• Asie. La Corée du Nord menacée par la famine

    Asie. La Corée du Nord menacée par la famine

    Jeudi 8 Juillet 2021
    Lina Sankari - L'Humanité >>>>>
     

    Les pénuries alimentaires et l’inflation pourraient entraîner une catastrophe dès le mois d’août.

    Une situation aggravée par le maintien des sanctions.

     

    Maintes fois, l’effondrement de la Corée du Nord a été prophétisé.

    Le retour de la famine agité.

    Sur ce dernier point, c’est cette fois Kim Jong-un qui tire la sonnette d’alarme en concordance avec l’Organisation pour l’alimentation et l’agriculture des Nations unies (FAO).

    Durant la 6e conférence des secrétaires de cellule du Parti des travailleurs en avril, le rapport de session décrivait un contexte «extrêmement difficile », mais toutefois incomparable à celui qui avait précédé la grande famine des années 1990 et son cortège de centaines de milliers de morts.

    Le dirigeant nord-coréen était moins nuancé :

    « Pour apporter le maximum de bien-être matériel et culturel à notre peuple, j’ai décidé que les organisations du parti à chaque niveau (…) effectueront la “marche ardue” la plus difficile. »

    En référence au repli en Sibérie de son grand-père Kim Il-sung et de son unité de guérilla face à l’occupant japonais dans les ­années 1930 et à la crise alimentaire des années 1990.

     

    Un manque de 860 000 tonnes faute d'importations suffisantes

    Régulièrement employée dans la presse nord-coréenne, l’expression fait surtout référence à l’esprit grâce auquel le peuple a surmonté l’adversité ; elle est beaucoup plus rare dans la bouche de Kim Jong-un.

    Aucun indicateur économique ne laisse présager par ailleurs une conjoncture économique digne d’il y a vingt-cinq ans.

     

    De son côté, la FAO alerte quant à la production de grains évaluée à 5,6 millions de tonnes cette année.

    En clair, il manque 1,1 million de tonnes pour nourrir la population.

    « Les importations commerciales officiellement prévues sont de 205 000 tonnes », poursuit le rapport, ce qui signifie une pénurie de l’ordre de 860 000 tonnes qui pourrait se faire sentir dès le mois d’août en l’absence d’importations suffisantes et d’aide alimentaire.

    Or, les sanctions internationales continuent de peser durement sur une population nord-coréenne qui avait déjà vu une série de typhons et d’inondations ravager les cultures l’an dernier.

     

    Une situation aggravée par la fermeture des frontières – et donc la suspension des échanges avec la Chine – afin de lutter contre la pandémie de Covid-19.

    Depuis le début de l’année, les prix du maïs et du riz ont grimpé en flèche.

    Le 17 juin, Kim Jong-un signait une commande spéciale pour libérer les stocks de riz de l’armée vendus à un cours inférieur, mais insuffisants pour couvrir les besoins, selon des données sud-­coréennes.

    En 2019, la Corée du Nord acceptait l’envoi de 800 000 tonnes de riz par la Chine.


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