• Pour élargir le débat stratégique : sortir de notre zone de confort

    Pour élargir le débat stratégique  :

     

    sortir de notre zone de confort

     

     

    Le texte Big Bang affirme

     

    « Un big bang est nécessaire

    pour construire une espérance

    capable de rassembler et de mobiliser ».

     

     

     

    En réalité, le big bang a eu lieu et nous vivons les conséquences ce celui-ci.

     

    Qui dit big bang dit conflagration, nous en avons eu une première lors du premier tour des présidentielles avec les 20 % de Mélenchon, puis nous avons eu une réplique avec les européennes et les 6, 3 % de Manon Aubry.

     

    La première conflagration a construit une espérance que la réplique a détruit.

     

    Mais le phénomène du big bang est multidirectionnel.

     

    La première conflagration a conduit au duopole Emmanuel-Marine, la réplique l’a maintenu légèrement affaibli.

     

     

    Les effets d’un big bang sont toujours dissymétriques.

     

     

     

    S’il faut construire une nouvelle espérance cela signifie tout simplement que l’espérance précédente n’en était pas une, elle était une utopie, en apparence réaliste, mais en réalité inatteignable par les voies ordinaires de la lutte électorale.

     

    La bourgeoisie a eu l’intelligence politique de baliser les conditions de la lutte des classes de telle façon qu’elle en sorte toujours victorieuse.

     

    Ces conditions sont d’abord l’extraction de la plus-value au sein des entreprises et l’art d’utiliser la force de l’adversaire, comme au judo, dans la sphère politique.

     

     

    Écoutons nos adversaires :

     

    « Les travailleur.es sont une vraie menace, mais ils/elles sont pourtant indispensables pour notre enrichissement, créons la social-démocratie qui saura bien museler les communistes.

     

    Les communistes sont défaits mais si les travailleur.es n’ont plus d’expression propre, ils/elles seront une « classe dangereuse » car imprévisible un peu comme le montre les Gilets Jaunes, alors faisons monter le populisme d’extrême droite, etc.. 

     

    Nos prédécesseurs ont inventé une prise de judo qui se nomme « représentation ». 

     

     

    Ils se sont dit : « intégrons, au nom de la « démocratie », les acteurs, en particulier nos opposants, dans le jeu institutionnel ». 

     

     

    Ceux-ci n’ont pas pu refuser de peur de se discréditer comme anti-démocrates !

     

    Et si un big bang se produit, nous récupérerons l’énergie créée en la déviant, d’une idéologie à une autre, d’un parti ou alliance de partis à un autre parti ou alliance, etc..

     

    Tant qu’ils ne touchent pas à la plus-value au nom de l’autogestion, de l’autonomie, de l’émancipation ou autre idée farfelue, tout va bien et tant qu’ils jouent le jeu de la « représentation » nous n’avons rien à craindre.

     

    C’est même assez incroyable comme nos opposants croient parvenir à une « révolution » en défendant la « représentation ».

     

    Pourtant ce sont bien nos antres, les bourgeois anglais, qui ont créé celle-ci pour contrer l’aristocratie, pourtant c’est bien eux, les Pères fondateurs de la constitution américaine qui l’ont imposée contre le système des « convenant », pourtant c’est bien nos pères, révolutionnaires français, dénoncés par Marx, qui l’ont établie en France.

     

     

    Nous avons su en faire une prise de judo contre les classes dominées et jusqu’à peu, elles n’y voyait que du feu !

     

    Certes à l’heure actuelle, il y a quelques olibrius qui soutiennent qu’il faut créer autre chose sur le plan politique.

     

    Mais pas grand monde de les croient.

     

    Tout au plus, ils prennent note de la critique et l’oubli deux minutes après.

     

     

    Par exemple, il parle de « révolution citoyenne », ils notent la défiance à l’égard des formes délégataires de représentation puis affirment vouloir « une nouvelle République » qui est la forme suprême de la représentation !

     

    Bref, nous avons encore de beau jour devant nous.

     

     

    Bon d’accord, il y a aussi des anars mais ils sont peu nombreux, il suffit de leur donner quelques os à ronger, des « zones à défendre », des « squats », ils s’y enferment eux-mêmes et il n’y a plus qu’à les contrôler et s’ils deviennent trop gros ou trop gênants, on envoie la gendarmerie, ce n’est pas un vrai problème.

     

    Ouf, la révolution n’est pas pour demain ces révolutionnaires défendent nos idées institutionnelles, ainsi tout va bien ! »

     

     

    Pour construire, une nouvelle espérance,

     

    il faut à la fois désapprendre ce qui dans l’ancienne nous ligote et empêche une vision neuve et apprendre à sortir de nos zones de confort politique et pratique.

     

    Une vraie remise en cause demande une mise à plat de nos conceptions.

     

     

    Mais avons-nous encore une boussole conceptuelle ?

     

    Avons-nous encore la capacité de nous regarder pour saisir nos blocages théoriques et pratiques ?

     

    N’avons-nous pas perdu l’art stratégique de la critique ?

     

    C’est tout l’enjeu de la situation.

     

     

     Jpl 11 juin 2019


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