• 29 septembre 2023 - Communiqué d'Ensemble ! : Arménie Haut Karabagh

    COMMUNIQUE ARMENIE/HAUT KARABAGH

     

    SOUTIEN AU PEUPLE ARMÉNIEN

    CONTRE L’AGRESSION DU POUVOIR AZERBAIDJANAIS

     

    Séparée de l'Arménie et rattaché à l'Azerbaïdjan en 1921 par Staline, l’enclave montagneuse à large majorité arménienne du Haut-Karabakh est depuis les dernières années de l’U.RSS un point de tension permanente entre ces deux anciennes Républiques soviétiques devenues indépendantes en 1991.

    En 1991, le territoire s’est autoproclamé République indépendante d’Artsakh laquelle ne sera jamais reconnue par la communauté internationale. Sous couvert et au prétexte d’une « opération antiterroriste » après la mort de quatre militaires et deux civils Azéris tués par l’explosion de mines, Bakou a lancé mi-septembre, une opération militaire dans la continuité d’une offensive débutée en 2020 contre le Haut-Karabakh. Cette guerre meurtrière au cours de laquelle les forces arméniennes ont dû s'incliner devant la supériorité militaire de l'Azerbaïdjan soutenu par la Turquie et Israël dure depuis trente-cinq ans. Mercredi 20 septembre, les combattants arméniens ont été contraints d’accepter et de rendre les armes après l’offensive éclair menée par Bakou, afin d’entamer des pourparlers de paix mais qui doivent selon le camp du vainqueur conduire à la réintégration de ce territoire à l’Azerbaïdjan.

    La suite peut une fois de trop s’avérer encore plus sombre pour l’ensemble du peuple arménien, et en premier lieu pour les 120.000 arménien·nes qui vivent au Haut-Karabakh, car il est impossible pour un·e Arménien·ne de vivre dans un pays où la haine raciste anti-arménienne constitue la raison d'être. Une épuration ethnique est en cours. Les pogroms successifs anti-Arméniens en Azerbaïdjan depuis les années 1980, notamment celui de Soumgait en banlieue de Bakou en 1988, sont restés dans toutes les mémoires.

    Pour l’Arménie, l’inquiétude porte sur l'intégrité même de son territoire puisque le Haut-Karabakh pouvait être une zone tampon entre les deux ennemis jurés du Caucase. Si celle-ci venait à disparaître, les velléités azerbaïdjanaises pourraient être encore plus importantes. Il serait irresponsable de s’en remettre à un soutien russe dont les derniers événements ont illustrés une attitude militaire aux ordres des intérêts de sa politique impérialiste dans une région, où les puissances étatiques occidentales mesurent et conditionnent leurs soutiens aux profits de leurs seuls intérêts et pas à ceux des peuples ukrainiens et arméniens ou d’autres encore qui veulent affirmer leur souveraineté nationale.

    La situation présente dans le Haut-Karabagh et en Arménie, après tant d'autres, repose de nombreuses questions à l'échelle mondiale : quelle sécurité internationale pour la protection des peuples et des minorités nationales des agressions dont ils/elles sont l'objet, en particulier quand existe une menace de type génocidaire ? Plus fondamentalement, comment imaginer une refonte radicale et une démocratisation réelle des institutions internationales et de l'ONU ?

    Mais, sans attendre ces transformations indispensables, Ensemble ! soutient la demande pressante de l'Arménie qui a réclamé l'envoi d'une mission de surveillance de l'ONU dans le Haut-Karabagh pour assurer la protection de la communauté arménienne de l'enclave passée cette semaine sous le contrôle de l'Azerbaïdjan.

    Plus largement, Ensemble ! affirme son exigence immédiate : il revient aux autorités internationales et plus particulièrement de l’ONU de prendre leurs responsabilités, d’exercer et de mettre en œuvre tous les moyens nécessaires pour que les Arménien·nes recouvrent l’ensemble de leurs droits, et notamment leur droit à l'auto-détermination, sur la totalité des territoires où ils et elles vivent et d’y assurer leur sécurité.


    La commission internationale d'Ensemble !, le 29 septembre 2023


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