L'Appel de Lucie Castets...
L'Appel de Lucie Castets...
Avril 2025
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Lettre aux partis de Gauche
par Lucie Castets,
Partout, en France, en Europe et dans le monde, la fascisation est rampante et les idées d’extrême droite gagnent du terrain, les digues sautent une à une, tandis que les Françaises et les Français attendent des réponses à leurs attentes légitimes de justice et de protection.
En juillet dernier, vous m’avez désignée pour devenir la Première ministre issue du Nouveau Front populaire. Ce fut à la fois un grand honneur et une immense responsabilité, en premier lieu à l’égard des électrices et électeurs qui ont voté pour vos partis lors des dernières législatives. C’est aussi en pensant à eux, et à l’ensemble des forces militantes qui se sont mobilisées en juin dernier, que j’écris ces mots.
A mon tour, je me tourne vers vous pour exercer une forme de «droit de suite» et porter un message que j’entends, partout en France, de la part du peuple de gauche. La situation actuelle doit susciter un sursaut unitaire, car ce qui est en jeu désormais dépasse largement les querelles partisanes : il en va de notre modèle de société, de la préservation des fondements même de notre Etat de droit et de notre modèle social, de l’avenir de notre pays tout entier.
Alors que depuis deux élections présidentielles, les deux mêmes candidats s’affrontent au second tour, ni l’un ni l’autre ne pourront se présenter en 2027. Dans un tel contexte, nous devons être à la hauteur des enjeux et nous présenter aux prochaines échéances électorales dans une configuration qui permettra réellement de gagner. Gouverner n’est pas un luxe, c’est une nécessité pour changer le cours de l’histoire et les conditions d’existence des Françaises et des Français.
Trois conditions pour la victoire.
La première condition, c’est de nous appuyer sur un socle programmatique partagé sur la base des travaux déjà conduits, qui présente une ambition claire et assumée de rupture avec la politique actuellement menée, notamment en matière de justice sociale, de protection de l’environnement, de préservation des libertés publiques et de lutte contre le racisme et l’antisémitisme. Car seule une offre politique qui contraste clairement avec celle mise en œuvre sera à même d’apporter les réponses adaptées aux défis et aux difficultés auxquelles notre pays fait face.
La deuxième condition est l’association plus étroite et continue, par les partis, des actrices et acteurs de la société civile organisée. Outre leur travail de terrain au quotidien, ces associations, collectifs, syndicats, intellectuels, militants, etc. nourrissent la gauche et les écologistes depuis des décennies. Elle est une condition de la vitalité et de la richesse du projet proposé, de sa connexion avec le terrain et les préoccupations de nos concitoyennes et concitoyens. Elle est aussi la condition d’une mobilisation massive, comme celle observée en juin dernier qui a permis d’élire 193 députés du NFP. Elle est le complément indispensable de l’engagement des adhérents et des adhérents des partis politiques qui représentent un faible pourcentage de la population.
La troisième condition est qu’il doit exister une candidature commune aux partis de gauche et aux écologistes, fédérée autour d’une équipe. Il est donc indispensable d’élaborer, de manière collective, une procédure démocratique et transparente de désignation de la candidate ou du candidat qui nous représentera à l’échéance présidentielle. Une procédure qui n’aura pas pour unique objectif de trancher la question de l’incarnation individuelle, mais aussi de faire émerger un programme et une équipe qui représentent l’ensemble des sensibilités de l’espace politique de la gauche et de l’écologie, soutenue par un collectif crédible et soudé.
Dans cette perspective, plusieurs options peuvent être envisagées.
Par exemple, il est possible d’organiser, juste après les municipales de 2026, la primaire des gauches la plus large qu’on ait jamais proposée pour permettre au peuple de gauche de donner son opinion éclairée après une campagne respectueuse et d’offrir à la candidature retenue la plus grande légitimité.
Il est également possible que les représentants des partis se réunissent pour une concertation de quelques jours pour décider de la candidature la plus pertinente et des modalités qui permettront sa victoire.
Ou encore, il est envisageable d’organiser une convention citoyenne avec des représentants des partis, de la société civile organisée, mais aussi d’électrices et électeurs de la gauche tirés au sort.
D’autres modalités sont certainement envisageables, dès lors qu’elles sont suffisamment crédibles pour nous permettre de gagner, et respectueuses des deux autres conditions énoncées ci-dessus.
Si ces conditions sont réunies, il me semble que vous pourrez de nouveau compter sur une mobilisation sans faille de la part des associations, collectifs, citoyens. La responsabilité est immense. L’espoir aussi.
Pour gagner, nous avons besoin de nous mettre autour de la table et de travailler.
Donnons-nous rendez-vous le 2 juillet prochain pour poser la première pierre de la victoire.