Rennes Nuit Debout...

Je partage mon expérience d'hier soir.

Première soirée à Rennes, l'évènement est lancé la veille par deux,
trois personnes sur FB. 300 personnes environ y participeront. Les
capacités d'auto-organisation de l'initiative me scotchent, en quelques
heures organisation du débat, prises de décisions sur la suite,
expressions écrites, construction de barnums...

Sur le réseau FB, les suites continuent de se construire, les paysans de
Copains 35 proposent leur aide et mettent dans le débat la nécessité de
faire converger leur lutte et celle contre la loi travail, la projection
de Comme des Lions est proposée, etc...

Sur le débat, les premières prises de parole mettent la question du
travail au cœur de leurs interventions. Les jeunes qui galèrent dans la
précarité, une ingénieure qui touche les allocations chômage après avoir
souffert dans son travail et parle de son travail libre, un jeune qui
parle de son expérience dans une Scop et de l'autogestion, d'autres qui
veulent qu'on garde bien l'objectif de sauver le code du travail, et
d'autres qui veulent refaire le monde, d'autres qui parlent des
questions de démocratie, etc...
Bien sur il y a aussi des interventions lourdingues (encore que, pas
trop...)

Quelque soit la suite que prendra ce mouvement, il y a là une envie de
partager ses attentes, d'agir collectivement et de ne pas déléguer. Bien
sur il n'y a pas que des interventions émancipatrices, mais on peut y
intervenir et avoir de l'écoute. A la volonté de ne pas se laisser
récupérer par les organisations syndicales et politiques, je suis
intervenue sur la nécessité de faire du lien entre les "jeunes" et  les
"vieux" et de s'appuyer sur les conquêtes du mouvement ouvrier pour les
dépasser ( élargir le principe de la cotisation sociale, salaire à vie,
s'appuyer sur le statut des fonctionnaires etc...) et mon intervention a
été très bien accueillie.

Comme le dit Clémentine (écouter l'émission de France Culture
https://www.dailymotion.com/video/x42di5e_les-matins-coleres-sociales-de-la-resignation-a-la-mobilisation_news)
il y aura de toute façon des répercussions sur l'espace politique
institutionnel, on ne sait pas encore jusqu'où cela ira, mais il y en aura.

Entre notre soirée sur le travail  (fort intéressante malgré tout) qui a
réuni 15 personnes après une diffusion de 3000 tracts d'Ensemble!  et
l'"AG" d'hier soir sur l'Esplanade CDG, je crois qu'il n'y a pas photo
sur les espaces à investir. Nous ne sommes pas nombreux, ne faut-il pas
être là où il y a du mouvement et pas là où il y a déjà les plus
convaincus? Et est-ce que ce n'est pas cette volonté de ne pas déléguer
qui peut faire bouger les lignes de la proposition de Mélenchon?

Sylvie