• Rouge ViF ! Du sang de la Commune...

    Rouge ViF !

    Du sang de la Commune...


     

    Il y a aujourd'hui 145 ans, prenait fin la semaine sanglante :

    la république naissante assassinait par milliers

    les ouvriers parisiens qui avaient construit la Commune.

    "Tout ça n'empêche pas Nicolas,

    qu'la Commune n'est pas morte !".

     

    C'est à ce moment que sur l'air de La Marseillaise,

    Eugène Pottier a écrit L'Internationale

    (qui a reçu plus tard la musique qu'on lui connait).

    C'est aussi à ce moment là

    que Jean-Baptiste Clément a écrit :

     

    LA SEMAINE SANGLANTE

     

    Sauf des mouchards et des gendarmes,
    On ne voit plus par les chemins,
    Que des vieillards tristes en larmes,
    Des veuves et des orphelins.
    Paris suinte la misère,
    Les heureux mêmes sont tremblant.
    La mode est aux conseils de guerre,
    Et les pavés sont tous sanglants.

     

    Refrain
    Oui mais !
    Ça branle dans le manche,
    Les mauvais jours finiront.
    Et gare ! à la revanche,
    Quand tous les pauvres s’y mettront.
    Quand tous les pauvres s’y mettront.

     

    Les journaux de l’ex-préfecture,
    Les flibustiers, les gens tarés,
    Les parvenus par l’aventure,
    Les complaisants, les décorés
    Gens de Bourse et de coin de rues,
    Amants de filles au rebut,
    Grouillent comme un tas de verrues,
    Sur les cadavres des vaincus.

    On traque, on enchaîne, on fusille
    Tout ceux qu’on ramasse au hasard.
    La mère à côté de sa fille,
    L’enfant dans les bras du vieillard.
    Les châtiments du drapeau rouge
    Sont remplacés par la terreur
    De tous les chenapans de bouges,
    Valets de rois et d’empereurs.

    Nous voilà rendus aux jésuites
    Aux Mac-Mahon, aux Dupanloup.
    Il va pleuvoir des eaux bénites,
    Les troncs vont faire un argent fou.
    Dès demain, en réjouissance
    Et Saint Eustache et l’Opéra
    Vont se refaire concurrence,
    Et le bagne se peuplera.

    Demain les manons, les lorettes
    Et les dames des beaux faubourgs
    Porteront sur leurs collerettes
    Des chassepots et des tampbours
    On mettra tout au tricolore,
    Les plats du jour et les rubans,
    Pendant que le héros Pandore
    Fera fusiller nos enfants.

    Demain les gens de la police
    Refleuriront sur le trottoir,
    Fiers de leurs états de service,
    Et le pistolet en sautoir.
    Sans pain, sans travail et sans armes,
    Nous allons être gouvernés
    Par des mouchards et des gendarmes,
    Des sabre-peuple et des curés.

    Le peuple au collier de misère
    Sera-t-il donc toujours rivé ?
    Jusques à quand les gens de guerre
    Tiendront-ils le haut du pavé ?
    Jusques à quand la Sainte Clique
    Nous croira-t-elle un vil bétail ?
    À quand enfin la République
    De la Justice et du Travail ?


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