• Birmanie. Quatre mois après le coup d'État, un pays au bord de la guerre civile

    Birmanie.

    Quatre mois après le coup d'État,

    un pays au bord de la guerre civile

     

    Mercredi 2 Juin 2021
     

    Si le mouvement de contestation ne faiblit pas depuis le 1er février, la population s'inquiète de la militarisation du conflit, qui prend de plus en plus d'ampleur sur tout le territoire.

    Selon l’ONG birmane Association d’assistance aux prisonniers politiques, 840 manifestants ont été tués depuis le putsch.

     

    Quatre mois après le retour de la junte militaire au pouvoir,

    en Birmanie, le mouvement de contestation ne faiblit pas.

    Ce mardi, journée de réouverture des établissements scolaires au terme d’un an de fermeture du à la pandémie de Covid-19, des centaines de milliers d’élèves et d’enseignants ont boycotté la rentrée.

    Ces derniers avaient déjà rejoint les appels à la grève des médecins, ingénieurs, ouvriers et cheminots qui paralysent depuis plusieurs semaines des secteurs entiers de l’économie.

     

    Plusieurs autres rassemblements se sont tenus, mardi, pour marquer ce triste anniversaire et protester contre la sanglante répression.

    Depuis le coup d’État du 1er février, 840 manifestants ont été tués, selon l’ONG birmane Association d’assistance aux prisonniers politiques.

    Ce qui inquiète le plus la population, c’est la militarisation du conflit, en marche dans une bonne partie du territoire.

    Des groupes ethniques qui revendiquent plus d’autonomie et des nouvelles forces de défense populaires ont clairement pris les armes contre l’armée.

    « Le Myanmar est au bord d’une nouvelle guerre civile. Le peuple n’a pas d’autre choix. Ils n’ont tout simplement plus d’autre option », a averti, lundi, le Dr Sasa, porte-parole du gouvernement d’unité nationale de Birmanie, qui souhaite créer une nouvelle armée fédérale.

     

    Raids militaires, arrestations et assassinats contre plusieurs ethnies

    L’armée birmane, qui compterait 400 000 hommes, ne cesse de mener des raids militaires, des arrestations et des assassinats contre plusieurs ethnies, réunies principalement dans les régions frontalières.

    Dernièrement, la junte a effectué des opérations dans l’est de l’État de Kayah, utilisant des hélicoptères pour bombarder et tirer sur des combattants civils.

     

    « Certains groupes armés ethniques ont offert leur soutien aux forces anti-coup d’État, mais d’autres sont ambivalents. Les groupes pourraient chercher à exploiter le coup d’État pour leurs propres gains territoriaux, ce qui compliquerait davantage la crise », analyse le quotidien britannique The Guardian.

     

    La responsabilité sociale des entreprises françaises

    Alors que des « militants syndicaux ou membres de la société civile sont assassinés brutalement », la CGT interpelle dans une lettre le ministre des Affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, devant la présence encore sur place d’un certain nombre d’entreprises françaises : Total, Bouygues, le groupe Accor et l’entreprise Cheddite.

    Et dont « certaines travaillent avec le conglomérat militaro-industriel Mehl (Myanmar Economic Holdings Public Company Ltd) » et de leur rappeler « les règles de la responsabilité sociale des entreprises et les conventions de l’OIT, ratifiées par la France et qui leur sont donc applicables et que des sanctions peuvent leur être appliquées en cas de négation de leurs responsabilités et de violations des droits fondamentaux », rappelle la CGT.


  • Commentaires

    Aucun commentaire pour le moment

    Suivre le flux RSS des commentaires

    Vous devez être connecté pour commenter