Un anticapitalisme à usage concret et immédiat : la santé.
Un anticapitalisme
à usage concret et immédiat :
la santé.
Trop souvent lorsque nous parlons de dépassement du capitalisme ou d’anticapitalisme, nous sommes dans l’abstraction et quand le « concret » revient- et il revient inévitablement-, il est traité soit de manière syndicale traditionnelle soit comme élément d’un programme à soutenir.
Après l’AG, nous avons le souci que les travaux stratégiques ne soient pas rangés à part mais soient utilisés de manière immédiate.
Or visiblement l’AG ne les a pas intégrés dans sa réflexion.
Essayons ce que cela peut vouloir dire concernant la santé.
La situation d’asphyxie de l’hôpital et la progression des déserts médicaux.
Les deux participent de la même politique et posent le même type de recherche de solutions.
Partons du principe que le rapport des forces découle moins des manifestations de colère que de la manière de s’en prendre à la source des problème : la domination du capital pour lequel- vue sa politique de financiarisation au détriment du travail- les dépenses de santé ne valent pas le coût sans mauvais jeu de mots.
Arrêtons-nous un instant sur ce qui se cache derrière les déserts médicaux.
L’incitation de l’état pour y installer de jeunes médecins cache quelque chose de pernicieux et de redoutable.
Des discussions sont engagées avec leurs syndicats et ce n’est pas injurieux de considérer que ce milieu ne recèle pas l’avant-garde révolutionnaire.
Il est donc question de « libéraliser » les tarifs des consultations des généralistes à 50 Euros au lieu de 25.
MAIS la Sécu continuerait de rembourser sur la base de 25 Euros, le reste dépendrait de sa mutuelle.
C’est un processus de perte de sens de la Sécu et de privatisation de la protection sociale.
Il y a urgence.
Mais dire « stop » ne nous aidera ni auprès des médecins concernés ni auprès des patients qui n’ont plus de médecin référent.
Il ne nous reste qu’un seul espace :
investir l’au-delà du capitalisme.
- Le principe de la couverture sociale est « de chacun/e selon ses moyens à chacun/e selon ses besoins ».
- Dommage de ne pas l’avoir énoncé comme tel et d’avoir progressivement laissé la Sécu et son budget passer entre les mains de l’Etat.
- Or la politique de santé publique doit être entre les mains du public.
- L’état n’est pas le public même s’il prétend l’incarner.
- Mais il n’est pas trop tard pour que médecins et patient/es prennent le devenir de la santé publique en mains.
- La sensibilité des intéressé/es et la mise en cause des superprofits permettent de rendre audibles deux propositions :
- Le budget le plus important de l’argent public (quand il s’agit de dépenses, l’état c’est nous) est « l’aide » aux grandes entreprises : 160 milliards.
- Les actionnaires se sont partagés pour 2021 : 157 milliards.
Fonder des objectifs d’actions sur la mise en cause de ces deux réalités en évoquant « de chacun/e selon ses moyens » devrait nous permettre d’enfoncer un coin dans cette situation.
Être obligé de dire « non » changerait de camp, et nous commencerions à changer la nature du mouvement social ce qui pourrait faire bouger la sempiternelle dissociation social/politique.
Et n’est-ce pas notre rôle ?
Des militants du courant EAE d'ENSEMBLE!
29 novembre 2022