• La gauche fait bloc contre le projet Macron

    La gauche fait bloc contre le projet Macron

     

     

     
     

    La gauche maintient l'unité.

    La mobilisation massive dans les rues françaises le 19 janvier n’a, pour l’instant, pas fait reculer le président de la République. Le gouvernement doit présenter, dès ce 23 janvier, en Conseil des ministres, son projet qui prévoit de faire passer l’âge légal de la retraite de 62 à 64 ans.

     

    Depuis l’Espagne, jeudi 19 janvier, alors que 2 millions de personnes sont descendues manifester leur rejet d’une telle perspective de régression sociale, le chef de l’État s’est montré inflexible et méprisant à l’égard des millions d’électeurs qui l’ont envoyé à l’Élysée pour faire barrage au Rassemblement national.

    Emmanuel Macron semble donc compter, en plus des multiples outils antidémocratiques que lui procure la Constitution de la Ve République (article 49.3, ordonnances…), sur la résignation.

     

    Et ce n’est clairement pas le choix de la gauche.

    Alors que le front syndical est uni – une première depuis 2010 contre, déjà, une réforme des retraites, à l’époque imposée par François Fillon – et que, grâce à cette unité, les salariés ont commencé à se mobiliser massivement, la gauche a décidé de mettre toutes ses forces pour appuyer la mobilisation.

    Ce n’est pas la première fois dans son histoire qu’elle s’en montre capable. En 1995, face au plan Juppé, elle était unie aux côtés des syndicats. En 2010, face à la réforme Fillon c’était moins net, du fait des divergences affichées. Martine Aubry, alors première secrétaire du Parti socialiste, avait fini par suggérer au gouvernement d’allonger la durée de cotisation à 42 ans au lieu de retarder l’âge de départ.

     

    La gauche joue sa crédibilité en tant qu’alternative au macronisme

    Or, l’union ou la désunion syndicale et politique peuvent peser lourd dans l’issue des mouvements sociaux.

    Après la bataille contre le plan Juppé, la victoire de la gauche plurielle moins de deux ans plus tard avait été considérée comme le prolongement politique du plus long conflit social depuis Mai 68.

    En 2003, lors de la première réforme Fillon, l’éclatement du front syndical avait affaibli l’opposition à la droite dans le pays.

    En 2012, la gauche l’avait emporté deux ans après le mouvement contre la réforme des retraites de 2010, combattue par tout l’arc des syndicats sans exception.

    On sait ce que François Hollande a fait de ce quinquennat…

     

    Rassemblée sous la bannière de la Nupes ­depuis juin 2022, la gauche joue sa crédibilité en tant qu’alternative au macronisme, face à la menace de l’extrême droite.

    Elle est aujourd’hui en situation de s’opposer unanimement au projet de Macron sur la question de l’âge légal.

    Un rallongement de la durée de cotisation est exclu.

    Certains de ses partis, comme le PCF, proposent de comptabiliser les années d’études dans la durée de cotisation.

    Le PS, lui, reste sur les 43 ans instaurés à terme par la réforme Touraine, mais réclame un retour à l’âge légal de 60 ans, comme le PCF et les insoumis, lesquels sont partisans des quarante annuités…

    L’unité de la gauche derrière ce mouvement social massif, qui doit se manifester à nouveau dans la rue le 31 janvier, débouchera-t-elle sur un projet alternatif commun, prélude d’une possible autre majorité pour le pays?


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