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Ensemble Finistère ! Mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire - Front de Gauche

25 Dec

Le bon pain des français, nos bons saumons et nos bonnes truites.

Publié par Ensemble29

Le bon pain des français,

nos bons saumons et nos bonnes truites.

 

Le chargé de campagne océan à Greenpeace Afrique, Abdoulaye Ndiaye a indiqué le mois dernier, à Mbour (Sénégal), que la rareté du poisson est la « cause principale » de l’émigration irrégulière des jeunes en direction surtout des îles Canaries.

« La cause principale de l’émigration irrégulière, c’est le manque de poisson. La pêche ne nourrit plus son homme”, a-t-il souligné, lors de la célébration de la journée mondiale de la pêche, au quai de Mbour. »

 

Les Sénégalais en pâtissent année après année.

De 29 kilogrammes  de consommation annuelle en 2014, les sénégalais en consomment 15 kilogrammes seulement en 2023.

Une situation largement imputable à la « surpêche », a dit encore le chercheur du Centre de recherche océanographique de Dakar-Thiaroye (Crodt-Isra), Moustapha Dème.

Il intervenait aussi en décembre à Saly (Mbour).

 

Réputées jusqu’à présent très poissonneuses, et peu surveillées, les eaux du Sénégal, de la Gambie et de la Mauritanie sont devenues les nouveaux « hubs » du marché mondial de farine et d’huile de poisson.

En moins de dix ans, une trentaine d’usines de transformation ont ouvert leurs portes dans les trois pays.

Le chercheur économiste des pêches au Centre de recherches océanographiques de Dakar-Thiaroye (Isra/Crodt), Moustapha Dème, sonne l'alarme sur la nécessité impérieuse de réorienter les formes de subvention octroyées à la pêche sénégalaise.

Selon lui, ce soutien financier contribue largement à la surpêche, menaçant ainsi les précieuses ressources halieutiques.

 

Dème souligne l'impact dévastateur du soutien financier accordé par l'État, incluant des détaxes sur les équipements de pêche, des subventions pour le carburant, les moteurs et d'autres avantages liés à la pêche industrielle et aux exportations.

« Ces investissements massifs ont entraîné une surcapacité dans le secteur, dépassant largement le potentiel des ressources halieutiques », dénonce-t-il.

Au-delà du désastre écologique que cela représente pour la région, ce business prive surtout les populations côtières de leurs sources de revenus et de leurs ressources en protéines animales principales.

 

En effet, selon un rapport de Greenpeace et Changing Markets Foundation, chaque année, un demi-million de tonnes de petits poissons frais, des sardinelles et des bongas qui auraient pu nourrir 33 millions de personnes sont ainsi péchées au large des côtes de l’Afrique de l’Ouest,  pour être transformés en nourriture destinée aux saumons de Norvège, aux truites de Chine ou aux cochons de France.

 

Les débats que nous avons aujourd’hui entre nous sur l’immigration, méritent un peu mieux que nos invectives franco-françaises.

La rareté du poisson est la « cause principale » de l’émigration irrégulière des jeunes en direction surtout des îles Canaries.

Avant de faire ici la chasse aux immigrés, avant de les rendre responsables de tous nos malheurs économiques, interrogeons-nous sur la pertinence de notre diplomatie, et sur la bonne conscience des investisseurs étrangers qui interviennent en Afrique.

 

(Cofondateur Solidarité et coopération internationale.)

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