• La portée du Mouvement

    La Jeunesse des Places - Place à la Jeunesse...

    Une nouvelle Jeunesse politique...

     

    La portée du Mouvement

     

     

    Regardons de manière lucide ce qui se passe dans le mouvement contre la Loi Travail, et au delà.

    Au lendemain des régionales, et des attentats, on avait tous le moral dans les chaussettes et beaucoup de camarades pensaient qu'il fallait sauver ce qu'on pouvait, de la gauche dans ce pays en étant pas trop regardant sur les contenus, voire pour certains  promouvoir une candidature de toute la gauche pour 2017.

    Beaucoup refusaient de voir les multiples conflits sociaux existant dans les luttes quotidiennes et considérer qu'il y avait malgré tout des points d'appui.

     

    Avec la loi El Khomri, le gouvernement Valls-Hollande a réussi à fédérer la colère.



    Il ne s'agit pas d'un simple refus, la revendication du retrait est accompagnée d'exigences sur le travail, le combat de classe est remis à l'ordre du jour, la séparation de l’État et du Medef est exigée.

    Bien sur tout le monde n'avance pas au même rythme, il y a du chemin à parcourir encore pour convaincre nos collègues, nos voisins, nos amis de l'enjeu du retrait de la Loi.

    Mais une majorité contre la Loi existe.

    Il y a du chemin à parcourir pour convaincre de se mettre en action.

    Les échecs des précédentes mobilisations continuent de peser.

    Beaucoup de gens font grève par procuration.


    Un reportage de FR3 montrait des ouvriers du chantier du métro regardant les jeunes manifester et approuvant leur mobilisation tout en expliquant que eux ne pouvaient pas le faire.

    Les jeunes font la dure expérience de la répression policière mais ne désarment pas.

    Soyons admiratifs devant leur détermination.



    Des camarades s'inquiétent de l'issue du mouvement, en se disant que les grèves qui n'atteignent par leur objectif finissent mal,  comme s'ils intégraient d'avance  l'échec.

    Mais comme le dit Françoise Davisse dans son documentaire "Comme des lions", que veut dire perdre ?

    Dans une lutte on vit des moments formidables, inoubliables, on s'émancipe. 

     

    Et puis il y a le retrait de la déchéance de nationalité, l'abandon de la constitutionnalisation de l'état d’urgence.

    Hollande nous explique que c'est la faute de la droite s'il n'a  pu mettre en pratique son projet de majorité avec justement une partie de cette droite.

    Mais quand le social revient au centre des luttes, quand les jeunes se font matraquer par la police, il devient difficile de remettre au centre des débats politiques les logiques sécuritaires.

    Les nuits debout, les assemblées générales des étudiants, de citoyens sont les témoins d'une volonté de ne pas se laisser dessaisir de la suite.

    Entendons par suite, la suite du mouvement et la suite dans le besoin de changer la société.

    Des liens sont faits entre loi travail, état d'urgence, expulsions...

     


    Faisons l'hypothèse que notre activité doit être d'aider à ce que les initiatives qui permettent l'auto-organisation du mouvement se développent.

    AG décisionnelles dans différents secteurs, occupations de place, forums etc...



    Le mouvement a besoin de se renforcer en analyse politique.

    Ce code que le gouvernement nous présente, c'est tout bénéf pour le capital, le licenciement économique facilité, les heures supplémentaires moins bien payées, les journées et les semaines à rallonge, les forfaits jours en progression, les indemnités pour licenciement abusif en baisse, la hiérarchie des normes inversée et l'accord d'entreprise outil de régulation au service des patrons.


    Mais c'est quoi le travail?


    Produire des biens et des services contribue à faire société ensemble.

    Source de savoirs, de développement de compétences, créateur de lien social et dans le même temps synonyme d'obligations et de contraintes, le travail est une dimension incontournable de la vie des individus.

    La recherche à tout prix de la rentabilité et du profit conduit à le rendre de plus en plus difficile, de plus en plus source de souffrances, voir à détruire les collectifs de travail et les hommes.

    La mise en concurrence des salariés à tous les échelons de la société est l'outil de prédilection pour empêcher les convergences des travailleurs dans les entreprises, dans le pays, mais aussi en Europe et dans le monde.

    Il faut libérer le travail de la dictature du capital.

    Déjà des salariés, des usagers posent la question de la réappropriation des outils de travail par eux mêmes.

    Le développement des Scops, des SCIC ou des AMAP dans le domaine de l'agriculture, le recul des grandes multinationales comme Véolia dans le domaine de la gestion de l'eau montrent que c'est possible.

    Remettre à l'ordre du jour les nationalisations, les socialisations d'entreprises avec contrôle par les salariés et les usagers des choix de gestion des entreprises publiques est urgent.

    Aider les salariés à reprendre leur boite et pas seulement celles qui sont en difficulté, est aussi une solution.

     


    Une société sans chômage c'est possible.

    Alors que les négociations UNEDIC sont en cours, le MEDEF tente de réduire les droits des chômeurs et de nouveau remet en cause les droits des intermittents du spectacle.

    Au lieu du compte personnel d'activité de la loi travail qui vise à individualiser totalement les droits sans responsabilité des entreprises, instaurons une sécurité sociale professionnelle.

    Chacun a droit à un salaire en lien avec sa qualification, quelque soit sa situation.

    Pour cela augmentons les salaires et les cotisations sociales fruit du travail des salariés.

     


    Remarquons que le FN ne fait plus la une des médias, que la droite favorable à la première mouture de la loi s'embourbe dans sa primaire et ses affaires, que le PS peine à arrêter l'hémorragie de ses militants.

    La crise politique s'accentue et qui pourrait s'en plaindre ?

     



    L'heure n'est pas à désigner un candidat à l'élection présidentielle, ou aux élections législatives,

    l'heure est à débattre du contenu de l'alternative pour une société sans chômage, qui libère le travail de la dictature du capital.

    Et ne nous dites pas que nous dissocions le social et le politique.

    Faire de la politique, avons nous dit, c'est construire une nouvelle culture politique, c'est construire des majorités d'idées, c'est ouvrir des perspectives de dépassement du système capitaliste, c'est s'inscrire dans une visée.

    La conquête du pouvoir d'état doit cesser d'être au centre de notre activité.

    Ce qui ne veut pas dire qu'on ne s'en occupe pas.

    Mais, ce n'est pas de cela que discute aujourd'hui sur les Places  la jeunesse mobilisée...


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