• Voeux présidentiels : rattrapé par le virus, Macron tente la « positive attitude »

    Voeux présidentiels :

    rattrapé par le virus,

    Macron tente la « positive attitude »

     

    Vendredi 31 Décembre 2021
     

    Le chef de l’État, pour sa 11e allocution en temps de pandémie et ses derniers vœux du quinquennat, a parlé beaucoup du virus, tout en essayant de donner quelques perspectives pour l’avenir.

     

    Des vœux « covidés »

    Il aurait sans doute aimé ne plus avoir à parler de Covid, lui qui, lors des vœux de 2020, voulait croire en une sortie d’épidémie au « printemps 2021 ». Un an plus tard, pour ses derniers vœux et à trois mois des élections, Emmanuel Macron a été débordé par le variant Omicron. Celui-ci a été au cœur de son allocution du 31 décembre 2021, d’une durée de douze minutes. « Le virus circule et circulera de plus en plus » les prochaines semaines, a prévenu le président de la République, assurant que « les secteurs touchés ou désorganisés par la pandémie seront aidés par l’État ». Soit un retour à demi-mot du « quoi qu’il en coûte », alors qu’Emmanuel Macron annonçait, il y a un an, l’heure de passer en caisse et de rembourser la dette.

     

    « Je veux croire avec vous que 2022 sera l’année de la sortie de l’épidémie, de ce jour sans fin », a-t-il tout de même formulé comme vœu. Le chef de l’État s’est réjoui de mesures moins restrictives que l’an dernier - le réveillon a eu lieu sous couvre-feu : « par rapport à l’an dernier, nous avons pour nous l’arme du vaccin », tout en rappelant que les gestes barrières restent de mises pour les vaccinés. Aussi en a-t-il appelé aux 5 millions de non vaccinés : « la France compte sur vous », « nous devons tout faire pour éviter des restrictions qui pèsent sur nos libertés ». Une sortie qui devrait énerver plus qu’autre chose les opposants au passe vaccinal, qui y voient une atteinte disproportionnée aux libertés individuelles. Tout comme celle-là : « les devoirs valent avant les droits ».

     

    Des vœux d’autosatisfaction

     

    Malgré le contexte épidémique préoccupant, Emmanuel Macron a voulu se montrer « résolument optimiste ». Et s’accorder quelques minutes autosatisfaites pour évoquer son bilan. « Jamais le chômage depuis 15 ans n’avait été aussi bas, la réindustrialisation de notre pays est bien une réalité », s’est-il vanté. « Là où nous aurions pu tout reporter, nous n’avons jamais renoncé à notre ambition collective, a-t-il assuré. Le travail, avec la réforme de l’assurance chômage, le pouvoir d’achat avec l’indemnité inflation et le chèque énergie… » Des décisions « qui changeront la vie », a voulu croire Macron qui soudainement s’est découvert des accents mitterrandiens. La réforme des retraites, qui elle a bien été reportée, n’a pas été évoquée.

     

    Des vœux européens

     

    Le 1er janvier à minuit, la France prend la présidence tournante de l’Union européenne. « 2022 doit être l’année d’un tournant européen », a déclaré le président de la République, promettant « une Europe utile et porteuse d’espérance pour tous. » La présidence française de l’UE sera « un temps de progrès, de maîtrise des frontières, de transition écologique et de meilleur encadrement des plateformes », a-t-il promis.

     

    Des vœux de président, mais pas de candidat ?

     

    Quand est-il du costume de président-candidat, fustigé par l’opposition lors de son grand entretien du 14 décembre dernier ? Emmanuel Macron a ménagé le (faux) suspens, se montrant plus qu’évasif quant à son éventuelle candidature : « 2022 sera une année d’élections, nous aurons à élire au printemps prochain le président de la République puis de désigner nos représentants à l’Assemblée nationale », s’est-il contenté de dire. « J’agirai jusqu’au dernier jour du mandat pour lequel vous m’avez élu », a-t-il ajouté, avant de conclure : « pour ma part, quelles que soient les circonstances, je continuerai à vous servir. » Nul doute qu’il préférerait que ce soit depuis l’Élysée.


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