• Jeudi, 16 Avril, 2020

    Malgré un plan d’urgence à 110 milliards,

    le SAV de Macron patine

    Cyprien Caddeo - L'humanité
     

    Après l’allocution présidentielle du 13 avril, les ministres ont eu à charge de détailler les mesures accompagnant le futur déconfinement, avec plus ou moins de clarté.

     

    Le cap est fixé, l’engagement pris devant plus de 35 millions de Français devant leurs postes : la France entamera « progressivement » son déconfinement à partir du lundi 11 mai. Reste une tâche ingrate, un boulot de ministre en somme : préciser les contours des annonces d’un chef de l’État ayant été, comme à son habitude, avare en détails lors de son allocution du 13 avril.

    Donner plus de visibilité à l’action de l’exécutif, c’était l’objectif d’Édouard Philippe qui a annoncé, mercredi, à l’issue du Conseil des ministres et dans le cadre du second projet de loi de finances rectificative (PLFR) un grand plan d’urgence à hauteur de 110 milliards d’euros. « Ce plan devra être prolongé une fois la crise sanitaire maîtrisée, a précisé le premier ministre. Aujourd’hui, l’objectif est de sauvegarder, demain ce sera de relancer. »

    Une « aide exceptionnelle de solidarité » pour 4 millions de foyers

    Parmi les autres annonces, l’État prévoit également une prime défiscalisée allant jusqu’à 1 000 euros pour les agents de la fonction publique en première ligne dans la crise, et des dispositions particulières (jusqu’à 1 500 euros de prime) pour les personnels soignants les plus exposés. Quatre millions de foyers devraient aussi bénéficier d’une « aide exceptionnelle de solidarité » (voir page suivante). Pour les entreprises de taille intermédiaire (ETI) les plus fragilisées par l’épidémie, le fonds de développement économique qui leur est dédié est porté de 75 millions, en temps normal, à un milliard d’euros, a également dévoilé le ministre de l’Action et des Comptes publics, Gérald Darmanin. Enfin, une enveloppe de 240 millions d’euros d’aides est allouée à la Nouvelle-Calédonie, qui accuse un abyssal manque de moyens matériels et de trésorerie pour faire face à la crise.

    Masques, déconfinement progressif… de nombreuses questions sans réponse

    Si ces annonces fortes sont relativement limpides, le gouvernement a beaucoup plus de difficultés à répondre sur d’autres volets, pourtant essentiels pour que la date du 11 mai décidée par Emmanuel Macron se concrétise en actes. Au rang des interrogations, les masques « grand public » : les Français auront-ils tous à en porter obligatoirement lorsqu’ils sortiront ? Ou encore : le chef de l’État ayant suggéré que les personnes âgées devraient rester confinées au-delà du 11 mai, comment cela se traduira-t-il dans le décret encadrant le confinement ? Olivier Véran se contente pour le moment de botter en touche. « Le président de la République nous a donnés quinze jours pour que le gouvernement fasse des propositions pour lever progressivement le confinement au 11 mai. Laissez-nous le temps de planifier », a plaidé le ministre de la Santé et des Solidarités.

    Une déclaration qui va dans le sens des tentatives de certains de ses homologues qui, au moment de faire le traditionnel service après-vente du discours présidentiel, ont surtout cherché à temporiser le discours du président. « Le confinement, on n’est pas totalement sûrs qu’il soit fini le 11 mai », a préféré prévenir Gérald Darmanin, rejoint par le ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner : « C’est un objectif, pas une certitude. »

    Crèches, écoles, collèges et lycées… des parents toujours perdus

    Même flou artistique du côté du ministère de l’Éducation nationale. Interrogé, mardi soir, sur France 2, sur les conditions dans lesquelles les crèches, écoles, collèges et lycées rouvriront au 11 mai, le ministre Jean-Michel Blanquer déclarait que « l’école ne sera pas obligatoire au 11 mai, le retour sera progressif » avant de rétropédaler le lendemain : « L’école est obligatoire, la loi le dit. » Et a eu cette phrase lunaire : « On se donne deux semaines à partir d’aujourd’hui pour définir ce que l’on met derrière l’expression d’un retour progressif » à l’école. Seule certitude : les vacances commenceront bien le 4 juillet. Pas sûr que les parents d’élèves y voient beaucoup plus clair.

    La date du 11 mai crée donc davantage d’interrogations qu’elle n’en résout. A-t-elle été décidée avec précipitation, pour que les ministères aient à ce point l’air d’être pris au dépourvu ? C’est en tout cas l’impression que cela donne, et ce n’est pas bon signe pour un gouvernement auquel les Français reprochent déjà son impréparation et ses multiples changements d’avis et de doctrine.


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  • Mardi, 14 Avril, 2020 L'Humanité

    Monologue présidentiel et enfumage.

    Par  Patrick Le Hyaric

     

    Près de trente longues minutes. Trente minutes d’un nouveau monologue. Fidèle à son exercice mystique du pouvoir, le président a tenté de faire pénitence : il est revenu sur ses fautes dans un curieux exercice de contrition. En somme, une autre scène d’un autre acte de la même pièce de théâtre.

     

    Le tissu un peu rêche du costume de général en chef fut, cette fois, troqué pour une panoplie de velours de soie : c’est qu’il s’agissait d’être cajolant ! Comme Louis IX, dit le Prudhomme, devant ses « sujets », M. Macron a battu sa coulpe. C’est l’effet de cette mobilisation populaire, d’une conscientisation plus grande de nos concitoyens ne supportent plus les mensonges et les contradictions du pouvoir ? C’est en effet peu dire qu’il y eut « des failles », des « insuffisances », des « ratés », « trop de lenteur » et « des faiblesses de notre logistique ». La cause ? le président n’en veut dire mot. C’est l’austérité et la destruction de notre souveraineté industrielle au bénéfice de cette prétendue « mondialisation heureuse ». Tant d’autocritique devrait valoir changement radical de cap, virage. Mais le monologue est un art où il s’agit de faire voler les mots comme des confettis se diluant sous la pluie drue de l’emphase. Elles ne servent qu’à camoufler la constance du service aux puissances financières dont le porte-parole ci-devant président du Medef a donné de la voix ce week-end de Pâques. Elles ne servent, ces confettis, qu’à épaissir encore le brouillard en suspension qui entoure cette pandémie. En sait-on davantage sur les taux et les projections d’infections, le rôle des masques et des différents tests, les formes de la rentrée des classes et la reprise du travail, les projets pour éradiquer définitivement la bête, la construction commune d’une société qui permettrait d’y faire face ? Non rien de tout cela ! Rien ! Faute avouée aurait pu être à moitié pardonnée si l’enrobage de miel ou les effets de fumerolles ne cachaient pas la poursuite d’une politique immuable.

    Les incessants appels à « l’union nationale » se traduisent toujours par un effort colossal demandé aux travailleurs, surexposés et bientôt surexploités grâce aux ordonnances de l’état d’urgence, malgré des risques qui n’ont toujours pas été levés et l’absence appelée à durer de masques et tests, et une mise à l’abri du capital pour lequel tous les efforts, eux, ont été consentis « sans compter ». Il est vrai qu’« union nationale » a souvent rimé avec « guerre sociale »… On a bien compris que les cotisations sociales de nombre d’entreprises passeront à la trappe et qu’il en coûtera en conséquence à la solidarité nationale. Mais rien, strictement rien une fois encore sur la mise à contribution du capital ! On attend toujours une politique fiscale nouvelle, le retour de l’ISF, l’abrogation de la Flat Tax pour financer la reprise d’une activité saine, écologique et sociale. Surtout, une discussion sur la réorientation des énormes subventions d’Etat prétendument aux entreprises en temps normal qui ne sont que le paravent d’un soutien massif aux actionnaires. Ou encore que s’engage un bras de fer en Europe afin que l’argent crée par la Banque centrale européenne finance directement les Etats et les services publics et ne soit pas utilisée pour financer une dette mais une nouvelle croissance sociale et écologique.

    Pour justifier l’ouverture des écoles le 11 mai, le président nous a fait part de sa grande découverte : les inégalités. Mais elles préexistaient à l’épidémie avec le manque d’enseignants, les fermetures de classe dans les cités populaires comme à la campagne. Comment penser qu’on puisse envoyer dans quelques semaines des millions enfants potentiellement contagieux à l’école primaire et secondaire ? Ainsi, le président n’hésite pas à expédier après les soignants, les enseignants en première ligne ! L’objectif n’est évidemment pas l’école. Il s’agit d’abord de permettre aux parents de reprendre le chemin de l’usine et du bureau afin de relancer ce que certains appellent la machine économique. Bizarrement, les ministres passent leur journée à temporiser les propos du président. L’École n’est pas destinée à « faire garderie » dans l’attente que les parents reviennent du travail. Elle est un lieu d’apprentissages, lesquels sont prodigués par des personnels formés à cette fin. La vigilance s’impose sur cette réouverture étrangement précoce des établissements scolaires, sur les conditions de travail des enseignants, et sur la santé des enfants.

    « Les distinctions sociales ne peuvent être fondées que sur l’utilité commune » a lâché M. Macron. Cette phrase extraite de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen lui sera rappelée à bon droit. Elle doit lui être rappelée à chaque refus de revalorisation salariale dans les entreprises qui génèrent profits et dividendes ; à chaque mesure fiscale au bénéfice du capital et des actionnaires dont « l’utilité commune » est somme toute nulle, mais la distinction sociale bien établie ; à chaque propos méprisant à l’égard des travailleurs à l’utilité sociale déterminante, mais auxquels était jusqu’ici refusée la moindre reconnaissance et auxquels étaient réservés les coups politiques les plus rudes de la majorité. L’invocation des « jours heureux » par M. Macron cache bien mal l’astuce de communication. Les jours heureux n’étaient pas ceux d’hier, M. le Président, mais bien ceux à construire avec l’aide d’une République sociale, laïque et écologique.

    Enfin, ce monologue à échéance régulière renforce l’irresponsabilité présidentielle propre à cette cinquième République déliquescente. Ce partage des tâches entre un président à qui incomberait, tel un seigneur, de prodiguer ses bons soins et sa bonne parole dans un flou entretenu, et un gouvernement qui atténue - voire contredit - la docte parole devient lassant. Les Français ne sont pas des enfants qu’il faudrait rassurer d’un ton mielleux, mais des citoyens qui souhaitent être informés en toute transparence, et prêts à agir dès lors qu’il s’agit de défendre l’intérêt général et non celui de ceux qui nous furent désignés comme des « premiers de cordée ».

    Patrick Le Hyaric

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  • Mercredi, 15 Avril, 2020 - L'Humanité

    Il y a urgence !

    Le billet du Dr Christophe Prudhomme. 

    Déconfinement

    Christophe Prudhomme est médecin au SAMU 93.

     

    « Le nombre de patients en réanimation atteints de la maladie Covid-19 reste élevé et continue de mettre l’hôpital sous pression.

    Imaginez, un peu plus de 6 500 patients atteints de cette maladie sont hospitalisés alors qu’avant la crise, nous ne disposions que de 5 000 lits de réanimation.

    Le point positif est qu’au Samu, nous sommes moins surchargés et que l’activité habituelle que nous avions un peu oubliée, même si elle n’avait pas disparu, redevient plus visible.

    Hier, nous avons commencé la journée par un accouchement à domicile, puis enchaîné sur la prise en charge d’une patiente atteinte d’un infarctus du myocarde.

    Alors que notre volume d’activité reste très élevé, les équipes ont l’impression de souffler comparativement aux semaines précédentes.

    Si nous avons sûrement atteint ce qui est appelé la phase de plateau en Île-de-France, la vigilance reste de mise avec des signes de tension qui apparaissent en province, comme à La Rochelle, qui n’a pu accueillir, en fin de semaine dernière, les patients transférés de Paris.

    Donc, pour nous les soignants, rien n’est gagné, même si pour ceux qui ont été fortement sollicités récemment, cette phase de répit est la bienvenue.

    Nous sommes ainsi particulièrement inquiets concernant les procédures du déconfinement.

    Allons-nous disposer de suffisamment de masques et de tests pour détecter et isoler les porteurs du virus ?

    Cette question est essentielle et l’annonce du président de République, qui limite l’accès aux tests aux personnes présentant des symptômes, n’apparaît pas adaptée.

    Bien au contraire, l’efficacité voudrait que nous puissions détecter les porteurs asymptomatiques, notamment ceux qui ont été en contact avec des malades, avant de reprendre une activité professionnelle ou autre.

    Nous risquons, sinon, une reprise de l’épidémie.

    Visiblement, ce ne sont encore une fois pas les priorités de santé publique qui ont motivé l’annonce de la date du 11 mai, mais bien un impératif de reprise économique, sans que la priorité ne soit donnée à la disponibilité de masques de protection de qualité et à un accès élargi aux tests.»


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  • Un Virus très politique

    Version 3

    13 avril 2020


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  • « Les risques de rebond de l’épidémie sont gigantesques » alerte l'épidémiologiste Catherine Hill (Inserm)

    Eugénie Barbezat - L'Humanité

     

    Entretien. Catherine Hill est épidémiologiste, biostatisticienne et chercheuse émérite à l’Inserm. Elle décrypte le scénario sous-tendu par les annonces d’Emmanuel Macron lors de son allocution télévisée et alerte sur les risques d’un déconfinement précoce et brutal qui provoquerait une recrudescence de cas de Covid-19.

     

    Chaque jour depuis le début de la pandémie, l’épidémiologiste et biostatisticienne qui avait prêté main-forte à Irène Frachon pour dénoncer le scandale du Mediator compile les données disponibles pour suivre la propagation et les ravages du virus. Elle s’attache aussi à traduire et à décrypter des études et des articles scientifiques du monde entier, à comparer les différents scénarios d’évolution de la pandémie et à identifier les données manquantes comme le taux de personnes asymptomatiques ou le taux de contamination de la population.

    Quelle a été votre réaction à l’annonce par le président de la République d’un déconfinement le 11 mai ?

    Catherine Hill Je trouve cette date très prématurée. Et ce qui me surprend aussi, c’est qu’Emmanuel Macron semble proposer un déconfinement sans différenciation géographique… Or l’épidémie n’en est pas du tout au même stade en Île-de-France, en Nouvelle-Aquitaine ou dans le Grand-Est. Il faudrait un déconfinement plus tardif et plus réfléchi. Pour affirmer cela, je me base sur une étude sur « l’impact du confinement en Île-de-France et les stratégies pour en sortir », dirigée par Vittoria Colizza. Elle et son équipe segmentent la population en trois groupes : les enfants de 0 à 18 ans, les adultes de 19 à 64 ans et les seniors de plus de 65 ans. Un nombre de contacts moyen est estimé pour chaque classe d’âge. Ce sont des interactions croisées entre ces groupes que dépend l’évolution de l’épidémie. Parmi toutes les hypothèses étudiées, les auteurs de cette étude n’ont même pas envisagé de « libérer » prioritairement les enfants, tant cela semble risqué étant donné le nombre d’interactions qu’un enfant est susceptible d’avoir… Or le président de la République propose de rouvrir les écoles dès le 11 mai. Quand on pense que les enfants sont vraisemblablement le groupe qui compte le plus d’asymptomatiques (sans que l’on puisse le savoir puisqu’on ne les teste pas), cela me semble très dangereux.

    Est-ce cela signifie qu’après le 11 mai le taux de contamination va réaugmenter sensiblement ?

    Catherine Hill Vraisemblablement. Grâce au confinement, le nombre de contaminations directes en Île-de-France est passé de 3 au début de l’épidémie à 0,7 aujourd’hui. S’il remonte au-dessus de 1, l’épidémie va repartir avec une seconde vague qui risque de submerger le système de santé. Les prévisions en cas de déconfinement massif et brutal convergent vers un besoin de 20 000 places de réanimation rien qu’en Île-de-France et plus de 100 000 en soins intensifs. Malgré les prouesses réalisées par les hôpitaux, on ne les aura jamais…

    La stratégie envisagée serait-elle alors l’immunité de groupe ?

    Catherine Hill Oui, c’est exactement cela : laisser la maladie se propager jusqu’à ce que deux tiers de la population l’ait contractée et soit donc immunisée. Cela stoppera alors la propagation du virus. Mais, en l’état actuel de nos connaissances, on ne peut absolument pas dire combien de temps cela pourrait prendre et combien de personnes pourraient y perdre la vie, car des paramètres clés nous manquent, notamment la proportion de cas qui restent asymptomatiques et la fraction de la population qui a déjà contracté la maladie.

    Quels moyens devraient être mis en œuvre pour obtenir ces données ?

    Catherine Hill Contrairement à ce qu’a affirmé le président, il n’est pas très utile de tester les personnes symptomatiques, pour lesquelles un diagnostic clinique suffit le plus souvent. Celles qu’il faut tester en priorité, ce sont leurs contacts. Et il faut penser aussi aux personnes qui ne présentent aucun symptôme et qui risquent de contaminer un maximum de personnes sans le savoir ! Tous les chercheurs s’accordent sur cette idée des tests massifs pour isoler les cas et il faudrait aussi être au clair sur le taux d’immunité de la population. Pour cela, la méthode du sondage sur un échantillon représentatif de quelques milliers de personnes tirées au sort pourrait donner des résultats satisfaisants. Pourquoi ne le fait-on pas ? Pour connaître le taux de personnes asymptomatiques, on pourrait imaginer de tester un échantillon représentatif de la population. À défaut, une autre idée simple à mettre en œuvre serait de tester systématiquement à la maternité les femmes qui accouchent. Cela permettrait de se faire une idée plus précise qu’actuellement.

    S’achemine-t-on vers un déconfinement provisoire ?

    Catherine Hill Oui ! On n’aura pas le choix. Dès que les hôpitaux seront de nouveaux saturés, il faudra prendre de nouvelles mesures de confinement. Le problème, c’est que cela ne nous est pas ouvertement présenté ainsi. Il faudrait y aller plus progressivement, pour atteindre le plus doucement possible l’immunité collective, ou la possibilité d’avoir accès à un vaccin. En attendant, il faut que l’État nous donne et se donne les moyens d’évaluer correctement l’évolution de la maladie et l’efficacité des mesures prises.

    Entretien réalisé par Eugénie Barbezat

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  • La défiance envers l'exécutif reste de mise

    Coronavirus : les Français approuvent très largement la prolongation du confinement mais la défiance envers l'exécutif reste de mise, selon un sondage

    Les Français approuvent très largement la prolongation du confinement, mais la défiance envers le président et le gouvernement reste de mise, selon un sondage.

    France Info >>>>>


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  • Caroline Fiat, élue aux petits soins

    Par Rachid Laïreche 13 avril 2020

    Cette députée insoumise de la Meurthe-et-Moselle, directe et malicieuse, a repris son travail d’aide-soignante à l’occasion de la crise sanitaire.

     
    Libération >>>>>

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  • Parmi les vendeurs de gel hydroalcoolique,

    "il y a des profiteurs"

    RTS Suisse >>>>>


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  • Mardi, 14 Avril, 2020

    Il y a urgence !

    Des actes !

    Le billet du Dr Christophe Prudhomme.

    Christophe Prudhomme est médecin au Samu 93.

     

    Comme beaucoup d’entre vous, j’ai écouté le président Macron lundi soir à la télévision.

    Long discours au ton compassionnel, ne voulant oublier personne dans ses longs remerciements, peut-être, si on veut y croire, teintés d’une légère pointe d’autocritique mais vite tempérée par l’affirmation que d’autres pays sont dans la même situation, donc que ce n’est pas « de notre faute » si nous manquons de masques et de tests.

    Puis, comme d’habitude, des platitudes et des banalités avec un seul chiffre précis, répété de nombreuses fois : une date, celle du début du déconfinement.

     

    Mais, Monsieur Macron, je souhaite vous rappeler avec mes collègues que votre discours intervient un an après le début du mouvement de protestation des hospitaliers, qui a débuté aux urgences de l’hôpital Saint-Antoine à Paris.

    Mouvement qui s’est élargi autour d’un socle revendicatif commun, et nous aurions aimé cette fois-ci entendre des réponses précises et chiffrées à nos revendications.

    Il ne suffit pas de remercier les « héros » et de répéter à l’envi de vagues promesses concernant les moyens pour l’hôpital.

    Vous savez être précis et aligner les milliards quand il s’agit d’aider vos amis des entreprises et des banques.

    Alors je vais répéter quelques-unes de nos demandes :

    une augmentation des salaires immédiate de 300 euros par mois pour l’ensemble des personnels ;

    l’annulation de la totalité de la dette des hôpitaux, qui se monte aujourd’hui à 30 milliards d’euros ;

    l’embauche de 100 000 agents dans les hôpitaux et de 300 000 dans les Ehpad ;

    l’annulation, et non la suspension comme l’a énoncé votre premier ministre, des plans de restructuration des hôpitaux et des fermetures de lits…

    J’arrête là ma liste, sinon mon billet serait trop long.

     

    Alors, Monsieur le président, nous ne pouvons nous contenter de vagues déclarations d’intention et de votre annonce en fin d’intervention des futurs « jours heureux ».

    Citation du titre du programme du Conseil national de la Résistance à la limite de l’indécence dans votre bouche.

    Nous, hospitaliers, nous voulons et nous nous battons pour un changement radical de politique pour l’hôpital public.

    Ce qui passe par une réponse immédiate aux revendications très précises que nous portons depuis maintenant un an.

    Assez de promesses, des actes, Monsieur le président.


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  • « Les héros n’ont jamais peur.

    Mais moi, infirmière à l’hôpital, j’ai peur »

    Témoignage. Le 26 mars dernier, Alice, infirmière dans un service de réanimation de l’AP-HP, nous racontait son quotidien. Deux semaines après, qu’est-ce qui a changé ?

    L'Humanité >>>>>

     

    "Gérer autant de décès, les familles,

    je n'y suis pas préparée..."

    Le témoignage bouleversant d'Alice,

    infirmière en réanimation

    Entretien. Alice, 33 ans, travaille en réanimation dans un des grands hôpitaux publics parisiens. Elle prend son service tous les jours à 19 heures jusqu’à 7 heures du matin. Elle ne voit plus sa famille, se déplace en bus. Combative, lucide mais aussi en colère devant l’hypocrisie des discours d’un gouvernement qui, depuis des mois et des mois, a refusé d’entendre les alertes des personnels de santé. Elle nous raconte son quotidien, sa colère et ses craintes. Et comment elle tient malgré tout.

    L'Humanité >>>>>

     

    L'enfer que vit le personnel soignant au quotidien...

    Ils témoignent

    Médecins, infirmières, aides-soignants, pharmaciens, auxiliaires de vie… tous redoutaient que l’un des leurs ne se relève pas du coronavirus. Depuis samedi, au moins cinq médecins sont décédés, renforçant l’inquiétude parmi la communauté des soignants. S’ils demeurent prêts à livrer « la bataille », ils racontent la peur, la fatigue, la colère et la crainte des jours à venir.

     


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