• Ecocide...

    Ecocide...

     

    2021 :

    « Les capitalistes vendront même la corde

    avec laquelle ils seront pendus » (Karl Marx).

     

    Nous y sommes : cette prophétie est en train de se réaliser. Ce qui chez Marx n’était qu’une métaphore est en passe de devenir une réalité à grande échelle.

    Une réalité susceptible d’engloutir les bases mêmes du système, mais aussi entraîner dans un même gouffre des millions de vies humaines.

     

    Le Monde du 24. 09. 2021 nous l’annonce en termes prudents :

    « Les forages en Arctique aggravent la crise climatique ….

    L’arctique est désormais une terre de forage :

    … 599 champs pétroliers et gaziers …

    Ces projets [sont] soutenus par les grandes banques internationales [et] risquent d’accélérer le réchauffement ».

     

    A ce niveau de développement capitaliste, on n’est plus seulement en présence d’un écocide, mais aussi d’une entreprise potentiellement génocidaire par ses effets immédiats.

    Précisons : en exploitant les sous-sols de l’Arctique, déjà fortement impactée par le réchauffement, ce sont 1800 milliards de tonnes de carbone qu’on risque de libérer.

    C’est 25 fois plus que le carbone emprisonné dans le permafrost de Sibérie.

    C’est surtout un doublement du carbone actuellement présent dans l’atmosphère.

     

     

    Les forages en Arctique sont cette ‘corde du pendu’ capitaliste, mais cette corde nous condamne tous, si nous restons inertes.

    Oui, l’écocide annonce le génocide.

    J’oscille entre sidération et colère devant l’inefficacité de l’ONU, devant l’inertie de l’UE, le silence des politiciens, de la plupart des médias et des partis de gauche, écologistes inclus.

     

    Qui aura le courage d’interpeller les instances politiques et judiciaires, nationales et internationales, pour qu’elles s’intéressent à l’essentiel ?

    Car en Arctique la température moyenne augmente trois fois plus vite qu’ailleurs, alors que l’Arctique est le principal régulateur de nos climats.

     

    En attendant, cette ‘corde du pendu’ revient très cher aux financiers et aux investisseurs :

    « Entre 2016 et 2020, plus de 120 banques commerciales ont octroyé 315 milliards de dollars (268 milliards d’euros) aux 20 entreprises les plus impliquées dans … [les] projets pétrogaziers en Arctique »

    (Véronique Chocron et Audrey Garric, Le Monde du 24. 09. 21, pages 8-9).

     

    Le principal obstacle à une action internationale est l’absence de législation et de contrôle sur l’exploitation catastrophique d’une vaste région vitale et vulnérable.

    Paradoxalement seule la Banque centrale européenne (BCE) a fait un effort de mise en garde aux gouvernants et aux financiers après avoir identifié « l’augmentation et la fréquence des catastrophes naturelles » (cité par Véronique Chocron, ibid. page 17).

     

    Et la BCE conclut : « Le changement climatique représente une source majeure de risque systémique, en particulier pour les banques dont les portefeuilles sont concentrés dans certains secteurs économiques … et des zones géographiques spécifiques » (ibid.)

     

    Quand c’est la BCE qui est le lanceur d’alerte, on peut se demander pourquoi cette problématique reste totalement absente du débat préélectoral qui privilégie outrageusement les questions d’immigration et la présence des musulmans de France.

    Les idées de l’extrême droite ont occulté les questions vitales : cela s’appelle une intoxication.

     

    Le sujet est crucial.

    Il mérite de façon urgente une double riposte : politique et judiciaire.

    Il me semble nécessaire d’interpeller de suite les partis et mouvements politiques, et les associations pour une prise de position commune sur le fond et sur les actions à mener.

     

    Mais le sujet exige aussi une riposte judiciaire :

    si le débat n’est pas relayé par des tribunaux européens ou internationaux, il restera limité aux polémiques préélectorales ;

    en revanche, si le débat est judiciarisé, il oblige les États, les candidats et les élus dans leur ensemble à prendre une position qui les engage.

     

    Ce pourrait être l’honneur d’Ensemble! d’avoir porté sur la scène publique une question qui concerne la vie sur Terre.

     

    G.D.

     


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