• Amélie Oudéa-Castéra : un lobbying très actif au service d’une école privée hors contrat, contre l’avis de l’Éducation nationale

    Amélie Oudéa-Castéra :

    un lobbying très actif

    au service d’une école privée hors contrat,

    contre l’avis de l’Éducation nationale

     

    La nouvelle ministre de l’Éducation nationale, déjà embourbée dans l’Affaire Stanislas et confrontée à la défiance du corps enseignant, a selon des révélations de « Mediapart » activement œuvré pour faire en sorte qu’une école privée hors contrat, dirigée par une de ses connaissances, soit contractualisée. Au mépris des conséquences pour l’école publique et contre l’avis des services de l’Éducation nationale.

    Amélie Oudéa-Castéra, la nouvelle ministre de l’Éducation nationale est confrontée à de nouvelles révélations confirmant sa proximité problématique avec le monde de l’enseignement privé.
     

    En ce jour de mobilisation massive des personnels de l’Éducation nationale,

    ces nouvelles révélations risquent bien d’alimenter la défiance à l’égard d’Amélie Oudéa-Castéra.

    La ministre de l’Éducation nationale, qui depuis son intronisation mi-janvier à la tête d’un « superministère », multiplie les bévues démontrant son peu d’appétence pour l’école publique, a selon Mediapart activement travaillé, bien avant de devenir ministre des Sports, à la promotion d’une école privée hors contrat, dirigée par l’une de ses connaissances, Michel Naniche, un professeur de mathématiques et amateur de tennis.

     

    Le but de ses démarches insistantes ?

    Faire en sorte que cette école, dénommée Diagonale, obtienne gain de cause dans sa requête de passer sous contrat avec l’État, promesse d’une manne financière pour cet établissement, accueillant notamment des jeunes sportifs (de la primaire à la prépa), qui facture ses droits d’entrée de 4 900 à 6 900 euros l’année.

     

    « Les écoles du modèle de Diagonale,

    il faut qu’on arrive à les faire fleurir »

     

    Ce passage sous contrat était par ailleurs devenu une urgence pour l’école, confrontée à une baisse de ses résultats et à une vague consécutive de départs de ses élèves, après la mise en place du nouveau système de contrôle continu, réputé plus favorable (il représente désormais 40 % de la note finale pour les élèves du public et du privé sous contrat).

    Dès lors, Amélie Oudéa-Castéra aurait démultiplié ses efforts.

    « Les écoles du modèle de Diagonale (…), il faut qu’on arrive à les faire fleurir », aurait ainsi plaidé dès 2022, selon le journal en ligne, la ministre auprès des plus hauts services de l’Éducation nationale, seuls compétents pour trancher.

    Ils ont sans surprise opposé un avis défavorable à ses demandes « répétées » dont les conséquences seraient difficilement passées inaperçues.

     

    Comment, en effet, faire passer un transfert, à la charge de l’État, de la rémunération de plusieurs dizaines de postes d’enseignants « équivalents temps plein » au sein de cet établissement, présent dans quatre académies, dont Paris, alors que, dans la capitale, une centaine de postes y ont déjà été supprimés cette année dans le second degré.

    Comment encore faire passer cette concurrence déloyale, avec l’argent du contribuable, pour les écoles publiques qui œuvrent aussi sur ce créneau des horaires aménagés pour les élèves sportifs ?

     

    Interrogés par Mediapart, deux hauts fonctionnaires de l’Éducation nationale ont confirmé ces réticences : « La spécificité de l’offre pédagogique de Diagonale (horaires d’enseignement plus faibles que les programmes requis) et les retraits d’emplois par ailleurs prévus dans l’enseignement public comme privé sous contrat à Paris du fait de la baisse démographique, ne permettent pas de passer sous contrat les classes de Diagonale », ont-ils répondu au média en ligne.

    Un arbitrage devant donner lieu à une décision définitive devrait pourtant, selon les deux fonctionnaires, commencer en février ou en mars.

    Pas sûr que la présence d’Amélie Oudéa-Castéra à la tête du ministère soit désormais considérée comme une aubaine par la direction de l’école Diagonale.

     

    En attendant, les révélations de « Mediapart » ont de nouveau suscité des remous et de multiples réactions parmi la classe politique face à cette promotion tous azimuts, parmi les hautes sphères de l’État, de l’école privée, dont témoignent les affaires récemment mises au jour par la presse.

    Le sénateur communiste Pierre Ouzoulias a notamment réagi sur son compte X (ex-Twitter), en formulant trois propositions :

    - un « moratoire sur l’ouverture de nouvelles écoles privées

    – (la) Constitution d’une commission d’enquête parlementaire pour faire la lumière sur toutes les dérives existantes dans les écoles privées sous contrat »

    -ainsi que « l’audition de Madame Brigitte Macron, qui semble jouer un grand rôle dans la promotion de l’école privée dans notre pays, au mépris de notre école publique. »


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