• Quelques réflexions pour commencer à changer de braquet

    Quelques réflexions

    pour commencer à changer de braquet

     

     

    Bonjour, quelques réflexions à partir du débat qui suit le message de SL

    Je comprends le désir de ne pas être absents d'une période qui va marquer le paysage politique et institutionnel.

    Pour moi, le problème ne consiste pas à savoir si nous allons être présents ou pas

    mais comment allons-nous être présents ?

    Toutes les expressions au-delà d'avis divergents expriment le besoin d'approfondissement.

     

    Il y a quelques temps à propos d'une remarque que je faisais demandant à prioriser le travail sur les conditions de l'alternative au capitalisme sur le débat concernant la Présidentielle, une camarade me disait que l'un n'empêchait pas l'autre.

    J'avais craint que si.

    Je continue de penser qu'il ne faut ni inverser l'ordre des facteurs, ni même les mélanger, compte tenu du passif qui existe entre nombre de gens en quête d'alternative et les habitudes politiques.

     

    Je comprends l'envie de retrouver la dynamique de 2012 et l'espoir de la possibilité d'un rassemblement de nature politique dans les meilleurs délais, et ce, d'autant qu'à la différence de cette période le PS s'est usé.

    Mais justement, je ne suis pas sûr que l'on puisse réitérer 2012.

    Il y a une telle usure des méthodes traditionnelles et un tel rejet de tout ce qui se concocte en dehors des intéressés, qu'à mes yeux, le principal risque est que l'on soit assimilé aux forces qui dépossèdent de la politique et que cela nourrisse l'impasse.

    Dans notre campagne pour Mélenchon en 2012, il y avait aussi l'espoir que le rapport de forces entre radicalité et social-démocratie conduise celle-ci à être contrainte de se recentrer à gauche.

    Qui a encore cet espoir ?

    En Grèce, la social-démocratie a préféré perdre le pouvoir et en France, elle s'avance vers les mêmes effets sans que cela ne la fasse fléchir.

     

    Si nous ne renonçons pas à une issue plurielle au plan institutionnelle, le rapport des forces nécessaire, y compris électoral, ne vas pas se chercher dans la répétition d'une démarche dont le moteur est l'échéance électorale.

    Pour qu'une telle échéance corresponde à une réalité porteuse d'une dynamique transformatrice, elle ne peut qu'émerger de mouvements qui incluent la production de politique dans leur compétences.

    Tout ce qui donne le sentiment que l'échéance électorale est pensée en dehors de ces mouvements apparaît désormais comme une entreprise de récupération et rebute devant le passage au politique.

    Je m’interroge sur la disparition dans nos échanges du recours aux travaux de notre séminaire pour contribuer à enrichir le mouvement actuel.

    Ce dernier porte déjà le discrédit des forces associées au libéralisme, de la captation des pouvoirs par l'institutionnel et le refus que qui que ce soit parle à sa place.

    Bien sûr tout ceci est de portée inégale suivant de qui on parle, mais les points d'appui pour une dynamique sont là.

    Qu'est-ce que la production de politique si ce n'est d'abord (je dis bien d'abord) que les mouvements construisent des axes transformateurs ?

    D'où l'actualité de nos travaux sur l’État et la démocratie, sur la lutte des classes, sur la nécessité de se doter d'une visée cohérente, sur la possibilité d'envisager le travail et le salariat autrement…

    N'avons-nous pas la possibilité de tenter «d'imbiber» les forums préconisés par Ensemble ?

    Nous nous plaignons souvent qu'on nous fasse passer d'une élection à l'autre, il serait paradoxal que plus d'un an avant l'échéance, que les institutions de la Vème République soient alimentées par ceux qui déplorent leur caractère de dépossession, au moment où elles commencent à être décrédibilisées.

     

    C'est le moment ( il ne faudrait pas rater la fenêtre de tir qu'il y a entre aujourd’hui et la fin de l'été) de commencer à ouvrir un chantier sur l'alternative tel que nous le propose Ensemble.

    Combien participeront ?

    Je n'en sais rien mais nous pouvons viser que ces participants aient envie de faire tache d'huile.

    L'élection deviendrait alors, un moyen de quantifier et de cristalliser un processus commencé.

    Et, me dira-t-on si les mouvements ne se saisissent pas du débat d'alternative ou pas suffisamment ?

    Eh bien on ne pourra pas faire comme si...on verra.

    On ne forcera pas le réel.

    Ce n'est déjà pas simple de le transformer.

    Et comme on vote presque tous les ans, autant commencer à changer de braquet tout de suite...

    Bien à vous.

    PZ!


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