• Du possible et de l'impossible.

    Ensemble !

    Débat Collectif National des 19 et 20 Novembre 2016

    Du possible et de l'impossible.

     
     

     

    « Il y a toujours de l'inconvénient à s'engager

    sur des suppositions que l'on croit impossibles.

    Il est pourtant vrai qu'il n'y a presque personne

    qui en fasse difficulté ».

     

    Cardinal De Retz

    Mémoires

     

     

    « Déni de réalité » ! Certains infligent à la position 2 une sanction sans appel.

    Autant les accusations connexes – caricature, invective, suffisance, mépris...- ne méritent aucune polémique, chacun disposant des éléments pour en juger, autant celle qui oppose le possible à l'impossible appelle examen.

     

    Le réel, donc, c'est la candidature de Mélenchon.

    Du coup, le possible c'est le soutien à celle-ci.

     

    Et relèvent de l'impossible une candidature d'union (du NPA aux frondeurs), rêve insensé puisque toutes les forces concernées « récusent cette perspective, défendent une orientation qui se situe aux antipodes et ont désormais leurs propres candidats ».

    Quant à une autre candidature – Montebourg, Filoche...-, elle serait forcément « moins radicale » que celle de Mélenchon.

     

    Nous voici, sévèrement rappelés au principe de réalité, écrasés sur le mur du possible.

     

    Pourtant, chers Amis, si le problème auquel nous sommes confrontés n'entrait pas dans ce cadre formaté sur un mode binaire : « possible/impossible », « réel/irréel » ?

     

    Au demeurant, n'est-ce pas Mélenchon soi-même qui, « les pieds sur terre », nous invite, « la tête dans les étoiles », à viser l'impossible ?

    « Changer le cours de l’histoire », grâce à « une vision prométhéenne de la France », viser « une bifurcation à partir de la France », pour provoquer « une bifurcation de la civilisation » ? 

    (Cf. Le Choix de l'insoumission, chapitre 7, « une échappée vers l'avenir »).

     

    Ce ne sont pas là « formules contestables montées en épingle », c'est un souffle. Du rêve !

     

    Mélenchon n'invite pas à accumuler des voix pour parvenir à un score intéressant. Il défend un projet.

     

    Ce pourquoi « unir pour les échéances électorales et politiques qui viennent et, au-delà, pour tracer une perspective commune » doit rester notre impératif.

    Difficile, certes.

     

    Précisément parce que Mélenchon se présente, à la différence de 2012 non plus comme le représentant d'un Front de gauche, pluraliste, divers de ses divergences, mais comme le maître d’œuvre d'un programme et d'un projet qui ont nom La France insoumise.

     

    « Je dois non seulement gagner pour changer le cours de l'histoire, mais je dois aider de toutes mes forces à refonder le mouvement progressiste en France, qui est à l'agonie, éparpillé dans d'innombrable petites chapelles sous toutes les étiquettes » (op. cit.).

     

    De ce fait la candidature de Mélenchon génère un double mouvement : de rassemblement et de division.

     

    Au sein d'Ensemble !, au sein du PC, voire dans le PG, les discordes ne renvoient pas à une opposition entre réalistes et irréalistes, entre lucides et aveuglés, elles réfractent dans les organisations des réactions de plus grande portée.

    Et ce en fonction de deux interrogations.

    La première : les désaccords avec ce que défend Mélenchon sur telle ou telle question doivent-ils être bornés et relativisés, ou renvoient-ils à une cohérence globale, laquelle demande à être approuver ou refuser ?

    La seconde : le projet politique de Mélenchon, qui va au-delà des élections, peut-il être mis de côté pour après les élections, ou agit-il dès à présent sur sa campagne et son intervention, ce qui oblige à interroger le sens d'un soutien à celles-ci ?

     

    Questions épineuses, qui entrent en résonance avec tout ce qui se met en mouvement dans la situation, aussi bien à gauche qu'à droite.

    L'après élections de 2017 de plus en plus rétroagit sur l'avant élections de 2017.

     

    Entre Sarkozy et Juppé (et les autres), c'est moins le score à venir qui obsède, moins encore ce qu'ils proposent, que les lignes de pente des candidats par rapport au FN.

     

    Du côté des socialistes, plutôt que les pronostics sur les scores éventuels de Hollande, Valls, Macron, Montebourg etc..., c'est le devenir du PS, et donc de la gauche, qui interpelle...

     

    D'où, en effet, l'habileté qu'il y avait à s'installer dans le paysage, à imposer son calendrier, sans s'empêtrer dans des négociations entre candidats potentiels et avec les partis.

    Comme le note un commentateur politique : « Toute sa démarche depuis la rentrée a donc consisté à ne faire dépendre sa candidature de rien ni de personne ».

    Il est vrai que c'est dans le Figaro, et à propos de Macron.

     

     

    Le réel c'est que nous en sommes là.

    Ce qui doit nous inviter à ne pas recourir à des grilles de lecture obsolètes.

    Et à maintenir comme nécessaire, impératif, le maintien d'un cap :

    travailler au rassemblement de toutes les forces, dans le respect de leur pluralisme, avec une attention précautionneuse à ce pourquoi elles sont divisées, pour appeler à défendre ensemble un projet de transformation sociale, démocratique, écologiste, féministe, internationaliste...

     

    Gardons-nous de dire cela impossible.

     

    Quant à ce qui peut en être traduit dans les contraignantes limites électorales, reste à voir, en effet, ce qui est... possible.

     

    16.11.2016

    FS!

     


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