• Et maintenant ? Consolider une alternative

    Et maintenant ?  

     

    Consolider une alternative

     

    Il est difficile de savoir si la journée du 23 mars, qui sera massive, va entrainer une reconduction des grèves et surtout une extension.

    Ce serait bien sûr la meilleure situation.

     

    Mais les obstacles à franchir sur la durée sont importants, car depuis plus de 30 ans le néolibéralisme offensif a restructuré et démembré complétement le monde du travail.

    Lequel aujourd’hui accumule de nouvelles expériences de luttes (mais il faut du temps).

    Les secteurs actuellement les plus en grève (déchets, raffineries, SNCF, énergie) vont prolonger ou durcir, mais ils ont besoin de savoir si cet engagement est relayé. 

    Après le 7 mars, les responsables syndicaux (même les plus combatifs) expliquaient que personne ne veut ou ne peut supporter de manière isolée tout l’effort de la lutte. 

    C’est compréhensible.

     

     

    Dans son interview, Macron compte jouer cyniquement sur une dissociation entre les « syndicats responsables » et les « factieux » de la « foule ». 

    C’est le langage des ennemis du monde du travail.

    Pour l’isoler encore plus, il sera nécessaire de combiner grèves et manifestations de masse, mais aussi des initiatives dans le champ des idées, de l’alternative, de la bataille culturelle et politique.

     

     

    Selon le constitutionnaliste Dominique Rousseau, on ne peut exclure que le Conseil constitutionnel invalide la loi Macron, non sur le fond, mais sur la procédure.

    On verra.

    Nous sommes donc dans une lutte où il faut combiner les armes classiques de la grève, des manifestations, et des armes politiques visant à casser la doxa selon laquelle :

    « on est contre le gouvernement, mais on n’arrivera pas à le vaincre ».

     

     

    Le RIP peut nous faire entrer dans une séquence longue, où il faut construire des outils de luttes adaptés, pendant 9 mois.

     

    Ainsi il serait possible de combiner :

    a)       Un planning de journées de luttes relais avec un rythme tel que les Gilets jaunes avaient su l’imposer. 

     

    Il s’agirait ainsi de faire en sorte que l’agenda du pouvoir soit submergé par les initiatives diversifiées de la lutte.

     

    Cela suppose l’encouragement à une auto-organisation de la lutte sous la forme d’assemblées délibératives partout pour consolider le débat politique au sens profond du terme.

     

     

    b)      La lutte a besoin depuis le début mais à fortiori maintenant (surtout après les annonces de Macron), de nourrir sa force par une alternative qui fasse sens dans l’opinion publique.

     

    Jusqu’à maintenant, le consensus est :

     

    a) je ne veux pas travailler deux ans de plus, ou payer un impôt sur ma personne ;

     

    b) c’est brutal et injuste.  Que ce soit pour consolider la grève ou pour diversifier les moyens de luttes politico-sociaux, il y a nécessité de conforter un plan alternatif qui dépasse l’idée : « jamais je ne tiendrai jusqu’à 64 ans ». 

     

    c)       Avec l’aide des associations, des syndicats, des universitaires, des médias alternatifs, des revues, il pourrait être envisageable de mettre en chantier quatre initiatives (au moins) pour alimenter et séquencer dans le temps la campagne sur le RIP (si celui-ci est validé, pas sûr encore) :

     

    ·         La critique du travail néolibéral et la conquête de droits nouveaux : droit à délibérer sur le travail une heure par semaine au moins.

     

    ·         La reconquête du pouvoir sur la retraite comme droit automatique, ainsi que le droit aux allocations de chômage, donc sur la sécurité sociale financée par la socialisation de la valeur ajoutée (salaire socialisé)

     

    ·         L’articulation entre le sens du travail et la transition écologique dans l’industrie et les services publics, avec la garantie de la Sécurité sociale universelle.

    Pour un service public national de la transition écologique, décentralisé sur tous les territoires, avec des antennes dans les entreprises. 

    Avec l’embauche de « seniors » dès 50 ou 55 ans.

     

    ·         Une délibération citoyenne sur la démocratie retrouvée, avec notamment la valorisation de la démocratie sociale et « au travail », avec des institutions de conseils citoyens et de salariés-es.

     

    Voir la brochure d’ENSEMBLE !

     

     

    d)      Il serait objectivement nécessaire de trouver une forme de combinaison entre l’intersyndicale et la gauche et l’écologie politique (NUPES).

    Possible localement, mais très difficile nationalement (car il y a un passif), ou alors avec une partie seulement du syndicalisme.

    Haut risque.

    Mais localement, on peut imaginer (c’est par exemple ce qui semble se profiler dans le 13ème arrondissement de Paris) des Collectifs pour le retrait de la loi et pour une alternative.

     

    e)      La bataille pour le RIP, si elle prend forme, si elle s’impose sur la scène politique, peut être une occasion de consolider la NUPES comme véritable alternatives de gauche, capable de supplanter le RN.

     

    Dès lors, si la crise politique se prolonge, une dissolution peut prendre une dimension positive.

     

    Tout cela est une esquisse à approfondir.

     

     

    J-C M. Ensemble!

    23 mars 2023


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