, notamment dans le suivi des réseaux sociaux.

     

    Le combat contre l’islamisme radical, les pressions qu’il exerce à l’école et ailleurs pour restreindre les libertés, notamment celles des femmes ou des personnes LGBTI +, appelle des actions construites, déterminées et proportionnées.

    Ces politiques doivent être conduites dans la durée et mises en œuvre sans faiblir dans un cadre légal défini et protecteur des libertés.

    Pour être efficace, il nous faut combattre l’intégrisme islamiste en priorité sur le terrain éducatif, social et politique.

    Là où les fondamentalismes tentent de faire primer le dogme religieux sur les lois de la République, la fermeté de l’action publique est indispensable.

     

     L’école doit être aux avant-postes de ce combat.

    Mais elle ne peut pas être laissée seule.

    Celles et ceux qui y enseignent doivent être reconnus, soutenus et protégés au quotidien, et pas seulement passagèrement au lendemain des drames, particulièrement par un accompagnement humain en cas de difficultés, des outils et une formation pédagogiques renforcés pour permettre à tous les acteurs de l’école de savoir réagir.

     

     

    La laïcité définie par la loi de 1905 n’est pas une option : elle est et doit rester la loi de la République.

    Elle a traversé le XXe siècle, faisons-la vivre en garantissant effectivement la liberté de croire, notamment pour les musulmans, ou de ne pas croire. Plus qu’à la multiplication de lois nouvelles, veillons à l’application effective de celles qui existent déjà.

     

    La République, promesse inachevée, doit repenser sa présence dans tous les territoires pour faire exister l’égalité réelle par des politiques publiques offensives, avec des moyens humains et financiers substantiels, notamment dans le cadre de la mise en œuvre d’une transition écologique juste.

    Elle doit, conformément à sa devise, garantir l’absence de toute discrimination et chercher à réduire toutes les inégalités dans un esprit de fraternité. 

     

    Pour nous, il n’y a pas de fatalité à ce que la France tombe dans le piège tendu par les terroristes.

    Nous ne cesserons jamais de vouloir tisser des liens entre tous les humains, malgré les assauts répétés des obscurantismes.

    Nous continuerons de lutter partout et toujours contre toutes les formes de racisme, d’antisémitisme et d’intolérance.

     

    Nous avons parfaitement conscience qu’il existe des désaccords entre nous sur ces sujets et que beaucoup reste à faire pour consolider ces réponses : ce texte se veut d’abord un appel à la gauche, aux écologistes et, au-delà, à tous les républicains, à engager ensemble ce travail à un moment où l’essentiel est en danger.

     

     

    Liste des signataires

    Arié Alimi
    Tewfik Allal
    Salah Amokrane
    Manon Aubry
    Clémentine Autain
    Etienne Balibar
    Manuel Bompard
    Alice Bosler
    Julia Cagé
    Émilie Cariou
    Lucas Chancel
    Eric Coquerel
    David Cormand
    Sergio Coronado
    Philippe Coulangeon
    Laurence De Cock
    Cécile Duflot
    Guillaume Duval
    Elsa Faucillon
    Eric Favey
    Paula Forteza
    Jean-Claude Guillebaud
    Nora Hamadi
    Hervé Hamon
    Pierre Jacquemain
    Régis Juanico
    Pierre Khalfa
    Aurore Lalucq
    Mathilde Larrère
    Pierre Laurent
    Henri Leclerc

    Claire Lejeune
    Marie-Noelle Lienemann
    Elise Löwy
    Benjamin Lucas
    Roger Martelli
    Philippe Martinez
    Frédérique Matonti
    Dominique Meda
    Philippe Meirieu
    Jean-Pierre Mignard
    Bénédicte Monville
    Beligh Nabli
    Mathieu Orphelin
    Christian Paul
    Gilles Perret
    Camille Peugny
    Thomas Piketty
    Eric Piolle
    Sandra Regol
    Barbara Romagnan
    Frédéric Sawicki
    Aissata Seck
    Aurélien Taché
    Sophie Taillé-Polian
    Benoît Teste
    Aurélie Trouvé
    Marie-Christine Vergiat
    Grégoire Verrière
    Patrick Viveret.

     

    La liste complète des signataires est accessible en cliquant sur ce lien.


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  • Propositions...
     
    Adrien Quatennens
     
    Face à la crise sanitaire COVID,
    la France Insoumise a réalisé : 
    11 propositions de loi 
    5 plans 
    4 guides 
    1 commission d’enquête
     
    La macronie a tout refusé.
    Le monarque décide seul.
    Il ne planifie rien. 

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  • NPA

    Horreur à Conflans-Sainte-Honorine :

    colères, solidarités, et refus des amalgames

     

     

    Le NPA a reçu avec effroi, vendredi 16 octobre, la nouvelle de l'assassinat par décapitation de Samuel Paty, enseignant d’un collège à Conflans-Sainte-Honorine. Toutes nos pensées se sont immédiatement tournées vers sa famille, ses amiEs, ses élèves et ses collègues, et plus largement vers l'ensemble des personnels de l'éducation, évidemment ébranlés par ce crime atroce.

     

    Un assassinat insupportable

     

    Samuel Paty a été tué en raison de son métier et de ses choix. Ce crime horrible est un indice supplémentaire d’une société qui se désagrège. Ce monde toujours plus violent ,fait de guerres, d’oppressions, d’inégalités, de misère, constitue un terreau toujours plus favorable aux idées les plus réactionnaires et mortifères, à l’instar de l’idéologie jihadiste, porteuse d’un projet de société auquel nous sommes tout aussi opposés que nous le sommes à celui des extrêmes droites occidentales.

     

    Le NPA condamne évidemment cet acte ignoble et insiste sur le fait que, quelles que soient les conclusions de l'enquête, rien ne peut justifier un tel assassinat. C’est pourquoi nous nous sommes joints, et continuerons de nous joindre, aux initiatives permettant d’exprimer deuil, colère et solidarités suite à ce drame, tout en refusant toute logique d’union nationale avec les faux-amis des enseignantEs et les tenants d’une fuite en avant répressive et d’une stigmatisation accrue des musulmanEs...

     

    L’offensive islamophobe du pouvoir

     

    Un discours de haine et de division s’est immédiatement imposé dans l’espace public, propulsé aussi bien par la droite extrême et l’extrême droite que par le gouvernement Macron-Castex. Ce dernier prétend ne pas vouloir faire d’amalgames... mais assimile l’acte d’un fanatique avec des organisations religieuses, voire avec toute une religion, ou avec des associations comme le CCIF, dont l’activité consiste à défendre juridiquement les musulmanEs contre les discriminations qu’ils et elles subissent...

     

    Surenchère autoritaire et répressive, couvre-feux, violences policières et racistes, interdiction des manifestations… Ce n’est pas un hasard si de telles attaques se multiplient dans cette période d’une crise économique, sociale, écologique et sanitaire sans précédent. Alors que le chômage et la précarité se développent partout, ceux qui nous gouvernent cherchent à imposer l’idée d’une menace venue de l’intérieur, à se dédouaner de leurs propres responsabilités et à nous affaiblir. Le racisme, en particulier l’islamophobie, est un outil pour obliger une partie de la population à rester docile face à leurs politiques.

     

    Contre leur union nationale, pour une autre société

     

    Notre réponse à une société de plus en plus violente et injuste, où la misère sociale se développe, se trouve dans la reconstruction de solidarités de notre camp social, des classes populaires, contre ceux d’en haut. C’est ce qu’a fait la Marche nationale des solidarités, avec la mobilisation en défense des sans-papiers, une réponse pour construire une émancipation collective. Les mobilisations à construire contre le racisme, contre les licenciements, pour le partage du temps de travail sans perte de salaire ou contre les mesures liberticides comme le couvre-feu, sont d’une urgence absolue.

     

    Alors que le capitalisme nous emmène dans le mur, nous en appelons à toutes les organisations de gauche, du mouvement social, à refuser l’union nationale avec ceux qui nous gouvernent pour mettre de toute urgence sur le devant de la scène nos revendications sociales, pour l’égalité dans une société où chacunE pourra vivre librement et dignement.

     

    Le mardi 20 octobre 2020


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  • Jean-Luc Mélenchon annule avec raison
    sa venue sur France 2
    après que cette dernière ait décidé unilatéralement
    de modifier sa programmation au dernier moment
    sans information préalable...
     
    Jean-Luc Mélenchon
     
    Les émissions politiques doivent respecter leurs invités.
    Sur le service public, les opposants aussi ont des droits.
    Castex, Macron, Véran à la suite sur France2.
    Nous ne sommes pas leur décor.
     
     
    Un changement dans l'organisation de l'émission de France2 me conduit à renoncer à ma participation à cette émission. Une prochaine fois peut-être. Désolé.
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
     
    Antoine Léaument 
     
    Image exclusive de l’équipe qui a préparé cette émission .
     

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  • Clémentine Autain :

    « Plutôt que casting, parlons contenu »

    Mercredi 14 Octobre 2020

    À gauche en sortant de l’hypermarché est le titre du nouveau livre de la députée FI, signataire d’un appel à une candidature commune en 2022.

    Entretien.

     

    Pourquoi avoir choisi la figure de l’hypermarché pour votre livre ?

    Clémentine Autain

    C’est un lieu qui symbolise « l’hyper marché ».

    Fruits de la société de consommation et du capitalisme triomphant au XXe siècle, les hypermarchés comme les centres commerciaux sont des mastodontes physiques qui incarnent à la fois la logique du profit, le gaspillage maximum et la déshumanisation des rapports au travail.

    La caissière, que l’on semble avoir découverte avec la crise sanitaire, est une figure emblématique du prolétariat contemporain.

    À travers ce lieu, on balaie toutes les pathologies de notre société.

     

    J’ai donc construit ce livre comme le parcours-client : du marketing en y entrant pour susciter la pulsion d’achat et l’étourdissement devant la marchandise au grand gaspillage des emballages dès que l’on rentre chez soi ranger les produits.

    Si j’ai choisi un lieu, c’est aussi parce que je crois profondément que lorsqu’on est attaché à la valeur d’égalité, il faut la penser sur un plan social, mais aussi territorial.

    Or, l’installation des hypermarchés a façonné les périphéries urbaines et participé activement à la désertification des centres-villes comme au tout-voiture.

     

    Vous proposez de sortir de cette société « par la gauche ». C’est-à-dire ?

    Clémentine Autain

    Déjà, ça veut dire ne pas en sortir par le projet d’Amazon, sans caisses et sous surveillance, ou par un système à double vitesse comme le hard-discount pour les uns et le bio pour les autres.

    Je propose d’imaginer comment, en sortant des normes néolibérales et de la folie marchande, on peut penser un modèle de développement qui parte de nos besoins pour organiser la société.

    C’est une sortie par la gauche parce qu’elle s’inscrit dans la tradition historique de quête d’émancipation humaine qui l’a façonnée.

    Il s’agit de répondre à nos besoins véritables, et non à ceux, artificiels, fabriqués par le capitalisme.

    C’est le fil qui permet de redonner du sens.

     

    La gauche est-elle en mesure de proposer autre chose, de donner du sens ?

    Clémentine Autain

    Oui. Ce que j’appelle « nouveau tout » est en train d’arriver à maturation, qui allie transformation sociale et écologie.

    Cet alliage est très fort pour bien saisir la société d’aujourd’hui et les transformations nécessaires.

    C’est notre force pour demain.

     

    Jusqu’ici, par exemple, à gauche, on porte la revendication de plus de pouvoir d’achat.

    Or, si on est cohérent avec le progrès véritable dont je parle dans mon livre, on devrait revendiquer du pouvoir-vivre.

    Si l’on veut augmenter les bas salaires, ce n’est pas pour pouvoir acheter plus, mais pour pouvoir vivre dans la dignité et pour faire vivre la justice sociale.

    La façon de présenter les choses peut dégager une nouvelle cohérence.

    L’intérêt des salariés et l’intérêt environnemental sont étroitement liés.

    Si la gauche est radicale, elle prend les problèmes à la racine.

    C’est pour cela que je ne crois absolument pas à un « capitalisme vert ».

     

     

    D’autres, à gauche, croient au capitalisme vert. Vous êtes signataire de « l’appel des 1 000 » en faveur d’un rassemblement pour 2022. Peut-elle y parvenir malgré ce genre de divergences ?

    Clémentine Autain

    On parle beaucoup de la stratégie de chaque parti et du casting.

    Mais commençons par le contenu politique.

    Les alliances nouvelles doivent se fonder sur un diagnostic partagé de ce qui n’a pas fonctionné lorsque la gauche était au gouvernement et sur les conséquences à en tirer pour demain.

    Oui, il faudra rassembler le plus largement possible, dans le pays et pas seulement entre les partis, pour changer vraiment les choses une fois au pouvoir.

    Pour y arriver, il faut un projet neuf de transformation en profondeur, c’est-à-dire qui prenne à la racine les problèmes.


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  • L'urgence démocratique

    Garantir la sécurité et la sûreté

    LFi >>>>>

     

    Sommaire AEC >>>>>


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  • Fil ouvert le 10 octobre 2020

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    Pour Info, une tribune parue ce matin sur France Info :

    «  2022 (vraiment) en commun.

    Appel des 1000

    pour une candidature commune

    écologique, sociale et démocratique

    en 2022 ».

      Texte de la tribune, premiers signataires sur : https://www.2022encommun.fr  

     

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    TRIBUNE.

    "2022, (vraiment) en commun" :

    des élus et activistes de gauche

    appellent à "une alternative écologique, sociale et démocratique"

    au néolibéralisme pour la présidentielle

    Dans ce texte commun, des signataires aussi divers que Thomas Piketty, Clémentine Autain ou encore Damien Carême, lancent un appel à une candidature commune pour l'élection présidentielle de 2022 "sur la base d'un projet de transformation écologique et sociale de rupture".

    France Info >>>>>

    Présidentielle 2022 :

    pourquoi est-il si compliqué de s'unir à gauche ?

    L'économiste Thomas Piketty ainsi que d'autres intellectuels ou personnalités politiques appellent, dans une tribune publiée sur franceinfo, à une candidature commune de la gauche en 2022. Ils veulent rassembler pour parer à une "double urgence : climatique et sociale".

    France Info >>>>>

     

    2022: Piketty, Autain, des élus et activistes appellent la gauche à se rassembler

    Les mille signataires regrettent "un manque de travail commun" pour y parvenir.

    HuffPost >>>>>

     

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    Pour Info, une tribune parue ce matin sur France Info :

    «  2022 (vraiment) en commun.

    Appel des 1000

    pour une candidature commune écologique, sociale et démocratique

    en 2022 ».

      Texte de la tribune, premiers signataires sur : https://www.2022encommun.fr  

     

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    Ensemble !

    Note d'info "Appel 2022"- historique

     

    Voici mon regard sur l’histoire de l’appel unité 2022,

    en gestation depuis l’été.

     

    Plusieurs autres membres d’Ensemble ont pu participer à la discussion ou à la mise en place de cette initiative à des moments différents.

    Ils ou elles pourront compléter ou corriger.

    L’EAN a été mise au courant et a eu des échanges d’informations sur le suivi.

    Se reporter aux comptes-rendus de l’EAN depuis l'été.

     

     

    J’ai été contacté en juillet par des jeunes que j’avais connus au printemps 2017 dans l’Appel des 100 "pour une candidature commune" en 2017.

    Ils avaient auparavant soutenu un moment une « primaire » autour de la candidate Charlotte Marchandise (élue de Rennes, et maintenant présente dans l’appel).

    Ils étaient cet été eux-mêmes en lien avec d’autres équipes jeunes venant de EELV (dont la responsable nationale des Jeunes EELV, Claire Lejeune, animatrice principale de l'initiative), de DIEM25, ou autre.

    La plupart avaient déjà participé cette année à la recherche d’une initiative pour 2022, dont celle intitulée Initiative Commune (initiée par l’ex « frondeur » PS Christian Paul et le journaliste AlterEco Guillaume Duval, lesquels ont estimé au cours de l’été avoir échoué dans leur projet, tout en maintenant la rencontre Festival des idées début septembre, où de nombreux-euses porte-parole politiques gauche et écolo se sont rendus).

    Ils avaient aussi en partie participé à l’initiative Archipel des Jours Heureux, qui a fédéré plusieurs courants politiques ou associations.

     

    Mais leur intention était de continuer à agir dans un moment où les choses semblaient échouer, avec une optique double :

    - rassembler pour 2022 le plus largement possible, avec la précaution d’éviter d’apparaître comme privilégiant un courant ou au contraire écartant, même involontairement, un autre.

    - agir aussi dans le cadre des rendez-vous de luttes ou initiatives de la rentrée : climat, Gilets jaunes, Conseil National Nouvelle Résistance, etc.

     

    Un appel court à une réunion large le 18 août a été lancé (signé aussi par Clémentine Autain).

    Le 18 août (environ 60 personnes), sont donc venus se greffer  : Initiative commune, l’Archipel, des militant-es politiques (exemple courant gauche EELV, mais pas la direction, Ensemble, GDS, Générations, Printemps du communisme, Utopia…) et des « personnalités » intéressées (il y a eu un effet de curiosité).

     

    Une équipe d’animation plus restreinte a été mise en place pour :

    - la rédaction finalisée d’un texte d’appel qui avait commencé à circuler ;

    - l’hypothèse de commissions de travail (projet, actions, com…) ;

    - une initiative pour rendre l’appel public au début de l’automne avec un panel suffisant de signatures les plus diversifiées possible, mais sans « candidat présidentiable » déjà identifié publiquement (de plusieurs centaines, on est donc passé à 1000) ;

    -  un échéancier jusqu’au printemps 2021 pour tester la possibilité de réussir. Début 2021 : grande initiative publique.  

     

    L’appel rendu public le 10 octobre est déjà passé de 1000 à 2000 signataires, et plusieurs autres milliers sont visés dans les jours à venir.

    Une Visio-conférence Zoom national est envisagée.

    Il y a beaucoup de signatures EELV parce que les initiateurs-trices jeunes y sont affilié-es, comme l’historique le montre.  

    Il y a une logique de "réseaux d’ami-es".

    Une partie d’entre eux/elles ont fait une tribune dans le HuffingtonPost (publiée dans la liste du CN fin août), qui les situe assez bien politiquement : plutôt radicaux.

    Voir ci-dessous.

    Encore une fois : d'autres camarades peuvent compléter

    JCM (Ensemble!)


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  • Quand une vidéo des Insoumis

    trouble le débat budgétaire à l’Assemblée nationale

    Dans une vidéo publiée sur Twitter, le député François Ruffin montre la pièce où les amendements sont jugés irrecevables et critique une « censure politique ». Ce petit film a provoqué « l’indignation », mardi soir, dans l’hémicycle.

    Ouest-France >>>>>


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  • Séparatisme : une manipulation politique !

     

    Octobre 2020

    Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples


      

                Dans une société qui affronte une crise sanitaire, sociale et économique, le président Macron a choisi de mettre en scène un débat sur « le séparatisme ».

    Son intervention est explicite : ce sont bien spécifiquement les dérives de l’islamisme qui sont visées.

    Les déclarations du Ministre de l’Intérieur, porteur du projet, ne laissent aucun doute.

     

                Le premier problème est déjà la mise à l’ordre du jour de cette question à l’agenda politique de la France.

    Tout le monde comprend bien que cet affichage, voulu avec entêtement depuis des mois, est avant tout lié au calendrier politique.

    Son objectif est de séduire une fraction de l’électorat, de la disputer à l’extrême droite.

    En réalité, la législation actuelle apporte des réponses à la plupart des problèmes évoqués et le discours présidentiel dresse même paradoxalement un bilan élogieux de l’action déjà menée.

     

     

                Toutes les précautions oratoires n’y changeront rien : ce discours cautionne de fait l’idée que l’islam serait le terreau naturel des dérives extrémistes susceptibles de miner la société.

    Il ne s’agit pas de nier que des dérives peuvent exister ici ou là, mais toutes les religions et idéologies connaissent cette tentation, chez certains, d’imposer leur volonté à l’ensemble de la société, ou à défaut, de vivre en marge du contrat social.

     

    Le président Macron a longuement mis l’accent sur l’éducation : les familles musulmanes sont loin d’être la majorité de celles qui aspirent à éduquer leurs enfants séparément des autres, en dehors de l’école publique.

    Ne cibler qu’une de ces dérives, c’est ouvrir la porte à un amalgame qu’on sait très bien être latent dans une partie trop importante de l’opinion publique.

     

     

                Il ne suffit pas non plus d’affirmer élégamment que « nous avons-nous-mêmes construit notre propre séparatisme » et que la République doit « respecter ses promesses d’égalité et d’émancipation ».

    La ghettoïsation de certains quartiers (qui ne sont pas que les quartiers dits "populaires »), les problèmes sociétaux qui sont le terreau des dérives, les injustices sociales, les discriminations, voilà les vrais problèmes qu’il faut traiter et affronter !

    Comment faire qu’une partie de la jeunesse ne se sente pas rejetée, avec un avenir compromis, à l’intérieur d’une société qui n’arrive pas considérer tous ses enfants comme égaux ?

    Ce sont sur ces questions-là qu’il faut proposer un vrai combat et des mesures concrètes.

     

     

    Le MRAP est sans complaisance avec les idéologies qui confondent séparation et libération et qui rêvent  d’un repli communautaire.

    Mais il dénonce avec force ceux qui jouent politiquement avec ces questions et, de fait, alimentent la montée des haines.

    Il continuera à travailler dans la proximité, tous les jours,  avec toutes les populations, à construire le « vivre ensemble » qui est la vraie réponse aux dérives dites "séparatistes".

     

     

    Jean-François QUANTIN, co-président du MRAP

    Retrouvez cet édito sur le site du MRAP


    Mouvement contre le Racisme et pour l'Amitié entre les Peuples
    43 Boulevard de Magenta - 75010 Paris


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