A Notre Ami et Camarade Louis Aminot
Louis Aminot, 76 ans, est décédé dans la nuit du dimanche 15 au lundi 16 avril 2018.
Louis est né le 7 novembre 1941 à Octeville dans le Manche.
Entré aux Jeunesses Communistes à l’âge de 15 ans, il adhère au Parti Communiste Français pendant son service militaire.
Ouvrier de l’Arsenal de Brest comme électricien, adhérent de la CGT, il sera de toutes les luttes syndicales et ouvrières, de tous les combats politiques.
Engagé et militant du quotidien, il devient responsable de la Fédération du Finistère-Nord du PCF, avant de rompre avec le PCF en 1986, suivi par plusieurs centaines d'adhérents , pour rejoindre les rénovateurs communistes.
Il fut un élu toujours véritablement communiste à Brest pendant 24 ans, de 1977 à 2001, et fut notamment adjoint à la politique sportive.
Toujours membre des Communistes Unitaires, Louis s'était engagé dans les Comité Unitaires Anti-Libéraux puis avait participé à la création de la FASE avant de rejoindre Ensemble! Mouvement pour une Alternative de Gauche, Ecologiste et Solidaire.
Louis était un combattant révolutionnaire, engagé pour la Paix, le désarmement, pour l'abolition des armes nucléaires.
Il est des hommes libres, qui peuvent plier et ne rompent jamais. Il en est qui savent incarner la fierté ouvrière, sans confondre la fidélité et la nostalgie. Il y a ceux qui se disent communistes et il y a ceux qui le sont. Louis était de cette dernière catégorie.
Les Grecs anciens, pour désigner un être d'exception, fusionnaient les mots de "beau" et de "bon" et les classiques français parlaient d' "honnête homme". Tous ces mots collaient bien à la personne de Louis. Comment pouvait-on ne pas le respecter et l'aimer pour cela ?
Nous garderons de Louis le souvenir d'un homme épris de justice sociale, de liberté, de paix et d'humanité.
Nous ne lâcherons rien de ses combats.
Comme il le disait toujours, "Haut les Coeurs" !
Ensemble Finistère !
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Un hommage public sera rendu à Louis Aminot
à 17h au Patronage Laïc de Sanquer à Brest,
26 Rue Choquet de Lindu, 29200 Brest
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Un texte de Louis...
Carte blanche à Louis Aminot
Sur le site des Communistes Unitaires >>>>>
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Témoignages
Louis de Brest-même!
Notre dernière conversation date de 3 semaines. Louis sortait de l'hôpital, où il avait subit chimio et radiothérapie. C'était dur à vivre disait-il. Il devait revoir son médecin quelques jours après. Il disait aussi avoir besoin de temps pour écrire, il avait encore tant de choses à partager. Mais la force commençait à lui manquer. Cela ne l'avait pourtant pas empêché de rester "connecté". Il avait lu le texte de Genevée and Co Pour un printemps du communisme et disait que les camarades restaient au milieu du gué. Et la boussole de Louis était bien le communisme.
Louis a fait quelques infidélités à sa ville d'origine, mais son port d'attache c'était bien Brest. Brest-même, Brest et son histoire liée à celle de l'arsenal, des luttes et des résistances qui l'ont traversé. Louis enrageait de voir sa ville tourner le dos à cette culture ouvrière, industrielle de la construction navale. Il enrageait aussi de la voir associée au complexe militaro-industriel du nucléaire. Car Louis se mêlait de la question militaire. Parfois on en avait un peu marre de tous ses messages sur le militaire... On ne peut pas dire que le sujet nous passionne tous, mais comme Louis ne lâchait rien, il avait réussi à constituer un groupe de travail à Ensemble pour élaborer une parole commune sur la question.
Louis avait aussi de saines colères. En AG de l'ACU, ou dans les réunions d'Ensemble, il montait au créneau et parfois nous mettait mal à l'aise, mais il fallait que ça sorte, avec Louis il n'y avait pas de non-dits. Quand on prend des coups tout au long de sa vie, ça forge le caractère. Mais Louis avait un gros cœur, un cœur gros comme ça et quand il appréciait quelqu'un il savait le lui dire.
Merci Louis, pour ton amitié
Bises et fraternité
Haut les cœurs!
Sylvie L !
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Alors ce filou nous quitte.
Quand Sylvie me l’a annoncé, cela a été un vrai choc.
Nous nous parlions souvent au téléphone. Nous nous étions parlé aussi (comme Sylvie) à sa sortie d’hôpital. Assez longuement. Il y était question de l’initiative que nous avions tenue le 10 Mars et de ce que nous préparions à propos de « l’outre-mer » et des rapports coloniaux. Loin d’être tourné vers le passé, son souci de dégager au présent les moyens de faire vivre le communisme faisait régulièrement partie de nos échanges comme de ses interventions à l’ACU. Sur cette question, même s’il était ouvert aux avis différents, il était intraitable : on ne pouvait pas renoncer au communisme. Cela nous avait conduit à reparler de 1917 et nous, de ce que nous pouvions tirer de l’expérience. Et c’est sur la base de ce même souci qu’il considérait que nous n’étions pas suffisamment alertés par les enjeux de désarmements. Il alertait sur le fait que la course aux armements et la multiplication des lieux de tensions dans le monde était devenu un mode « de gouvernance » des forces du capital.
Nous n’entendrons plus ses interventions véhémentes, ses moments d’indignations. Il voulait prendre le temps d’écrire et ce temps lui a manqué-ce temps nous a manqué à nous aussi.
Salut Louis et comme tu le disais dans tes mails : hauts les cœurs. J’ai vraiment de la peine.
Pierre Z
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" Je viens d'apprendre le décés de Louis qui était un ami et j'en suis bouleversé.
Louis était un militant quels qu'aient été ses choix et personne ne peut l'oublier. En tous cas pas moi...
Je garderai toujours son souvenir et cela ne pourra qu'encourager notre combat commun qu'il faut continuer et qu'il n'a jamais caché.
Salut Louis, on continue."
Alain KRIVINE.
Le NPA 29 s'associe pleinement à la tristesse d'Alain Krivine et assure les proches de Louis de tout son soutien.
Haut les coeurs,
Salut et fraternité
Pour le NPA 29,
Gérard Mas
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Louis Aminot nous a quittés !
Brestois, jeune communiste de 15 ans, membre du Parti communiste, électricien à l'Arsenal, militant CGT, partisan de la reconversion à des fins civils de l'arsenal militaire de Brest, permanent du PCF licencié pour contestation politique, communiste révolutionnaire et libre.
Que dire quand un ami nous quitte? Que dire quand un camarade de la trempe de Louis nous quitte ? Que dire quand un auteur nous quitte alors que nous attendions avec infinie impatience la suite de son autobiographie?
Rien! Il n’y a que le silence, la tristesse et un sentiment de solitude. Peut-être rappeler qu’il aimait citer son ami Maurice Kriegel-Valrimont: «Il n’y a aucun mal à être le plus à gauche possible». Et, bien entendu, continuer le combat, puisque ce n’est toujours qu’un début, avec Louis caché dans les plis de notre mémoire.
Haut les cœurs!
Pierre Cours-Salies, Patrick le Tréhondat, Patrick Silberstein
Pour les éditions Syllepse
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Zef ou l'enfance infinie est la romance d'un petit Brestois qui s'éveille à la vie après la guerre.
Port militaire, sa ville a beaucoup souffert des bombardements, systématiques et massifs. Les ruines côtoient les milliers de baraques montées en urgence pour reloger les sinistrés. Des immeubles, modernes et gris, commencent à s'élever sur les vestiges de la ville historique, volontairement enfouis. La vie reprend cependant son cours et à deux reprises un extraordinaire élan de solidarité accompagne les grandes grèves des travailleurs du Bâtiment et de l'Arsenal de Brest.
Féru de sport et de littérature, le garçon explore à bicyclette les coins et recoins de son territoire et visite régulièrement les amis de la famille, marins pêcheurs, anciens mousses, multiples tantines parmi lesquelles la tantine communiste. Tout va donc bien lorsque, soudain, sa jeune maman disparaît… Le garçon a 12 ans. Sa vie prend un autre cours sous la férule d'un père autoritaire et irascible qui veut le « caser » à l'Arsenal.
C'est à une évocation d'un monde aujourd'hui disparu et à une histoire bretonne simple que nous convie le petit gars de Brest, devenu un «vieux zef».
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Louis Aminot s’en est allé.
Notre ami Louis Aminot s’en est allé à l’âge de 76 ans. Il est décédé dans la nuit du 15 au 16 avril à Brest.
On le savait malade, mais on ne s’attendait pas à un départ aussi rapide.
Louis était un militant ouvrier qui s’était formé à l’arsenal de Brest. De cette histoire, Il portait en lui les combats pour la Paix et le désarmement nucléaire.
Louis, ne laissait personne indifférent. Son engagement et attachement aux causes qu’il considérait comme juste, il savait les porter, toujours avec la bonne humeur et l’humour qui le caractérisaient.
J’ai connu Louis au début des années 80 et partagé ses combats politiques et son enthousiasme pour un monde meilleur. Militant communiste, élus en Bretagne dans sa ville de Brest, Louis était aussi engagé dans la rénovation et la refondation du communisme. C’est en 1986 après le 25eme congrès, qu’il a quitté le Parti communiste, mais il continuait à se considérer comme un communiste de l’extérieur.
En novembre 1993, au moment de l’éclatement de la Yougoslavie, nous participions ensemble à la conférence internationale pour la Paix organisée par l’assemblée européenne des citoyens sur le lac d’Ohrid en Macédoine. C’est de cette époque militante que date notre amitié. Il habitait en Bretagne et moi en Corse, mais nous n’avons jamais perdu le contact.
Toujours membre des communistes unitaires et militant dans le Mouvement Ensemble, il a été de tous les combats ces 30 dernières années pour reconstruire une Gauche de transformation sociale.
Louis était un homme attachant, sensible, fidèle avec ses amis, un homme de convictions et d’engagements.
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Ami du résistant Maurice Kriegel-Valrimont, l’ancien élu communiste de Brest devenu « reconstructeur », puis militant d’Ensemble !, est décédé à l’âge de 76 ans.
Après une vie de révolte et d’engagement, Louis Aminot est décédé dans la nuit de dimanche à lundi à l’âge de 76 ans.
Né le 7 novembre 1941 à Octeville (Manche), fils d’un père marin, Louis Aminot perd sa mère très tôt. Il reçoit une éducation « à la dure », quasi militaire. Dans ce cadre, il fréquente aussi bien le catéchisme que le patronage laïque et obtient un diplôme technique d’électromécanicien, comme le relate Claude Pennetier dans sa notice du Maitron.
Apprenti à l’arsenal de Brest (Finistère) à 14 ans, le jeune révolté, qui s’identifie à James Dean, adhère à 15 ans aux Jeunesses communistes (JC).
Devenu ouvrier après son service militaire dans la marine, il se syndique et rejoint le PCF.
En 1964, il prend la responsabilité de secrétaire départemental des JC et est élu au bureau de la fédération PCF du Finistère.
En 1968, il suit « l’école centrale de quatre mois », la formation destinée aux futurs « cadres » nationaux du PCF.
S’inscrivant dans les pas du dirigeant communiste breton Louis Le Roux, il devient secrétaire départemental du PCF en 1974 et est élu au conseil municipal de Brest. Ce parcours militant au sein des instances du PCF se poursuit.
Jusqu’à la rupture politique, en 1985.
Animateur du courant « reconstructeur » au sein des refondateurs puis de l’Association des communistes unitaires, il s’installe en région parisienne.
Ami du grand résistant Maurice Kriegel-Valrimont, il prend part aux débats mémoriels sur la Résistance.
Militant pacifiste, il soutient activement les emplois « défense » dans le pays de Brest.
Membre d’Ensemble !, il participe au Front de gauche et collabore à Politis.
« Il aura gardé au cœur l’idée de communisme jusqu’au bout », souligne Jean-Paul Cam, de la section du PCF du pays de Brest.
En 2008, Louis Aminot est revenu sur ce parcours de révolte dans Zef ou l’Enfance infinie, paru chez Syllepse.
L’Humanité présente ses condoléances à sa famille et à ses proches.
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