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Ensemble Finistère ! Mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire - Front de Gauche

28 Feb

Palestine. « Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer »

Publié par Ensemble29

Palestine.
« Les colons et les soldats sont arrivés
et ont commencé à tirer »

 

Le 26 février, des centaines d’israéliens ont déferlé sur les villages autour de Naplouse, protégés par l’armée israélienne, brûlant voitures et habitations. Un Palestinien a été tué.

 

Reportage.


 
Huwara, 7 000 habitants,
a tout d’un champ de bataille :
300 véhicules ont été détruits,
28 maisons partiellement démolies et six totalement,
selon la municipalité.
 

Huwara (Cisjordanie occupée), envoyé spécial.

 

Ziad Dameedy n’en revient toujours pas, encore sous le coup de l’émotion.

Dimanche 26 février au soir, ce Palestinien de 48 ans et sa famille ont failli périr brûlés vifs, lorsque leur maison a été encerclée par une centaine de colons israéliens, épaulés par l’armée.

« Ils ont d’abord tenté de pénétrer chez nous puis ont brisé les fenêtres, raconte-t-il à l’Humanité.

Je ne voyais pas ce qui se passait à l’extérieur, mais un voisin m’a appelé en me disant que les colons avaient enflammé des pneus contre la porte.

Soudain, les rideaux se sont enflammés. Mais nous ne pouvions pas sortir. »

« C’est la quatrième fois que les colons nous attaquent depuis octobre» Ziad Dameedy, Habitant de Huwara

 

À l’intérieur, Ziad, sa femme et trois de leurs quatre enfants suffoquent du fait de la fumée. Ils pensent leur dernière heure arrivée.

« On avait tous très peur. Les enfants tremblaient et pleuraient. »

Il tente alors d’éteindre l’incendie avec les bassines d’eau et les extincteurs qu’ils possèdent, car « c’est la quatrième fois qu’ils nous attaquent depuis octobre », précise-­ t-il.

Finalement ils arrivent à se réfugier sur une des terrasses, à l’air libre. Ils seront évacués quelques heures plus tard par des ambulances une fois les colons partis.

Ce lundi matin, la façade était noircie. Des pneus en partie consumés se trouvaient encore contre les murs.

 

La petite ville agricole a tout d'un champ de bataille

Une nuit terrible pour les 7 000 habitants de Huwara, une localité située au sud de Naplouse (où, le 22 février, une opération israélienne a fait onze morts) assiégée par des centaines de colons après que deux d’entre eux ont été tués par un combattant palestinien.

La petite ville agricole a tout d’un champ de bataille.

Des dizaines de carcasses de voitures incendiées semblent un cimetière.

Selon la municipalité, 300 véhicules ont ainsi été détruits, 28 maisons partiellement démolies et six totalement.

 

Les colons étaient d’une violence terrible.

On a l’habitude de leurs attaques,

mais on n’a jamais vécu ça » 

Awwad Nijem, habitant de Huwara

 

« Les colons étaient d’une violence terrible. On a l’habitude de leurs attaques, mais on n’a jamais vécu ça, raconte Awwad Nijem, de Huwara.

Ils essayaient de rentrer dans les maisons. L’armée s’est déployée et nous interdisait de sortir. Il y avait des snipers qui s’étaient positionnés tout autour. Ils ont empêché les secours d’arriver, un pompier a été tabassé par les colons et les ambulanciers n’arrivaient pas à passer alors que de nombreux habitants étaient blessés. »

 

 Mon frère a été touché à l’abdomen.

Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita,

nous avons dû faire un long détour

avant de trouver une ambulance.

Les secouristes ont essayé de le réanimer,

mais il est mort en chemin. » 

Wasel Al Aqtash, habitant de ZATARA

 

Huwara n’a pas été la seule ville dévastée.

Le village de Zatara, où vivent moins de 200 personnes, a été particulièrement visé. Sameh Al Aqtash a été tué par balles.

« Les colons et les soldats sont arrivés et ont commencé à tirer, dénonce Wasel Al Aqtash. Mon frère a été touché à l’abdomen. Comme l’armée bloquait l’accès au village voisin de Beita, nous avons dû faire un long détour avant de trouver une ambulance. Les secouristes ont essayé de le réanimer, mais il est mort en chemin. »

Sameh, un forgeron de 37 ans, « qui aimait aider les gens », venait juste de revenir de Turquie où il était parti pour secourir la ­population après le tremblement de terre.

Il avait trois enfants dont un bébé.

 

Des « milices terroristes »

« Les colons ont encore plus de pouvoir qu’avant, explique Ziv Stehl, qui dirige l’organisation israélienne Yesh Din (Volontaires pour les droits humains), active aussi bien en Israël qu’en Cisjordanie.

Leur violence s’exerce tous les jours contre les Palestiniens, ce n’est pas nouveau. C’est leur manière de contrôler les terres. Mais depuis la mise en place du nouveau gouvernement, ils se sentent pousser des ailes. »

 

Pour B’Tselem, autre organisation israélienne de défense des droits humains,

« le régime suprémaciste juif a perpétré un pogrom dans les villages autour de Naplouse.

Ce n’est pas une “perte de contrôle”. C’est exactement à cela que ressemble le contrôle israélien. Les colons mènent l’attaque, l’armée la sécurise, les politiciens la soutiennent. C’est une synergie ».

Pour le député communiste Ofer Cassif (Hadash), l’organisation des colons est désormais assimilable à celle de « milices terroristes » chargées par le « régime d’occupation » de perpétrer des « crimes de guerre ».

 

Dans ce contexte, la réunion conviant, dimanche, en Jordanie, les responsables de la sécurité et des renseignements israéliens et palestiniens sous l’égide des États-Unis apparaît pour ce qu’elle est : un leurre.

Alors que le commu­niqué final faisait état d’un accord pour l’arrêt temporaire de quatre mois de la construction de nouvelles colonies, Benyamin Netanyahou a immédiatement tweeté qu’« il n’y a pas et il n’y aura pas de gel » de la colonisation.

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