Rouge ViF !

Quelle lecture avoir du résultat du vote

de la Conférence Nationale du PCF ?

En premier lieu, c'est une conséquence logique de l'attitude de JLM envers le PCF et l'ensemble des partis politiques (y compris du PG, dont certains cadres ont lancé une petite offensive sur la question des investitures aux législatives).

On ne peut pas s'en réjouir, mais JLM, dont la tactique consiste à affaiblir les partis, en est en grande partie responsable : il n'aurait pas été difficile d'avoir une attitude plus respectueuse à l'égard du PCF et à notre égard. 

Ensuite, est-ce une mauvaise nouvelle pour le PCF ?

Je ne le crois pas.

Il faut déjà noter qu'il existe un vrai débat démocratique dans ce parti, comme dans le nôtre, contrairement à FI.

Et pour ma part, je trouve heureux que ce ne soit pas la résignation devant les options unilatérales prises par la campagne de JLM, qui prédomine.

Cela n'enlève rien au constat d'une crise du PCF bien sûr, et à la crise de légitimité de sa direction.

Pour expliquer le fait assez incroyable que Pierre Laurent a annoncé la veille du vote (!) l'option qu'il dit préférer, on peut émettre l'hypothèse qu'il connaissait à peu près le résultat, et voulais pouvoir dire "je n'en suis pas responsable".

Il peut ainsi continuer à se présenter comme un acteur de premier rang en vue du rassemblement, au détriment de sa légitimité en interne.

A mon avis, la clarté est préférable et plus efficace, et c'est pourquoi je soutiens la position 2 d'Ensemble! :

quand on n'est pas d'accord avec une démarche politique, je pense qu'il ne faut pas la soutenir, et qu'il faut le dire clairement, pour ne pas sacrifier l'avenir mais aussi pour pouvoir peser sur elle en rendant publics les désaccords.

C'est ce qu'ont fait ceux qui ont voté aujourd'hui contre le ralliement du PCF à la candidature JLM.

Cela ne règle pas le problème, mais cela fait exister un rapport de force. 

Enfin, est-ce une mauvaise nouvelle pour JLM ?

Objectivement oui, mais il savait très bien qu'il prenait ce risque, et il y a quelque chose à ce sujet que je ne comprends pas dans divers arguments:

- Soit, comme il me semble manifeste, l'arrogance et le mépris de JLM envers le PCF est tout à fait cohérente avec sa tactique : affaiblir les partis (et y compris attiser l'hostilité de certains  militants du PCF envers leur propre direction) pour se poser en acteur hégémonique de la recomposition à gauche après 2017.

Alors JLM a décidé qu'il pouvait se passer du PCF (et d'Ensemble, etc), et il a pris sciemment ce risque : soit les autres plient, soit ils résistent, mais dans tous les cas l'essentiel est de susciter chez eux la crise la plus grave possible.

N'avez-vous pas entendu des militants de FI, y compris à la base, dire qu'il faut achever le parti communiste ?

C'est ce qui se disait très souvent, déjà, dans le PG...

- Soit il espérait vraiment qu'il n'y aurait pas de réticence (et, comme en témoigne la tonalité des réactions de certains militants et cadres du PCF sur les réseaux sociaux qui crient victoire) et de résistance, mais pourquoi alors cette attitude arrogante que beaucoup rappellent à juste titre ?

Ce n'est pas là quelque suivisme du PCF, mais une analyse:

1. des raisons de la désunion -que ce vote vient de confirmer- dans laquelle se trouve la gauche radicale en France

2. de la responsabilité de la campagne de JLM dans cette situation déplorable

3. des objectifs de cette campagne de JLM (non pas contribuer constructivement au rassemblement et à l'alternative, mais affaiblir ses potentiels alliés pour prendre le dessus sur eux),

ce qui conforte à mes yeux la justesse de la position 2. 

AC!