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Ensemble Finistère ! Mouvement pour une alternative de gauche, écologiste et solidaire - Front de Gauche

26 Jan

Pourquoi nous nous organisons - Ruptures – Démocratie - Union

Publié par Ensemble29

 
Lors de la réunion du Collectif National d'Ensemble! du 25 janvier 2025,
il est apparu la nécessité de remettre à disposition ou en mémoire 
le texte politique "Pourquoi nous nous organisons"
qui avait fait l'objet d'un large accord
entre L'APRES, Ensemble! GDS, G.s, P.Debout,
en octobre 2024. 
Bonne lecture
 
 

Pourquoi nous nous organisons

Ruptures – Démocratie - Union

 

 

 

« Il faut que ça change ! ».

Cette phrase, nous l’entendons partout, dans toutes les familles, les entreprises, les administrations, les quartiers, les territoires. Elle sonne comme un mot d’ordre de notre époque. Elle dit le ras-le-bol des politiques qui se suivent et se ressemblent. Elle exprime l’envie de renverser la table. Mais dans quel sens ?

 

La gravité de notre moment historique réside dans l’alternative entre deux avenirs possibles. D’un côté, le grand bond en arrière avec la menace bien réelle de l’extrême-droite accédant au pouvoir, les passions tristes et la violence qu’elle entraine. De l’autre, la bascule dans une société plus juste, démocratique, écologiste, qui permet de vivre mieux et de se projeter dans l’avenir.

 

Nous, militant.es politiques de la gauche sociale et écologiste, syndicalistes et associatifs, personnalité.es issues de la société mobilisée, simples citoyen-nes engagé.es avec le Nouveau Front Populaire, voulons mettre nos forces en commun pour gagner la course de vitesse face à Marine Le Pen et pour ouvrir l’espoir d’une vie meilleure.

 

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Emmanuel Macron a prolongé des décennies de politiques néolibérales et productivistes, en les radicalisant. Il s’est acharné à appliquer les vieilles recettes jusqu’à l’absurde. Il a achevé d’appauvrir la population et d’affaiblir la France, plongeant le pays dans le chaos.

 

Résultat : les inégalités se creusent, l’écosystème se meurt, les libertés sont cadenassées.

 

La fortune des grands groupes et des hyper-riches est chaque jour plus insolente. C’est avec l’aide de l’État que le capitalisme financiarisé déploie son pouvoir sur nos vies. Le dépeçage de nos services publics se poursuit, provoquant l’explosion des inégalités sociales et territoriales.

Dans ce vieux monde qui refuse de s’éteindre, la nature et l’humain sont une marchandise exploitable sans limite, et les biens communs n’existent pas. Le dogme de la croissance sans fin et de la consommation pour satisfaire le profit n’en finit pas de détruire la planète et nos désirs.

Face aux résistances populaires alertant sur l’urgence climatique, la pauvreté et l’injustice, le pouvoir a systématiquement choisi de restreindre les droits et libertés plutôt que d’étendre la démocratie.

 

Emmanuel Macron incarne le pire de la Ve République, poussant l’hyper-présidentialisme jusqu’à la nausée et étouffant sans vergogne toute contestation, dans la rue comme dans les urnes. En organisant méthodiquement le décrochage démocratique, il prépare sciemment le terrain au projet politique autoritaire, inégalitaire, raciste et sexiste de l'extrême droite.

 

Dans une société traversée par les peurs et l'indignité des élites, le chômage et le mal-travail, le désenchantement démocratique et un profond sentiment d'injustice, le Rassemblement national apparaît aux yeux de millions de Français.es comme un exutoire, une solution. Nous ne sommes dupes de rien et surtout pas du relooking de l'extrême droite en parti de gouvernement pro-business. Le RN est un poison auquel le rassemblement de millions de nos concitoyen.nes es en juillet dernier, mobilisés grâce à la création du Nouveau Front Populaire (NFP) et à la société civile, a été une nouvelle fois un antidote efficace.

 

En dépit de sa défaite électorale, voilà l’extrême-droite désignée par le Président pour valider le choix du Premier Ministre, arbitrer entre les bonnes et les mauvaises politiques et faire la loi ! Nous sommes désormais en crise de régime.

Confrontée à la contestation de ses privilèges économiques, culturels, patriarcaux, les élites néolibérales n’hésitent plus à préférer politiquement et publiquement le projet raciste et réactionnaire de l'extrême-droite à la promesse d’émancipation et de progrès humain. Extrême droite, droite et centre se sont d’ailleurs choisies les mêmes ennemis : la gauche, l’immigration et l’écologie.

 

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Seul un projet de transformation sociale et écologiste peut mettre fin aux politiques brutales, injustes, austères, écocidaires. Et, enfin, améliorer la vie quotidienne du grand nombre.

Nous voulons articuler tous les combats émancipateurs, en alliant le meilleur de la tradition du mouvement ouvrier et l’exigence démocratique avec l’écologie politique, le féminisme, le combat contre le racisme et l’antisémitisme.

 

Nous voulons une autre répartition des richesses. Le combat entre le capital et le travail, c’est la lutte que mène la classe dominante contre le salariat - salarié.e.s en activité, privée.e.s d’emploi ou à la retraite. Nous sommes dans le camp des exploité.e.s, de celles et ceux qui n’ont que leur force de travail à vendre et qui produisent l’essentiel des richesses sans en recevoir la part qu’elles et ils méritent. Il est temps de se libérer de l’emprise du capital et de la loi du profit.

 

Nous voulons des droits collectifs et des pouvoirs pour le monde du travail, dans sa diversité : droits de contrôle sur les conditions de travail et la santé, droits de délibérations et de décisions sur la marche des entreprises, sur la finalité des productions, sur les richesses produites, sur la socialisation des salaires et des revenus.

 

Nous voulons sortir de l’inaction climatique et préserver l’écosystème. Cela suppose d’investir dans la transition écologiste et d’en finir avec le modèle consumériste qui conduit nos sociétés à la catastrophe. La croissance pour la croissance n’est pas notre horizon. La prise en compte des limites de notre planète est l’urgence de notre temps.

 

Nous voulons une nouvelle République, qui sera la VIe puisqu’elle fera suite à la Ve. Nous la voulons démocratique, écologiste et sociale, avec la création de nouveaux droits, de nouvelles protections. Un processus constituant doit permettre d’en définir le contenu précis.

 

Nous voulons des politiques actives pour l’égalité entre les hommes et les femmes et accompagnant la vague #MeToo. Il faut des moyens conséquents pour former et éduquer contre le sexisme et la culture du viol. Nous affirmons notre engagement à participer de tous les mouvements qui feront bouger la société en faveur de l’émancipation des femmes. L’égalité professionnelle, le partage du pouvoir et des tâches domestiques doivent devenir une réalité.

 

Nous voulons combattre le racisme et l’antisémitisme. Résolument du côté de celles et ceux qui en souffrent dans leur quotidien et dans leur chair, nous sommes révoltés par la haine des arabo-musulmans qui agite notre pays sous pression de l’extrême droite et par la recrudescence des actes antisémites. Nous pensons essentiel de mettre fin aux violences policières. Contre le rejet des immigrés, nous affirmons que la crise est celle de l’accueil, et non des migrants. 

 

Nous voulons un code du travail renforcé plutôt que sa destruction et l’ubérisation, la retraite à 60 ans plutôt que l’allongement de la durée de cotisation, les services publics plutôt que la marchandisation, la garantie d’un revenu décent pour tou.tes plutôt que la précarité et l’enrichissement d’une poignée de privilégiés, une grande Sécurité Sociale avec ses cotisations plutôt que le combat contre les protections et les « charges », la coopération et l’entraide plutôt que la concurrence et la compétition, l’égalité et l’universalité des droits plutôt que le repli nationaliste, racialiste et sexiste, du temps libéré plutôt que l’intensification du travail, la fin de la concentration des médias plutôt que leur bollorisation, renforcer la création artistique plutôt que la publicité…

 

Nous voulons une France grande par son modèle social et écologiste et par ses engagements au service de la paix et de la coopération. Une France qui défend le droit des peuples à l’autodétermination, à disposer d’eux-mêmes. Nous portons l’exigence d’un cessez-le-feu à Gaza, au Liban et de la reconnaissance de l’État de Palestine. Contre les visées impérialistes de Poutine, nous défendons l’Ukraine pour les Ukrainien.nes puissent retrouver l’intégrité de leur territoire.

Contre la règle d’or et la concurrence entre les États membres, nous devons construire une Europe sociale, écologiste, solidaire qui harmonise les droits et les protections par le haut. Nous voulons que soit apportée un soutien renforcé dans leur développement aux peuples dont nous profitons des ressources et de la main-d'œuvre apporter. La dette des pays pauvres doit être annulée. 

 

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Pour gagner, l’union de la gauche et des écologistes n’est pas suffisante mais elle est incontournable.

Avec la tripolarisation du champ politique, se rassembler est devenue une clé inconditionnelle de la victoire. Or, en dépit des victoires du Nouveau Front Populaire, l’union est fragile. Le spectre des « deux gauches irréconciliables » menace.             
C’est pourquoi organiser des Assemblées citoyennes du NFP et rassembler les collectifs et personnalités aujourd’hui dispersés nous apparait décisif pour fédérer. Ainsi nous mettrons en mouvement celles et ceux déterminées à faire grandir l’union jusqu’à la victoire. C’est pourquoi l’adhésion directe au NFP devrait être possible.

Contre le risque d’éclatement, nous avons besoin d’une force qui ait clairement l’objectif de consolider le rassemblement sur la base d’un projet porteur de ruptures et de dépasser l’équilibre fragile des accords entre chef.fe.s de parti.

 

Pour nous, l’union est un combat mais aussi une culture. Elle ne doit pas être un simple cartel électoral mais une construction pérenne et ouverte sur la société mobilisée. Elle sera forte et crédible en affirmant sa cohérence tout en faisant vivre le pluralisme, condition de sa pérennité et de son déploiement dans toute la société. Elle a besoin d’une expression chorale et non caporalisée. 


Nous voulons créer les conditions d’une candidature unique de la gauche, sur la base du projet défendu avec le NFP et en se donnant les moyens d’une désignation la plus large et démocratique possible.

 

Le programme du NFP, que nous partageons et avons défendu, ne doit pas être considéré comme achevé : la gauche sociale et écologiste doit continuer à travailler ensemble. Pas pour affadir le projet, mais pour l’approfondir et le crédibiliser, en l’irriguant des contributions du mouvement social et citoyen, des ONG, du monde de la recherche… Nous voulons apporter une contribution active à ce travail de fond et participer à créer du lien avec le monde du travail, de la culture, des associations.

 

Nous sommes convaincus que notre construction politique peut fédérer à gauche et dans le pays. La radicalité, qui signifie prendre les problèmes à la racine, est une condition pour l’emporter dans une France qui aspire au changement véritable. Mais celle-ci ne se mesure pas au nombre de décibels. Si la colère doit absolument s’incarner, elle ne saurait signifier le clivage à tout instant et l’outrance voire la caricature de nous-mêmes. C’est l’extrême-droite qui tire les marrons du feu du fracas, de la confusion et de la dépolitisation. Nous voulons incarner une force qui donne confiance par sa constance, son honnêteté et sa capacité à rassembler.

 

Pour constituer une majorité et gagner, nous devons parler aux Français.es de partout et de tous âges. Il faut chercher à unir les classes populaires, aussi bien dans les banlieues et les cœurs de métropoles que les petites villes et territoires ruraux. Nous devons mener partout et sur tous les fronts l’indispensable bataille culturelle face à l’extrême-droite, sans jamais rien renier de nos valeurs.

 

Notre conviction, c’est aussi que la construction politique a besoin de l’apport des mobilisations populaires, de associations, des syndicats, qui ont joué un rôle important pour promouvoir le NFP. Les luttes et les expériences collectives sont aussi porteuses de réflexions et d’élaborations politiques, d’alternatives de société. Le dialogue, respectueux, est indispensable.

 

Enfin, la démocratie pour nous-mêmes est une condition de notre efficacité et de notre crédibilité. La démocratie, c’est un processus, une exigence, un horizon à atteindre, pour nous-mêmes et pour le pays. Viser toujours plus de démocratie dans l’organisation politique qui est la nôtre est essentiel. Pour gagner en efficacité dans la durée. Pour agréger de nouvelles énergies et sensibilités.

Les miltiant.es doivent à la fois être tournés vers l’action et associé.s aux décisions stratégiques. Il n’y a pas de conquête de nouveaux droits démocratiques qui puisse aboutir sans parti politique démocratique pour les porter. Nous croyons donc que dans une société en mal de démocratie, les partis de la gauche sociale et écologiste doivent être démocratiquement exemplaires. 

 

Ensemble, nous nous engageons.

Nous lançons un appel à créer une nouvelle force politique porteuse d’un changement profond, social, écologiste, démocratique, et au service de l’union à gauche, conditions de la victoire.

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