• La France insoumise agitée par une nouvelle mise en examen

    La France insoumise

    agitée par une nouvelle mise en examen

     

    Justice L’association l’Ère du peuple, dispositif au cœur de la campagne 2017 de Jean-Luc Mélenchon, a été mise en examen le 3 février. Les mis en cause dénoncent « une instruction à charge », à quelques jours du premier tour de la présidentielle.

    Publié le Jeudi 24 Mars 2022
     
     

    À deux semaines et demie du premier tour de la présidentielle, le site d’information Mediapart a publié une nouvelle information sur l’enquête judiciaire visant la France insoumise.

    Le 3 février, l’association l’Ère du peuple, au cœur de la campagne de Jean-Luc Mélenchon en 2017, a été mise en examen pour « escroquerie aggravée », « tentative d’escroquerie aggravée » et « faux et usage de faux ».

    Fondée en 2015, cette association a été le cinquième fournisseur, en termes de chiffre d’affaires, de la campagne présidentielle de la France insoumise.

    Elle a livré des prestations « intellectuelles », telles que des meetings, ou matérielles (locaux, matériel informatique…).

    Pour une facture totale de 440 027 euros pour la France insoumise, selon Mediapart.

     

    Une surfacturation des prestations ?

    Or, la justice s’intéresse, selon le site d’investigation, à la possibilité d’une surfacturation de ces prestations. L’association aurait engrangé « d’importantes marges ».

    Les soupçons se portent également sur la réalité du travail des quatre permanents de l’association, dont trois appartenaient à l’équipe de campagne du candidat Jean-Luc Mélenchon en 2017 : parmi eux Bastien Lachaud et Mathilde Panot, élus ensuite députés.

    Bastien Lachaud avait déjà été mis en examen pour les mêmes chefs d’accusation en octobre 2021, en plus de celui de « prêt illicite de main-d’œuvre ».

    L’Ère du peuple avait, elle, été mise en examen en juillet 2021, pour le même motif.

    Le président de la structure, Bernard Pignerol, avait alors déclaré que « la montagne accouchait d’une souris », au sujet de cette enquête judiciaire qui poursuit la France insoumise depuis l’épisode mouvementé des perquisitions d’octobre 2018.

    Les prestations de la société Mediascop, de Sophia Chikirou, sont également épluchées par les enquêteurs depuis lors.

     

    Si les investigations judiciaires avancent lentement, cette mise en examen du 3 février constitue un nouvel épisode logique pour les mis en cause, puisque Bastien Lachaud avait lui-même été mis en examen.

     

    Pour autant, dans leur réponse à Mediapart, Bernard Pignerol comme Manuel Bompard réfutent ces accusations.

    Pour le président de l’Ère du peuple,

    « cette mise en examen supplétive est la preuve d’une instruction à charge. Elle vient uniquement corriger une incohérence juridique, voire une faute procédurale. Il était absurde de mettre en examen un salarié pour “escroquerie” et “faux” sans que l’association qui l’embauchait soit inquiétée pour les mêmes chefs d’inculpation ».

    Selon lui, « les juges tâtonnent à l’aveugle dans ce dossier ».

     

    Pour Bernard Pignerol, l’association n’a dégagé que « 7 000 euros de bénéfices pour un chiffre d’affaires pour cette activité de plus de 400 000 euros entre 2016 et 2017 ».

     

    Le directeur de campagne de Jean-Luc Mélenchon, Manuel Bompard, estime que cette mise en examen est « une nouvelle démonstration du vide et de l’amateurisme total de cette enquête qui dure depuis maintenant quatre ans et qui permet de nouvelles fuites à quelques jours du premier tour de l’élection présidentielle ».


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter