Ensemble Finistère -

 [Collectifnat] Espagne - PSOE - Note Ensemble!

 
Quelques mots sur les décisions du PSOE, Parti socialiste espagnol, de ce dimanche.

 
Nous sommes concernés vu la place que nous accordons aux questions de recomposition.

 
LE PSOE connaît une crise d'une intensité bien plus forte que ce que peut connaître le PS français. DE plus, mais ce n'est pas l'objet de cette info rapide, il ne s'agit pas simplement DE la crise du PSOE mais bien de la crise de régime de la transition post franquiste.

 
APres un "coup d'état" pour déloger le secrétaire Pedro Sanchez, l'appareil du parti avec Felipe Gonzalez et Susana Díaz a la baguette vient de faire voter lors du Comité Fédéral de ce dimanche une abstention lors du vote au Parlement pour la constitution du gouvernement. Bien entendu, au premier tour, les 84 députés du PSOE vont voter contre, mais lors du deuxième tour ils doivent s'abstenir afin de permettre la constitution du gouvernement PP Ciudadanos. Cette decisión a été votée au comite Federal par 139 pour et 96 contre, ce qui donne une idée du rapport de force dans l'appareil.

 
Plus grave, ils ont décidé aussi qu'il s'agit d'un mandat impératif pour les 84 députés.

 
Apres le "coup d'état" (terme utilisé par Sanchez, son équipe et repris par toute la presse), il s'agit de rajouter l'humiliation!!

 
A ce jour, il n'y a toujours pas de scission du parti.

 
Nous verrons lors du vote au Parlement comment se comportent les 84 députés et en particulier le courant de Pedro Sanchez , ex secrétaire expulsé et partisan du non. Pour le moment, quelques députés et le PSC ( catalan avec 7 députés) disent vouloir maintenir un vote non. Le PSC a surtout une position particulière en raison de la question nationale en Catalogne' Ce parti à déjà connu des scissions et voter pour l'arrivée au pouvoir du PP et Ciudadanos serait un suicide.

 
Qu'il n'y ait pas de scission au sein de la direction et de l'appareil pour le moment ne garantit pas qu'une crise d'une ampleur inconnue n'arrive. En effet, 85000 militants ont signé une pétition pour exiger de voter non afin de ne pas faciliter l'accès au pouvoir du PP.

 
DE nombreux militants ont organisé des piquets devant les locaux du PSOE avec banderoles pour exiger le vote non. AUjourd'hui encore ce sont plusieurs centaines de militants qui étaient présents devant le comite fédéral et ont copieusement insulté Susana Díaz et son groupe. Ce sont aussi des milliers de militants qui exigent un congrès.

 
Pour comprendre comment on en est arrivé là, il suffit de faire une analogie avec la France.

 
VAlls considère qu'il y a deux gauches irréconciliables, croyez vous un seul instant que Hollande et Valls proposeraient une alliance avec Podemos ?

 
Le groupe dirigeant du PSOE allié avec Felipe Gonzalez, l'homme de l'abandon du marxisme, de l'entrée dans l'OTAN, des GAL (groupe para militaire pour éliminer les militants de ETA), est libéral et se situe dans ce cadre. C'est pourquoi toute alliance avec Podemos à un moment où l'Union Européenne va exiger des mesures d'austérité est impensable vu qu'ils ne feront rien contre ces mesures.

 
L'état espagnol a une gauche radicale qui a un poids militant et au Parlement (71 députés) qui n'existe pas encore en France.

 
La responsabilité de Podemos va être énorme dans les semaines qui viennent.

 
Podemos sera-t' il capable d offrir un cadre à tous ces militants du PSOE qui se sentent trahis ? C'est tout l'enjeu du moment

 
Raison de plus pour prendre au sérieux le débat entre Iglesias et Errejon, radicalité affirmée pour le premier, modération pour le second, afin de capter plus largement que les 20% de convaincus actuels.

 
Pour conclure, il est évident que le PSOE, même s'il a pu éviter un éclatement jusqu'à aujourd'hui, vit un moment décisif de son histoire avec un futur non garanti si la gauche radicale est capable de relever le défi et de faire des propositions à tous ces militants écœurés par la direction du PSOE

 
Nous allons avoir d'ici peu un gouvernement PP Ciudadanos (avant la fin du mois), ce gouvernement aura une majorité relative. Il gouvernera en minorité, ce qui laisse place à beaucoup de batailles politiques, vu que pour chaque loi il devra trouver l'accord de députés du PSOE. L'histoire est loin d'être finie.